SOMMAIRE NOUVELLE Siège ALGENCY Résidence Les Orangers, villa n° 11, rue Mokhtar DOUDOU, Ben-Aknoun – Alger. [email protected] Présidente directrice générale Dr Lamia Guellif Diabète de type 1 des cellules clonées productrices de l’insuline......................... 4 DOSSIER Quelles sont les nouvelles recommandations pour l’hypertension artérielle du diabétique ? .................................................................................................. 6 Rédaction Les modalités de la mise sous insuline du diabétique de type 2, quand et comment ? .................................................................................................. 11 Directrice de la publication Dr Amina Benmerbi La prise en charge et le traitement de la dyslipidémie du diabétique ................ 14 Rédacteurs Pr A.Boudiba Pr M. Mimouni zerguini Pr D. Adghar Dr A. Amarni Dr S. Abrouk Dr L. Lakhdari Dr M. Djermoune Dr S. Bechouni Dr M.A Mezrar Comité scientifique Pr L. Abid Chirurgie, CHU Bologhine, Alger. Pr Bedjaoui, rééducation fonctionnelle, CHU Sidi Bel Abbes. Dr M. Bekkat, président du Conseil National et Régional des Médecins. Pr R. Benbakouche, chirurgie orthopédique, CHU Bab El Oued, Alger. Pr N. Berber, médecine nucléaire, CHU Tlemcen. Pr A. Berrah, médecine interne, CHU Bab El Oued, Alger. Pr R. Bougherbal, cardiologie, EHS Dr Maouche, Alger. Pr S. Bourezak, cardio-vasculaire, EHS Mohamed-Abderrahmani, Alger. Pr M. Guermaz, pneumologie, CHU Oran. Pr M. K. Kellou, directeur de l’INSP. Pr Mokhtari, épidémiologie, CHU Oran. Pr M. Tiar, ophtalmologie, CHU Bab El Oued, Alger. Pr S. Mimouni Zerguini, DiabétologieEndocrinologie CHU Mustapha Pr M. Semrouni, Service d’Endocrinologie CPMC Alger. Pr D. Adghar, Service de Cardiologie EHS M.A MAOUCHE Alger. Pr M. Yakoubi chirurgie orthopédique, CHU Bab El Oued, Alger. Conception Mouloud TAMAHLOULT Passer une publicité Le service commercial 021 94 52 33 021 94 52 29 Etude descriptive de la prise en charge des patients diabétiques de type 2 non équilibrés sous insulines analogues lentes ................................................. 18 L’impatct sur l’équilibre glycémique de l’Autosurveillance ............................... 25 MÉDECINE Ajustement thérapeutique et Contrôle Tensionnel après échec d’une monothérapie anti-hypertensive en pratique médicale courante : Etude ACTION .............................................................................................. 27 4 Nouvelles Médecine + n°29 Diabète de type 1 Des cellules clonées productrices de l’insuline Des chercheurs ont annoncé avoir produit des cellules clonées productrices d’insuline à partir de cellules de peau d’une femme adulte diabétique, dans l’espoir de la guérir un jour de sa maladie. Dans le détail, Dieter Egli et son équipe (Fondation des cellules souches de New York) ont transplanté des noyaux de cellules de peau d’une femme atteinte de diabète de type 1, dans des ovocytes humains afin de générer des cellules souches embryonnaires humaines. Ces cellules totipotentes ont ensuite été utilisées pour créer des cellules bêta productrices d’insuline, dont l’insuffisance conduit au diabète de type 1. Ce n’est pas la première fois que des techniques de clonage sont utilisées pour créer des cellules souches embryonnaires humaines, mais c’est la première fois qu’elles portent sur des cellules provenant d’un adulte malade dans l’espoir d’aboutir à des thérapies cellulaires spécifiques L’hepcidine identifie l’anémie par carence en fer chez les enfants africains Le dosage sanguin de l’hepcidine, hormone du fer, peut distinguer l’anémie ferriprive (pouvant être traitée par le fer) des autres types d’anémie, selon une étude chez des enfants africains publiée dans Science Translational Medicine. Un essai en Gambie va évaluer l’utilité de ce marqueur pour guider la supplémentation en fer. Pasricha et coll. ont examiné si l’hepcidine pouvait être exploitée pour distinguer l’anémie ferriprive. Cette hormone peptidique régule les taux corporels en fer, et inhibe l’absorption de fer à partir de l’alimentation. Son expression est régulée par les réserves en fer, l’inflammation et l’érythropoïèse, et ses concentrations sont généralement faibles lors d’une carence martiale et élevées en cas de non déficit en fer et par l’infection. Ils ont dosé les taux plasmatiques d’hepcidine dans 3 groupes d’enfants africains d’âge préscolaire vivant en Gambie et en Tanzanie (n = 1338). Ils montrent que des seuils d’hepcidine permettent non seulement d’identifier les enfants carencés en fer, mais aussi de distinguer l’anémie ferriprive de l’anémie due à l’infection et l’inflammation, ainsi que prédire quels enfants incorporeront plus de 20 % d’une dose de fer oral dans leurs globules rouges Science Translational Medicine, 7 mai 2014, Pasricha et coll VIH : un vaccin thérapeutique français à l’essai Un vaccin thérapeutique contre le VIH est à l’essai à l’hôpital de la Conception à Marseille. Un projet de la société Biosantech, qui représente l’une des pistes les plus avancées de vaccin contre le sida à l’heure actuelle, comme il a été présenté lors de la conférence internationale francophone du VIH et les hépatites, qui s’est tenue à Montpellier (2730 avril 2014). En effet, ce vaccin est en essai clinique de phase 2, c’est-à-dire testé sur des patients séropositifs, afin de valider son efficacité. Depuis septembre 2013, 48 patients séropositifs ont été inclus et répartis en quatre groupes pour recevoir trois injections du vaccin à différentes doses (soit 11, 33 et 99 microgrammes de principe actif ) ou un placebo. L’objectif est de déterminer quelle sera la dose la plus efficace. Les résultats seront présentés début 2015. La seconde phase de l’essai de phase 2 sera ensuite étendue à 80 patients afin de vérifier l’absence d’effets secondaires, la production d’anticorps et le niveau de la virémie après deux mois d’arrêt de la trithérapie. Ce vaccin est thérapeutique, et non préventif. Il s’adresse donc à des patients déjà atteints par le VIH. Il cible la protéine Tat, qui protège les cellules infectées par le VIH d’être attaquées et détruites par le système immunitaire. Le vaccin neutralise cette protéine, ce qui permet ainsi de restaurer l’immunité des patients séropositifs et d’éliminer les cellules infectées par le VIH. Trois injections de vaccin suffiraient à stabiliser l’état d’un patient séropositif. Un protocole qui, en cas de succès, permettrait de diminuer, voire de renoncer aux trithérapies. Médecine + n°29 Nouvelles 5 DOSSIER Quelles sont les nouvelles recommandations pour l’hypertension artérielle du diabétique ? Pr S.Mimouni ZERGUINI, Djermoune M, Bechouni S, Mezrar M.A Les modalités de la mise sous insuline du diabétique de type 2, quand et comment ? Pr S.Mimouni ZERGUINI. La prise en charge et le traitement de la dyslipidémie du diabétique Pr S. Mimouni ZERGUINI Etude descriptive de la prise en charge des patients diabétiques de type 2 non équilibrés sous insulines analogues lentes Pr. Aissa Boudiba Servive de diabètologie Dr LAKHDARI lynda (diabetes medical manager) chez Sanofi Aventis. Dr ABROUK Samira (docteur en bio-statistique) a (INSP-Alger). L’impact sur l’équilibre glycémique de l’Autosurveillance Pr S.Mimouni ZERGUINI. 6 Dossier Médecine + n°29 Quelles sont les nouvelles recommandations pour l’hypertension artérielle du diabétique ? S.M I MOU N I Z E RG U I N I, DJ E R MOU N E M, B ECHOU N I S, M E Z RAR M.A INTRODUCTION : Le diabète à lui seul est un facteur de risque cardiovasculaire, nécessitant une prise en charge globale incluant la prévention, le dépistage précoce et le traitement intensif des autres facteurs de risque associés. Parmi ces derniers, l’hypertension artérielle (HTA) a une place prédominante. Le diabète est une pathologie en pleine expansion liée au vieillissement de la population, la sédentarité et l’obésité. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la prévalence mondiale du diabète chez l’adulte est de 4 % en 1995 et atteindra 5,4 % en 2025.Les particularités de l’HTA du sujet diabétique résident dans la forte prévalence du diabète (de type 2) et la grande fréquence de l’hypertension dans cette population ainsi que dans les seuils d’intervention et cibles thérapeutiques, plus bas que dans la population générale. Son diagnostic précoce et son traitement intensif font partie intégrante de la prise en charge du patient diabétique. Son traitement optimal permet de réduire les complications dégénératives, d’augmenter la survie et de diminuer le coût des complications. un brassard huméral adapté à la taille du bras (surtout en cas d’obésité, plus fréquente chez les diabétiques de type 2). La mesure s’effectue après quelques minutes de repos chez un patient couché ou assis, le bras placé à hauteur du cœur ; deux mesures au minimum sont nécessaires ; la PA retenue est la moyenne de ces mesures. Il est recommandé d ’effectuer une mesure à chaque bras à la première consultation pour dépister une asymétrie tensionnelle et d’effectuer les mesures suivantes au niveau du bras qui présente la valeur tensionnelle la plus élevée. Il est recommandé de rechercher une hypotension orthostatique (chute de la PAS de plus de 20 mm/Hg et/ou de la pression artérielle diastolique (PAD) de plus de 10 mm/Hg chez le sujet diabétique ; fréquente, sa présence suggère une dysautonomie en l’absence de facteurs iatrogènes ou d’un âge avancé). Auto mesure (AMT) et mesure ambulatoire de la PA sur 24 heures (MAPA) Ces alternatives à la mesure de la PA sont recommandées en cas : d’HTA résistante ; our rechercher une HTA « masquée » (PA norp male au cabinet et élevée à domicile) plus fréquente en cas de diabète ; pour s’affranchir d’un effet « blouse blanche » chez le sujet diabétique de plus de 65 ans dont la variabilité tensionnelle est augmentée. CONDITIONS D’AUTO MESURES TENSION ELLES DIAGNOSTIC DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE : La pression artérielle (PA) est mesurée de façon imprécise. Selon les recommandations de l’OMS, du JNC-V III, de la Haute Autorité de santé (HAS) et de l’European Society for Hypertension/European Society of Cardiolog y (ESH/ ESC), l’hypertension artérielle dans la population générale est définie par une PRESSION ARTERIELLE SYSTOLIQUE (PAS) > 140 mmHg et pression artérielle diastolique (PAD) > 90 mm Hg mesurée au cabinet médical et confirmée par deux mesures par consultation, au cours de trois consultations successives, sur une période de 3 à 6 mois (en excluant les patients de moins de 18 ans et les femmes enceintes). Comment mesurer la pression artérielle ? La méthode de référence de mesure de la PA est la mesure occasionnelle à l’aide d’un sphygmomanomètre à mercure sachant qu’il est possible d’utiliser un appareil électronique validé avec PROPOSÉES PAR LE COMITÉ FRANÇAIS DE LUTTE CONTRE L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE : RÈGLE DES TROIS • TROIS MESURES CONSÉCUTIVES EN POSITION ASSISE LE MATIN (ENTRE LE LEVER ET LE PETIT-DÉJEUNER) • TROIS MESURES CONSÉCUTIVES EN POSITION ASSISE LE SOIR (ENTRE LE DÎNER ET LE COUCHER) • À EFFECTUER 3 JOURS DE SUITE EN PÉRIODE D’ACTIVITÉ HABITUELLE Médecine + n°29 Dossier 7 Seuils de pression artérielle définissant une hypertension artérielle (HTA) pour les mesures au cabinet médical et hors cabinet médical (moyenne des mesures). Cabinet médical 140/90 mm/Hg Auto mesure 135/85 mm/Hg MAPA éveil 135/85 mm/Hg MAPA sommeil 120/70 mm/Hg MAPA 24h 130/80 mm/Hg PHYSIOPATHOLOGIE DE L’HTA Dans le diabète de type 1 Chez le diabétique de type 1l’HTA est souvent secondaire à une néphropathie sous-jacente, elle apparaît tardivement lors de l’évolution de la maladie. Les facteurs hémodynamiques joueraient un rôle prédominant dans la survenue de la microangiopathie rénale par rapport aux facteurs métaboliques. En effet, dès le début de la maladie, alors même que la PA est encore normal, il existe une hyperfiltration glomérulaire, une augmentation du débit cardiaque et du débit plasmatique capillaire intra glomérulaire. Les résistances des artérioles afférentes rénales sont basses par rapport à celles des artérioles Ainsi, l’insuline est responsable d’une rétention sodée (en stimulant la réabsorption du sodium au niveau du tube contourné distal) aux concentrations physiologiques postprandiales, par effet antinatriurétique, sans action sur le système rénine-angiotensine et peut ainsi augmenter la PA. Parallèlement, l’hyperinsulinisme peut amplifier l’hyperactivité sympathique relative et l’insuline ne peut, également, exercer son effet vasodilatateur normal le déséquilibre entre activation sympathique et défaut de vasodilatation contribue à élever les niveaux tensionnels. L’insulinorésistance et l’hyperinsulinisme préexistants au diabète pourraient expliquer que l’HTA soit fréquemment découverte avant l’apparition du diabète. Pourtant la perfusion d’insuline chez des sujets sains n’induit pas d’HTA, ce qui n’est pas en faveur d’un effet direct de l’insuline dans la genèse de l’HTA. Plusieurs substances inter viennent dans la vasodilatation artériolaire, dont probablement le glucose, mais il existe possiblement une prédisposition génétique (plus grande fréquence de la néphropathie diabétique chez les sujets noirs, polymorphisme de l’enzyme de conversion). Dans le Diabète de type 2 : Dans ce cas, l’HTA précède fréquemment la découverte du diabète. Elle est souvent essentielle et ne peut être expliquée par l’atteinte rénale seule car 7 % seulement des diabétiques de type 2 développent une néphropathie diabétique clinique et en cas de microalbuminurie, l’hypertension n’est responsable que dans un tiers des cas de l’atteinte rénale. L’insulinorésistance et l’hyperinsulinémie réactionnelle, caractéristique du syndrome métabolique et du diabète de type 2, contribuent à l’apparition de l’HTA, par rétention sodée. En effet Skott et al. ont montré, chez le sujet sain, que l’insuline diminue la clairance rénale du sodium sans altérer la filtration glomérulaire rénale. - Echo doppler des troncs supra-aortiques et des artères des membres inférieurs ; - Micro albuminurie des 24 heures (positive entre 30 et 300 mg/24 h ou 20 et 200 mg/l ; en cas de positivité une vérification est à effectuer à quelques mois d’intervalle et la micro albuminurie est confirmée sur plus de 2 résultats positifs sur les urines des 24 h) ; ÉVALUATION DU PATIENT HYPERTENDU DIABETIQUE Comme tout hypertendu, le diabétique doit bénéficier d’une évaluation des autres facteurs de risque vasculaire, de l’atteinte des organes cibles (Tableaux 1 et 2). La recherche d’une hypertension artérielle secondaire concerne le diabétique comme tout autre patient hypertendu (Tableau 3). Elle repose sur un faisceau d’arguments cliniques et biologiques (HTA sévère, résistante aux traitements, touchant un sujet jeune, signes cliniques en faveur d’une endocrinopathie).La suspicion d’une HTA secondaire nécessite une prise en charge spécialisée. Enfin, comme pour tout malade hypertendu, le manque d’observance thérapeutique et des apports sodés excessifs sont fréquents. Efférentes, ce qui augmente la pression hydraulique intra glomérulaire. L’extravasation des protéines plasmatiques à travers les parois vasculaires s’en trouve majorée, source d’œdème, favorisée par l’hyperglycémie, parallèlement à l’occlusion d’une partie des capillaires résistants. - Échographie cardiaque ; Créatininémie et estimation de la clairance de la créatinine - Bandelette urinaire (protéinurie et hématurie) et quantification - si positive sur 24 heures - Kaliémie - Glycémie, cholestérol total, HDL-cholestérol, triglycérides et calcul - du LDL-cholestérol - ECG de repos - Fond d’œil en cas d’HTA sévère grade 3 (indispensable toutefois pour rechercher une rétinopathie diabétique). TABLEAU 2. Examens recommandés pour la recherche d’atteinte des organes cibles. CONSÉQUENCES DE L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE SUR LE DIABÈTE Sur la macro angiopathie La macro angiopathie diabétique se définit par une atteinte des artères musculaires allant de l’aorte aux artères plus distales, constituée de l’athérosclérose et de l’artériosclérose. Elle concerne souvent les atteintes coronariennes, des artères des membres inférieurs, des carotides, etc. Chez l’homme diabétique, le risque relatif (RR) de maladie cardiovasculaire et le risque absolu de décès d’origine cardiovasculaire est multiplié par trois par rapport au non-diabétique. Chez la femme, le RR de maladie cardiovasculaire est multiplié par cinq lorsqu’elle est diabétique. L’espérance de vie est diminuée de 8 ans chez le diabétique entre 55 et 64 ans et de 4 ans entre 65 et 74 ans. L’insuffisance coronaire est la première cause de morbimortalité (60 % des décès) . Le risque d’infarctus serait le même chez les sujets diabétiques de plus de 10 ans de diabète sans antécédent myocardique que chez les sujets non diabétiques aux antécédents d’infarctus du myocarde, quels que soient l’âge et le sexe. Quatre-vingts pour-cent des diabétiques de type 2 sont hypertendus et le taux de mortalité est alors multiplié par 7, par rapport aux patients non diabétiquesune augmentation de la PAS de 10 mm/Hg est associée à une augmentation de 15% du risque. Sur la micro angiopathie TABLEAU 1. Examens de base recommandés en cas d’HTA La micro angiopathie diabétique constitue l’atteinte des vaisseaux de faible calibre. Elle 8 Dossier Médecine + n°29 touche surtout le glomérule rénal (néphropathie), la rétine (rétinopathie) et des nerfs (neuropathie). 1. CONSÉQUENCE DE L’HTA SUR LA NÉPHROPATHIE DIABÉTIQUE : Le diabète représente la première cause d’insuffisance rénale chronique et de dialyse dans les pays industrialisés. Le RR d’insuffisance rénale est de 33,7 pour un diabétique de type 1 et de 7 pour un diabétique de type 2, par rapport à un sujet non diabétique et augmente avec la durée d’évolution du diabète. La néphropathie diabétique est glomérulaire. Le dépistage précoce de l’atteinte rénale repose sur la mesure de l’excrétion urinaire d’albumine (micro albuminurie des 24 heures). L’HTA contribue à la dégradation de la fonction rénale et intervient dans l’histoire de la maladie diabétique de façon différente selon le type de diabète : •d a n s l e diab è t e d e t y p e 1 , l’H TA e st la conséquence de la néphropathie mais favorise sa progression et est un facteur de la mortalité cardiovasculaire •d ans le diabète de type 2, l’HTA est souvent contemporaine, voire antérieure à la découverte du diabète. L’ensemble des facteurs de risque cardiovasculaire contribue au développement de l’atteinte rénale et accélère l’évolution vers l’insuffisance rénale. Conséquences de l’HTA sur la rétinopathie diabétique : Les pressions artérielles élevées favorisent la survenue d’une Rétinopathie proliférative chez le diabétique de type 1 et exsudative chez le diabétique de type2. 2 . CONSÉQUENCE DE L’HTA SUR LA NEUROPATHIE DIABÉTIQUE : L’étude européenne EURODIAB a mis en avant le rôle favorisant de l’HTA dans l’apparition d’une neuropathie chez le patient diabétique de type 1, associé à d’autres facteurs de risque c o m m e l’ h é m o g l o b i n e g l y q u é e , l e p r o f i l lipidique, l’indice de masse corporelle et le tabagisme. Peu de travaux portent sur le rôle de l’HTA dans la survenue de la neuropathie chez le sujet diabétique. II . TRAITEMENT L’hypertension artérielle ne peut être traitée isolément et il faut s’efforcer d’éliminer tous les facteurs de risque. Par conséquent, il faut également veiller à prendre une série de mesures générales pouvant influencer favorablement la pression artérielle : - Suppression du tabac - Lutte contre l’excès pondéral - Restriction de l’apport de sel - Alimentation équilibrée - Normalisation de la glycémie en cas de diabète. La tension artérielle du patient diabétique doit être contrôlée régulièrement. S’il présente une hypertension, il faut essayer de rétablir une tension artérielle “normale”, c’est-à-dire une pression minimale au moins inférieure à 90 mm Hg et une pression maximale au moins inférieure à 140 mm Hg. Certains auteurs considèrent que ces “normes” sont encore trop élevées, et que 80 85 / 120 130 mm/Hg est probablement un meilleur objectif pour des diabétiques, en particulier pour les jeunes. En outre, un traitement médicamenteux éventuel ne doit pas avoir d’effet défavorable sur l’équilibre du glucose, les lipides et la circulation sanguine. Tous récemment, la JNC VIII comme l’OMS recommandent un objectif tensionnels inférieur à 130/85mmHg. Mesures générales • Tabagisme Les 5 classes thérapeutiques (IEC, ARA2, diurétique thiazidique, bétabloquant cardioselectif, inhibiteur calcique) peuvent être utilisées en premier intention en monothérapie dans l‘HTA chez le diabétique. De nombreuses études ont montré que la consommation de tabac accroît le risque de maladie cardio-vasculaire. On sait également que la tension artérielle est plus élevée chez les fumeurs et que le tabac peut favoriser les lésions rénales des diabétiques. En cas d’hypertension artérielle, il faut donc arrêter de fumer, surtout s’il existe un diabète associé. • Excès pondéral On ne peut maigrir qu’en mangeant moins (régime hypocalorique) ou en dépensant plus de calories (exercice physique). Il est doncindispensable de faire les deux pour obtenir une perte de poids à long terme. L’amaigrissement et l’augmentation de la dépense physique exercent tous deux une influence favorable sur la tension artérielle, mais aussi sur la glycémie et les lipides sanguins. Ils améliorent également la sensibilité à l’insuline en cas de résistance à l’insuline. • Sel Une limitation de la consommation de sel de sodium (² 2,3 g Na+ ou ² 5,8 g NaCl) diminue la tension chez un grand nombre de patients hypertendus. Un régime pauvre en sel renforce l’action des médicaments contre l’hypertension. Les repas doivent être pauvres en sel et éviter les aliments salés (chips, et autres…). • Alcool A côté des effets néfastes sur le poids, une consommation excessive d’alcool peut augmenter la tension artérielle et le taux de triglycérides chez certains patients. • Activité physique Une activité physique régulière peut faire baisser la tension artérielle chez des sujets hypertendus. Il est conseillé de faire régulièrement des exercices d’endurance prolongés comme la natation, le jogging, la marche, le vélo, … idéalement 3 fois par semaine, pendant 60 minutes. Traitement médical • C ontrôle tensionnels chez le diabétique L’étude UKPDS a prouvé l’effet bénéfique du contrôle tensionnels sur la macroangiopathie du diabétique type 2. En effet, baisser de 10mmHg la PA systolique et de 5mmHg la PA diastolique, jusqu’à 144/82 permet de réduire l’incidence de l’insuffisance cardiaque de 56% et la mortalité et la morbidité liées au diabète de 32%. Toujours dans l’étude UKPDS, l’équilibre tensionnel a été plus efficace que l’équilibre glycémique sur les complications m a c ro a n g i o p a t h i q u e s , e t l e b é t a b l o q u a n t ( a t é n o l o l ) a é t é a u s s i e f f i c a c e q u e l’ I E C (captopril). •Q uelles classes d’antihypertenseurs proposer aux patients diabétiques ? • Une poly thérapie est souvent nécessaire, pour atteindre l’objectif tensionnel. Il est recommandé d’inclure un diurétique « thiazidique » dans les associations. • Les IEC et les ARA2 ont montré un effet néphroprotecteur chez les patients diabétiques, dès le stade de la microalbuminurie (grade B). • Associations fixes : monoprise : observance •nécessite de rechercher une hypotension Orthostatique. Le suivi du diabétique hypertendu • La pression artérielle doit être prise en position assise et debout à chaque consultation. • E n cas d’hypertension artérielle persistante malgré l’association de 3 antihypertenseurs, il faut s’assurer : • 1 °) que parmi ces antihypertenseurs, il y a un diurétique • 2 °) que la consommation sodée n’est pas trop importante (natriurèse inférieure à 100 me/jour) • 3°) que le malade prend bien ses médicaments. Dans la mesure du possible : • p roposer des associations médicamenteuses à doses fixes (IEC + diurétiques ou bêta bloquants + inhibiteurs calciques) • rediscuter avec le patient l’heure de prise des médicaments • s ’assurer de l’absence d’effet secondaire qui expliquerait la non prise régulière des médicaments • a vant d’envisager éventuellement un holter tensionnel ou surtout de proposer une automesure tensionnelle pour vérifier la réalité de la résistance au traitement de l’hypertension artérielle • Sur le plan des examens complémentaires, la surveillance se confond avec celle du diabète, en dehors de la surveillance particulière de la kaliémie (augmentée par les IEC, les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II, les bêta bloquants, les diurétiques du tubule distal, diminuée par les diurétiques thiazidiques et les diurétiques de l’anse) Médecine + n°29 Dossier 9 Adultes âgés ≥ 18 ans, avec hypertension Mise en place des modifications du style de vie (à poursuivre) But : normaliser la pression artérielle et débuter les médicaments hypotenseurs en fonction de l´âge, du diabète et de l´insuffisance rénale chronique (IRC) Diabète ou IRC présente Population générale (Pas de diabète ou de maladie rénale chronique) Age ≥ 60 ans Age < 60 ans Tous les âges Le diabète présent IRC présent avec Pas d’IRC ou sans diabète But de pression artérielle But de pression artérielle But de pression artérielle PAS < 150 mm Hg PAS < 140 mm Hg PAD < 90 mm Hg PAD < 90 mm Hg Non Noir Tous les âges PAS < 140 mm Hg PAD < 90 mm Hg But de pression artérielle PAS <140 mm Hg PAD <90 mm Hg Noir Initier 1 diurétique thiazidique ou IEC ou ARA 2 et I Ca, seul ou en combinaison. Initier diurétique thiazidique ou I Ca, seul ou en combinaison. Toutes les races Initier IEC ou ARA, seul ou en combinaison avec d’autres classe de médicaments. Sélectionner une stratégie de titrage d’un traitement médicamenteux : A. Majorer la dose du premier médicament avant d’ajouter le deuxième ou B. Ajouter second médicament avant d’atteindre la dose maximale du premier médicament ou C. Commencer avec 2 classes de médicaments séparément ou en combinaison à dose fixe. 10 Dossier Médecine + n°29 CONCLUSION But de pression artérielle atteint? Oui Renforcer les médicaments et les RHD. Pour les stratégies A et B ajouter et titrer diurétique thiazidique ou IEC ou ARA2 ou ICa (utilisation classe de médicaments non sélectionnée précédemment et éviter l’utilisation combinée des IEC et les ARA). Pour la stratégie C, titrer les doses de médicaments initiales au maximum. Au but de la pression artérielle? Oui Renforcer les médicaments et les RHD. Ajouter et titrer diurétique thiazidique ou IEC ou ARA2 ou ICa (classe d’utilisation des médicaments pas précédemment sélectionné et éviter l’utilisation combinée des IEC et les ARA). Au but de la pression artérielle? Oui Renforcer les médicaments et les RHD. Ajouter une classe supplémentaire de médicaments (par exemple, β-bloquant, antagoniste de l´aldostérone, ou autres). Et / ou référer à un médecin ayant une expertise dans la gestion de l´hypertension. Au but de la pression artérielle? Oui Continuer même Traitement et Surveillance. Tableau : 2014 Algorythme de gestion de l’Hypertension. Hypertension Guideline for the Management of High Blood Pressure in Adults. JNC 8. JAMA 2013 L’HTA est très fréquemment associée au diabète. Ces deux mauvais compagnons conjuguent leurs efforts pour entraîner un risque cardio-vasculaire majeur (macro-angiopathie), mais aussi une incidence accrue de microangiopathie. Cette situation particulièrement peu enviable est pourtant souvent minimisée par les patients. Il est donc important de leur faire prendre conscience de cet état de fait pour améliorer l’adhérence au traitement. Une prise en charge énergique de tous les facteurs de risque, associée à un contrôle glycémique correct est nécessaire .Une modification du style de vie, une alimentation équilibrée, une pratique d’activité physique et une réduction du sodium alimentaire constituent la première étape de la prise en charge. Un contrôle de pression artérielle optimal par des médicaments antihypertenseurs en association et à posologie correcte, avec une place privilégiée pour les inhibiteurs du système rénine-angiotensine, constitue véritablement la base de la prise en charge médicamenteuse de cette HTA. Des encouragements répétés doivent cependant être prodigués auprès des patients pour une observance thérapeutique correcte au long cours. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1Urgences médicales 2009, p 29-32 article HTA et diabéte Pr. N. Ouadahi , Pr. A. Berrah , Service de Médecine interne CHU Bab El Oued. 2EMC, A. Grimaldi «Diagnostic du diabète _ 3-0800 ». 3EMC, HTA chez le sujet diabétique 11-301-P-10. 4G Model REVMED-4615; Prise en charge actuelle de l’hypertension artérielle « Current management of arterial hypertension O. Steichen, P.-F. Plotin » 5HTA et obésité : Dr Vincent LAFAY, HTA Mali / Santé Sud / CHU Nord / MARSEILLE. 6L’hypertension artérielle chez le patient diabétique : comment l’évaluer et la traiter? Dr Normand Racine, Université de Montréal. 7Rev Med Liege 2005; 60: 5-6: Pages 572-577, J-M. KRZESINSKI ET L. WEEKERS. 82014 Evidence-Based Guideline for the Management of High Blood Pressure in Adults. Report from the Panel Members Appointed to the Eighth Joint National Committee (JNC 8). 92013 ESH/ESC Guidelines for the management of arterial hypertension. 10Journal of hypertension 2007 ; 25 : 1105-87 Recommandations ESH 2007 pour PEC de l’HTA. 11Aidons les diabétiques à mieux contrôler leur HTA Professeur Bernard Bauduceau, Service d’Endocrinologie, Hôpital d’Instruction des Armées Bégin. 12L’Association canadienne du diabète : 121067 09-424. 09/2009. Médecine + n°29 Dossier 11 Les modalités de la mise sous insuline du diabétique de type 2, quand et comment ? S.MIMOUNI ZERGUINI L’insulinothérapie est indiquée dans le diabète de type 2 en cas d’hyperglycémie majeure avec des signes cliniques d’insulino-carence tel qu’un amaigrissement important. ce traitement repose sur le concept de glucotoxicité qui est un cercle vicieux métabolique où l’hyperglycémie chronique entraîne une diminution de la capacité insulino-sécrétoire des cellules bêta et une majoration de l’insulino-résistance périphérique. Le principe de cette cure est d’induire une normo glycémie prolongée pour corriger ces anomalies fonctionnelles de la cellule béta. DANS LE DIABÈTE TYPE 2 Selon les dernières recommandations, l’insuline doit être introduite lorsque le taux d’HbA1c reste élevé après 6 mois de traitement par Metformine et autres insulinosecréteurs à la dose optimale. L’insulinothérapie diabète type 2 a pour but de freiner la production hépatique de glucose en fin de nuit, et si possible en période postprandiale. Le tissu adipeux est beaucoup plus sensible à l’insuline que le tissu hépatique, favorise le stockage des graisse et la prise de poids, sans freiner efficacement la néoglucogenèse hépatique. Dans ce cas, le patient revient au bout de quelques mois avec une HbA1c à peine améliorée, la prise de quelques kilos sans pour autant améliorer la glycémie. L’insuline au coucher ou insuline bedtime est la première étape dans l’insulinisation du diabétique type 2. C’est une injection d’insuline intermédiaire ou lente au moment du coucher. L’objectif est de ramener une glycémie à jeun au alentour de 1.10g/l. L’idée est de permettre au patient de retrouver le profil glycémique qu’il avait lorsque l’HbA1c était encore inférieur à 7%. Il s’agit parfois d’une insulinothérapie de nécessité qui s’impose chez des patients symptomatiques avec amaigrissement conséquent avec ou sans cétose où un relais ultérieur par les antidiabétiques oraux est parfois possible 1 - l’insulinothérapie de nécessité chez les patients symptomatiques avec amaigrissement conséquent. 2 - l’insulinothérapie de première intention en cas d’échec du régime seul selon des arguments suivants : - la cardiotoxicité possible des sulfamides hypo glycémiants. - l’absence d’effet athérogène de l’insuline. - la préservation théorique de la réserve insulinique endogène. En pratique, on propose deux schémas : 1 - soit deux injections d’insuline mixte, 2 - soit une injection d’insuline rapide avant chaque repas avec une insuline intermédiare ou lente au coucher si la glycémie à jeun est élevée. Une baisse conséquente de l’HbA1c de 1,5 et 2 %, sans modification significative du poids est sans hypoglycémie sévère peut être observée. INSULINE ET ANTIDIABÉTIQUES ORAUX (TRAITEMENT MIXTE) L’utilisation de l’insuline au cours du diabète de type 2 pour l’obtention d’un équilibre ne signifie pas l’échec de la prise en charge et donc elle ne doit pas être trop retardée. L’installation d’une diminution progressive de la sécrétion d’insuline conduira inévitablement à un recours à l’insuline dans le diabète de type 2. Il est possible aussi d’adopter des schémas simples comme l’association aux antidiabétiques oraux très efficaces et faciles d’utilisation. Ainsi le schéma « bed time » ou schéma « basal » qui consiste en une injection d’insuline semi-lente (NPH) au coucher ou une lente (glargine ou detemir) quotidienne assurant un « taux basal » d’insuline, est efficace pendant plusieurs années et peut normaliser la glycémie à jeun avant de passer à des schémas plus complexes qui rejoignent au fil du temps ceux utilisés dans le diabète de type1. L’adjonction de metformine à une insulinothérapie chez le diabétique a un effet sur l’insulino résistance sous jacente avec une amélioration de l’HbA1c de 1 à 2 %. •Elle freine la prise pondérale liée à l’insuline. •Elle permet l’utilisation de doses moindres d’insuline. •Elle a un effet bénéfique sur le profil lipidique. INSULINOTHÉRAPIE TEMPORAIRE Insulinothérapie temporaire dans le DT2 est indiquée devant • S urvenue de décompensation métabolique aigue : cétose, coma hyperosmolaire. • Pathologie déséquilibrant le diabète : infection sévère, intervention chirurgicale. • Accidents vasculaires ischémiques : Infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, ischémie critique des membres inférieurs • Existence d’une neuropathie et / ou artériopathie compliquée (gangrène, mal 12 Dossier Médecine + n°29 perforant plantaire) avec déséquilibre glycémique. • Mise en route d’un traitement hyperglycémiant ex : corticothérapie • Préparation à la chirurgie ex : cataracte • Grossesse : les antidiabétiques oraux sont contre indiqués chez la femme enceinte. Au c o u r s d’ u n e g ro s s e s s e d i a b é t i q u e , l e s antidiabétiques oraux sont interrompus systématiquement et une insulinothérapie optimisée est instituée des glycémies avant et après les repas (diabète insulinoréquérant, diabète insulinonécessitant. Une injection le matin avant le petit déjeuner d’insuline lente ou intermédiaire, mais il est difficile d’obtenir une glycémie normalisée pendant 24 heures, après les repas et surtout en fin de nuit. Ce schéma peut être utilisé chez le sujet âgé car il est simple et les valeurs glycémiques à maintenir sont plus hautes. Vu l’absence d’injection d’insuline rapide avant le repas de midi. Il faut être vigilant en analysant bien les glycémies 90 minutes environ après ce repas. Si elles sont trop hautes, il est nécessaire d’envisager une injection d’insuline rapide avant ce repas. Au cours d’un diabète gestationnel, l’insulinothérapie est indiquée si un bon contrôle glycémique n’est pas obtenu par la diététique seule. INSULINOTHÉRAPIE DÉFINITIVE Diabète de type 2 s’impose • En cas de contre indication à la poursuite des antidiabétiques oraux : insuffisance rénale, insuffisance hépatique … • Quand la sécrétion insulinique est épuisée : diabète insulinorequérant. Schéma à 3 ou 4 injections 7 12 19 7h Une injection d’une association d’insuline rapide et prolongée permet d’ajouter une composante rapide à l’insuline d’action lente, qui contrôlera mieux l’apport glucidique au moment des repas. Le type d’insuline et le nombre d’injections sont un compromis qui dépend de l’acceptation du diabétique, de ses possibilités d’auto surveillance glycémique, de son âge, de son poids, de son activité professionnelle, de ses horaires de travail, de ses activités sportives, de ses habitudes alimentaires, de l’ancienneté et de la stabilité du diabète, de l’existence de complications, et bien sûr de la qualité du contrôle glycémique apporté par le schéma insulinique en cours. L’important n’est pas le nombre d’injection par jour, mais la maîtrise des glycémies tout au long de la journée et de la nuit. Plusieurs solutions sont possibles. Dont ces quelques schémas d’insulinothérapie Le schéma à une injection 7 12 19 7h On peut envisager dans ce cas l’utilisation d’une injection d’insuline lente le soir au coucher (insuline bed time) pour normaliser la glycémie à jeun en freinant la libération glucidique par le foie pendant la nuit, tout en poursuivant le traitement oral dans la journée pour assurer la maîtrise Les avantages des deux types d’insuline s’associent et : - la possibilité d´horaires de repas plus souples, - la possibilité de varier la quantité d ´ a l i m e n t s à c h a q u e re p a s e n m o d i f i a n t la quantité d´insuline avant chaque repas, - et la possibilité de modifier l´activité physique et l´alimentation d´une journée sans que cela ne se répercute sur les glycémies du lendemain. Schéma à 2 injections Une injection le matin et le soir d’une insuline à durée intermédiaire, ou d’un mélange d’insuline rapide et d’insuline à durée intermédiaire : Ce schéma à deux injections donne des résultats glycémiques toujours nettement meilleurs qu’avec une seule injection. Le contrôle glycémique est meilleur car la quantité d’insuline pendant la journée peut être nettement plus importante que celle nécessaire pour la nuit. Il y a donc un meilleur contrôle de la glycémie pendant la journée, et moins de risque d’hypoglycémie la nuit. D’autre part, en utilisant deux mélanges, on peut fixer de façon indépendante les doses nécessaires pour la matinée, l’après-midi, la soirée et la nuit. Dans de rares cas une seule injection par jour permet d’obtenir des glycémies moyennement satisfaisantes, au prix d’une alimentation particulière très fractionnée (5 à 7 petits repas répartis dans la journée, avec peu d’aliments ayant un fort pouvoir hyperglycémiant). Ce type de traitement est quelquefois utilisé dans des cas particuliers, comme en association au traitement oral chez le diabétique type 2 qui laisse persister une glycémie à jeun élevée alors que les montées glycémiques après repas sont encore contrôlées de façon satisfaisante. Une injection d’une insuline à durée intermédiaire ou à action lente le soir pour assurer le besoin de base dans l’intervalle des repas, et une injection d’insuline rapide à chaque repas, le matin, à midi et le soir pour agir sur les glycémies post prandiales de façon à reproduire au mieux la cinétique insulinosécretoire d’une personne non diabétique. Ce schéma insulinique est appelé «basal-bolus» • Devant des complications dégénératives évolutives : rétinopathie et néphropathie diabétique. L’insulinothérapie a principalement pour but de ralentir l’évolution des complications dégénératives par un meilleur équilibre glycémique. MODALITÉS DE L’INSULINOTHÉRAPIE Les insulines rapides peuvent agir trop lentement au moment des repas. Il faut contrôler les postprandiales (2 heures après le début du repas): si elles sont trop élevées, avec des glycémies normales avant le repas suivant, l’augmentation des doses de l’insuline rapide risque de provoquer des hypoglycémies : alors il faut envisager soit de faire les rapides 30 minutes avant les repas, soit de changer l’insuline ordinaire pour une analogue réputée agir plus vite et moins longtemps. 7 12 19 7h Toutefois, l’insuline lente NPH peut entraîner des hypoglycémies nocturnes (pas toujours ressenties), surtout vers 2 à 3 heures du matin, avec des glycémies trop hautes le matin. Il faut conseiller au malade de vérifier temps en temps sa glycémie de la nuit, vers 2 ou 3 heures du matin. Si les chiffres sont trop bas, à fortiori s’il existe des resucrages nocturnes, ou des comas hypoglycémiques la nuit, alors il faut envisager un changement de l’insuline NPH pour une insuline analogue lente. 7 12 19 7h 7 12 19 7h Toutefois, l’’insuline lente, injectée une seule fois par 24 heures, peut parfois se révéler trop courte. Ainsi l’insuline injectée au coucher, aura du mal à agir sur l’ensemble des 24 heures. Il faut donc vérifier les glycémies avant le dîner (fin d’action) par rapport aux glycémies du réveil : si elles sont trop hautes alors que les glycémies du réveil sont bonnes, le risque d’augmenter la dose d’insuline lente est d’entrainer des hypoglycémies au réveil. Dans certains cas, il faut envisager deux insulines lentes par 24 heures. (Detemir) • l’apparition des complications est moins fréquente quand le contrôle glycémique est bon et qu’il y a plusieurs injections par jour car plus on augmente le nombre d’injections, plus on se Médecine + n°29 Dossier 13 rapproche de la cinétique insulinosécretoire chez la personne non diabétique. EFFETS SECONDAIRES DE L INSULINE Hypoglycémie C’est l’effet indésirable le plus fréquent. Elle survient lorsque la dose d’insuline est trop importante par rapport aux besoins insuliniques. Lors des essais cliniques et depuis la mise sur le marché de l’insuline, la fréquence des hypoglycémies a varié en fonction de la population de patients et des doses utilisées, c’est pourquoi il n’est pas possible de l’évaluer. L’hypoglycémie se manifeste par une vision floue, une confusion, des troubles de la concentration, de l’expression, une somnolence, des palpitations, des céphalées, une faim, des sueurs, une pâleur, une asthénie, des tremblements. L’hypoglycémie sévère peut entraîner une perte de connaissance et/ou des convulsions et causer une altération transitoire ou définitive des fonctions cérébrales, voire le décès. Des études ont montré qu’un programme d’insulinothérapie intensifiée associant un programme structuré d’éducation pouvait s’accompagner à la fois d’une diminution du taux d’Hb A1c et des hypoglycémies sévères. Affections du système immunitaire Urticaire, rash Ce sont des réactions cutanées rares. Réactions allergiques elles sont actuellement exceptionnelles avec les insulines humaines, elles concernaient 10 % des patients sous insulines animales à type d´urticaire. Affections du système nerveux Neuropathie périphérique Elle est peu fréquente. Une amélioration rapide du contrôle glycémique peut être associée à un état appelé «neuropathie douloureuse a iguë», qui est habituellement réversible. Affections de la peau et du tissu souscutané Lipodystrophie L´apparition d´une lipodystrophie au niveau des sites d´injection est possible lorsque l´alternance des sites d´injection dans une même zone n´est pas respectée ce qui peut retarder la résorption locale de l’insuline. Les lipohypertrophies sont plus fréquente que les lipoatrophies elles ont l´aspect d´un lipome dont la lipogenèse pourrait être essentiellement liée aux effets locaux de l´insuline elle-même. Des formes atrophiques sous forme de zones déprimée. Elles imposent un changement du lieu d´injections. Elles sera ient exceptionnelles sous insuline humaine. Le traitement des lipodystrophies repose sur le changement du lieu d´injection éventuellement des massages locaux prolongés, la prévention s´appuie sur un changement quotidien du lieu d´injection, l´utilisation d´aiguilles micro fines, une bonne technique d’injection ... Troubles généraux et anomalies au site d´administration Réactions au site d´injection : elles sont peu fréquentes.Des réactions au site d´injection (rougeur, tuméfaction, démangeaisons, douleur et hématome au site d´injection) peuvent survenir au cours de l´insulinothérapie. Ces réactions sont habituellement transitoires et disparaissent généralement lors de la poursuite du traitement. Les différents constituants des insulines (tampon, impureté des insulines animales, protamine, zinc, voire l´insuline elle-même) ont été incriminés. Œdème : Il est très rare. , peut survenir au début de l´insu linot hérapie. Ces symptômes sont habituellement transitoires. PRISE DE POIDS La prise de poids liée à l’insuline est définitivement établie et ce, dans la plupart des études. En 3 à12 mois, elle est de 6 kg en moyenne pouvant aller jusqu’à 15 kg. Elle est plus marquée au cours des premiers mois et se ralentit par la suite. La prise de poids est corrélée à la dose quotidienne d’insuline et à l’importance de la baisse glycémique ; elle est plus marquée dans les schémas en multi injections ce qui doit la faire considérer comme une rançon de l’équilibre glycémique. Ainsi, les patients très déséquilibrés qui répondent bien au traitement insulinique sont les plus à risque de prise de poids CONCLUSION Les points essentiels : Le schéma initial est l’insuline intermédiaire ou lente au moment du coucher qui doit être titrée rapidement pour obtenir une glycémie à jeun inférieure à 1.10g/l. Schéma basal. Une éducation thérapeutique adaptée du patient est indispensable pour l’ajustement des doses d’insuline. Lorsque l’HbA1c dépasse 8% malgré une insuline au coucher optimisée, la physiopathologie du diabète type 2 suggère d’ajouter une insuline rapide lors d’un ou plusieurs des trois repas afin de contrôler l’hyperglycémie postprandiale. C’est le schéma « basal plus ». Le patient doit apprendre à titrer chaque insuline pour chaque horaire avec un objectif glycémique précis. 14 Dossier Médecine + n°29 La prise en charge et le traitement de la dyslipidémie du diabétique Pr S. Mimouni Z E RG U I N I Hypertension artérielle, diabète tabac, obésité, manque exercice sont des facteurs de risque cardio-vasculaires. Une fois diagnostiquée et confirmée, toute anomalie lipidique doit être évaluée puis traitée. De nombreuses études de grande envergure ont maintenant démontré le rôle néfaste du LDL cholestérol et les bénéfices importants des thérapeutiques utilisées pour abaisser ses concentrations. Il est admis aussi que, malgré un LDL normal ou bas, certains patients restent exposés à un risque résiduel d’événements cardio-vasculaires majeurs. Il existe des facteurs non modifiables pour lesquels il n’y a pas d’action possible. Les objectifs du traitement hypolipémiant porteront donc d’abord sur les facteurs modifiables connus sur lesquels le traitement peut être efficace. La prise en charge concerne avant tous l’hygiène de vie c’est-à-dire l’alimentation corrigée et l’activité physique. Quand les objectifs ne sont pas atteints, le traitement pharmacologique, selon le profil de risque cardio-vasculaire du malade est envisagé. De nombreuses molécules sont disponibles afin de normaliser le bilan lipidique et ainsi réduire le risque cardio-vasculaire du patient diabétique. En 2011 les recommandations données comportaient des modifications, la classification des patients à très haut risque à celle des sujets jeunes, des femmes, ou encore, celle des hyperlipidémies d’origine génétique Concernant le LDLc, les recommandations insistent fortement sur la nécessité d’atteindre les cibles thérapeutiques, notamment chez les sujets à haut et très haut risque. Les dyslipidémies dans le diabète de type 2 sont à traiter de façon préventive car même si elles peuvent paraître peu graves, leur risque athérogène est particulièrement important chez les diabétiques de type 2. Les diabétiques de type 2 ont un profil athérogène lié en partie au déséquilibre de leurs différents composants lipidiques : ils possèdent des LDL petits et denses qui ont tendance à se déposer sur les parois vasculaires, leur taux de triglycérides est élevé (ainsi que les non HDL-C ou apoB) et leur HDL cholestérol est abaissé. Le traitement hypolipémiant proposé chez ces patients a un double but : la prévention cardio-vasculaire et la protection de la cellule bêta. Plusieurs études ont prouvé que chez ces patients, faire baisser le LDL Médecine + n°29 Dossier 15 Recommandations Classe * Niveau * Chez les patients à risque CV TRES ELEVE (MCV documentée, diabète de type 2, diabète de type 1 avec retentissement sur les organes cibles, MCR modérée à sévère ou un niveau de Score à 10%) l’objectif est un LDL-C < 1,8mmol/L (inférieur à 70 mg/dL) et /ou une réduction du LDL-C 50% lorsque le niveau cible ne peut pas être atteint I A Chez les patients à risque CV ELEVE (facteurs de risques isolés nettement élevés, niveau de SCORE 5 à < 10%) l’objectif d’un LDL-C <2,5 mmol/L (inférieur à 100 mg/dL) doit être envisagé IIa A Chez les sujets à risque MODERE (niveau de SCORE > 1 à à 5%) objectif de LDL-C < 3,0mmol/L (inférieur à 115 mg/dL) doit être envisagé. IIa C LES ASSOCIATIONS THÉRAPEUTIQUES À ENVISAGER POUR INTENSIFIER LE TRAITEMENT * classe de recommandation, * niveau de preuve MRC : Maladie(s) rénale(s) chronique(s). CV : cardiovasculaire. MCV : maladie(s) cardio-vasculaire(s) Baisse de 1 mmol/l de LDL-C = baisse de 9 % de la mortalité Il faut donc restaurer des taux physiologiques de HDL et LDL cholestérol, ce qui permet aussi un effet direct sur la cellule bêta puisque ces composants sont indispensables à sa survie en limitant l’accumulation de cholestérol dans les cellules, le stress oxydatif et l’inflammation des îlots, ce qui a pour conséquence de réduire le risque d’apoptose cellulaire. Malgré cela, le risque vasculaire résiduel reste important chez les diabétiques de type 2 même lorsqu’ils sont traités. ménopausées, cette augmentation du risque peut atteindre près de 50 %. Il existerait des différences entre les statines et cet effet ne serait pas un effet-classe. Par a i l l e u r s , l’ a u g m e n t a t i o n d u r i s q u e s e r a i t corrélée aux doses utilisées et à l’existence de certains facteurs préexistants (intolérance au glucose, IMC, hypertension et existence d’une hypertriglycéridémie de jeun). Cet effet pourrait être lié à une majoration de l’insulino-résistance ou à une action directe sur la cellule bêta ou les adipocytes. Les inhibiteurs de la HMG-CoA réductase (statines) sont les agents pharmacologiques recommandés en première intention pour baisser le cholestérol des lipoprotéines de basse densité (CLDL) aux valeurs préconisées par les experts. Leurs effets semblent aussi bénéfiques sur la mortalité cardio-vasculaire dans la population à risque que chez les diabétiques. Bien que les cibles exigées soient plus faibles pour les diabétiques, peu de patients diabétiques les atteignent. QUELLES SONT LES RECOMMANDATIONS ACTUELLES ? Prévention secondaire : - LDL-C < 1,8 mmol/L, non HDL-C < 2,5 mmol/L et apoB < 80 mg/dL prévention primaire chez les diabétiques de type 2 : - LDL-C < 2,5 mmol/L, non HDL-C < 3,3 mmol/L et apoB < 100 mg/dl. La littérature récente a aussi conduit à s’interroger sur l’effet des statines sur l’équilibre glycémique puisque des études (PROVE-IT ou JUPITER) ont montré qu’en dehors de tous signes d’intolérance au glucose, certaines personnes développent un diabète sous traitement par les statines. Par ailleurs, selon une méta-analyse de ces travaux, il a été confirmé une majoration de 9 % du risque de diabète. Dans une sous populations de femmes DT2 Statines et résines permettent une diminution de 12 à 15 % du LDL-C et de 0,5 % de l’HbA1c. Mais le taux de triglycérides pourrait augmenter. Par ailleurs, il existe peu de données cliniques concernant cette association sur la prévention cardio-vasculaire et son association est difficile en raison d’une mauvaise tolérance. Statines et ézétimibe permettent une diminution de 20 à 30 % du LDL-C et un effet favorable Pas de diabète 0 Réducation du nombre d’accidents vasculaires (%) prévention en cas de facteur de risque surajouté au diabète : Statines et fénobibrates : cette association a des effets biologiques reconnus (baisse des triglycérides, petite hausse du HLD-C et baisse des LDL petits et denses), un bénéfice sur les atteintes microvasculaires et une bonne tolérance clinique. 26 essais : L’intérêt du principe voulant que « moins, c’est mieux » avec les statines L’ESC et l’EAS ont établi des recommandations pour le traitement des dyslipidémies chez le diabétique : - LDL-C < 1,8 mmol/L, non HDL-C < 2,5 mmol/L et apoB < 80 mg/dl Malgré les polémiques récentes qui ont lancé le doute sur l’utilisation des statines en général et chez les diabétiques, une intensification de traitement en fonction du risque cardio-vasculaire résiduel élevé est parfois nécessaire. C’est le cas des patients diabétiques de type 2, ceux traités en prévention secondaire, ceux qui présentent une insuffisance rénale modérée à sévère. Il faut alors envisager l’intensification du traitement pour l’atteinte des objectifs cibles. -5 -10 -15 -20 -20 % -22 % -25 Diabète Réducation de la mortalité observée avec chaque diminution cholestérol permettait de réduire le risque d’évènements cardio-vasculaires. Selon une méta-analyse de 14 études, on peut estimer qu’une baisse de 1 mmol/L de LDL cholestérol diminue la mortalité totale de 9 %, la mortalité vasculaire de 1 %, celle en rapport avec des maladies coronariennes de 12 %, les événements cardio-vasculaires majeurs de 21 %, ainsi que les AVC de 21 %. hypolipémiants, tels que les chélateurs les acides biliaires, les inhibiteurs de l’absorption du cholestérol et les fibrates, sont souvent employés chez les patients qui ne tolèrent pas les statines. Chez des patients diabétiques de type 2 qui n’atteignent pas les objectifs de traitement avec les statines uniquement, il convient d’utiliser ces agents en association. De plus, chez ceux qui ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs en prenant des statines seulement ou en utilisant des doses de ces médicaments qu’ils sont capables de tolérer, il faut aussi associer les médicaments. Pas de diabète -9 % -13 % D’après GOLDFINE, A, B, et al. N Engl J Med, vol.366, 2012, p.1752-1755 Les statines sont efficaces et généralement bien tolérées, mais il existe d’autres agents ayant des propriétés hypolipémiantes. Ces autres agents sur l’ensemble des lipoprotéines athérogènes. La tolérance est bonne et aucun effet délétère de l’ézétimibe sur la fonction rénale n’a été signalé. Mais il n’existe que peu de données avec l’association 16 Dossier Médecine + n°29 ézétimibe/statines sur l’effet de prévention cardiovasculaire chez le diabétique. Les maladies cardiovasculaires (MCV) sont largement responsables des décès prématurés et de la surmortalité liés au diabète de type 2. Les patients atteints de diabète type 2 sont de deux à trois fois plus susceptibles de subir un accident cardiovasculaire que des personnes du même âge sans diabète. La protection optimale contre les accidents cardiovasculaires passe obligatoirement par la maîtrise des facteurs de risque qui sont très fréquents chez les patients atteints de diabète type 2, soit l’hyperlipidémie, l’hypertension et bien sur, l’hyperglycémie. Des données de plusieurs études, comme la United Kingdom Prospective Diabetes Study (UKPDS), appuient la théorie voulant que la maîtrise rigoureuse de la lipidémie protège mieux contre les accidents cardiovasculaires que celle des autres facteurs de risque .Au cours de l’essai STENO-2, les chercheurs ont observé une réduction relative de 57 % des accidents cardiovasculaires chez les sujets qui avaient atteint les valeurs fixées pour la lipidémie, la tension artérielle et la glycémie comparativement à ceux qui n’y étaient pas parvenus. Ils ont également rapporté que c’est l’atteinte des valeurs cibles de la lipidémie qui avait fait le plus pour réduire le risque. DYSLIPIDÉMIES ET DIABÈTE Même si les concentrations moyennes de C-LDL ne sont pas plus élevées que celles mesurées chez les personnes indemnes de diabète. Il semble que le C-LDL est plus athérogène dans les cas de diabète type 2 parce que les lipoparticules sont plus petites et plus denses. Il est à noter que les dyslipidémies dans le diabète type 2 se caractérise par de l’hypertriglycéridémie et un faible taux de C-HDL. Auparavent, les bienfaits obtenus en abaissant les concentrations de C-LDL chez les patients diabète type 2, même dans les cas où les valeurs mesurées ne justifieraient pas forcément un traitement hypolipémian. Ces recommandations sont déduites des résultats des grandes études internationales auxquelles ont participé des sujets diabétiques, ainsi que d’autres études réservées aux diabétiques telles que les études CARDS et ASCOT. Dans le cadre de l’étude Treating to New Targets (TNT), les bienfaits relatifs obtenus au terme de traitements hypolipémiants chez les 1501 participants atteints de diabète type 2 ont été les mêmes que ceux que les 8500 sujets qui étaient non atteints de cette maladie. Il a été plus difficile de démontrer les bienfaits cardiovasculaires consécutifs à la hausse des concentrations de C-HDL ou à l’atténuation de l’hypertriglycéridémie chez les patients diabète type 2. Cependant, des études épidémiologiques ont établis que l’hypertriglycéridémie est un fac�teur de risque cardiovasculaire . Ce qui porte à croire que cette dyslipidémie devrait être traitée comme le C-LDL. Traitement Les modifications hygiéno-diététiques sont une étape importante pour la réduction du risque cardiovasculaire résiduel chez les patients dyslipidémiques. LES MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES Régime Un régime sain améliore de manière importante la dyslipidémie et l’hypertension, même chez les sujets obèses n’ayant pas perdu de poids . Les graisses animales doivent être supprimées. Les acides gras omega-6 et omega-3 ont montré une amélioration des évènements cardio vasculaires. Exercise physique Les études épidémiologiques suggèrent que l’exercice physique peut réduire jusqu’à 50% le risque de maladie cardiovasculaire et de diabète de type 2. Chez les diabétiques, l’augmentation de l’activité physique est inversement corrélée avec la mortalité. Une activité physique régulière améliore la sensibilité à l’insuline ainsi que le contrôle de la glycémie, et a des effets bénéfiques sur le profil lipidique, dont le HDL-C, le rapport cholestérol total : HDL-C et les TG, même en l’absence de perte de poids. En cas de dyslipidémie ( hypercholéstérolémie ) ou de situation à très haut risque cardio-vasculaire, une statine est à administrer en première intention afin de parvenir aux objectifs de LDL-C fixé . Dans une seconde étape, il est recommandé que les statines soient associées à d’autres agents hypolipémiants dans les cas où elles ne permettent pas à elles seules d’atteindre les valeurs cibles. OBJECTIFS DU TRAITEMENT Sur le plan pharmacologique, la priorité reste le traitement du LDLc, mais avec des valeurs cibles abaissées. Chez les sujets à très haut risque : <1,8 mmol/L (70 mg/dL), et si cette cible ne peut être atteinte, réduction d’au moins 50% de la valeur initiale. Chez les sujets à haut risque : < 2,5 mmol/L (100 mg/dL). Chez les sujets à risque modéré : < 3 mmol/L (115 mg/dL). Chez les patients très vulnérables, il faut viser une concentration de C-LDL inférieure à 1 ,8 mmol/L (0.70 mg/dl) ou une réduction de 50 % de la Niveau de risque Très élevé Haut Modéré Bas valeur enregistrée au départ. Les anomalies concernant les autres sous-fractions lipidiques sont considérées comme des cibles secondaires. Pour le C-HDL, l’objectif fixé est un rapport CT/ C-HDL inférieur à 4,0. En somme, de nombreuses personnes sont exposées aux maladies cardiovasculaires et en particulier les diabétiques. Des interventions multifactorielles pour protéger l’appareil vasculaire et réduire le risque de maladies et d’accidents cardiovasculaires sont à mettre en place. Les statines sont les agents utilisés en première intention pour faire baisser le C-LDL. Il est parfois nécessaire de leur associre d’autres agents pour que les patients réussissent à atteindre les valeurs visées. Les inhibiteurs de l’absorption du cholestérol et les chélateurs des acides biliaires sont des agents efficaces en deuxième intention pour diminuer les concentrations de C-LDL. Le diabétique de type 2 est un sujet à un risque élevé d’accidents cardiovasculaires. L’intérêt que présente la baisse de la lipidémie pour réduire ce risque et la mortalité cardiovasculaire dans cette population, est bien établi. Tous les traitements pharmacologiques doivent suivre et non précéder la correction des habitudes de vie visant à réduire les nombreux autres facteurs de risque modifiables que l’on retrouve fréquemment chez les patients atteints de diabète type 2, dont l’obésité et l’hypertension Stratégie pour le taux de LDL-c Quand et comment traiter ? LDL-c mg/dL Si LDL >70 mg/dL (ou parfois +bas) Conseils et médicament(s) d’emblée <70 (parfois plus bas) Ou -50% LDL-c Si LDL >100mg/dL (ou parfois +bas) Conseils et médicaments(s) d’emblée <100 (parfois +bas) Si LDL >115mg/dL Conseils et médicament parfois Si LDL > 100 mg/dL, conseils Si LDL>190mg/dL, médicament parfois <115 Pas de cible Objectifs des traitements hypolipémiants chez les patients diabétiques Médecine + n°29 Dossier 17 CONCLUSION Malgré l’efficacité des stratégies thérapeutiques standard actuelles incluant l’atteinte des objectifs de LDL-C, les patients restent exposés à un risque résiduel vasculaire élevé d’événements macrovasculaires majeurs et de complications microvasculaires majeures. Le risque résiduel macrovasculaire est présent à la fois chez les patients diabétiques et non diabétiques. Cependant, les patients diabétiques y sont particulièrement exposés. Les dyslipidémies athérogènes sont donc un important facteur de risque résiduel macroet microvasculaire Le traitement par statine ne prend pas en charge de façon suffisamment appropriée le risque vasculaire lié à l’élévation des triglycérides et au HDL-C bas, particulièrement chez les patients présentant un syndrome métabolique ou un diabète Les modifications du mode de vie ou l’adjonction d’un fibrate, à un traitement par statine a montré une amélioration des paramètres lipidiques non suffisamment pris en charge Les recommandations américaines et européennes les plus récentes reconnaissent de plus en plus l’importance de la prise en charge des dyslipidémies athérogènes. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Almdal, t., h. Scharling, j. S. 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AI S SA B O U D I BA Abstract L’étude DT2 , conduite en Algérie, est une étude observationnelle longitudinale dans laquelle des patients adultes ont été inclus pour un suivi de 12 mois en ambulatoire. Entre le 15 décembre 2009 et le 14 mai 2010, 139 médecins (54 diabétologues, 26 généralistes et 59 internistes) ont recrutés 510 hommes et 1017 femmes dont l’ âge moyen était de 60,22 ± 10,20 ans , l’IMC moyen de 28,70 ± 5,03 Kg /m2 , 521 patients (34%) étaient obèses (IMC ≥ 30) dont 139 (9,2%)avaient une obésité sévère (35 ≤ IMC < 40) et 33 (2,2%) une obésité morbide (IMC ≥ 40).Le niveau d’instruction dépassait peu souvent le primaire (432 patients, soit 28,7%) avec 38% d’illettrisme. Le niveau socioéconomique était faible ou moyen chez 1112 patients (72,9%). La quasi-totalité des patients (96,6%) avaient une couverture sociale. L’ancienneté du diabète était en moyenne de 13,16 ± 6,75 ans, plus des deux tiers des patients (1074) ont des antécédents familiaux de diabète. Au seuil courant d’HTA (PAS ≥ 140 mm Hg et/ou PAD ≥ 90 mm Hg), près d’un tiers des patients (n = 501) étaient hypertendus mais, pour le seuil recommandé pour les diabétiques au moment de l’étude (PAS ≥ 130 mm Hg et/ou PAD ≥ 80 mm Hg), ce nombre double (n = 1047). Dans plus de la moitié des cas (780 patients), le patient avait une dyslipidémie connue . Les complications microvasulaires étaient dominées par la rétinopathie dans 36.9% ( n=563 ) suivi de la neuropathie dans 33.3%(n=509) , l’atteinte macrovasculaire à type d’angor ou d’infarctus du myocarde a été rapporté dans 9.9% (n=151) et 4.4% (n=67) des cas respectivement. Les 1527 patients de l’enquête, recevaient tous une insuline analogue lente depuis au moins 6 mois avec une durée moyenne de traitement de 2,23 ± 1,31 ans et une dose quotidienne moyenne de 26,4 ± 11,8 UI. Les patients recevaient en plus de l’insulinothérapie des ADO dans 85,1% et une insuline rapide dans 30,4% (n=465 cas). Concernant l’équilibre glycémique, les glycémies capillaires moyennes étaient de 1,73 ± 0,67 g pour la glycémie à jeun et 2,27 ± 0,71 g/l pour la glycémie post prandiale . l’HbA1c moyenne était de 9,24 ± 1,54% . L’évaluation des ajustements thérapeutiques s’est effectuée dès la visite d’inclusion et tout le long des visites à 3 , 6, 9 et 12 mois . Les taux d’HbA1c sont restés en moyenne, à chacune de ces visites, largement au-dessus de 8% et moins de 20% des patients sont passés en-dessous de la barre des 7% malgré une optimisation du traitement avec le passage de la dose de l’insuline analogue lente de 23,69 ± 17,22 UI à l’inclusion à 33,89 ± 14,87 UI à la fin de la période de suivi ,et malgré et le rajout d’une insuline rapide chez 461 patients supplémentaires . Le traitement par les ADO était plus ou moins stable correspondant le plus souvent à des modifications qu’à des arrêts . Un total de 172 et 108 nouvelles complications imputables au diabète ont été notifiées au 6 et 12 mois de suivi. Le nombre d’ hospitalisation liées aux complications du diabète étaient de 44 patients dans les 6 mois ayant précédé l’inclusion et l’équivalent a été de 32 et 30 entre les visites d’inclusion et le 6ème mois et celles du 6ème et 12ème mois respectivement. Mots clés : Diabète type 2, adulte, HbA1c, suivi, spécialité, hypoglycémie, insulinothérapie , hospitalisations. Médecine + n°29 Dossier 19 INTRODUCTION Le diabète de type 2 est une affection métabolique fréquente. (1) Elle est responsable de complications potentiellement graves et à fort impact socio‐économique. (2, 3). La maladie frappe particulièrement les pays à faible niveau socio‐ économique où elle est favorisée par l’adoption de modes d’alimentation favorisant la surcharge glucido‐lipidique et par la sédentarité.(2) L’Algérie en est un exemple, dans laquelle le diabète de type 2 occupe la deuxième place après l’hypertension artérielle parmi les maladies chroniques. (4) Sa prévalence y est estimée à 8,7% chez les personnes âgées de 35 à 70 ans, quel que soit le sexe, et elle augmente significativement avec l’âge passant de 2,0% chez les 35‐39 ans à 18,6% chez les 60‐64 ans. Cette prévalence, établie à partir de populations diabétiques connues, est probablement beaucoup plus élevée en raison du nombre important de malades non encore diagnostiqués. Ces chiffres s’inscrivent dans l’augmentation globale de prévalence annoncée par l’OMS dans les prochaines années et dans laquelle les pays émergeants auront un impact considérable.(1) Toutes les recommandations y compris les plus récentes fondent schématiquement les modalités thérapeutiques des diabétiques de type 2 sur une escalade reposant sur les recommandations hygiéno‐diététiques, puis les antidiabétiques oraux avant d’instaurer un traitement par insuline lorsque l’objectif (généralement 7% pour l’HbA1c) n’est pas atteint avec l’association de 2 ou 3 antidiabétiques oraux.(5, 6) C’était déjà le cas lorsque cette étude a commencé en 2009 en particulier. L’objectif de la présente étude était de décrire, chez des patients diabétiques de type 2 non à l’objectif en dépit de l’utilisation d’un traitement comprenant un analogue insulinique lent, l’évolution à un an de l’équilibre glycémique et les ajustements secondaires des traitements hypoglycémiants, en particulier insuliniques. MÉTHODE L’étude, conduite en Algérie, est une étude observationnelle longitudinale dans laquelle des patients ambulatoires ont été inclus pour un suivi de 12 mois. Pour être inclus, ces patients, de l’un ou l’autre sexe, devaient avoir un diabète de type 2, être âgés d’au moins 18 ans, être traités par un analogue insulinique lent depuis au moins 6 mois et avoir une HbA1c ≥ 7%. Ils pouvaient aussi recevoir un ouplusieurs antidiabétiques oraux ainsi qu’une insuline d’action rapide. Le critère principal d’évaluation était la proportion de patients gardant un taux d’HbA1c ≥ 7% au terme des 12 mois de suivi. Le recrutement de 1500 patients a été jugé nécessaire pour obtenir des données statistiquement pertinentes en considérant qu’environ un patient sur deux garderait une HbA1c ≥ 7% au terme du suivi. Ce recrutement a été conduit par des médecins diabétologues, des généralistes spécialisés dans la prise en charge du diabète et des internistes. A dater de son entrée dans l’étude, chaque médecin devait inclure les 10 premiers patients de sa consultation correspondant à l’ensemble des critères d’inclusion et d’exclusion. Au cours des visites à 3, 6, 9 et 12 mois, les taux de glycémie et d’HbA1c étaient évalués, les ajustements thérapeutiques (ajustements et motifs de changements pour les antidiabétiques oraux ou l’insuline) et l’apparition d’éventuelles complications rapportés. Les caractéristiques des patients à l’inclusion ont été enregistrées lors de la visite initiale. Elles comprenaient les caractéristiques démographiques et socio‐économiques, l’évaluation des facteurs de risque cardiovasculaire et la description des caractéristiques du diabète (ancienneté, complications et traitements). de patients sont fumeurs actuels (60, dont 52 de sexe masculin). Type de complication N (%) Durée moyenne (ans ± écart type) Complications chroniques typiques du diabète Rétinopathie 563 (36,9%) 3,69 ± 3,33 Neuropathie 509 (33,3%) 3,42 ± 3,10 Micro albuminurie 281 (18,4%) 2,29 ± 2,22 Caractéristiques basales de l’échantillon Protéinurie 89 (5,8%) 3,33 ± 3,34 Entre le 15 décembre 2009 et le 14 mai 2010, 139 médecins (54 diabétologues, 26 généralistes et 59 internistes) sur 154 tirés au sort sur l’ensemble du territoire algérien ont recruté 1527 patients (2/3 en secteur public et 1/3 en secteur privé). Insuffisance rénale 81 (5,3%) 2,30 ± 2,72 Pied diabétique 47 (3,1%) 2,48 ± 2,20 Amputation 3,70 ± 3,57 Caractéristiques démographiques et socio-économiques 20 (1,3%) Autres 52 (3,4%) RÉSULTATS Ces patients se répartissent en 510 hommes et 1017 femmes avec un âge moyen de 60,22 ± 10,20 ans (24 à 106 ans, dont 66% entre 50 et 69 ans et 52% de plus de 60 ans). Le poids est en moyenne de 76,11 ± 13,07 kg (36 à 140 kg). L’indice de masse corporelle varie de 15,0 à 54,7 Kg /m2 de surface corporelle, soit en moyenne 28,70 ± 5,03 Kg /m2. 521 patients (34%) sont obèses (IMC ≥ 30) dont 139 (9,2%) ont une obésité sévère (35 ≤ IMC < 40) et 33 (2,2%) une obésité morbide (IMC ≥ 40). Le périmètre abdominal (PA) est en moyenne de 97,50 ± 11,51 chez les hommes et de 102,61 ± 11,94 chez les femmes. L’obésité abdominale conformément aux critères ATP III (périmètre abdominal > 102 cm chez l’homme et > 88 cm chez la femme) est plus fréquente chez les femmes (77,4% des cas) que chez les hommes (29,3% des cas). Le niveau d’instruction dépasse peu souvent le primaire (432 patients, soit 28,7%) avec 38% d’illétrisme. Le niveau socio‐économique est faible ou moyen chez 1112 patients (72,9%). La quasitotalité des patients (96,6%) a une couverture sociale. Caractéristiques du diabète L’ancienneté du diabète est très variable de 0 (inclusion à la découverte de la maladie) à 48 ans révolus, en moyenne 13,16 ± 6,75 ans. Plus des deux tiers des patients (1074) ont des antécédents familiaux de diabète. Par définition, tous les patients ont une hémoglobine glyquée ≥ 7,0% et les taux varient entre 7,0 et 17,8% (moyenne 9,24% ± 1,54%). Les complications du diabète à l’inclusion sont présentées dans le tableau 1. Autres facteurs de risque cardiovasculaire • Tabagisme Un tabagisme passé est rapporté chez 189 patients (12,4%) dont 177 hommes mais peu Complications cardiovasculaires Angor 151 (9,9%) 4,72 ± 4,31 Infarctus du myocarde 67 (4,4%) 4,66 ± 5,53 Accident Vasculaire Cérébral 25 (1,6%) 4,40± 5,59 Accident ischémique Transitoire 24 (1,6%) 3,87± 4,83 Artériopathie périphérique 136 (8,9%) 2,89 ± 2,73 Tableau 1 : Nombre de patients avec des complications chroniques du diabète identifiées avant la visite d’inclusion. Un même patient peut présenter plusieurs types de complications. • Hypertension artérielle Les chiffres de pression artérielle systolique (PAS) et diastolique (PAD) à l’inclusion ont été rapportés pour 1522 patients avec des valeurs de 80 à 200 mm Hg pour la première (moyenne 130,81 ± 17,60) et 40 à 110 mm Hg pour la seconde (moyenne 74,89 ± 9,73). Au seuil courant d’HTA (PAS ≥ 140 mm Hg et/ou PAD ≥ 90 mm Hg), près d’un tiers des patients (n = 501) sont hypertendus mais, pour, le seuil recommandé pour les diabétiques au moment de l’étude (PAS ≥ 130 mm Hg et/ou PAD ≥ 80 mm Hg), ce nombre double (n = 1047). Indépendamment d’un éventuel traitement, parmi les 1065 patients qui se savent hypertendus (70% de l’effectif total), 828 (78% des hypertendus déclarés) ont une PAS ≥ 130 mm Hg et/ou une PAD ≥ 80 mm Hg (pression artérielle de consultation dans des conditions non standardisées pour l’étude). Inversement, parmi les 455 autres qui ne se savent pas hypertendus (30% de l’effectif total) 218 (48% des non‐hypertendus déclarés) ontt, à la visite d’inclusion, des valeurs de PAS et PAD au‐delà de ce dernier seuil. 20 Dossier Médecine + n°29 La quasi‐totalité des hyper tendus connus (n = 1065) sont traités et la distribution des différentes classes thérapeutiques est présentée dans le tableau 2. 79% de ces hypertendus reçoivent également un traitement par aspirine. Classe thérapeutique Effectif (%) Bétabloquant 314 (29,8%) Inhibiteur calcique 437 (41,4%) Inhibiteur de l’enzyme de conversion 245 (23,2%) ARA2 760 (72,0%) Diurétique 464 (44,0%) Autres 41 (3,9%) Tableau 2 : Distribution des différentes classes d’antihypertenseurs parmi les patients qui se savent déjà hypertendus au moment de l’inclusion dans l’étude. Un même patient peut prendre des médicaments de plusieurs classes thérapeutiques. • Dyslipidémie Les taux moyens (± écart‐type, en g/L) pour les principaux paramètres lipidiques sont de 1,74 ± 0,51 pour le cholestérol total, 1,06 ± 0,47 pour le LDL‐cholestérol, 0,46 ± 0,20 pour le HDL‐cholestérol et de 1,40 ± 0,79 pour les triglycérides. Dans plus de la moitié des cas (780 patients), le patient a une dyslipidémie connue. La quasi‐totalité de ces patients (732 patients, 93,8%) reçoit un traitement représenté par une statine pour 605 patients (82,7% des patients traités), un fibrates pour 131 patients (17,9% des patients traités) ou l’association d’une statine et d’un fibrate dans 4 cas. Traitement pharmacologique du diabète à l’inclusion • Antidiabétiques oraux En plus de l’insulinothérapie, 1299 patients (85,1%) reçoivent des ADO. Les traitements ADO actuels consistent en : biguanides (1139 cas, 87,7%), sulphonylurées (687 cas, 52,9%), glinides (156 cas, 12,0%), inhibiteurs de l’alpha‐ glucosidase (109 cas, 8,4%) ou thiazolidinediones (7 cas, 0,5%). Les modalités d’administration des ADO sont identifiables dans 575 cas : monothérapie dans 263 cas, depuis 1 à 27 ans (moyenne 5,69 ± 5,11 ans), bithérapie dans 297 cas, depuis 0 à 28 ans (moyenne 7,29 ± 4,99 ans), plus de 2 ADO dans 15 cas, depuis 0 à 10 ans (moyenne 2,87 ± 2,69 ans). • Insulines Les 1527 patients de l’enquête, reçoivent tous, par définition, une insuline analogue lente depuis au moins les 6 mois précédant l’inclusion (critère principal d’inclusion. Il s’agit d’insuline glargine dans 1089 cas (71,3%), d’insuline detemir dans 435 cas (28,5%) et sa nature n’est pas précisée dans 3 cas (0,2%). La durée du traitement varie de 6 mois à 10 ans (moyenne 2,23 ± 1,31 ans). La dose quotidienne est de 6 à 100 UI, en moyenne 26,4 ± 11,8 UI soit, rapportée au poids 0,354 ± 0,154 UI / Kg chez les patients recevant de l’insuline glargine et 0,346 ± 0,171 UI / kg chez ceux recevant de l’insuline detemir. Une seule administration par jour est le schéma d’administration le plus courant dans 1488 cas (97,4%) et très peu de patients sont traités avec 2 injections par jour (24 cas, soit 1,6%). Les modalités d’administration ne sont pas non précisées dans les 15 autres cas (1,0%). Même en tenant compte des injections multiples, les moins fréquentes, l’administration le soir au coucher est la modalité la plus fréquente dans 972 cas, contre 473 au dîner et 100 au petit déjeuner. L’insuline analogue lente est associée à une insuline rapide dans 465 cas (30,4%), humaine dans 85 cas ou analogue dans 380 cas . L’ancienneté de l’utilisation de l’insuline rapide varie de 1 à 20 ans, en moyenne 3,68 ± 4,32 ans. Dans 97,6% des cas, il est procédé à une seule injection quotidienne de d’insuline rapide soit (aussi souvent) le matin ou lors du déjeuner. La dose d’insuline rapide varie de 8 à 90 UI, (moyenne 39,85 ± 20,18 UI par jour). Qualité du contrôle de l’équilibre glycémique avant la visite d’inclusion. Il n’a pas été possible de préciser la fréquence des contrôles d’HbA1c dans les 12 mois précédant l’inclusion mais les taux connus pendant cette période varient de 7,0% à 17,8%, soit en moyenne 9,24 ± 1,54%. Le nombre de fois où la glycémie a été dosée à jeun dans les 12 mois précédent l’inclusion varie par patient de 0 à 50, en moyenne 3,32 ± 2,84. 187 patients n’ont eu aucun dosage dans les 12 mois précédents alors que dans 75% des cas, au moins 4 mesures de glycémie ont été pratiquées. L’information n’a pas été reportée chez 19 patients. La dernière GAJ connue et exploitable est en moyenne de 1,73 ± 0,67 g/l pour 1246 patients 1346 patients (88,1%) possèdent un glucomètre. Des dosages de glycémie à jeun ont été pratiqués chez 1323 d’entre eux (86,6% de l’ensemble des 1527 patients) ; la valeur la plus récente est en moyenne de 1,57 ± 0,52 g/l. Chez ces mêmes patients, des dosages de glycémie postprandiale ont été pratiqués chez 1004 patients (65,7% de l’ensemble des 1527 patients) ; la valeur la plus récente est en moyenne de 2,27 ± 0,71 g/l. SUIVI DES PATIENTS DEPUIS LA VISITE INITIALE Attitude thérapeutique durant la visite d’inclusion L’inclusion des patients du fait de l’absence d’atteinte de l’objectif d’hémoglobine glyquée (< 7%) justifie une évaluation des ajustements thérapeutiques effectués dès cette visite. La fréquence de ces ajustements, pour les ADO et l’insuline, est présentée pour l’ensemble des visites de l’étude dans le tableau 3. Page 21, On peut y voir que dès cette visite d’inclusion, les trois quarts des patients ont une augmentation des doses d’insuline basale lente et qu’il s’agit le plus souvent (70% des cas) d’augmentations à intervalles d’une ou surtout trois journées plu- tôt qu’hebdomadaires. Comme pour les visites suivantes, les modifications du traitement ADO sont difficiles à interpréter de façon collective. On peut seulement constater que ces traitements ont été modifiés dans un quart des cas, qu’il s’agisse de l’arrêt de certains ADO (un tiers des changements) ou de l’introduction ou de du changement de posologie (deux tiers des changements). A la visite d’inclusion, 354 patients n’ont pas eu de titration des doses de l’insuline analogue lente. A ce stade, où aucun patient n’est à l’objectif, l’équilibre du diabète ne peut pas être invoqué, d’autant qu’il a pu y avoir individuellement des modifications du traitement par ADO. Les autres raisons invoquées se retrouvent plus ou moins à chacune des visites ultérieures. Comme aucune n’est particulièrement mise en exergue, ni pour cette visite ni pour aucune des suivantes, elles ont été regroupées dans un tableau commun. (tableau 4. Page 21) A cette même visite d’inclusion l’insuline analogue lente a été changée chez 65 patients (4,3% des cas). Pour le même raison que précédemment, es raisons de ce changement sont présentées dans le tableau 5. Page 20, avec celles invoquées lors des visites suivantes. Comme pour l’absence d’ajustement, ces raisons n’ont de valeur qu’indicative, faute de pouvoir être replacées dans un contexte individuel précis. Lors de cette visite initiale, une insuline rapide a été ajoutée (ou a fait l’objet d’une titration) chez 492 patients (32,2%). Lorsque ce type d’insuline a été ajouté (217 patients), il s’agissait le plus souvent d’un analogue rapide (92%) et la dose journalière variait de 0,05 à 1,41 ui/kg, soit une dose moyenne de 0,38 ± 0,29 ui avec, le plus souvent, 1 seule (70 patients), 2 (50 patients) ou 3 (91 patients) injections. Suivi du 3ème au 12ème mois Evolution de l’équilibre glycémique Les principaux paramètres d’évaluation de l’équilibre glycémique sont présentés dans le tableau 6.Page 22, pour les visites à 3, 6, 9 et 12 mois. Les taux d’HbA1c restent en moyenne, à chacune de ces visites, largement au-dessus de 8% et moins de 20% des patients (au maximum 18,6% à 9 mois) passent en-dessous de la barre des 7%. Ce mauvais équilibre général est aussi reflété par les glycémies à jeun qui restent, en moyenne autour de 1,50 g/L. Lorsqu’elle est dosée, la glycémie post-prandiale est tout de même au dessous de la barre des 1,4 g/L que chez 60% des patients. Evolution des traitements par insuline Les modalités d’augmentation des doses d’insuline lente, lors des visites à 3, 6, 9 et 12 mois de suivi, est présentée dans le tableau 3.Page 21 On peut y voir que la proportion de patients dont l’insuline basale est titrée semble, par rapport à la visite initiale, diminuer dès le troisième mois (de 76,8% à 67,8%) pour, à peu près, se stabiliser par la suite jusqu’au 12 ème mois (65,6%). Comme au cours de la visite initiale, et dans des proportions comparables, les modalités d’adaptation de ce traitement sont très variables. Les modifications sur une base de 2 unités tous les 3 jours restent plus souvent préconisées que des modifications sur une base hebdomadaire. Comme pour la visite initiale, nous renvoyons au tableau IV où figure la liste des causes invoquées Médecine + n°29 Dossier 21 Inclusion 3 mois 6 mois 9 mois 12 mois Arrêt/modification ADO 343 (26,4%) 237 (15,8%) 237 (15,8%) 178 (13,1%) 179 (13,6%) Arrêt 121 (35,3%) 75 (31,6%) 75 (31,6%) 66 (37,1%) 64 (35,8%) Modification 222 (64,7%) 162 (68,4%) 162 (68,4%) 112 (62,9%) 115 (64,2%) Sans titration insuline 354 (23,2%) 464 (32,2%) 460 (32,8%) 498 (36,7%) 454 (34,4%) Avec titration insuline 1173 (76,8%) 1339 (67,8%) 974 (67,2%) 857 (63,3%) 864 (65,6%) Base journalière 813 (69,7%) 976 (72,9%) 659 (67,7%) 602 (70,2%) 611 (70,7%) ↑ +1 u/jour 16 22 27 8 15 ↑ +2 u/3 jours 797 651 632 594 596 354 (30,3%) 303 (22,6%) 313 (32,1%) 255 252 (29,2%) ↑ +2 u/semaine 202 185 206 170 155 ↑ +4 u/semaine 82 67 61 58 74 ↑ +6 u/semaine 31 28 21 12 12 ↑ +8 u/semaine 37 23 25 15 11 NP 2 0 0 0 0 Base non précisée 6 60 (4,5%) 2 (0,2%) 0 1 (0,1%) Base hebdomadaire Tableau 3 : Attitude des médecins relative aux modalités d’adaptation du traitement par AntiDiabétiques Oraux (ADO) et par insuline lente. - Atteinte de l’objectif métabolique, avec HbA1c < 7% et/ou glycémie à jeun normale (mais normalisation de la seule glycémie à jeun peut en elle-même conduire à l’absence de titration) - Crainte des hypoglycémies ; - Patient indiscipliné ne respectant pas les consignes les règles hygiéno-diététiques et thérapeutiques (en particulier non observance du traitement) - Absence d’autocontrôle (certains ne possédant pas de glucomètre) ; - Refus du patient ; - Patient illettré et/ou problèmes sociaux ; - Patient ayant une pathologie associée ; - Prise de poids. Tableau 4 : Récapitulatif des causes de non titration de l’insuline analogue humaine avancées au cours des différentes visites. Dans un nombre limité de cas (surtout dès la visite initiale et de moins en moins souvent au fil des visites), les praticiens ont procédé à un changement d’insuline analogue lente pour des raisons qui sont présentées dans le tableau 5. L’évolution des posologies d’insuline lente ou rapide est présentée dans le tableau 7.(Page 23) On peut notamment y voir que, outre les adaptations de posologies de l’insuline lente ou rapide (déjà présente à l’inclusion chez 465 patients) un total de 461 autres s’est vu ajouter une insuline rapide. Enfin la comparaison des différents praticiens (généralistes, endocrinologues, internistes) ou de leurs modalités d’exercice (privé ou public) met surtout en évidence deux écarts de pratique. (Tableau 8, Page 24). Les différences notées entres les différentes spécialités, suggèrent que les généralistes semblent plus souvent enclins à ajuster les doses d’insuline lente que les endocrinologues et encore plus que les internistes. Inversement, les internistes semblent être plus enclins à optimiser le traitement en ajustant la posologie d’une insuline rapide déjà prescrite ou en ajoutant une insuline rapide chez les patients qui n’avaient qu’une insuline lente. Il n’y a pas eu d’optimisation du traitement insulinique (titration ou changement d’analogue lent et/ou titration ou introduction d’une insuline rapide) dans 35,8% des cas à la visite du 3ème mois et dans 36,9% des cas à la visite du 9 ème mois. Ces taux sont largement supérieurs à ceux des patients ayant atteint l’objectif métabolique. De plus, ils sont possiblement sous estimés du fait que l’information n’est disponible (les 2 approches concernant analogue lent et insuline rapide étant clairement renseignées) que dans 35% à 41% des cas, respectivement aux visites du 3ème et du 9ème mois. Evolution des traitements par les ADO Par comparaison aux adaptations du traitement insulinique, le traitement par ADO tend à rester relativement stable correspondant plus souvent à des modifications qu’à des arrêts. (Tableau 3). Complications Inclusion 3 mois 6 mois 9 mois 12 mois Manque d’efficacité 53 24 22 10 13 Hypoglycémies 3 0 4 3 0 Crainte des hypoglycémies 2 2 2 2 2 Prise de poids 9 2 5 1 2 Non respect des consignes HD et thérapeutiques 18 8 7 4 7 Maladies concomitantes 2 1 7 3 1 Faible connaissance de la maladie 4 0 1 1 1 Crainte des injections 3 2 0 1 0 Autres 12 ? 3 ? 2 Tableau 5 : Justification du changement d’analogue lent à chacune des différentes visites de suivi. HD = Hygiéno-Diététiques par les praticiens pour justifier l’absence de titration. Un total de 223 puis 127 nouvelles complications imputables au diabète a été notifié aux visites du 6ème et du 12ème mois par rapport, respectivement, à la visite d’inclusion et à la visite du 6ème mois, soit environ moitié moins au cours des 6 derniers mois de suivi qu’au cours des 3 derniers. Dans les 6 mois ayant précédé l’inclusion, 44 patients avaient nécessité une hospitalisation pour des complications imputables au diabète et l’équivalent a été de 32 et 30, respectivement entre les visites d’inclusion et du 6ème mois et celles du 6ème et 12ème mois. Ramadan Du fait de l’étalement de l’étude sur près de 20 mois (inclusions et suivis), les patients étaient à différents stades de suivi lors des jeunes du Ramadan de l’été 2010 et de l’été 2011. Ils étaient 553 (38,6%) lors de la visite du 6ème mois et 368 (27,9%) lors de la visite du 12 ème mois. Dans ce contexte la plupart des patients ont déclaré 22 Dossier Médecine + n°29 garder le même schéma thérapeutique pendant cette période qu’auparavant, quelques-uns (136, soit 9,5% à 6 mois et 73, soit 5,5% des cas à 12 mois) ont même prolongé d’eux-mêmes la durée préconisé (en moyenne de 6,5 ± 5,1 jours au 6ème mois et 6,2 ± 2,8 jours au 6ème mois). Les doses journalières d’insuline étaient alors de 0,35 ± 0,16 UI/kg au 6ème mois et de 0,37 ± 0,16 UI/kg au 12ème mois. A titre indicatif les doses moyennes au 6ème mois sont pratiquement identiques à celles d’insuline analogue lente relevée lors de l’inclusion dans l’étude. Sachant qu’elles ont été ajustées pour une partie des patients aux visites des 3ème et 6ème mois, et plus probablement vers le haut, on peut supposer que les doses ont été pas du tout ou, au mieux, très légèrement diminuées au cours de ces périodes de jeune. Aucune information sur la survenue d’éventuelles hypoglycémies spécifiques à ces périodes n’est disponible. HbA1c Visite à M3 Visite à M6 Visite à M9 Visite à M12 Effectif total à chaque visite 1500 1500 1434 1356 1318 Effectif pour HbA1c 1527 957 1288 953 1221 0% 12,7% 12,2% 18,6% 14,2% 9,4% ±1,54% 8,47% ± 1,54% 8,58% ± 1,55% 8,22% ± 1,54% 8,37% ± 1,55% 1323 799 756 789 667 % GAJ < 1 g/l - 11,9% 16,7% 18,3% 16,1% moyenne ± ET 1,57 ± 0,52 1,69 ± 0,99 1,55 ± 0,66 1,52 ± 0,89 1,47 ± 0,60 Effectif pour GPP 1004 - 1177 - 1151 % GPP < 1,4 g/l - - 59,0% - 60,6% 2,27 ± 0,71 - 1,42 ± 0,58 - 1,39 ± 0,50 % HbA1c < 7% Effectif pour GAJ GPP L’inclusion exclusive, dans cette enquête, de patients ayant un taux d’HbA1c ≥ 7%, en dépit de la mise sous insuline depuis au moins 6 mois, laissait attendre, au cours des 12 mois de suivi, des modifications ou ajustements thérapeutiques susceptibles d’amener une proportion importante de patients au-dessous de l’objectif thérapeutique de 7%. L’estimation initiale laissait supposer que 50% des patients y parviendraient. Du fait de la prise en charge rapprochée, ce taux n’était pas Visite d’inclusion moyenne ± ET GAJ plus personnalisée des objectifs mais celui de 7% d’HbA1c reste la référence dans la majorité des cas. (5, 6) L’intérêt de la prise en charge simultanée des autres facteurs de risque cardiovasculaire est aussi clairement démontré. (8 , 9) Cet aspect était difficile à prendre en compte dans cette enquête où l’objectif était clairement l’observation des adaptations de traitement, en particulier insulinique. moyenne ± ET Tableau 6 : Evolution des paramètres de contrôle de l’équilibre glycémique de la visite d’inclusion à la visite finale du 12ème mois. GAJ = glycémie à jeun ; GPP = glycémie post prandiale. DISCUSSION Le profil général des patients observés dans cette enquête, traduit un contexte de risque c a rd i ov a s c u l a i re i m p o r t a n t . Au c o n t e x t e diabétique familial avec une forte proportion d’obésités (34%, dont 10% de formes sévères et obésité abdominale chez trois quart des femmes), il faut ajouter l’ancienneté du diabète (de 13 ans en moyenne). Y contribuent aussi une forte proportion d’hypertendus connus (70% du total) et non connus (près de la moitié des hypertendus non déclarés), ainsi qu’un taux élevé de patients dyslipidémiques dont toutefois, 9/10 reçoivent un traitement par statine. On pourrait y ajouter un faible niveau d’instruction avec 38% d’illettrisme. Chez les diabétiques, le bénéfice clinique de l’atteinte de l’objectif d’HbA1c a été clairement démontré, au moins sur le risque de complications microvasculaires. (7) L’incertitude persistante sur le rapport bénéfice risque en prévention des complications macrovasculaires se traduit dans les recommandations récentes par une adaptation irréaliste car il correspond, par exemple, au taux de contrôle (53%) de la population tout venant dans un pays industrialisé comme le Canada. (10) Dans cette dernière enquête, la proportion de patients ayant atteint l’objectif après 1 an de suivi ambulatoire rapproché n’était que de 57%, soit donc une très faible progression. En dépit de l’application des règles ADA (American Diabetes Association) de prescription et d’optimisation des traitements hypoglycémiants les patients d’une étude de pratique clinique réalisée au Brésil n’ont pas modifié de façon significative leurs taux d’HbA1c (7,2 ± 1,6% vs 7,3 ± 1,5%). (11) Dans l’enquête transversale multicentrique européenne EURIKA, avec un objectif plus ambitieux (<6,5%), 36,7% des diabétiques coronariens de type étaient tout de même à l’objectif. Mais, dans cette même enquête 20% étaient au-dessous de l’objectif de 6,1 mmol/L de glycémie et seulement 7,0% atteignaient le double objectif (HbA1c et glycémie). (12) Dans notre étude, moins de 1 patient sur 5 a atteint cet objectif au terme des 12 mois de suivi. Tout au long de l’étude, les taux élevés des glycémies à jeun (autour de 1,50 g/L) qui servent habituellement de référence pour ajuster les doses d’insuline, suggèrent un défaut d’ajustement de ce traitement. Il est difficile de titrer des conclusions sur les taux relativement favorables des auto-mesures de glycémie en post prandial car elles ont été peu nombreuses et un biais de sélection est toujours possible. Ce constat d’échec peut, comme toujours, faire évoquer 2 causes essentielles : une inertie thérapeutique de la part des praticiens et une mauvaise observance (compliance et/ou adhérence) de la part des patients. Au vu de l’évolution des traitements au fil de l’étude, il est évident que les praticiens ont procédé à des ajustements thérapeutiques, tant du traitement oral que du traitement insulinique. Il est malheureusement impossible de savoir, faute de données individuelles, si ces ajustements ont été adaptés et suffisants pour tout ou partie des patients. Dans notre étude, la seule différence remarquable de comportement des différents praticiens vis-à-vis des ajustements thérapeutiques est la plus grande proportion apparente des généralistes à adapter les doses d’insuline que les endocrinologues ou les internistes. Encore faut-il que ces données soient replacées dans leur contexte : un spécialiste peut avoir des patients plus souvent victimes de complications et pour lesquels un objectif moins strict peut être justifié.(5, 6). L’observance des patients est encore plus difficile à apprécier hors du contexte d’une étude ciblée spécifiquement vers cet objectif. Les diabétiques sont souvent tenus de prendre des traitements multiples et ceci pourrait participer à la nonadhérence et indirectement à l’aggravation de leur pronostic. (13) D’une façon générale, les taux d’adhérence rapportés dans le diabète varient de 36 à 93% et la première année de traitement est la plus critique, au cours de laquelle 50% des patients ne prendraient pas au moins 80% des traitements prescrits.(13) Le manque d’adhérence au traitement et la méconnaissance des bases essentielles d’un traitement efficace ont été particulièrement invoqués en pays émergent.(14). En général, peu de facteurs sont retrouvés de façon systématique pour expliquer cette mauvaise observance (15). Des causes communes ont été identifiées pour le traitement insulinique dans les pays industrialisés : déplacements, suractivité, irrégularité de repas (sautés), stress/ émotivité et gène en public. (16) S’agissant de pays à faible niveau socio-économique, le rejet du traitement insulinique lui-même peut avoir un impact majeur sur le contrôle de l’équilibre glycémique. On a pu parler d’un syndrome de résistance psychologique à l’insuline qui repose sur la présence d’une ou plusieurs craintes telles que la peur des hypoglycémies, celle de prendre du poids ou encore la phobie des injections.(17, 18). Tous ces éléments sont en partie retrouvés dans les causes invoquées pour l’arrêt ou le changement du traitement insulinique (Tableaux 4 et 5).Page 30. Les recommandations les plus récentes mettent en exergue l’intérêt de l’éducation thérapeutique (5, 6) ; c’est paradoxalement dans les pays ou il y en aurait le plus besoin (bas niveau socio-éducatif, Médecine + n°29 Dossier 23 Posologies quotidiennes Insuline analogue lente 465 (30,4%) déjà traités Avant l’inclusion 1527 avec HbA1c Extrêmes (ui) Moyenne ± ET (ui) Moyenne ± ET (ui / kg) Post- visite d’Inclusion (1527 avec HbA1c disponible) 6 à 100 8 à 90 26,4 ± 11,8 39,9 ± 20,2 0,354 ± 0,154 (glargine) 0,346 ± 0,171 (détémir) 426 ajustements A l’objectif / non à l’objectif 0 / 1527 Extrêmes (ui) 0 à 62 Moyenne ± ET (ui) A l’objectif / non à l’objectif Extrêmes (ui) Moyenne ± ET (ui) 211 ajustements A l’objectif / non à l’objectif Extrêmes (ui) Moyenne ± ET (ui) 2 à 114 30,12 ± 12,96 0,41 ± 0,25 A l’objectif / non à l’objectif Extrêmes (ui) Moyenne ± ET (ui) 2 à 102 31,85 ± 13,45 0,36 ± 0,25 254 ajustements A l’objectif / non à l’objectif Extrêmes (ui) Moyenne ± ET (ui) Moyenne ± ET (ui /kg) 96 instaurations 177 / 775 32,52 ± 14,16 0,41 ± 0,33 399 ajustements D’autres pistes, pour certaines plus facilement envisageables, ont été proposées pour améliorer l’observance comme l’assouplissement d’un régime alimentaire trop strict (donc peu suivi), le passage à un stylo-injecteur ou la réduction de la quote-part payée par le patient. (15) Les difficultés mêmes de l’instauration du traitement insulinique montrent bien la complexité des facteurs psychologiques qui s’opposent au traitement par insuline dont l’intérêt n’est pas toujours compris et qui est souvent vécu, dans un contexte dépressif, comme un constat d’échec par rapport au régime et traitement oral. (19). - L’enquête ne porte que sur les ajustements pharmacologiques sans que soit envisagés l’adhésion aux recommandations hygiénodiététiques et d’éventuels ajustements. Leur intérêt a été rappelé dans les différentes recommandations récentes. (5, 6). - L’atteinte de l’objectif thérapeutique fait référence à une HbA1c < à 7%. Or les recommandations les plus récentes préconisent un ajustement individuel des objectifs qui sont effectivement de 7% dans la plupart des cas, mais peuvent varier dans une fourchette de 6,5 à 8, voire 9% en fonction du pronostic et de la tolérance du traitement. (5, 6) Avec un objectif commun d’HbA1c < à 7 et dans une population d’âge majoritairement supérieur à 60 ans, il est possible que l’absence d’individualisation ait conduit à une sousestimation de l’efficacité du traitement du fait d’un objectif globalement trop rigoureux. - La réalité de l’ajustement global à la cible est très difficile à apprécier dans la mesure où les ajustements thérapeutiques n’ont été appréciés que de façon globale, sans tenir compte des interventions (ajout, retrait ou adaptation de dose) portant simultanément sur plusieurs classes ou agents pharmacologiques. - Les événements indésirables n’ont pas été rapportés de façon individuelle aux ajustements thérapeutiques, que ces derniers en soient la cause ou la conséquence 6 à 94 Moyenne ± ET (ui /kg) 12 mois (1221 avec HbA1c disponible) 104 instauration 157 /1131 Moyenne ± ET (ui /kg) 9 mois (952 avec HbA1c disponible) 89 instaurations 121 / 836 380 ajustements mauvaises habitudes hygiéno-diététiques et sédentarité…) que cet accompagnement semble le plus difficile à mettre en oeuvre pour des raisons économiques et sociales évidentes. Plusieurs limites à cette étude méritent d’être signalées. 0,34 ± 0,29 Moyenne ± ET (ui /kg) 6 mois (1228 avec HbA1c disponible) 73 instaurations 23,69 ± 17,22 Moyenne ± ET (ui /kg) Post-visite à 3 mois (957 avec HbA1c disponible) Insuline rapide 99 instaurations 174 /1047 6 à 96 ui 33,89 ± 14,87 ui 0,41 ± 0,25 Tableau 7 : Posologies d’insuline analogue lente et d’insuline rapide (ajustements ou instauration d’un nouveau traitement) ‡ Une dose journalière d’insuline lente égale à 0 indique le remplacement d’une insuline par une autre. (14 cas). 24 Dossier Médecine + n°29 Visite Selon … Titration (oui/non) Méthode de titration Optimisation Spécialité p = 0, 001 p = 0,822 p = 0,011 Secteur p = 0,672 p = 0,076 p = 0,750 Spécialité p < 0,001 p = 0,198 p = 0,550 Secteur p = 0,756 p = 0,596 p = 0,039 Spécialité p = 0,047 p = 0,449 p = 0,006 Secteur - p = 0,026 p = 0,347 Spécialité p = 0,02 p = 0,186 p = 0,039 Secteur - p = 0,154 p = 0,362 Spécialité p = 0,006 p = 0,123 p = 0,007 Secteur - p = 0,060 p = 0,225 Inclusion 3 mois 6 mois 9 mois 12 mois Tableau 8 : Analyse statistique des différences de comportement des médecins en fonction de leurs conditions d’exercice. L’optimisation correspond soit à l’ajustement d’une dose d’insuline rapide déjà surajoutée, soit à l’ajout d’une insuline rapide chez un patient qui n’avait qu’une insuline lente. CONCLUSION En dépit d’un suivi rapproché et d’une sensibilisation des praticiens, le suivi à un an de patients diabétiques de type 2, sélectionnés sur l’absence d’atteinte de l’objectif glycémique le plus courant (7%), n’a pas permis d’atteindre cet objectif dans une proportion jugée a priori comme significative (moins de 20% pour un taux prévu de 50%). Les données disponibles dans l’étude ne permettent pas de conclusion définitive sur les raisons de cet échec, en particulier parce que la relation entre l’atteinte de l’objectif et les multiples adaptations thérapeutiques possible n’a pas été fait à l’échelle individuelle mais collective. Toutefois, au vu du profil de risque global de l’échantillon et de ses caractéristique économiques et sociales, il est probable que les causes soient multiples et tiennent autant à un défaut d’observance qu’à une inertie thérapeutique, les deux ne pouvant pas être totalement indépendants. Dans ce contexte, l’impact potentiel de l’éducation thérapeutique mérite d’être souligné. RÉFÉRENCES 1. Wild S, Roglic G, Green A, Sicree R, King H. Global prevalence of diabetes: estimates for the year 2000 and projections for 2030. Diabetes care 2004;27(5):1047-53. 2. Ringborg A, Cropet C, Jonsson B, Gagliardino JJ, Ramachandran A, Lindgren P. Resource use associated with type 2 diabetes in Asia, Latin America, the Middle East and Africa: results from the International Diabetes Management Practices Study (IDMPS). International journal of clinical practice 2009;63(7):997-1007. 8. Adler AI, Stratton IM, Neil HA, et al. Association of systolic blood pressure with macrovascular and microvascular complications of type 2 diabetes (UKPDS 36): prospective observational study. BMJ 2000;321(7258):412-9. 9. Gaede P, Vedel P, Larsen N, Jensen GV, Parving HH, Pedersen O. Multifactorial intervention and cardiovascular disease in patients with type 2 diabetes. 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Banegas JR, Lopez-Garcia E, Dallongeville J, et al. Achievement of treatment goals for primary prevention of cardiovascular disease in clinical practice across Europe: the EURIKA study. European heart journal 2011;32(17):2143-52. 6. Société Francophone du Diabète. Présentation de la traduction par la Société Francophone du Diabète de la prise de position émise par l’Association Américaine du Diabète (ADA) et l’Association Européenne pour l’Étude du Diabète (EASD) sur la prise en charge de l’hyperglycémie chez les patients diabétiques de type 2 : une stratégie centrée sur le patient. Accessible par : Prise de position ADA-EASD sur la prise en charge de l’hyperglycémie chez les patients diabétiques de type 2 (http://www.sfdiabete.org/medical/vie-professionnelle-etreferentiels/communiques/prise-de-position-ada-easd-sur-la-prise-en-c) 2013. 13. Blackburn DF, Swidrovich J, Lemstra M. Non-adherence in type 2 diabetes: practical considerations for interpreting the literature. 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M I MOU N I Z E RG U I N I L’auto surveillance glycémique (ASG) permet aux patients diabétiques de surveiller leurs glycémies afin de vérifier l’efficacité des médicaments, d’ajuster les doses d’insuline et enfin de prévenir les hypoglycémies INTÉRÊT DE L’AUTOSURVEILLANCE GLYCÉMIQUE •Le test glycémique permet au patient d’obtenir une réponse rapide sur une éventuelle hyperglycémie ou hypoglycémie •L es résultats des tests d’ Autosurveillance Glycémique : -Fournissent des informations sur les profils de variations glycémiques des individus -Peuvent permettre de prévenir une hypoglycémie -Aident à planifier les repas et l’activité physique -Permettent de déterminer quel est le meilleur moment pour prendre un médicament. IMPACT DE L’EFFICACITÉ DE L’AUTOSURVEILLANCE GLYCÉMIQUE SUR LE CONTRÔLE GLYCÉMIQUE •D ans le diabète de type 2 , selon les résultats d’une méta-analyse de six essais cliniques chez des patients atteints de diabète de type 2 non insulinotraités, l’autosurveillance Glycémique est associée à une baisse de 0,4 % de l’hba1c par rapport aux témoins. Plus le patient se surveille et plus il constate lui-même les écarts et il réduit ses excès alimentaires. Il est bien connu que le risque de développer des complications microvasculaires et un infarctus du myocarde augmente avec l’augmentation du taux d’hba1c selon les études DCCT ou UKPDS et autres plus récentes que ce soit dans le type 1 ou le type 2. MÉTHODES DE MESURE DE LA GLYCÉMIE •Lecteurs de glycémie Une micro goutte de sang placée sur une bandelette indique la glycémie en quelques secondes. Cela nécessite seulement une piqûre (lancette) pour obtenir une gouttelette de sang. De nombreux lecteurs existent actuellement. Il gardent en mémoire les glycémies précédentes et certains comportent des innovations permettant souvent d’améliorer l’observance. Des logiciels permettent de tracer les courbes de variation de l’équilibre glycémique. Le professionnel de santé visualise ainsi l’efficacité du traitement et peut décider de le modifier. •Surveillance glycémique continue ( CGM Continuous Glycemic control) •Donne des recommandations pratiques sur l’auto surveillance glycémique •L’autosurveillance Glycémique peut être utilisée par tous les types de patients. La fréquence de contrôle dépend du type de diabète, du traitement, des objectifs individuels d’hba1c, de la valeur de la glycémie pré et postprandiale. Selon les recommandations de l’idf : l’utilisation de plans d’autosurveillance Glycémique doit être de fréquence variable. Les patients et leurs soignants doivent s’entendre sur la manière d’utiliser les données de l’autosurveillance Glycémique et d‘en reporter les résultats afin d’ajuster le traitement du diabète Selon l’ada, on souligne l’impor tance de l’information et l’éducation du patient, on explique l’interprétation des données de l’autosurveillance Glycémique. Les recommandations scientifiques algériennes sont inspirées de celles de l’easd et/ou de la SFD, pour les diabétiques de Type 2 non insulinotraités, il n’existe pas de consensus général en Algérie, sur la fréquence de l’autosurveillance Glycémique qui doit donc être adaptée à chaque patient selon son traitement. Un lecteur de glycémie placé sous la peau mesure la glycémie à quelques minutes d’intervalles sur plusieurs jours c’est le CGM. Ainsi, il est possible de mesurer l’effet de l’alimentation, de l‘activité physique et des médicaments (ex. Insuline) sur la glycémie durant toute la journée voire plus longtemps. •Pour le diabétique de type 1, l’Algérie a les mêmes recommandations que les instances internationales (EASD, IDF), en attendant des recommandations nationales. Selon une Technologie non invasive, la détection Infra rouge , ultrasons et spectroscopie diélectrique surveillent la glycémie en continu. •Dans le diabète de type 1 le maintien d’une glycémie à un niveau proche de la normale retarde la survenue et réduit la progression des complications microvasculaires. CONSENSUS EUROPÉEN SUR L’AUTO SURVEILLANCE GLYCÉMIQUE Complications associées au diabète de type 2 •L’autosurveillance Glycémique est reconnue comme un élément essentiel de la prise en charge globale pour réduire le risque Cardio vasculaire et comme une condition préalable nécessaire à la réussite de la prise en charge du traitement CONTRÔLE DU DIABÈTE ET COMPLICATIONS ASSOCIÉES •C omplications macrovasculaires: Maladie cardiovasculaire , (Infarctus du myocarde, AVC, atteinte des grosses artères) Les personnes atteintes de diabète de type 2 ont un risque deux à quatre fois plus élevé de développer 26 Dossier Médecine + n°29 une maladie coronarienne que les personnes non diabétiques •Complications microvasculaires: Néphropathie, avec risque d’évolution vers une insuffisance rénale chronique terminale. • Rétinopathie, avec évolution possible vers la cécité •Neuropathie avec risque d’ulcères du pied pouvant conduire à l’amputation (pied diabétique) Un contrôle glycémique strict est associé à une réduction des complications du diabète à long terme La détection et la prévention de l’hypoglycémie L’autosurveillance Glycémique est un moyen fiable de confirmer la nature hypoglycémique d’un malaise chez un diabétique. Elle est le seul moyen de détection d’une hypoglycémie surtout si elle est asymptomatique. On sait que ces dernières sont fréquentes, surtout la nuit, chez des patients très bien équilibrés ou bien présentant un diabète ancien et compliqué. Les hypoglycémies répétées diminuent le seuil de reconnaissance clinique de l’hypoglycémie et augmentent alors le risque d’hypoglycémie sévère. La détection par L’autosurveillance Glycémique des hypoglycémies asymptomatiques permet de prévenir ces accidents. Il faut alors pour détecter et prévenir ces hypoglycémies, utiliser L’autosurveillance Glycémique plus fréquemment. L’autosurveillance glycémique apparaît cependant encore utile chez les patients diabétiques de type 2, même à titre temporaire, dans certaines indications : Afin de sensibiliser le patient à l’intérêt de la diététique et d’un exercice physique régulier. De nombreux patients vont remarquer grâce à l’autosurveillance glycémique que les écarts alimentaires sont ressentis sur leur niveau glycémique (hyperglycémie) et qu’à l’inverse une activité physique est bénéfique (baisse de la glycémie). Certains patients en seront ainsi mieux convaincus et pourront adhérer aux conseils diététiques et d’exercice physique qui leur sont donnés. On demandera donc souvent une pratique régulière de l’autosurveillance glycémique, sutout le matin au réveil à jeun et en période postprandiale précoce (2 heures après le repas) , ainsi qu’après l’activité physique pratiquée. Après quelques semaines, une fois le patient sensibilisé, l’autosurveillance glycémique pourra être espacée car le but a été atteint et le patient a participé à son équilibre. Etapes Avant le prélèvement sanguin Un bon contrôle glycémique précoce et constant réduit l’incidence des complications à long terme •La mise en place d’un traitement intensif précoce dans le cadre d’un diabète de type 2 récemment diagnostiqué réduit significativement les complications à long terme (UKPDS) Piqure du doigt Utilité : la prescription et l’utilisation d’une autosurveillance glycémique doivent s’inscrire dans une démarche d’éducation du patient ainsi que de son entourage si necessaire. Lors de la prescription d’un dispositif d’autosurveillance glycémique, il est indispensable d’expliquer les enjeux au patient et d’organiser avec lui cette autosurveillance : fréquence, fixation des horaires, objectifs glycémiques, mais aussi décisions thérapeutiques à prendre en fonction des résultats. En effet, l’autosurveillance « passive », n e déb o uc han t p a s su r d e s c o n sé q u e n c e s thérapeutiques, n’est pas recommandée. Elle est couteuse et pénible. L’autosurveillance glycémique avec un autocontrôle est indispensable dans certaines situations particulières: lors d’un diabète gestationnel et en cas d’utilisation de l’insuline, qu’il s’agisse d’un diabète de type 1 ou d’un diabète de type 2. En cas de maladie intercurrente ou de prescription d’une médication diabétogène,( corticoides) , une autosurveillance glycémique régulière est très utile, voire nécessaire, car elle permet de vérifier qu’il n’existe pas un déséquilibre glycémique préoccupant pour lequel il faut modifier la thérapeutiquer même temporairement. Lecture de la glycémie Gestes à effectuer Se laver les mains à l’eau chaude Se frictionner le bout des doigts Se sécher les mains Ne pas utiliser l’antiseptique, en particulier l’alcool Insérer la bandelette dans le lecteur de glycémie Eviter de se piquer le pouce et l’index (doigt de la pince), et préférer les bords externes Insérer la lancette dans l’autopiqueur Régler la profondeur en fonction du site de prélèvement (chiffre augmentant avec la profondeur) Armer le stylo autopiqueur avant de l’appliquer sur la peau Se piquer en déclenchant l’autopiqueur Déposer une goutte de sang sur la bandelette Le résultat s’affiche à l’écran (en mmol/L ou en mg/dL selon les lectures) Jeter ses bandelettes et lancettes dans un collecteur prévu pour les déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI) Adapter son traitement si besoin en fonction du résultat Noter le résultat dans un carnet d’autosurveillance Tableau 3. Les trois étapes de l’autosurveillance glycémique. Fréquence des tests selon les recommandations françaises Ch e z le p at i ent di abét i que de t yp e 2, la prescription et l’utilisation de l’autosurveillance glycémique doivent s’inscrire dans une démarche bien construite et aider aux choix thérapeutiques, avec le patient et son entourage. L’autosurveillance glycémique ne doit pas être systématique.Elle est indiquée : pour les patients insulinotraités avec • au moins 4 tests/ jour si le schéma thérapeutique est équivalent au diabétique de type 1 : Basal Bolus et seulement 2 à 4 tests/ jour dans les autres cas pour les patients chez qui l’insuline est envisagée à court ou moyen terme et avant sa mise en route avec 2 à 4 tests / jour. pour les patients traités par insulinosécréteurs afin de confirmer une hypoglycémie et d’adapter si besoin la posologie de ces médicaments avec 2 tests/ semaine à 2 tests / jour. Pour ces patients, il n’est pas précisé de nombre exact de tests quotidiens à réaliser. Les modalités d’utilisation importantes recommandées sont : Une autosurveillance réalisée à des moments différents de la journée Une autosurveillance réalisée plusieurs jours par semaine (2 ou plus). Afin d’améliorer l’équilibre glycémique lorsque l’objectif n’est pas atteint, comme moyen d’éducation permettant d’apprécier l’effet de l’activité physique, de l’alimentation et du traitement avec 2 tests/ semaine à 2 tests / jour. Ces recommandations sont données comme exemple afin de pouvoir les adapter à nos patients en attendant nos recommandations propres CONCLUSION Comme l’auto surveillance tensionnelle demandée par les recommandations sur l’hypertension artérielle ne pose pas de problèmes dans la mesure où elle est, pour l’essentiel, à la charge du patient et en plus, non invasive, l’auto surveillance glycémique a ses bénéfices propres. Grace au surveillance des niveaux glycémiques journaliers, les complications aigues et chroniques sont prévenues voire retardées. Ainsi, avec l’auto surveillance glycémique, les patients et/ou leur médecins peuvent adapter le traitement aux résultats de la glycémie. Restent les problèmes de la fréquence qui doit être bien définie en fonction de différents paramètres précédemment cités. Enfin sur le plan du cout, cela pèserait encore plus lourd dans l’augmentation des dépenses de santé remboursées si le nombre et le type de patients n’est pas définis et si le cout des complications ainsi évitées n’était pas évalué. Médecine + n°29 Médecine 27 Ajustement thérapeutique et ContrôleTensionnel après échec d’une monothérapie anti-hypertensive en pratique médicale courante : Etude ACTION 1. Service de cardiologie hôpital Dr Maouche Alger, Algérie 2. Département des affaires médicales, Sanofi-Aventis Alger, Algérie 3. INSP-Institut-National-de-Santé-Publique D . A D G H A R 1, A . A M A R N I 2, S . A B R O U K 3 Résumé L’étude ACTION évalue le contrôle tensionnel chez des patients hypertendus après ajustement thérapeutique d’une monothérapie et évalue aussi la stratégie thérapeutique des médecins (généralistes, internistes et cardiologues) dans leur pratique quotidienne. Il s’agit d’une étude observationnelle longitudinale multicentrique, incluant 888 patients non contrôlés après quatre semaines de monothérapie. Le profil démographique, les facteurs de risque et les caractéristiques de l’hypertension ont été étudiés. Cette étude montre que seule la moitié des patients sont à l’objectif tensionnel (50,2%). Le pourcentage est encore plus faible chez les patients diabétiques (42,4%), les patients avec maladie cardiovasculaire associée (46,3%) et les patients avec insuffisance rénale (28,6%). Un ajustement du traitement anti-hypertensif est observé dans 85,8%. Ce changement est lié essentiellement à l’absence ou à l’insuffisance de réponse au traitement. Dans 14,2% des cas, les praticiens préfèrent continuer à surveiller la pression artérielle, le plus souvent lorsque les chiffres tensionnels sont proches du contrôle tensionnel. Ceci équivaut à une certaine inertie médicale. Mot clés: hypertension - contrôle de la pression artérielle -stratégie thérapeutique –inertie médicale. INTRODUCTION En Algérie, selon l’étude TAHINA , l’hypertension artérielle est la pathologie chronique la plus fréquente (24,8%). Malgré les nombreuses recommandations de sociétés savantes 2.3.4.5et l’existence de thérapeutiques efficaces, un fort pourcentage de patients reste incontrôlé 6.7.8. L’étude menée 1 en Algérie « Prévalence de l’Atteinte de la Cible Tensionnelle chez l’hypertendu traité (PACT) » chez 2425 patients en 2007, montre un contrôle tensionnel uniquement chez 23,5% des patients. Ceci est plus marqué chez les diabétiques et les insuffisants rénaux, car la tension artérielle est contrôlée dans 9,7% et 13, 7% respectivement. Le traitement antihypertenseur repose sur cinq classes thérapeutiques : Diurétiques (DIU), Inhibiteurs calciques (ICa), Inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC), Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II(ARAII) et βetabloquants (BB). Le traitement peut être débuté par une monothérapie ou une bithérapie si le patient est à haut risque cardiovasculaire. En cas d’échec d’une 28 Médecine Médecine + n°29 monothérapie, il est possible d’augmenter les doses ou de passer à une bithérapie. L’association fixe est à préférer car elle favorise l’observance. En cas d’échec d’une bithérapie à dose optimale, il est possible de changer d’association avant de passer à une trithérapie 5.10. L’objectif thérapeutique, défini comme une tension artérielle < 140/90mmHg, vise à réduire la morbimortalité associée à l’HTA au long cours. Aussi, l’obtention d’un contrôle tensionnel chez l’hypertendu est fondamentale. Il nous est apparu intéressant par le biais de l’étude ACTION d’évaluer le pourcentage de patients atteignant l’objectif après ajustement du traitement en cas d’échec de la monothérapie mais aussi de cerner les attitudes thérapeutiques des médecins en pratique quotidienne dans ce contexte. MÉTHODE Type de l’étude Il s’agit d’une étude observationnelle longitudinale multicentrique, menée chez des hypertendus non contrôlés malgré une monothérapie d’au moins 4 semaines. Le recrutement a été fait entre Octobre 2011 et Juin 2012. L’objectif principal de cette étude était d’estimer le nombre de patients ayant été contrôlés à un mois après échec de la monothérapie initiale. Les objectifs secondaires étant de décrire l’attitude thérapeutique des médecins et la stratégie thérapeutique choisie. Aucune donnée n’étant disponible en Algérie sur la fréquence de l’atteinte de la cible tensionnelle dans la population des hypertendus non contrôlés par une monothérapie, le calcul de la taille minimale de l’échantillon a été fait à partir de p0 = 0,50, un degré de précision i = 4% et un risque d’erreur de 1ère espèce α = 5%, donnant n = 625 patients ; 900 patients ont été retenus pour cette étude. Les médecins devaient voir les patients dans le cadre usuel de leurs consultations, aucune modification des habitudes de prise en charge n’était imposée par l’étude. Les praticiens généralistes, internistes et cardiologues des secteurs public et privé ont été choisis par tirage au sort et exercent dans diverses régions d’Algérie (Alger,Annaba, Biskra, Blida, Oran / Mostaganem, Sétif, Tizi-Ouzou et Tlemcen). La répartition des médecins selon le type de secteur (public, privé) et selon la spécialité a été la même que celle décrite par les statistiques sanitaires du ministère de la santé (2006). Les investigateurs ont été tirés au sort à partir de listes exhaustives fournies par la force de vente de Sanofi Aventis Chaque médecin devait recruter les premiers patients éligibles se présentant à sa consultation selon un ordre consécutif et les suivre durant 1 mois. Deux visites étaient programmées dans le protocole de l’étude: une première visite (V1) d’inclusion (à la semaine 0) et une deuxième visite (V2), pour évaluer l’objectif principal (1mois après l’inclusion + /- 3 jours). Entre ces deux visites, une ou des visites intermédiaires (Vi) ont été laissées au libre arbitre du médecin et seules les données sur une éventuelle modification de stratégie thérapeutique ont été recueillies. Population de l’étude Les critères d’inclusion dans l’étude étaient constitués d’un âge supérieur à 21ans, de la constatation d’une hypertension artérielle essentielle, non équilibrée par une monothérapie anti-hypertensive d’au moins 4 semaines et la signature d’un consentement éclairé. Les critères d’exclusion portaient sur l’existence d’une grossesse, la présence d’une hypertension artérielle secondaire et enfin la participation à un autre protocole d’étude clinique. Les critères de jugement Le critère de jugement principal était le pourcentage de patients hypertendus contrôlés après 1 mois de suivi (objectif de PAS/PAD <140/90 mmHg, sauf pour les diabétiques et ceux atteints de pathologie cardio-vasculaire chez qui la PAD devait être inférieure à 85mmHg)5. La mesure de la PA à la consultation était réalisée avec un brassard adapté à la taille du bras (Matériel Omron®), chez un patient en position assise depuis plusieurs minutes, en veillant à placer le brassard sur le plan du coeur. Au minimum 3 mesures à 2 minutes d’intervalle devaient être réalisées au cours de la même consultation. Le chiffre de la PA retenu était la moyenne des mesures effectuées. Les critères de jugement secondaires étaient constitués de : L’ajustement de la thérapeutique anti-hypertensive à la visite initiale : Proportion de : a/ non modification, b/ augmentation de la posologie, c/ changement de molécule, d/ passage à une bithérapie, e/passage à au moins 3 antihypertenseurs, f/ le pourcentage de patients sous monothérapie, bithérapie et sous trithérapie à 1 mois de suivi. Analyse statistique Une analyse descriptive a été réalisée : pour les variables quantitatives, le nombre de données manquantes, valeurs extrêmes, la moyenne, l’écart type, la médiane et les quartiles. Pour les variables qualitatives, estimation des pourcentages des différentes modalités et leur intervalle de confiance à 95%. Etude du lien entre 2 variables : le lien entre 2 variables qualitatives a été étudié à l’aide du test du Chi2, le risque estimé par l’Odds Ratio ainsi que son intervalle de confiance. Le lien entre une variable quantitative et une variable qualitative à 2 modalités, a été étudié à l’aide du test de Student ou du test de l’écart réduit. Le lien entre une variable quantitative et une variable qualitative à plus de 2 modalités, a été étudié à l’aide du test ANOVA ou du test de Kruskall et Wallis (si les hypothèses des tests paramétriques ne sont pas vérifiées). Identification des facteurs de risque de non atteinte de la cible tensionnelle : en utilisant des analyses bi variées (estimation des Odds Ratio bruts), puis une analyse multi variée à type de régression logistique. RÉSULTATS DE L’ÉTUDE Caractéristiques de la population étudiée Le nombre de patients recrutés dans l’étude était de 911, dont 23 ont été exclus car ne correspondant pas aux critères d’éligibilité. Au total 888 patients ont été inclus, et 35 patients perdus de vue au cours du suivi. Parmi eux, 529 ont été suivis dans le public. La majorité des patients résident en milieu urbain (732 vs 156 en milieu rural). Dans plus de la moitié des cas, les patients ont un niveau d’études primaire ou secondaire (54,3%); 35,9% sont illettrés, 9.8% ont fait des études supérieures. Près de 90% des patients ont une couverture sociale. L’âge moyen est de 59,27 ans (30 à 99 ans), et ne diffère pas significativement selon le sexe (59,9 ans chez les hommes, 58.8 chez les femmes). Le sexe ratio est égal à 0,59. Plus de la moitié des patients sont âgés de 50 à 69 ans et 42,8% ont un âge élevé : 56,1% des hommes ont plus de 55 ans et 30% des femmes ont plus de 65 ans. Des facteurs de risque (FdR) ont fréquemment été retrouvés : - Antécédents familiaux cardiovasculaires précoces (IDM, Mort subite ou AVC avant 55 ans) chez 9,1% des patients - Surcharge pondérale avec un indice de masse corporelle moyen de 28,51 Kg/m2. Le Surpoids et l’obésité sont significativement plus fréquents chez les femmes (39,1%) que chez les hommes (21,1%) p < 10-6. L’obésité abdominale définie à partir des critères ATPIII est bien plus fréquente chez les femmes (81,7% ont un périmètre abdominal ≥88 cm) que chez les hommes (38,6% ont un périmètre abdominal ≥102 cm) p < 10-6. - Dyslipidémie retrouvée chez 31,1% des patients (n=276), et associée à une obésité abdominale chez 22% des patients (n=194). - Tabagisme (actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans) dans 8,1% des cas (67 hommes et 5 femmes) avec une ancienneté moyenne de 28,2 ans. Plus de la moitié des patients de l’étude avait au moins 2 facteurs de risque (tabagisme, dyslipidémie, obésité abdominale, antécédents familiaux précoces, âge élevé); plus de 90 % des patients de l’étude avaient au moins 1 facteur de risque (pas de FdR = 8% ; 1 FdR 42% ; 2 FdR = 35% ; 3 FdR et Plus = 15%). Les antécédents personnels Une affection cardiovasculaire a été retrouvée chez 10,4% des patients de l’étude : l’hypertrophie ventriculaire gauche est la plus fréquente (8,7%), suivie de l’AVC/AIT (3,4%), l’angor (2,4%), l’artérite des membres inférieurs (1,6%), l’infarctus du myocarde (0,5%) et l’insuffisance cardiaque (0,5%). Une affection rénale était présente à type d’insuffisance rénale chez 1,6% des patients, de macroalbuminurie (1,6%) et de microalbuminurie (6,3%). Le diabète est retrouvé chez plus de 35% des patients (de type 1 chez 1,2% des patients et datant Médecine + n°29 Médecine 29 en moyenne de 11,5 ans ou de type 2 chez 34,2% des patients, datant en moyenne de 7,4 ans.) Caractéristiques de l’hypertension artérielle L’ancienneté de l’HTA variait de 0 à 33 ans, avec une moyenne de 4,87 ans. Elle était inférieure à 6 mois chez 1,4% et inférieure à 1 an chez 3,6 % des patients. Elle était de 5 à 9 ans pour 22,3% des hypertendus et au-delà de 10 ans pour 15,1%. Les mesures effectuées en consultation ont retrouvé : une PAS/PAD moyenne de 163/87,59 mg Hg; une fréquence cardiaque moyenne de 80 bpm. La répartition entre les grades 1, 2 et 3 de l’HTA est respectivement de 44,1%, 41,9% et 14%. Plus de la moitié des hypertendus sont de grade 2 à 3. Age moyen (ans) Sexe Masculin (%) celle-ci était prescrite à dose pleine dans 48,8% des cas. Elle reposait sur les ARAII (33,7%), les IEC (24,7%), les ICa(22,3%), les BB (15,1%), les DIU (4%) ou antihypertenseurs centraux (0,2%). avant de modifier le traitement. Parmi les autres motifs de non changement, le médecin insistait principalement sur les règles hygiéno-diététiques. Chez 541 patients (60,9%), d’autres traitements étaient associés: antidiabétiques (n=315), hypolipémiants (n=268) et antiagrégants plaquettaires/ anticoagulants (n=40). Le traitement anti-hypertensif a été modifié chez 762 patients (85,8% des patients). Stratégie thérapeutique lors de la visite initiale (visite S0) Non modification de la monothérapie initiale (14,2%) Chez les patients n’ayant pas eu de modification du traitement, la PAS/PAD moyenne était de 59,27 37 IMC moyen (Kg/m2) 28,51 Périmètre abdominal moyen (cm) 99,8 Moyenne des PAS (mm Hg) 163 Moyenne des PAD (mm Hg) 87,59 Moyenne de la fréquence cardiaque ( bpm ) 80 Ancienneté de l’HTA (ans) 4,87 Ancienneté du traitement antihypertenseur (an) 3,73 % (ancienneté /ans)* Diabète de type 1 1,2% (11,5) Diabète de type 2 34,2% (7,4) Dyslipidémie 31,1% (3,6) Hypertrophie ventriculaire gauche : HVG 8,7% (1,8) AVC/AIT 3,4% (2,5) Angor 2,4% (3,5) Infarctus du myocarde : IDM 0,5% (4,3) Insuffisance cardiaque : IC 0,5% (4,0) Artérite des membres inférieurs : AMI 1,6% (2,0) Micro albuminurie 6,3% (1,5) Macro albuminurie 1,6% (1,8) Insuffisance rénale : IR (Clairance de la créatinine< 60 ml/min) 1,6% (1,4) Tabagisme : actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans 8,1% (28,2) *Ancienneté /an : moyenne à partir de l’année de découverte par rapport à la date de l’enquête. Maladie Cardiovasculaire (MCV: incluant au moins un antécédents personnel d’AVC, Angor, IDM, HVG, AOMI, Insuffisance cardiaque, maladie rénale) :10,4% des patients (un patient peut avoir plusieurs antécédents). Tableau 1 : Caractéristiques de la population & antécédents cliniques des patients Traitement avant l’inclusion Le traitement antihypertenseur avait été instauré depuis 3,73 ans en moyenne. Il s’agissait d’une première monothérapie dans 77,3% des cas; 154/83mmHg. 23%des patients avaient une HTA de grade 2 et 4% une HTA de grade 3. Dans la très grande majorité des cas (90,5%), le médecin préférait continuer à surveiller la pression artérielle Modification de la stratégie thérapeutique Les raisons motivant l’ajustement thérapeutique étaient essentiellement l’absence de réponse autraitement11 : Baisse de la PAS < 10 % de la PAS initiale (36,9%) ou réponse au traitement insuffisante11 : Baisse de PAS >10 % de la PAS initiale mais persistance de la PA au-dessus des objectifs tensionnels (59,9%), l’individualisation du traitement en fonction du contexte clinique (18,4%), les effets indésirables (4,6%), la mauvaise observance (4,5%), le coût du traitement (1,4%). Pour la majorité des patients (65,5%), le médecin a prescrit une bithérapie, dont 36.6% en association fixe. Lorsqu’il a maintenu une monothérapie (27,4%), il a augmenté les doses (17,2%), remplacé par une autre molécule de la même classe thérapeutique (1,2%) ou d’une autre classe (9%). Certains médecins ont opté pour une trithérapie (7%) dont le plus grand nombre (5.9%) comprenant une bithérapie à dose fixe (figure 1). Page 30 Les antihypertenseurs prescrits lors de cette consultation initiale étaient des ARAII (69,2%), des DIU (41,7%), des ICa (29,8%), des IEC (19,4%), des BB (12,2%) et plus rarement des antihypertenseurs centraux (0,2%). Les associations thérapeutiques les plus souvent prescrites chez les 499 patients ont été des AAII + DIU (217 cas, dont 198 en association fixe), AAII + ICa (122 cas, dont 58 en association fixe), AAII + DIU + BB (15 cas, tous incluant une bithérapie fixe) et AAII + DIU + IC (24 cas, dont 22 incluant une bithérapie fixe). Il n’existe pas de corrélation entre la modification thérapeutique par le médecin à l’inclusion et l’âge du patient, le sexe, l’IMC, l’obésité abdominale, et le tabagisme. Il n’y en a pas non plus entre l’âge et le choix de la molécule. Les ARAII sont plus fréquemment prescrits chez les hommes (p=0,043) et les fumeurs (p=0,018), les diurétiques dans l’obésité abdominale (p=0,027); les BB sont moins utilisés chez les obèses (IMC ≥ 30 Kg/m2) (p=0,031). (Tableau 2). Page 31 Le traitement a été plus fréquemment modifié en cas de dyslipidémie, avec un recours plus fréquent à une bithérapie fixe ou trithérapie (p = 0,028) ou à la classe des ARAII (p = 0,008) et des DIU (p = 0,001). Des modifications thérapeutiques ont aussi été plus fréquentes lorsque l’ancienneté de l’hypertension était ≥ 10 ans et en cas d’atteinte des organes cibles (microalbuminurie et/ou HVG); de diabète ou de MCV. En cas de diabète, les ARAII (p < 104) ont été plus souvent prescrits, les BB moins souvent (p < 10-4). L’existence d’une MCV a conduit à prescrire plus souvent des bithérapies privilégiant les ARAII (p = 0,002) et les ICa (p = 0,005). Même constatation en cas d’atteinte des organes cibles les ARAII (p = 0,007) et les ICa (p = 0,001) sont d’avantage prescrits. De même les ARAII 30 Médecine Médecine + n°29 Pas de modification de la Monothérapie initiale 0% Maintien de la première monothérapie 7,55 % Maintien de la dose pleine 6,64 % Monothérapie Augmentaion des doses Changement dans la même classe 20 % 30 % Lors de cette visite intermédiaire (Vi), le traitement a été modifié chez 43 sur177 patients (24,3%). La décisionde modification n’était pas significativement liée au grade de l’HTA (p = 0,782) puisque le traitement n’a pas étémodifié chez 67 hypertendus de grade 2 et 18 de grade 3. 1,20 % 9,00% 36,60 % Association fixe Association non fixe Trithérapie Trithérapie avec bithérapie en association fixe 40 % 17,20 % Changement de la classe thérapeutique Bithérapie Trithérapie 10 % 28,90 % 1,10% Chez ces 43 patients, 23,3% sont restés sous monothérapie, 53,5 % ont été mis sous bithérapie et 25,6% sous trithérapie. Les traitements prescrits en cas de modification lors des consultations initiales et intermédiaires étaient le plus souvent des ARAII (33 pour 27 initialement), des diurétiques (27 pour 6), des ICa (15 pour 10) des IEC (7 pour 4) que des BB (5 pour 4). A : Chiffres de PA et grade de l’HTA : 5,9 % Les fréquences de prescription des stratégies de monothérapie, de bithérapie et de trithérapie sont calculées par rapport aux 762 patients ayant eu une modification du traitement antihypertenseur pendant le suivi. Pas de changement de traitement Monothérapie Bithérapie Trithérapie Total (n) *Pré vs Abs (p) Figure 1 : Stratégie thérapeutique après échec d’une monothérapie Figure 1 : Stratégie thérapeutique après échec d’une monothérapie Age élevé 13,7% 23,9% 54,8% 7,6% 380 0,300 Sexe masculin 11,2% 24,2% 58,0% 6,6% 331 0,250 HTA ≥ 10 ans 17,9% 22,4% 55,2% 4,5% 134 0,032 IMC ≥ 30 Kg/m2 15,5% 22,7% 55,3% 6,5% 264 0,544 Obésité abdominale 13,4% 27,6% 53,1% 5,9% 290 0,197 AOC 1,6% 20,7% 65,3% 12,4% 121 p < 10-5 Dyslipidémie 9,8% 25,4% 57,2% 7,6% 276 0,028 Diabète 9,5% 27,3% 57,2% 6,0% 315 0,018 IR 0,0% 21,4% 71,4% 7,2% 14 0,683 MCV 5,5% 13,0% 68,5% 13,0% 92 < 10-4 Tabagisme 2,8% 23,6% 66,7% 6,9% 72 0,151 Total 14,2% 23,5% 56,2% 6,1% 888 Caractéristiques du patient tients (19,9%) ont effectué au moins une visite intermédiaire,(Vi), cette consultation était laissée au libre arbitre du médecin. *Différence de stratégie thérapeutique selon la présence (Pré) ou l’absence (Abs) de caractéristiques cliniques des patients et leurs antécédents cliniques. Tableau 2 : Stratégie thérapeutique adoptée (à l’inclusion) selon les caractéristiques du patient et les antécédents cliniques des patients La PAS/PAD est en moyenne de 141,27/78,11mmHg. Il existe une HTA systolique isolée chez 331 patients (38,8%); elle est présente chez 45,6% des patients avec antécédents de MCV, 49,5% des patients diabétiques et 63% des patients avec une insuffisance rénale. Le lien entre la PAS et l’âge du sujet est à la limite de la significativité lorsqu’on ne s’intéresse qu’aux HTA systoliques (p=0,088). Globalement, entre S0 et S4 une diminution des HTA de grade 1, 2 et 3 a été observée. A cette visite la moyenne de la fréquence cardiaque a été de 77 bpm, (Tableau 3). Page 23 B : Pourcentage de patients ayant atteint la cible tensionnelle : Le contrôle tensionnel a été obtenu chez 428 patients (50,2%), chez 55,2% d’entre eux, en l’absence d’antécédent pathologique personnel, chez 43% des diabétiques (42.4% chez les DT2), de 46.6% en présence d’une MCV et de 28,6% en présence d’une insuffisance rénale. Globalement, 51,2% des patients de l’étude ont une PAS/PAD < 140/90 mmHg; 77,3% des plus de 80 ans ont une PA ≤ 150 mmHg. Mais 14,1% seulement des patients à haut risque (maladie cardiovasculaire, diabète ou insuffisance rénale) ont une PAS/PAD < 130/80 mmHg (Figure 2), (Tableau 4). Page 31 A noter, parmi les109 patients chez qui le traitement n’a pas été modifié jusqu’à la visite de 1 mois, la proportion de patients contrôlés a été de 36%. C : Facteurs prédictifs du contrôle tensionnel à un mois de suivi : L’objectif tensionnel était moins souvent atteint chez les patients âgé, illettrés, lorsque l’HTA avait plus de 10ans d’ancienneté, lorsqu’il y avait atteinte des organes cibles et en cas de diabète associé. Par contre lafréquence du contrôle tensionnel était significativement plus élevée lorsqu’il y avait une modification du traitement. Le lien entre le sexe et le contrôle tensionnel était à la limite de la significativité, la fréquence du contrôle tensionnel étant moins élevée chez les sujets de sexe masculin. (Tableau 5). Page 32 (p < 10-3) et les DIU (p = 0,019) ont été plus fréquemment prescrits chez les patients ayant une pathologie associée. Evaluation : 4 semaines après l’inclusion dans l’étude (visite S4) Au total, 853 patients se sont présentés à S4 et 35 ont été perdus de vue (3,9%). 177 pa- L’analyse multi-variée montre qu’après ajustement sur l’ensemble des facteurs, seuls trois variables ressortent de manière significative : l’attitude thérapeutique (p = 0,002), le sexe masculin Médecine + n°29 Médecine 31 Catégorie Valeurs de la PA Effectif à S0 (%) Optimale PAS < 120 et PAD < 80 Normale PAS < 130 et PAD < 85 PAS ≥ 120 et/ou PAD ≥ 80 133 (15,6%) Normale haute PAS : 130 – 139 et/ou PAD : 85 - 89 265 (31,1%) HTA grade 1 PAS : 140 – 159 et/ou PAD : 90 - 99 44.1% 291 (34,1%) HTA grade 2 PAS : 160 – 179 et/ou PAD : 100 - 109 41.9% 105 (12,3%) HTA grade 3 PAS ≥ 180 et/ou PAD ≥ 110 14% 20 (2,3%) 888 853 (p = 0,025) et l’existence d’une pathologie associée (p = 0,013). Ces résultats sont présentés dans le Effectif à S4 (%) tableau 6. Page 32 39 (4,6%) n patient D : Traitement antihypertenseur à la sortie de l’étude A cette visite la stratégie thérapeutique chez 308 patients (36,1%) a été une monothérapie; 109 (12,8%) ont gardé la monothérapie initiale inchangée; 122 (14,3%) ont eu une posologie du traitement augmentée; 9 patients (1%) un changement de molécule dans la même classe thérapeutique, et 68 (8,0%) un changement pour une autre classe thérapeutique. 481 patients (56,4%) ont été sous bithérapie (association fixe : 273 patients ; association non fixe : 208 patients) et 64 patients (7,5%) sous trithérapie. Un lien fortement significatif a été retrouvé entre la PAS et l’âge du sujet (p < 10-6). Lorsqu’on se limite aux 331patients ayant une HTA systolique, il y a un lien à la limite de la significativité entre la valeur de la PAS et l’âge du sujet (p = 0,088). Au total, les différents schémas thérapeutiques se répartissent en monothérapie (31,3 %), bithérapie (59,8%) et trithérapie ou plus (8,9%). (Tableau 5). Page 32 DISCUSSION Tableau 3 : Répartition des patients selon les valeurs de la pression artérielle et le grade de l’HTA. 0% 10% 20% 30% 40% 50% Controle HTA 60% 70% L’hypertension artérielle (HTA) est la première maladie chronique dans le monde. Elle augmente le risque de morbidité cardiovasculaire, et a été à l’origine de 7 à 8 millions de décès dans le monde en 201112. 80% 50,20% Fréquence Globale I n=853 Parallèlement, les données disponibles sur la proportion de patients non contrôlés sous traitement antihypertenseur sont inquiétantes 8. En Algérie, on estime le nombre d’hypertendus entre 3,5 et 4,5 millions13 et seulement 23,5 % des patients hypertendus traités sont contrôlés10. Sans Atcd MCV & Diabete PAS/PAD < 140 / 90 mm Hg I n=513 55,20% Atcd Diabete 43,00% PAS/PAD < 140 / 86 mm Hg I n=300 Atcd MCV PAS/PAD < 140 / 86 mm Hg I n=90 La question à laquelle répond ce travail d’évaluation, est celle du contrôle tensionnel et de la stratégie thérapeutique médicamenteuse lorsque son ajustement est nécessaire chez des hypertendus en échec après une monothérapie. La majorité de la population de l’étude est issue d’un milieu urbain; 1/3 est illettrée et 90% dispose d’une couverture sociale. 46,60% Atcd MCV et/ou diabète PAS/PAD < 130 / 80 mm Hg I n=340 14,10% Âgés de plus de 80 ans 77,30% PAS ≤ 150 mm Hg I n=22 Figure Figure 2 : 2 : Pourcentage Pourcentage de de contrôle contrôle de de la la Pression Pression Artérielle Artérielle selon selon la la cible cible tensionnelle tensionnelle Schéma / CT Globale Monothérapie Bithérapie Trithérapie et plus Total Effectif CT% Effectif CT% Effectif CT% Effectif CT% 308 47,7% 481 51,8% 64 50% 853 50,2% CT : Contrôle Tensionnel. Nombre de Perdus de vue = 35 ( Monothérapie : 12, Bithérapie : 21 et Trithérapie : 2 ) Diabète* 108 44,4% 170 41,2% 22 50% 300 43,0% 90 46,6% CT : Contrôle Tensionnel. Nombre de Perdus de vue = 15 MCV** 16 20,0% 60 44,6% 14 53,8% CT : Contrôle Tensionnel. Nombre de Perdus de vue = 02 *Diabète (n=289): DT1 (11) & DT2. **Maladies Cardiovasculaires avérées : AVC / l’AIT ; syndrome coronarien aigu (IDM, Angor) ; insuffisance cardiaque artérite des membres inférieurs, macro albuminurie ; insuffisance rénale. Tableau 4 : Fréquence du contrôle de la PA selon le schéma thérapeutique et les maladies associées : Diabète & MVC. L’âge moyen est voisin de 60 ans. L’HTA est connue en moyenne depuis trois ans et dans plus de la moitié des cas elle est de grade 2 à 3. Plus de 90 % des patients de cette population avaient au moins 1 facteur de risque. Chez un tiers des hypertendus, l’HTA est associée à un diabète de type 2 et chez près de 7% des patients à une atteinte rénale; et 8% de ces hypertendus présentent déjà une atteinte des organes cibles. Dans l’étude ACTION, parmi les patients dont les pressions artérielles sont non contrôlées par une monothérapie anti hypertensive, 85,8 % des patients ont eu une modification du traitement antihypertenseur. L’attitude la plus fréquente était de passer à une bithérapie (65,5%). On note que la prescription des associations fixes est plus importante et inclut le plus souvent un ARAII. Cette attitude d’ajustement thérapeutique par une bithérapie en tassociation fixe est en ligne avec les différentes recommandations internationales3.4.5.et les dernières « ESH/ESC. Guidelines for the management of arterial hypertension de 201311. Les bases de ces recommandations européennes sont les mêmes depuis 2003. 32 Médecine Médecine + n°29 Caractéristiques du patient CT % (n) Age élevé(homme > 55 ans , femme > 65 ans) 42,1% Sexe masculin 46,4% 148 0,088 Patient illettré 43,9% 133 0,023 Résidence en milieu urbain 51,4% 362 0,114 Couverture sociale 50,5% 385 0,484 Ancienneté HTA ≥ 10 ans 41,5% 54 0,007 Atcd familiaux CV précoces 44,7% 34 0,320 Obésité (IMC ≥ 30 Kg/m2) 43,3% 29 0,344 Obésité abdominale 48,1% 257 0,183 153 < 10-4 Tabagisme 59,4% 40 0,189 Atteinte organes cibles 43,0% 299 0,008 Pathologie(s) associée(s)* 46,1% 219 0,007 Dyslipidémie 49,2% 291 0,411 Diabète 43,0% 129 0,002 MCV 43,3% 39 0,170 IR 28,6% 04 0,103 89% 381 0,012 50,2% 853 Modification du traitement Bithérapie ou changement de molécule Ensemble des patients Facteurs prédictifs p *Pathologie associée diabète et/ou dyslipidémie et/ou maladie cardiovasculaire et/ou insuffisance rénale. Analyse bi variées du lien entre le contrôle tensionnel selon les caractéristiques du patient et de la maladie associées. Tableau 5 : le contrôle tensionnel selon les caractéristiques du patient et les antécédents cliniques des patients. Elles préconisent une augmentation de la dose ou un changement de la classe thérapeutique, dans d’autres cas, passer à une bithérapie en sachant que celle-ci est nécessaire chez 90% des hypertendus. Dans notre étude, la fréquence de passage à une bithérapie est observée chez seulement 65,5% des patients. Les sociétés savantes internationales émettent depuis plus de trente ans des recommandations sur la prise en charge de l’HTA. Dans l’étude ACTION, et dans le mois qui suit l’ajustement de la stratégie thérapeutique, le contrôle de l’hypertension artérielle n’a été observé que chez 50% des patients alors que l’ancienneté de l’hypertension artérielle était en moyenne de 4,87 ans et celle du traitement anti hypertensif de 3,73 ans. Odds Ratio (OR) IC de l’OR à 95% p value p value global Sexe Masculin 1,424 1,045 1,942 0,025 0,025 Pathologie(s) associée(s) 1,436 1,078 1,912 0,013 0,013 Pas de changement 1,785 0,903 3,937 0,095 Monothérapie avec ↑ doses 1,265 0,653 2,450 0,485 Monothérapie avec changement 0,550 0,263 1,152 0,113 Bithérapie fixe 1,063 0,578 1,957 0,843 Bithérapie non fixe 0,815 0,437 1,522 0,522 Trithérapie et plus 1 Stratégie thérapeutique 0,002 Tableau 6 : Facteurs prédictifs de la non atteinte de la cible tensionnelle : Analyse multivariée. Stratégies Thérapeutiques (ST) Evaluation de la ST : Adoptée à l’inclusion Evaluation de la ST : 4 semaines après l’inclusion Monothérapie 37,7% (335) 36,1% (308) 31,3% (267) Bithérapie 56,2% (499) 56,4% (481) 59,8% (510) Trithérapie 6,1% (54) 7,4% (64) Total (n) (888) Evaluation de la ST : A la sortie de l’étude (853) 8,9% (76) (853) Tableau 7 : Stratégies thérapeutiques après échec d’une monothérapie Le contrôle tensionnel reste insuffisant en cas de pathologie (s) associée(s), puisqu’il est seulement de 42% chez les diabétiques, et 47% en cas d’existence d’une maladie cardiovasculaire. Aussi, il existe une HTA systolique chez 39% des patients, un lien significatif est retrouvé entre l’HTA systolique et l’âge du patient. Par ailleurs, parmi les patients chez qui le traitement n’a pas été modifié pendant la durée de l’étude, la proportion de patients contrôlés a été de 36%. L’analyse bivariée ou multivariée révèle que le contrôle tensionnel est étroitement lié à la modification thérapeutique dès la visite d’ajustement thérapeutique et le risque de non atteinte de la cible tensionnelle est plus élevé en l’absence de modification du traitement (p = 0,002).Ceci démontre que l’attitude thérapeutique du médecin influe sur le contrôle tensionnel. Bien que l’étude n’ait pas pour but d’étudier l’inertie thérapeutique, les résultats de cette étude semblent l’évoquer. En effet même si les modifications thérapeutiques n’ont eu lieu que dans 14% des cas, les médecins ont préféré le plus souvent continuer à surveiller le patient avant de changer le traitement alors que la moyenne de PAS était supérieure à 150 mmHg. En 2001 Phillips et al 14 la définissent comme étant « l’échec » du médecin à initier ou à augmenter un traitement quand c’est nécessaire, surtout pour les maladies chroniques. Le médecin ne suit pas les recommandations de bonnes pratiques ou de ne pas les connaître favorisant l’attitude de continuer la surveillance, de renforcer les règles d’hygiène physique. Pour O’Connor and all 15 les facteurs d’inertie thérapeutique sont plutôt liés : au médecin (chiffres proches de la cible), également au patient (déni de la maladie) à l’environnement médical (absence de registre par maladie). Dans cette étude on observe un moindre contrôle tensionnel chez les patients âgés, les patients illettrés et lorsque l’ancienneté de l’HTA est ≥ 10 ans, en cas de pathologies associées, d’atteinte organes cibles et de Diabète. Il est possible d’agir directement sur les facteurs de risques cardiovasculaires modifiables par le contrôle des pathologies associées pour réduire et retarder l’apparition des complications. LIMITES DE L’ETUDE On ne dispose pas de données concernant d’éventuelles mesures de la pression ambulatoire, ni sur les règles hygiéno-diététiques envisagées dans cette population volontiers diabétique et obèse. Aucune précision n’est apportée quant aux motifs conduisant aux visites intermédiaires. L’observance du traitement n’est pas étudiée mais semble essentielle et nécessite vraisemblablement des actions en faveur de l’éducation thérapeutique et de l’information sur la maladie Médecine + n°29 Médecine 33 CONCLUSION L’hypertension artérielle en Algérie, comme dans d’autres pays, pose un grand problème de santé publique de par sa fréquence, ses complications aigues et chroniques et par son lourd fardeau socio-économique. De plus, le chiffre d’hypertendus atteignant l’objectif tensionnel est insuffisant (50%). Chez les patients non contrôlés par une monothérapie, une bithérapie a été instaurée et cela est en ligne avec les différentes recommandations internationales. Néanmoins, on note également une certaine inertie quant à l’intensification du traitement quand nécessaire. Compte tenu de l’importance du contrôle tensionnel, il nous paraît essentiel de faire participer le patient dans la gestion de sa maladie et de faciliter son adhésion. Un plan de soins doit favoriser l’information et l’éducation thérapeutique pour aider le patient à comprendre sa maladie et ses risques. Sur le plan de l’organisation des soins, il faudra développer des réseaux associant le médecin généraliste aux médecins spécialistes (cardiologues, internistes,…), en particulier lorsque des complications surviennent au cours de l’évolution. RESPONSABLE DE L’ETUDE ET CONTRIBUTIONS DES AUTEURS: L’étude Ajustement thérapeutique et Contrôle TensIONnel après échec d’une monothérapie anti-hypertensive en pratique médicale courante (Etude ACTION) est un registre épidémiologique réalisé avec le soutien du laboratoire Sanofi: recueil des données, analyse et rédaction des résultats. Djamila Adghar, Professeur en Cardiologie et Coordonnateur de l’étude Samira Abrouk, Docteur en Biostatistique. REMERCIEMENT A tous les investigateurs qui ont participé à cette étude ; Médecins spécialistes et Médecins Généralistes exercent dans diverses régions d’Algérie : Alger,Annaba, Biskra, Blida, Oran / Mostaganem, Sétif, TiziOuzou et Tlemcen. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Enquête Nationale Santé. Transition épidémiologique et système de santé. Projet TAHINA Institut National de Santé Publique - Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. 2. JNC 7 report. Chobanian AV, Bakris GL, Black HR, et al. The seventh report of the Joint National Committee on Prevention, Detection, Evaluation, and Treatment of High Blood Pressure: the JNC 7 report. JAMA 2003 May 21; 289 (19): 2560-72. 3. ESH/ ESC 2003.European Society of Hypertension–European Society of Cardiology guidelines for the management of arterial hypertension.Guidelines Committee. Journal of Hypertension 2003, 21:1011–1053. 4. ESH 2007. Recommandations Pour la prise en charge de l’hypertension artérielle. J Hypertens 2007; 25: 1105-87. www.sfcardio.fr/recommandations/europeennes/hypertensionarterielle-1. 5. Reappraisal of European guidelines on hypertension management: a European Society of Hypertension Task Force document. Journal of Hypertension 2009, 27:2121–2158. 6. A.Wagner et al. État des lieux sur l’hypertension artérielle en France en 2007 : l’étude Mona Lisa Bulletin Epidemiologique Hebdomadaire (BEH) 16-12-2008. 49-50:4837. H.Godet-Thobie et al. Niveau tensionnel moyen et prévalence de l’hypertension artérielle chez les adultes de 18 à 74 ans, ENNS 2006-2007 Bulletin Epidemiologique Hebdomadaire (BEH) 16-12-2008. 49-50:478. 8. The PURE (Prospective Urban Rural Epidemiology) Study. JAMA.2013.310 (9):959968. 9. D. Nibouche& al. Prévalence de l’Atteinte de la Cible Tensionnelle chez l’hypertendu Algérien. La nouvelle revue médicale N°9 - Avril 2010. 10. ESH/ESC 2013Guidelines for the management of arterial hypertension, European Heart Journal.34;2159– 2219. 11. HAS. Prise en charge des patients adultes atteints d’hypertension artérielle essentielle. Actualisation. Recommandations HAS 2005. 12. Blacher J et al. Prise en charge de l’hypertension artérielle de l’adulte. Recommandations 2013 de la Société française d’hypertension artérielle, Presse Med (2013), http://dx.doi. org/10.1016/j.lpm.2013.01.022. 13. Algérie : Enjeux d’une transition sanitaire. Bulletin d’information de santé publique. Institut National de Santé Publique. Infos Santé ; Dec 2010 N°1. 14. Phillips LS, Branch WT, Cook CB et al. Clinical inertia. Ann Intern Med 2001; 135: 825-34. 15. O’Connor PJ, Sperl-Hillen JM, Johnson PE et al. Clinical inertia and outpatient medical errors. Advances in Patient Safety 2005; 2: 293-308. 34 Agenda Médecine + n°29 Spécialité THÈME DATE VILLE LIEU CONTACT Psychiatrie Journée annuelle de la Société Franco-Algérienne de Psychiatrie (SFAP) 14 Novembre Paris www.sfapsy.com 14ème congrès de la SFETD 20 au 22 Novembre Toulouse Colloquium 13-15 rue de Nancy 75010 Paris FRANCE Tél. : +33 1 44 64 15 15 Fax. +33 1 44 64 15 16 Site web du congrès : www.congres-sfetd.fr E-mail : [email protected] Oncologie 6ème oncology meeting sur les cancers du (Sein, CRC, tète et cou) 21 et 22 Novembre Alger Email : [email protected] Tél. : + 213 25 209 200 Chirurgie 10ème congrès Francophone de Chirurgie Digestive et Hépato-Bilio-Pancréatique 26 au 28 Novembre Marne la vallée Web : www.sfcd-achbt.fr Chirurgie 6ème Congrès National de la Société Algérienne de Transplantation d’Organes 6 Décembre Alger Web : www.anap-dz.org Oncologie 16èmes journées du registre du cancer d’Oran 10 et 11 Décembre Oran Tél. : +213 041412246 Web : www.oran-cancer.org Chirurgie Congrès national de la Société Marocaine de la Chirurgie du Rachis et de la Moëlle Epinière (SMCRME) 12 et 13 Décembre Casablanca Informations : Professeur Said Hilmani Téléphone : +212 522 22 41 09 E-mail : [email protected] 35 Sudoku Médecine + n°29 La règle du jeu du sudoku est très simple et tient en une phrase : Remplir les cases vides avec les chiffres de 1 à 9, de telle sorte qu’ils n’apparaissent qu’une fois par ligne, par colonne et par carré de 3x3 cases. Nul besoin d’être fort en math, la logique et le bon sens permettent de résoudre les grilles. Une grille de sudoku est divisée en 9 lignes, 9 colonnes et 9 carrés. Chacun doit contenir tous les chiffres de 1 à 9. Chaque case reçoit un chiffre de 1 à 9. Elle fait partie de trois groupes à la fois : elle se trouve sur une ligne, une colonne et un carré en même temps. Les groupes sont les éléments qui doivent contenir tous les chiffres de 1 à 9, ce sont : • La ligne est un ensemble de neuf cases/cellules disposées horizontalement • La colonne est un ensemble de neuf cases disposées verticalement • Le carré est un ensemble de neuf cases disposées en carré de 3x3 cases, la grille étant composées de neuf de ces carrés. Avec ces quelques règles, vous devriez rapidement réussir vos premières grilles. Bon jeu ! Niveau Facile 2 Niveau Difficile 7 6 8 2 8 3 1 9 2 7 9 3 5 4 6 9 8 8 6 2 9 5 3 6 2 9 5 3 1 5 8 4 5 6 5 8 7 8 3 6 4 9 3 9 2 4 6 9 1 9 4 4 7 4 3 1 8 6 8 1 4 J E M’AB ON N E À MÉDECI N E PLUS POU R 1 AN Nom : ........................................................................................................................................................................................ POU R LE S MÉDECI N S, E NVOYE R U N E OR DON NANCE BAR RÉE. Prénom : ................................................................................................................................................................................. POU R LE S ÉTU DIANTS, E NVOYE R U N E COPI E DE LA CARTE D’ÉTU DIANT. Adresse : ............................................................................................................................................................................... Code Postal : ...................................................................................................................................................................... Ville : .......................................................................................................................................................................................... Téléphone : .......................................................................................................................................................................... Fax : ........................................................................................................................................................................................... Mail : .......................................................................................................................................................................................... Fonction : ............................................................................................................................................................................... Libéral 1800 DA/an Hospitalier 1800 DA/an Étudiant 600 DA/an LE PAYE M E NT SE FAIT PAR CHÈQU E À L’OR DR E DE MÉDECI N E PLUS OU PAR VI R E M E NT AU : - CCP N° CC 73 905 52 CLÉ 32 À L’OR DR E DE M LLE G U E LLI F, GÉRANTE. -V I R E M E NT BANCAI R E : SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉR I E AG E NCE 010, N° : 113000015058, SAR L R EVU E MÉDICALE MÉDECI N E PLUS. E NVOYE R CE COU PON À : ALG E NCY - MÉDECI N E PLUS COOPÉRATIVE LES ORANG E RS, VI LLA N°11, R U E MOKHTAR DOU DOU, B E N-AKNOU N, ALG E R. 1. DENOMINATION DU MEDICAMENT : Glimépiride Ival 1 mg / 2 mg / 3 mg /4 mg comprimé. 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE : Glimépiride Ival 1 mg / 2 mg / 3 mg /4 mg. Liste complète des excipients : Dosage 1 mg : Carboxymethylamidon sodique (type A) , Povidone K30, Cellulose microcristalline, Stéarate de magnésium, Oxyde de fer rouge (E172). Dosage 2 mg : Carboxymethylamidon sodique (type A), Povidone K30, Cellulose microcristalline, Stéarate de magnésium, Oxyde de fer jaune (E172), laque aluminique d’indigotine (E132). Dosage 3 mg : Carboxymethylamidon sodique (type A), Povidone K30, Cellulose microcristalline, Stéarate de magnésium, Oxyde de fer jaune (E172). Dosage 4 mg : Carboxymethylamidon sodique (type A), Povidone K30, Cellulose microcristalline, Stéarate de magnésium, laque aluminique d’indigotine (E132). Excipient à effet notoire : Lactose monohydraté 3. FORME PHARMACEUTIQUE : Comprimé sécable. 4. DONNÉES CLINIQUES : 4.1 Indications thérapeutiques : Ce médicament est indiqué dans le diabète sucré non-insulino-dépendant (de type 2) chez l’adulte, lorsque le régime alimentaire, l’exercice physique et la réduction pondérale seuls ne sont pas suffisants pour rétablir l’équilibre glycémique. 4.2 Posologie et mode d’administration : La base d’un traitement efficace du diabète est un régime alimentaire adapté, une activité physique régulière ainsi que des contrôles sanguins et urinaires réguliers. Le non-respect du régime alimentaire ne peut être compensé par la prise de comprimés ou un traitement par l’insuline. La posologie dépend des résultats de la glycémie et de la glycosurie. Pour les différentes posologies plusieurs dosages sont disponibles. La posologie initiale de glimépiride est de 1 mg par jour, soit 1 comprimé par jour : • Si le contrôle glycémique est satisfaisant, cette posologie peut être adoptée comme traitement d’entretien. • Si le contrôle glycémique est insuffisant, la posologie doit être augmentée en fonction du bilan glycémique à 2, 3 ou 4 mg par jour, par paliers successifs, en respectant un intervalle d’environ 1 à 2 semaines entre chaque palier. Une posologie supérieure à 4 mg/jour de glimépiride ne donne de meilleurs résultats que dans des cas exceptionnels. La dose maximale recommandée est de 6 mg de glimépiride par jour. Chez des patients insuffisamment équilibrés par des doses journalières ou quotidiennes maximales de metformine, l’association du glimépiride peut être initiée. Tout en maintenant la posologie de la metformine, le glimépiride sera commencé à faibles doses, puis augmenté progressivement jusqu’à des doses maximales, en fonction de l’équilibre métabolique recherché. L’association sera débutée sous contrôle médical strict. Chez les patients insuffisamment équilibrés par la dose maximale, un traitement par l’insuline peut être associé si nécessaire. L’insulinothérapie sera débutée à faible dose tout en maintenant la posologie du glimépiride. La dose d’insuline sera adaptée en fonction du niveau de contrôle glycémique souhaité. L’association à l’insuline devra être instaurée sous stricte surveillance médicale. En règle générale, une prise unique quotidienne suffit. Il est recommandé de prendre le médicament immédiatement avant ou pendant un petit déjeuner substantiel, ou –si le patient ne prend pas de petit déjeuner – immédiatement avant ou pendant le premier repas principal. Les comprimés sont à avaler entiers avec un peu de liquide. L’oubli d’une dose ne doit jamais être compensé par la prise d’une dose plus élevée. Si le patient présente une réaction hypoglycémique après la prise d’un comprimé de glimépiride 1 mg, un traitement par régime seul peut être envisagé chez ce patient. Les besoins en glimépiride peuvent diminuer au cours du traitement, l’amélioration du contrôle glycémique entraînant une plus grande sensibilité à l’insuline. Afin de diminuer le risque d’hypoglycémie, une diminution de la posologie ou une interruption du traitement peut alors être envisagée. Une modification de la posologie peut être également nécessaire dans les cas suivants : modification du poids du patient, modification du mode de vie, apparition de facteurs susceptibles d’augmenter les risques d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie. Relais d’un autre antidiabétique oral par Glimépiride : Le relais d’un antidiabétique oral par glimépiride peut généralement être envisagé. Pour le passage à glimépiride, la posologie et la demi-vie de l’antidiabétique précédent doivent être pris en compte. Dans certains cas, en particulier avec les antidiabétiques à demi-vie longue (ex : chlorpropamide), une fenêtre thérapeutique de quelques jours peut s’avérer nécessaire afin d’éviter un effet additif des deux produits, risquant d’entraîner une hypoglycémie. Lors de ce relais, il est recommandé de suivre la même procédure que lors de l’instauration d’un traitement par glimépiride , c’est-à-dire de commencer à la posologie de 1 mg/jour, puis augmenter la posologie par paliers successifs en fonction des résultats métaboliques. Relais de l’insuline par Glimépiride : Dans des cas exceptionnels de patients diabétiques de type 2 équilibrés par l’insuline, un relais par glimépiride peut être indiqué. Ce relais doit être réalisé sous stricte surveillance médicale. Populations particulières : Patients avec insuffisance rénale ou hépatique : Contre – indiqué. Enfants et adolescents : Il n’y a pas de données disponibles sur l’utilisation du glimépiride chez les patients de moins de 8 ans. Chez les enfants de 8 à 17 ans, les données sur l’utilisation du glimépiride en monothérapie sont limitées. L’utilisation du glimépiride n’est pas recommandée dans la population pédiatrique étant donné l’absence de données suffisantes de tolérance et d’efficacité. 4.3 Contre-indications : • Diabète insulino-dépendant, • Coma diabétique, • Acido-cétose, • Insuffisance rénale ou hépatique sévère: Dans ces situations, il est recommandé de recourir à l’insuline, • Hypersensibilité connue au glimépiride ou à l’un des constituants, aux autres sulfonylurées, aux sulfamides. 4.4 Mises en garde spéciales et précautions particulières d’emploi : Glimépiride doit être pris peu de temps avant ou pendant un repas. En cas de repas pris à intervalles irréguliers, et tout particulièrement en cas de saut d’un repas, le traitement par glimépiride peut entraîner une hypoglycémie. Les symptômes disparaissent en général après absorption d’hydrates de carbone (sucre). Par contre, les édulcorants artificiels n’ont aucun effet. L’expérience avec les autres sulfonylurées montre que, malgré des mesures initialement efficaces, une hypoglycémie peut récidiver. En cas d’hypoglycémie sévère ou prolongée, même si elle est temporairement contrôlée par une absorption de sucre, un traitement médical immédiat voire une hospitalisation peuvent s’imposer. Facteurs favorisant l’hypoglycémie : • Refus ou (plus particulièrement chez les patients âgés) incapacité du patient à coopérer • Malnutrition, horaire irrégulier des repas, saut de repas, ou périodes de jeûne • Modification du régime • Déséquilibre entre exercice physique et prise d’hydrates de carbone • Consommation d’alcool, particulièrement en l’absence de repas, • Insuffisance rénale • Insuffisance hépatique sévère • Surdosage en glimépiride • Certains désordres non compensés du système endocrinien affectant le métabolisme des hydrates de carbone ou la contre-régulation de l’hypoglycémie (certains troubles de la fonction thyroïdienne, insuffisances hypophysaire ou surrénalienne) • Administration concomitante de certains autres médicaments. Le traitement par glimépiride nécessite des dosages réguliers du glucose sanguin et urinaire. De plus, le dosage du taux d’hémoglobine glycosylée est recommandé. Un contrôle régulier de la numération sanguine (en particulier leucocytes et plaquettes) et de la fonction hépatique est nécessaire pendant le traitement. Dans des situations de stress (accident, opérations graves, infections avec fièvre) un passage temporaire à l’insuline peut être indiqué. Aucune expérience n’est disponible concernant l’utilisation de glimépiride chez des patients ayant une insuffisance hépatique sévère et chez des patients dialysés. Chez les patients en insuffisance rénale ou hépatique sévère, un passage à l’insuline est recommandé. Le traitement par un médicament de la classe des sulfonylurées peut entraîner une anémie hémolytique chez les patients porteurs d’un déficit enzymatique en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD). Le glimépiride appartenant à cette classe, des précautions doivent être prises chez les patients déficients en G6PD et un traitement appartenant à une classe thérapeutique autre que les sulfamides hypoglycémiants doit être envisagé. En raison de la présence de lactose, ce médicament ne doit pas être administré en cas de galactosémie congénitale, de déficit en lactase ou de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose. 4.5 Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions : La prise simultanée de glimépiride avec d’autres médicaments peut entraîner une augmentation ou une diminution non souhaitée de l’effet hypoglycémiant. Le glimépiride est métabolisé par le cytochrome P450 2C9 (CYP2C9). Son métabolisme est modifié en cas d’association avec des inducteurs du CYP2C9 (ex. rifampicine) ou des inhibiteurs (ex. fluconazole). D’après les résultats d’une étude publiée d’interaction in-vivo, l’aire sous la courbe (AUC) du glimépiride est environ doublée en présence de fluconazole, l’un des plus puissants inhibiteurs du CYP2C9. D’après l’expérience connue avec glimépiride et les sulfonylurées, les interactions suivantes doivent être mentionnées : Potentialisation de l’effet hypoglycémiant : + Phénylbutazone + Azapropazone et oxyphenbutazone + Insuline et antidiabétiques oraux, telle que la metformine + Salicylés et acide para-amino salicylique + Stéroïdes anabolisants et hormones sexuelles mâles + Chloramphénicol + Certains sulfamides à durée d’action prolongée + Tétracyclines + Antibiotiques de la famille des quinolones et clarithromycine + Anticoagulants coumariniques + Fenfluramine + Fibrates + Inhibiteurs de l’enzyme de conversion + Fluoxétine + IMAO + Allopurinol + Probénécide + Sulfinpyrazone + Sympatholytiques + Cyclophosphamide + Trophosphamide et iphosphamides + Miconazole + Fluconazole + Pentoxifylline (à forte dose par voie parentérale) + Tritoqualine. Diminution de l’effet hypoglycémiant et dans ce cas, une hyperglycémie peut survenir lorsqu’un des traitements suivants est pris : + Oestrogènes et progestatifs + Salidiurétiques et diurétiques thiazidiques + Thyréomimétiques + Glucocorticoïdes + Dérivés de la phénothiazine + Chlorpromazine + Adrénaline et sympathicomimétiques + Acide nicotinique (forte posologie) et dérivés de l’acide nicotinique + Laxatifs (usage à long terme) + Phénytoïne + Diazoxide + Glucagon + Barbituriques et rifampicine + Acétazolamide. Potentialisation ou diminution de l’effet hypoglycémiant : + Anti-H2 + Béta-bloquants + Clonidine + Réserpine + Guanéthidine ; de plus les signes de contre-régulation adrénergique à l’hypoglycémie peuvent être diminués ou absents sous l’influence des médicaments sympatholytiques, La prise d’alcool peut potentialiser ou diminuer l’effet hypoglycémiant du glimépiride de façon imprévisible. Le glimépiride peut potentialiser ou atténuer les effets des anticoagulants coumariniques. 4.6 Grossesse et allaitement : Grossesse : Risque lié au diabète : Une glycémie anormale pendant la grossesse est associée à une augmentation de l’incidence des malformations congénitales et de la mortalité périnatale. La glycémie doit être étroitement surveillée pendant la grossesse pour réduire le risque tératogène. Le diabète chez la femme enceinte nécessite une insulinothérapie. Les patientes qui envisagent une grossesse doivent en informer leur médecin. Risque lié au glimépiride : Il n’existe pas actuellement de données suffisantes sur l’utilisation du glimépiride chez la femme enceinte. Les études chez l’animal ont mis en évidence une toxicité probablement liée à l’action pharmacologique (hypoglycémie) du glimépiride. En conséquence, le glimépiride ne doit pas être utilisé pendant toute la durée de la grossesse. Si une grossesse est envisagée ou en cas de découverte fortuite d’une grossesse lors du traitement par glimépiride, le traitement doit être remplacé le plus rapidement possible par une insuline. Allaitement : Chez la femme, aucune donnée concernant le passage du glimépiride dans le lait maternel n’est disponible. Chez la rate, le glimépiride est excrété dans le lait maternel. Etant donné que d’autres sulfonylurées sont excrétées dans le lait maternel et compte tenu du risque d’hypoglycémie néonatale, l’allaitement est déconseillé en cas de traitement par ce médicament. 4.7 Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines : Les effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n’ont pas été étudiés. Les capacités de concentration et les réflexes peuvent être diminués en cas d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie ou, par exemple, de troubles visuels. Cela peut représenter un risque dans des situations où ces facultés sont de première importance (par exemple la conduite automobile ou l’utilisation de machines). Les patients doivent être informés des précautions à prendre avant de conduire pour éviter une hypoglycémie, en particulier si les symptômes précurseurs d’hypoglycémie sont absents ou diminués ou si les épisodes d’hypoglycémie sont fréquents. Il n’est pas recommandé de conduire un véhicule ou d’utiliser des machines dans ces circonstances. 4.8 Effets indésirables : Les effets indésirables suivants sont basés sur les données disponibles avec glimépiride et les autres sulfonylurées : Atteintes hématologiques : Thrombocytopénie, leucopénie, neutropénie, agranulocytose, érythrocytopénie, anémie hémolytique et pancytopénie, en général réversibles à l’arrêt du traitement. Atteintes du système immunitaire : Angéite leucocytoclasique, réactions modérées d’hypersensibilité pouvant évoluer vers des réactions plus graves avec dyspnée, chute tensionnelle voire choc. Une allergie croisée avec les sulfonylurées, les sulfamides et leurs dérivés est possible. Troubles métaboliques et nutritionnels : Hypoglycémies. Ces hypoglycémies apparaissent le plus souvent d’emblée, pouvant être sévères et parfois difficiles à corriger. La survenue de ces hypoglycémies dépend, comme pour tout traitement hypoglycémiant, de facteurs individuels comme les habitudes alimentaires et de la dose de l’hypoglycémiant. Troubles visuels : Les modifications glycémiques peuvent entraîner, surtout en début de traitement, des troubles visuels transitoires. Troubles gastro-intestinaux : Nausées, vomissements, diarrhée, distension abdominale, inconfort abdominal et douleurs abdominales, pouvant exceptionnellement conduire à l’arrêt du traitement. Troubles hépato-biliaires : Elevation des enzymes hépatiques. Atteinte de la fonction hépatique (avec par exemple cholestase et ictère), voire hépatite pouvant évoluer vers l’insuffisance hépatique. Atteintes cutanées : Des réactions d’hypersensibilité (prurit, urticaire, éruptions cutanées et photosensibilité) peuvent survenir. Autres effets indésirables : Hyponatrémie. 4.9. Surdosage : Un surdosage conduit à une hypoglycémie, pouvant durer de 12 à 72 h et récidiver après récupération. Les symptômes peuvent survenir jusqu’à 24 heures après l’ingestion. En général, une surveillance en milieu hospitalier est recommandée. Des nausées, des vomissements ainsi que des douleurs épigastriques peuvent survenir. L’hypoglycémie peut généralement s’accompagner de symptômes neurologiques tels qu’agitation, tremblements, troubles visuels, problèmes de coordination, somnolence, coma et convulsions. Afin d’empêcher l’absorption gastrique du glimépiride, le traitement initial consiste à provoquer des vomissements, puis à faire boire au patient de l’eau ou de la limonade contenant du charbon actif (adsorbant) et du sulfate de sodium (laxatif). Dans le cas où d’importantes quantités seraient ingérées, un lavage gastrique est indiqué, le charbon actif et le sulfate de sodium étant utilisés ultérieurement. En cas de surdosage important (grave), une hospitalisation dans une unité de soins intensifs s’impose. Une administration de glucose doit être commencée dès que possible en commençant, si besoin est, par 50 ml d’une solution à 50 % en bolus suivie d’une solution à 10 % en perfusion sous contrôle strict de la glycémie. Poursuivre ensuite par un traitement symptomatique. Lors du traitement d’une hypoglycémie due à une ingestion accidentelle du glimépiride chez les nourrissons et les jeunes enfants, la quantité de glucose ingérée doit être soigneusement recherchée et dosée afin d’éviter la survenue d’une hyperglycémie dangereuse pour l’enfant. Une surveillance étroite de la glycémie doit être effectuée. 5. PROPRIÉTÉ PHARMACOLOGIQUE : 5.1 Propriétés pharmacodynamiques : Classe pharmacothérapeutique: ANTIDIABETIQUE ORAL (A: Appareil digestif et métabolisme). Le glimépiride est un sulfamide hypoglycémiant appartenant à la classe des sulfonylurées. Il est utilisé dans le diabète sucré non-insulino-dépendant. Il agit principalement en stimulant la libération d’insuline par les cellules bêta des îlots de Langerhans pancréatiques. Comme les autres sulfonylurées, cet effet repose sur une augmentation de la réponse de ces cellules au stimulus physiologique dû au glucose. De plus, le glimépiride, comme d’autres sulfonylurées, semble exercer d’importants effets extrapancréatiques. Effets sur la libération d’insuline : Les sulfonylurées régulent la sécrétion d’insuline en fermant les canaux potassiques dépendant de l’ATP au niveau de la membrane de la cellule bêta. La fermeture de ces canaux potassiques induit une dépolarisation de la membrane, entraînant une augmentation de l’entrée de calcium dans la cellule (par ouverture des canaux calciques). L’augmentation de la concentration du calcium intracellulaire stimule la libération d’insuline par exocytose. Le glimépiride se lie (avec un renouvellement rapide) à une protéine membranaire de la cellule bêta. Cependant la protéine de liaison, associée aux canaux potassiques dépendant de l’ATP est différente de celle des autres sulfonylurées. Effets extra-pancréatiques : Les effets extra-pancréatiques sont une amélioration de la sensibilité des tissus périphériques à l’insuline ainsi qu’une diminution de la captation d’insuline par le foie. La captation du glucose sanguin par les myocytes et les adipocytes se fait par l’intermédiaire de protéines de transport membranaires localisées dans les membranes cellulaires; la captation du glucose limitant la vitesse d’utilisation du glucose. Le glimépiride augmente très rapidement le nombre de transporteurs actifs dans les membranes des cellules musculaires et adipeuses, stimulant ainsi la captation du glucose. Le glimépiride augmente l’activité de la phospholipase C spécifique du glycosyl-phosphatidylinositol; cette augmentation pourrait être en rapport avec la lipogenèse et la glycogénogenèse induite par le médicament dans les cellules adipeuses et musculaires isolées. Le glimépiride inhibe la production hépatique de glucose en augmentant la concentration intracellulaire de fructose 2,6-diphosphate, qui à son tour inhibe la néoglucogenèse. Action générale : Chez l’homme sain, la dose minimale efficace par voie orale est de 0,6 mg. L’effet du glimépiride est dose-dépendant et reproductible. La réponse physiologique à l’effort, c’est-à-dire une diminution de l’insulinosécrétion, persiste sous glimépiride. L’effet est similaire, si le médicament est administré au moment du repas ou 30 minutes avant celui-ci. Chez le diabétique, une dose quotidienne unique permet un contrôle métabolique satisfaisant pendant toute la durée du nycthémère. Le métabolite hydroxy du glimépiride exerce un faible effet hypoglycémiant et ne contribue que pour une faible part à l’effet hypoglycémiant total. Association à un traitement par metformine : Une étude a montré que chez des patients insuffisamment équilibrés par des doses maximales de metformine, l’association au glimépiride entraînait un meilleur contrôle glycémique par rapport à la metformine seule. En association à l’insuline : Les données relatives à une association à un traitement par l’insuline sont limitées. Chez les patients insuffisamment contrôlés avec une posologie maximale de glimépiride, une association à l’insuline peut être instaurée. Deux études ont montré que cette association entraîne un contrôle métabolique identique au traitement par insuline seul; cependant la dose moyenne d’insuline utilisée a été plus faible avec l’association. Populations particulières : Enfants et adolescents : Une étude clinique contrôlée versus produit actif (glimépiride jusqu’à 8 mg par jour ou metformine jusqu’à 2000 mg par jour) d’une durée de 24 semaines, a été réalisée chez 285 enfants (de 8 à 17 ans) diabétiques de type 2. Le glimépiride et la metformine ont tous les deux montré une diminution significative de l’HbA1c par rapport à la valeur initiale (glimépiride – 0,95 (erreur standard 0,41); metformine – 1,39 (erreur standard 0,40)). Cependant, la non infériorité du glimépiride par rapport à la metformine n’a pas été démontrée sur le critère de variation moyenne de l’HbA1c par rapport à la valeur initiale. La différence entre les traitements était de 0,44% en faveur de la metformine. La limite supérieure (1,05) de l’intervalle de confiance à 95% pour la différence n’était pas en dessous de la limite de non infériorité de 0,3%. A la suite du traitement par glimépiride, il n’a pas été noté chez les enfants de nouveau problème de tolérance par rapport à ceux observés chez les adultes diabétiques de type 2. Aucune étude d’efficacité et de tolérance à long terme n’est disponible chez les enfants et les adolescents. 5.2 Propriétés Pharmacocinétiques : Absorption : La biodisponibilité du glimépiride est totale. La prise d’aliments ne modifie pas l’absorption de manière significative; seule la vitesse d’absorption est légèrement ralentie. La concentration plasmatique maximale (Cmax) est atteinte environ 2 h 30 après la prise (en moyenne 0,3 µg/ml après administration répétée d’une dose journalière de 4 mg). Il existe une relation linéaire entre la dose administrée, la valeur du Cmax et l’aire sous la courbe des concentrations en fonction du temps (AUC). Distribution : Le glimépiride a un volume de distribution très faible (environ 8,8 l) comparable à celui de l’albumine, une fixation aux protéines plasmatiques importante (> 99 %) ainsi qu’une clairance faible (approximativement 48 ml/min). Chez l’animal, le glimépiride est retrouvé dans le lait maternel. Le glimépiride franchit la barrière placentaire; le passage de la barrière hémato-encéphalique est faible. Biotransformation et Elimination : En cas d’administrations répétées, la demi-vie d’élimination est de 5 à 8 heures. Cependant, à très fortes doses, des demi-vies légèrement plus longues ont été observées. Après administration de glimépiride radiomarqué, 58 % de la radioactivité est retrouvé dans les urines et 35 % dans les fèces. Les urines ne contiennent aucune trace de produit initial. Deux métabolites, issus vraisemblablement du métabolisme hépatique (l’enzyme principale étant le CYP2C9), ont été identifiés à la fois dans les urines et dans les fèces. Il s’agit d’un dérivé hydroxy et d’un dérivé carboxy du glimépiride. Après administration orale de glimépiride, les demi-vies terminales d’élimination des deux métabolites sont comprises respectivement entre 3 et 6 heures et 5 et 6 heures. Il n’a pas été observé de différence des paramètres cinétiques après administration orale unique ou répétée de glimépiride (1 prise quotidienne), la variabilité intraindividuelle étant très faible. Aucune donnée faisant suspecter un risque d’accumulation n’a été observé. Populations particulières : Aucune modification des paramètres cinétiques n’a été observée en fonction du sexe ou de l’âge (plus de 65 ans). Chez les sujets ayant une clairance de la créatinine diminuée, la clairance plasmatique du glimépiride augmente alors que les concentrations plasmatiques moyennes diminuent, en raison d’une élimination plus rapide due à une diminution de la fixation protéique. Ainsi, l’élimination rénale des deux métabolites est diminuée. Cependant, il ne semble pas y avoir de risque d’accumulation chez ces patients. La cinétique du glimépiride chez cinq patients non diabétiques ayant subi une intervention chirurgicale au niveau des canaux biliaires est identique à celle de sujets sains. Enfants et adolescents : Une étude évaluant les paramètres pharmacocinétiques, la sécurité et la tolérance d’une dose unique de 1 mg de glimépiride chez 30 patients diabétiques de type 2 non à jeûn (4 enfants âgés de 10-12 ans et 26 adolescents âgés de 12-17 ans), a montré que les AUC(0-dernier), Cmax et t1/2 moyens étaient similaires à ceux observés précédemment chez l’adulte. 5.3. Données de sécurité préclinique : Les effets observés chez l’animal ont peu de signification chez l’homme, ces effets ayant été observés avec des expositions bien plus importantes que l’exposition maximale chez l’homme. Ces effets sont dus à l’action pharmacologique (hypoglycémie) du produit. Les données pré-cliniques sont basées sur des études pharmacologiques usuelles de sécurité d’emploi : Etudes après administrations répétées, génotoxicité, carcinogénicité et de reproduction. Les effets observés dans les études de reproduction (études d’embryotoxicité, de tératogénicité, et de développement fœtal) sont considérés comme secondaires aux effets hypoglycémiants induits par le produit chez les mères et les nouveau-nés. 6. DONNEES PHARMACEUTIQUES : Incompatibilités : Sans objet. Durée de conservation : 3 ans. 7. PRÉSENTATION ET NUMERO D’ENREGISTREMENT : – Présentation : Boite de 30 comprimés sécables – D E : 09/14A 187/195 Dosage 1 mg – D E : 09/14A 188/195 Dosage 2 mg – D E : 09/14A 189/195 Dosage 3 mg – D E : 09/14A 190/195 Dosage 4 mg 8. CONCENTRATION DE PRESCRIPTION ET DE DÉLIVRANCE : Liste : I 9. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ : Laboratoire Pharma ival.
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