Notice explicative de la carte de Sallagriffon au 1/10000 Cartographie dans les Alpes, terrain 4 groupe 1 Laurie Bougeois, Jonathan Mercier, Pauline Philippe. Table des mati` eres Introduction 1 1 Les 1.1 1.2 1.3 1 1 1 2 diff´ erents faci` es Formations superficielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Terrains tertiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Terrains secondaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Log stratigraphique 3 3 Histoire et Tectonique de la r´ egion 3.1 Histoire s´edimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Histoire tectonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 4 4 Introduction Le terrain cartographi´e au 1/10000 se situe au Sud des Alpes maritimes (06), plus pr´ecis´ement dans la r´egion de l’arc de Castellane. Il est de nature s´edimentaire et pr´esente des terrains du Jurassique `a l’Oligoc`ene sup´erieur. 1 1.1 Les diff´ erents faci` es Formations superficielles E-E. Eboulis de l’Eoc` ene Calcaires et gr`es le plus souvent `a Nummulites en ´eboulis au niveau du versant Nord de la Montagne des Miolans. E-J. Eboulis du Jurassique Eboulis du calcaire Jurassique lithographique aux environs de Besseuge, possibilit´e de trouver quelques br`eches tectoniques. 1.2 Terrains tertiaires o2. Oligoc` ene sup´ erieur Epaisseur inconue. Roche d´etritique siliceuse plus ou moins consolid´ee, `a grains moyens (1 `a 2 mm). Pr´esence ´eventuelle de bandes ou de boules plus dures qui sont moins sensibles `a l’´erosion et ressortent donc sur l’affleurement. La pr´esence de ces niveaux plus indur´es est sˆ urement li´ee `a des ph´enom`enes diag´en´etiques. o1. Oligoc` ene inf´ erieur et/ou moyen indiff´ erenci´ e Epaisseur : 600 m`etres. Formation d´etritique variable. Cet ´etage est caract´eris´e par la pr´esence majoritaire de gr`es plus ou moins consolid´es. Les grains constituant ce gr`es sont de nature assez vari´ee (quartz, feldspath, ...). Il est possible d’observer des niveaux conglom´eratiques allant jusqu’`a une dizaine de m`etres d’´epaisseur. Les galets constituants ces niveaux sont de taille diff´erentes et de nature vari´ee (granitiques, argileux, schisteux, gneiss, calcaires...) on parle ici de « poubelle conglom´eratique ». Pr´esence ´eventuelle de boules indur´ees plus r´esistantes `a l’´erosion mais elles sont plus rares que dans l’Oligoc`ene sup´erieur. Remarque : la pr´esence de galets and´esitiques (non observ´es sur notre terrain) caract´eriserait l’Oligoc`ene moyen. Cette alternance de gr`es et de poudingues est caract´eristique d’un niveau de d´epˆot de moyenne ´energie (delta, plaine alluviale...) avec localement, dans le temps et dans l’espace, des pics d’´energie. Le gr`es ´etant le faci`es le plus courant, les nivaux conglom´eratiques correspondraient `a des p´eriodes de crue ou `a des pal´eo-chenaux. e2. Priabonien Epaisseur : 390 m`etres. Marnes gr´eseuses blanchˆatres `a grises, l´eg`erement bleut´ees, tr`es friables. On trouve une alternance marno-gr´eseuse `a la base du Priabonien au Nord du Chˆateau de Saint-Pierre. La quantit´e de marnes augmente au fur et `a mesure que l’on monte dans la s´erie. Le Priabonien peut parfois pr´esenter quelques Nummulites (essentiellement au Sud de Sallagriffon). Au nord de la carte, il est possible d’observer quelques niveaux extrˆemement riches en fossiles (lumachelle) ce qui peut ´evoquer des faci`es de plage d’autant plus que cela pr´esente les caract´eristiques d’une thanatoc´enose (coquille cass´ee et faces dorsales et ventrales d´esolidaris´ees...). 1 e1. Lut´ etien Epaisseur au Nord : 70 m`etres, Montagne de Miolans : 110 m`etres. Barre de calcaire massif avec de nombreux fossiles de foraminif`eres Nummulites. Ce calcaire peut incorporer parfois une certaine composante gr´eseuse. La pr´esence de Nummulites et d’´epines d’oursins indiquent une s´edimentation marine. Sur la D10, au Sud-Est de la Rochette, le Lut´etien est constitu´e d’une succession de conglom´erats, calcaires `a Nummulites et schistes cartons. La base du Lut´etien est, au Nord, constitu´ee d’un niveau de poudingues d’une vingtaine de m`etres d’´epaisseur. Les galets sont moyennement arrondis, ce qui t´emoigne d’un transport sur une distance moyenne. De plus, la taille relativement importante des galets (pluri-d´ecim´etrique) montre que le transport s’est fait grˆace `a une ´energie importante. 1.3 Terrains secondaires c2. Cr´ etac´ e sup´ erieur Epaisseur : 360 m`etres. Le Cr´etac´e sup´erieur est caract´eris´e par une alternance marno-calcaire r´eguli`ere. Les bancs sont homog`enes et peuvent ˆetre plus ou moins massifs (entre 20 centim`etres et 3 m`etres). A la base, des bancs peuvent ˆetre d´ecam´etriques. Au Nord de la carte, l’´epaisseur de Cr´etac´e sup´erieur est doubl´ee. Cet ´epaississement pourrait ˆetre la cons´equence de la tectonique (voir chapitre 3). c1. Cr´ etac´ e inf´ erieur Epaisseur : 210 m`etres. Marnes `a patine bleut´ee (pr´esence possible de fins niveaux calcaires ou de miches non observ´es sur le terrain). La pr´esence majoritaire de marnes explique pourquoi le Cr´etac´e inf´erieur affleure mal : il correspond `a des d´epressions occup´ees par des champs. j2. Jurassique terminal Epaisseur inconnue. Le Jurassique terminal a ´et´e observ´e au Sud de Sallagriffon. Il est constitu´e d’un calcaire fin mais non lithographique et pr´esente quelques fins bancs marneux s´eparant des bancs calcaires de taille m´etrique. j1. Jurassique Epaisseur inconnue. Le Jurassique le plus fr´equent est un calcaire lithographique massif, orange `a la cassure et dont la patine d’alt´eration est grisˆatre. Ce calcaire pr´esente une cassure concho¨ıdale. 2 2 Log stratigraphique Les observations pr´ec´edentes sont r´esum´ees sur un log stratigraphique : figure 1. Fig. 1 – Log stratigraphique du terrain n˚4. 3 3 3.1 Histoire et Tectonique de la r´ egion Histoire s´ edimentaire Du Jurassique au Lut´etien, la s´edimentation est une s´edimentation marine. Dans un premier temps, le Jurassique se d´epose dans un milieu tr`es calme entraˆınant la formation de calcaire lithographique. Puis de fins bancs marneux se d´eposent au Jurassique terminal. Ensuite nous passons au Cr´etac´e inf´erieur, essentiellement marneux. Il se d´epose alors 210 m`etres de Cr´etac´e inf´erieur pr´esentant de fins bancs calcaires de plus en plus fr´equents au fur et `a mesure que l’on se rapproche du Cr´etac´e sup´erieur. Celui-ci est constitu´e d’une alternance marno-calcaire nette de 360 m`etres puis nous arrivons au Lut´etien. La base du Lut´etien peut ˆetre soit un ´epais niveau conglom´eratique (environ 20 m`etres au Nord) soit un calcaire l´eg`erement gr´eseux (montagne des Miolans et Sud de Salagriffon). Les niveaux de poudingues ou de calcaires gr´eseux t´emoignent d’un niveau de plus haute ´energie. Il est possible que nous nous rapprochions de la cˆote, soit en raison d’une baisse du niveau de la mer, soit en raison d’une pouss´ee tectonique. Le Priabonien s’appauvrit progressivement en sables ce qui peut indiquer que le milieu de d´epˆot s’´eloigne de la cˆote ou que la tectonique diminue. Cette seconde hypoth`ese parait la plus vraisemblable dans la mesure o` u nous avons observ´e des faci`es indiquant la pr´esence de plages dans la s´erie. L’Oligoc`ene inf´erieur et moyen est d´etritique continental ; la pr´esence de niveaux conglom´eratiques plus ou moins ´epais peut faire penser `a des pal´eochenaux. Nous serions donc ici en pr´esence d’une s´edimentation delta¨ıque. L’Oligoc`ene sup´erieur est discordant sur l’Oligoc`ene moyen et inf´erieur. Il est possible qu’il se soit d´epos´e de mani`ere syn-tectonique. 3.2 Histoire tectonique Le Nord du terrain D’un point de vue tectonique, le Nord de la carte peut, en premi`ere approximation, ˆetre d´ecrit comme un synclinal d´ejet´e vers le Nord. Cependant, l’´epaisseur des strates n’est pas coh´erente avec cette simple hypoth`ese. L’´epaisseur de Priabonien observ´e sur la D10 est plus faible que celle observ´ee `a la base de la montagne des Miolans. Il existe ´egalement une diff´erence d’´epaisseur entre l’Est (plus ´epais) et l’Ouest de ce niveau de Priabonien. Nous avons observ´e quelques miroirs de failles d´ecrochantes dans le Cr´etac´e sup´erieur sur le bord de la D10 en amont de S t Saturnin. Nous avons donc suppos´e la pr´esence d’un d´ecrochement, qui n’a pas pu ˆetre observ´e, permettant d’expliquer cette diff´erence d’´epaisseur (le d´ecrochement s´epare le Priabonien de l’Oligoc`ene, deux s´eries de coh´esion moyenne ce qui peut expliquer l’absence de br`eche tectonique). De mˆeme, la double ´epaisseur de Cr´etac´e sup´erieur aux environs du Pic Salomon peut ˆetre expliqu´ee par une faille d´ecrochante mettant cˆote `a cˆote deux niveaux du Cr´etac´e sup´erieur. Le Sud du terrain Le Sud de notre carte (au Sud de la montagne des Miolans) est plus compliqu´e. Il est dans son ensemble constitu´e de la succession d’un anticlinal et d’un synclinal d´evers´e vers le Sud ayant ´et´e recoup´e par quatre failles : deux failles ayant eu un jeu apparent inverse et deux autres un jeu apparent normal. Au Nord de la Font S t Martin, nous avons observ´e une faille ayant eut un jeu apparent normal. Cependant, cette faille constitue le chevauchement principal mettant du Cr´etac´e sup´erieur (allochtone) sur du Jurassique (autochtone) (faille n˚1). Ce chevauchement reste identique dans toutes les hypoth`eses ´emises ici. Au Nord de ce chevauchement, il y a une faille inverse qui 4 forme une ´ecaille (faille n˚2) en recoupant le synclinal. Une autre faille ayant eu un jeu apparent normal se situe au niveau du Vallon de l’Ubac (faille n˚3). Enfin, la quatri`eme faille passe au niveau de Sallagriffon. Elle a eu un jeu inverse et met du Jurassique terminal sur le Lut´etien (faille n˚4). Il y a deux hypoth`eses principales permettant d’expliquer ces observations : les quatre failles peuvent ˆetre synchrones ou le r´esultat de deux phases tectoniques. Hypoth` ese n˚1 : toutes les failles sont synchrones. L’´ecaille comprise entre les failles n˚2 et 3 peut avoir tourn´e lors de la compression (haut de l’´ecaille vers le Sud) ce qui explique le jeu apparent normal de la faille n˚3 (figure 2 ). Les quatre failles, malgr´e les apparences, seraient donc toutes issues de la mˆeme phase compressive. Fig. 2 – Sch´ema montrant l’´evolution du pli dans le cadre de l’hypoth`ese n˚1. L’´ecaille comprise entre les failles 2 et 3 a tourn´e, ce qui explique que la faille n˚3 apparaisse comme une faille normale. Hypoth` ese n˚2 : deux g´ en´ erations de failles. La faille n˚3 pourrait ˆetre post´erieure aux failles 1, 2 et 4 et avoir jou´e de deux mani`eres diff´erentes : – Jeu en faille normale. Une faille normale, post´erieure `a la compression joue et recoupe l’´ecaille comprise entre les failles 2 et 4 ce qui explique la pr´esence des trois barres lut´etiennes (figure 3). – Jeu en faille d´ecrochante. La faille n˚3 serait toujours post´erieure `a la formation des failles 1, 2 et 4 mais elle peut avoir jou´e de mani`ere d´ecrochante mettant une barre lut´etienne dans le bloc du Nord en face d’une autre barre lut´etienne dans le bloc Sud.(figure 3). En raison de la pr´esence de failles d´ecrochantes dans le Nord, nous avons choisit, lors de la r´ealisation de notre coupe, l’hypoth`ese de deux g´en´erations de failles avec une faille d´ecrochante. De plus, l’hypoth`ese de l’´ecaille ayant tourn´e, malgr´e qu’elle permette d’expliquer nos observations, parait plus difficile `a mettre en oeuvre lors de l’histoire de cette r´egion. 5 Fig. 3 – Sch´ema montrant l’´evolution du pli dans le cadre de l’hypoth`ese n˚2 : A) Plis et apparition de la faille inverse n˚2. B) Jeu de la faille n˚2 et apparition de la faille normale n˚3. C) Jeux de la faille n˚3 : ´etat final. La faille n˚3 peut avoir jou´e de mani`ere normale ou comme un d´ecrochement dextre ou s´enestre. 6
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