Découverte d’un important stock d’armes de guerre au Nord de Libreville Celle-ci a été l’oeuvre de la marine nationale et des élements de la gendarmerie nationale. Nous y reviendrons. MAtin La psychose ! N°65 du 22 Avril 2015 500F CFA EquAtoriAl Journal d’information et d’analyses. [email protected] / [email protected]. Tel: 07.07.78.28/02.07.50.10 Arrivée au Gabon de la dépouille de Mba Obame : L e pouvoir incarné par le ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou en première ligne et son opposition sous le couvert de l’Union nationale et les leaders du Front uni, ont-ils décidé de faire monter d’un cran le climat politique et social dans le pays dans l’attente du rapatriement au Gabon de la dépouille d’André Mba Obame ? La question mérite bien d’être posée, tout en sachant que ni l’Avenue de Cointet, ni l’ancienne Sobraga n’y apportera une réponse positive dans le contexte actuel, les deux blocs se rejetant la responsabilité de l’escalade. Les services de renseignements, pratiquement en alerte permanente et très actifs depuis la dernière présidentielle ne se sont pas montrés sous leur meilleur jour en sous-estimant les possibles débordements des éléments incontrôlés suite à l’annonce de la disparition d’André Mba Obame au Cameroun. Cet incident a permis de prendre conscience de l’ampleur de la dangerosité de la situation, et de circonscrire les manœuvres démoniaques du fantôme d’André Mba Obame dont l’ombre maléfique plane sur Libreville et une partie de la République depuis le 12 Avril dernier. Illustration de cette psychose parfois intempestive, les contrôles à n’en plus finir, des barricades et souricières tendues par des policiers gendarmes et autres éléments des forces de défense et de sécurité, armés jusqu’aux dents, qui quadrillent Libreville depuis quelques jours, alors que du côté de l’opposition, la volonté de faire des obsèques de leur leader une démonstration de force et de popularité ne faiblit nullement. C’est du reste le contraire qui aurait surpris. Pousser le pouvoir à la faute étant la stratégie mise en place depuis des lustres par le Front uni de l’opposition. Dans ce climat de tension, Dieu seul sait comment les choses vont se terminer et surtout dans quel contexte seront organisées les prochaines consultations électorales, principalement la présidentielle. Et pendant qu’on y est, et si on parlait un peu de l’héritage politique, économique et social d’André Mba Obame dans la province du Woleu-Ntem au regard de sa longévité aux affaires aux côtés d’Omar Bongo Ondimba ? Dans quel état laisse-t-il Meudoune sa terre natale. ? Sans faire le procès de l’illustre disparu, qui n’a plus l’opportunité de se défendre ou de se justifier, ceux de AMO Stratège politique ou fin calculateur ? L a disparition d’André Mba Obame marque incontestablement les esprits et laisse peu de Gabonais indifférents, tant par la personnalité de ce hiérarque du système Bongo, devenu, depuis 2009, le principal opposant au pourvoir, que son positionnement politique. Il est un fait, c’est que Mba Obame est apparu- alors qu’il n’était pas l’homme attendu, et en quelques semaines, depuis son appel de Barcelone- comme le messie tant attendu par les populations du Grand Nord. Cette étiquette, qui avait été collée, deux décennies plus tôt à Paul Mba Abessole, a surpris Amo lui-même, porté, en 2009, par une campagne électorale qui l’a fait grandir comme un avatar, un feu-follet. L’homme s’était ainsi vu soulevé dans son ambition, qu’il dut se plier à des exigences sociales et éthiques auxquelles il ne s’était pas nécessairement préparé, à l’exemple de ce pardon qu’il adressa publiquement aux populations, au cours d’un meeting au quartier Cocotiers de Libreville. Il était conscient, certainement, du fait que son exercice, en qualité de roitelet au sein du système Bongo n’avait pas été sans blessures autour de lui, y compris et, peut-être, principalement dans son Medouneu natal. 12 mars en différé à Makokou La colère des femmes du PDG L a commémoration du 47ème anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG) dans l’Ogooué-Ivindo, notamment à Makokou, pourrait s’accompagner d’un mouvement d’humeur. Il se dit que les femmes de l’UFPDG, mécontentes du détournement de l’argent laissé lors de la tournée présidentielle, envisageraient de boycotter l’événement. En effet, dans un document de quatre pages, les responsables de l’Union des femmes du Parti démocratique gabonais (UFPDG) de cette province menacent de boycotter les activités inhérentes à l’organisation de cette fête à Makokou. Les son temps aujourd’hui tapis dans les rangs de la majorité ou ayant traversé pour se refaire une virginité devraient se poser la même question et y réfléchir un peu.n raisons invoquées sont le détournement des fonds destinés aux femmes, laissés par le chef de l’Etat lors de sa récente visite dans la province. Des noms de hautes personnalités responsables à divers niveaux, au sein du parti ou d’autres institutions de la République, sont cités. Ce qui provoque l’ire des femmes, qui entendent leur démonter leur détermination à ne plus se laisser faire. Dans la foulée, la communauté Kwélé, qui se considère comme exclue du partage des postes politiques et administratifs dans la province, entend également faire parler d’elle lors de ces manifestations politiques.n Suite en pg.3 Visite d’Ali Bongo dans la Ngounié Beaucoup de satisfactions et quelques regrets A li Bongo Ondimba, qui effectuait une visite mardi 14 avril dans les départements de la Douya-Onoye, Ndolou et Tsamba-Magotsi, dans la province de la Ngounié , a jugé satisfaisant l’état d’avancement des travaux exécutés sur l’axe routier Mouila-Ndendé, les plantations d’Olam Palm et de l’école d’étatmajor de Mandilou. Mais les populations nourrissent bien des regrets. Plus de deux ans après sa dernière visite du genre dans la province de la Ngounié, Ali Bongo s’est à nouveau rendu dans cette province du sud du Gabon pour se rendre compte de la qualité et de l’avancement des grands chantiers en exécution, notamment le tronçon routier Mouila-Ndendé d’un linéaire de 75 km, les plantations d’Olam palm Mouila et de l’école d’état-major de Mandilou. Lire en pg.4 2 Politique MAtin EquAtoriAl L’éditorial de Paul Nzogh Bam L a dépouille de l’ancienne présidente du Sénat, décédée le 10 avril à Paris, revient au pays ce mercredi, deux mois après son remplacement à la tête de l’institution par Lucie Milébou- Aubusson, épouse Mboussou, de quatorze ans sa cadette. Si l’on a entendu aussi peu de critiques concernant la manière dont Rose-Francine Rogombé a conduit la mission de président de la République par intérim, qui fut la sienne au lendemain de la soudaine disparition d’Omar Bongo en 2009, c’est en raison de trois traits de caractère qui, s’étaient harmonieusement combinés pour faire d’elle une personnage singulier de la vie politique gabonaise. D’abord elle était d’ une grande piété, valeur fondatrice de son éducation , qu’elle conservera toute sa vie durant, et qui la conduira , à un âge avancé, à entreprendre des études de théologie, qui seront couronnées au bout de trois ans par un diplôme universitaire ; en second lieu, elle avait un caractère bien trempé, auquel sa carrière de haut magistrat n’était sans doute pas totalement étranger. Elle appelait un chat un chat, un langage peu usité dans le monde politique ; enfin, au-delà de sa gent dans la bouche. De sa lointaine enfance, elle avait même gardé le souvenir des privations qu’elle avait connues, et qui lui avaient laissé un goût irrépressible pour une gestion parcimonieuse et le sens de l’économie, attitude qui la faisait passer aux yeux de certains pour une personne rapiate. Ce n’était pas le cas. On ne peut pas évoquer l’illustre disparue sans faire un retour dans sa bonne ville de Lambarené, où elle vit le jour le 20 septembre 1942, et où elle s’apprête à aller rejoindre son époux et sa mère, qui l’y ont devancée. Présider une haute institution comme le Sénat faisait automatiquement d’elle la doyenne politique non seulement de la ville du Grand Blanc, mais de toute la province. Ce ne fut pas le cas. Rose-Francine Rogombé, flamboyante sous les ors des palais de la République, ne fut jamais totalement à l’aise dans les combinaisons politiques de sa ville natale, encore moins dans les équations compliquées du Moyen-Ogooué. A Lambarené, bien qu’héritière politique de Georges Rawiri, elle a été tout au long de son mandat à la tête du Sénat, en butte à une contestation ouverte à l’intérieur de son propre camp, le Parti démo- Une femme intelligente et courageuse réserve apparente, qui n’était qu’un masque, elle cultivait une simplicité de bon aloi, qui l’amenait à se mettre spontanément au niveau de ses interlocuteurs, fussent-ils de la plus modeste extraction. Armée d’un tel bagage, la native de Lambarené était parée pour relever n’importe quel déf . Elle parvint donc à assurer, du 10 juin au 16 octobre 2009, date de la prestation de serment d’Ali Bongo, une transition sans anicroche , évitant les chausse-trappes, veillant scrupuleusement à ne pas s’écarter de la constitution, et ayant par-dessus tout à l’esprit la nécessité de maintenir le Gabon en paix. En cela, elle bénéficia constamment du soutien de la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie – Madeleine Mborantsuo, dont le rôle lors de cet intermède périlleux n’a pas été suffisamment souligné. Rose Francine Etomba, à l’inverse de son époux, Jacques, ingénieur des Eaux-et-forêts disparu lui aussi il y a quelques mois, n’était pas née avec une cuiller en ar- cratique gabonais. Ceci l’exaspérait par moments, au point de lui donner l’envie de tout laisser tomber .Mais bien vite, le sens du devoir reprenait le dessus. Et l’amenait à se raviser. Le point culminant de ce djihad dont elle fut sans cesse l’objet, fut l’établissement de la liste du Parti démocratique gabonais, candidate aux élections municipales de 2014. Tout président du Sénat qu’elle était, son nom n’obtint que la troisième place. Ceci aurait dû sans doute lui mettre la puce à l’oreille, mais elle faisait partie des gens qui crient dur à leur étoile, même lorsque celle-ci vient à pâlir. Rose –Francine, malgré une santé fragilisée par la disparition d’un mari avec lequel elle avait passé plus de 45 ans, se sentait encore d’attaque. Elle souhaitait faire un dernier mandat. Le sort en a décidé autrement. Au moment où la nation s’apprête à lui rendre un dernier hommage, gardons d’elle l’image d’une femme intelligente et courageuse, qui a joué un rôle crucial à un moment-charnière de la vie de la nation. n N° 65 du mercredi 22 Avril 2015 PIP : Un an après, quel bilan ? Instituée sous les feux de la colère des syndicats et des fonctionnaires de toutes les administrations, la Prime d’Incitation à la performance souffle normalement sa première bougie ce mois d’avril. Le gouvernement s’exprimera-t-il sur cette question, ou la commission concernée pour dire aux Gabonais, combien a été décaissé, qui sont aujourd’hui les bénéficiaires de cette prime, a-t-elle un avenir au-delà de juillet 2015 ? S F.D i depuis 2009 l’action du gouvernement a eu une tonalité fortement infrastructurelle, l’année 2014 a marqué un ajustement de cap, vers plus d’humain et de social. On a vu naître la PIP et le Pacte social, entre autres. Mais le projet PIP, comme celui du Pacte social, font presque l’objet de sabotage systématique entre clans aux intérêts complexes à la tête de hautes administrations. Une coordination toujours sujette à débats… Le pilotage de la PIP est resté un mystère, un an après. Entre le secrétariat général du gouvernement, le ministère du Budget, le ministère de la Fonction publique et accessoirement le Ministère de l’Economie, sans oublier la Commission interministérielle chargée de l’instituer, l’on a vu tout au long de l’année dernière- et cela semble recommencer cette année- des «attaques » par lettres interposés, des réunions qui ont tourné court…Un projet présidentiel parti d’une ambition noble de renforcer la justice sociale en étendant le bénéficie de cette manne de 100 milliards de Francs CFA à tous les commis de l’Etat ( de 9000 à 86.000 agents publics, main d’œuvre non permanente comprise) s’enlise au fil du temps. Il en résulte aujourd’hui une méfiance entre la commission PIP et le Ministère du Budget, les uns et les autres donnant des chiffres différents d’une même réalité administrative. Mieux, le travail de Commission serait traité même à ce jour de pur produit d’Excel !!! On constate une absence de coordination et un manque de transparence dans l’allocation des montants PIP accordés aux hauts fonctionnaires, qui pourtant perçoivent déjà de fortes indemnités pour les fonctions qu’ils occupent, alors que dans les mêmes temps, la grande majorité des fonctionnaires tournent autour de 200.000 FCFA en moyenne. Comment dans un tel contexte parler de « transparence », de « méritocratie » ? Faire évoluer les mentalités Ona Ondo attend-il un autre soulèvement des fonctionnaires pour payer la fameuse PIP du premier trimestre ? dans les services publics Cependant l’un des avantages apportés par la PIP est de commencer, petit à petit à faire comprendre que l’agent qui vient au travail ne doit pas gagner comme celui qui y vient quand il veut, entre les grèves intempestives et ses bricoles personnelles. C’est aussi le fait d’avoir imposé le fait qu’un supérieur hiérarchique peut gagner moins que certains de ses agents quand son rendement est sanctionné par ceux qui sont au- dessus de lui. C’est ainsi que dans les couloirs des ministères SG, DG et directeurs se sont vu aux troisième et quatrième trimestre 2014 amputer de 30 à 50% de leurs émoluments pour avoir eu des notes de 20 à 30/40. La PIP n’est pas un sursalaire, encore moins une indemnité fixe. Elle est censée fluctuer d’un trimestre à l’autre selon l’évaluation (notes) de l’agent. Le seul bémol est que, sans formation et sans objectivité, les évaluations dans les lycées et services publics sont portées vers deux extrêmes : il y a d’une part les responsables qui estiment avoir une sorte de droit de vie et de mort sur leurs collègues, parce que nommés censeurs ou proviseurs. Ils s’appuient sur l’évaluation pour « régler les comptes » à certains de leurs collègues en les notant durement. L’autre extrême est la catégorie des responsables administratifs ou chefs qui au lieu de faire le jeu normal d’évaluer leurs subornés objectivement, accordent à tous la note de 40/40. Ici, c’est plus l’appât du gain que la mesure du rendement de l’agent qui prime. Un système à fiabiliser : effectif, contrôle… Le plafond budgétaire de 100 milliards fixé l’année dernière aurait largement été dépassé (20 ou 30 milliards de plus), avec en prime un feuilleton judiciaire sur les détournements de fonds réels ou supposés. Encore faut-il épingler ceux qui se sont vraiment enrichis quand les milliards sortaient du trésor sans véritable traçabilité…Si aujourd’hui il existe une plateforme de gestion informatisée de la PIP, le risque de détournement n’est pas totalement exclu. Et tout se joue dans les effectifs des grands ministères comme l’éducation nationale, les affaires sociales, la santé ou les TP, où la forte présence de la main d’œuvre non permanente défraie la chronique. Mieux, le système actuel est purement déclaratif : il suffit de cocher sur les fiches d’évaluation que l’on est directeur, chargé d’études… et l’on se verra appliquer les plafonds de part fixe et variable de PIP correspondants. Quid de la main d’œuvre non permanente où des responsables et politiciens pourraient trouver une source commode d’entretien de leur électorat local ? Si l’impact socioéconomique de la PIP est indiscutable -25 milliards de FCFA injectés chaque trimestre dans les poches des fonctionnaires pour renforcer leur pouvoir d’achat et impacter sur la consommation des biens et services et donc sur l’économie et le commerce- la PIP reste une réforme encore aux bases étroites (sans cadre juridique) et peu fiables (système de contrôle des listes).n Politique 3 MAtin EquAtoriAl AMO : Stratège politique ou fin calculateur ? La disparition d’André Mba Obame marque incontestablement les esprits et laisse peu de Gabonais indifférents, tant par la personnalité de ce hiérarque du système Bongo, devenu, depuis 2009, le principal opposant au pourvoir, que son positionnement politique. Pierre Ndoumou I l est un fait, c’est que Mba Obame est apparu- alors qu’il n’était pas l’homme attendu, et en quelques semaines, depuis son appel de Barcelone- comme le messie tant attendu par les populations du Grand Nord. Cette étiquette, qui avait été collée, deux décennies plus tôt à Paul Mba Abessole, a surpris Amo lui-même, porté, en 2009, par une campagne électorale qui l’a fait grandir comme un avatar, un feu-follet. L’homme s’était ainsi vu soulevé dans son ambition, qu’il dut se plier à des exigences sociales et éthiques auxquelles il ne s’était pas nécessairement préparé, à l’exemple de ce pardon qu’il adressa publiquement aux populations, au cours d’un meeting au quartier Cocotiers de Libreville. Il était conscient, certainement, du fait que son exercice, en qualité de roitelet au sein du système Bongo n’avait pas été sans blessures autour de lui, y compris et, peut-être, principalement dans son Medouneu natal. Egos En effet, plutôt qu’une bénédiction, la présence d’André Mba Obame auprès d’Omar Bongo avait soulevé des égos au sein de sa famille la plus proche. Tout Medouneu en a souffert, au point, disent cer- tains, que rien ne pouvait être entrepris sans la bénédiction de ce dernier. Le même phénomène, on le reprocha au défunt Georges Rawiri à Lambaréné et à bien d’autres piliers du système PDG. S’ils furent l’incarnation du pouvoir dans leur fief, cette position n’en a pas moins constitué un frein au développement de ces localités. L’observateur constate ainsi que, malgré tous les mandats électifs engrangés dans le Haut-Komo, le département est resté l’expression de luimême. La meilleure illustration en étant la route, qui demeure en latérite, alors qu’elle est la voie la plus brève pour rejoindre le Woleu-Ntem au départ de Libreville. Mais peut-on penser que Mba Obame ait jamais posé le problème ? Lui-même s’y rendait bien souvent en hélicoptère. On peut comprendre qu’à l’époque, rien ne se faisait sans la bénédiction du président Bongo. Il est bien vrai que certains ministres ont profité de leur passage à certains postes, pour transformer leurs localités. Mais tous n’ont pas eu cette possibilité. Au moins, André Mba Obame a déployé une action d’une plus grande envergure, ayant marqué son passage à l’Education nationale, par la construction d’écoles et lycées, comme au ministère de l’Intérieur, par la modernisation des Forces de Police nationale. Peut-être une approche du André Mba Obame, alors redoutable ministre de l’intérieur sous Omar Bongo Ondimba. L’opposition et la société civile s’en souviennent toujours. pouvoir que tranchait avec cette appropriation des fiefs que beaucoup assimilèrent à une forme d’esclavage imposée aux populations. Il était plus concevable qu’un ministre des Travaux publics s’occupe de la route sur toute l’étendue du territoire nationale, et qu’il en soit de même pour un ministre de la Santé en ce qui concerne la construction des hôpitaux. En définitive, la conception du pouvoir paralysait les élites de l’époque, personne n’osant rien faire au risque de faire ombrage au « Grand Camarade ». On a pourtant vu l’actuel Premier ministre Daniel Ona Ondo, construire un grand nombre d’écoles dans son Canton Nyè, avec la bénédiction du défunt président de la République. Ceci peut démontrer que les idées de développement du pays dépendaient des individus. Le président Bongo n’était pas non plus fermé à quiconque de son entourage se portait volontaire pour faire la promotion de sa politique dans son giron. Ce d’autant plus qu’on l’a senti souffrir du rejet que certaines circonscriptions politiques manifestaient à son encontre. N’avait-il pas coutume de dire : « Faites-moi de la bonne politique, je vous faire de la bonne économie ? » Pardon On ne peut donc pas dédouaner un seul des hiérarques de son système que lui-même qualifiera de « roitelets », c’està-dire, de personnes qui ont érigé leurs petits royaumes et qui ont asservi la population, plutôt que de la libérer et l’épanouir. Raison-même pour laquelle le président Omar Bongo, en guise d’épitaphe, finira par s’écrier : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous en avons fait. Le moment venu, il nous demandera des comptes». Et Dieu sait que de nombreux projets de développement furent ainsi détournés, qui auraient pu profiter au pays. Fut-ce le cas d’André Mba Obame ? Sa demande de pardon peut en dire long et prouve qu’il n’était rien moins qu’un homme et un homme de son époque. L’apport d’Amo est à trouver ailleurs que dans le bilan de cette histoire. André n’a pas laissé un héritage, fut-il politique. Il a, au contraire, lui, hérité d’un combat politique. Il s’est levé, à son heure, pour mener de front la lutte pour la fin des Bongo au pouvoir. Il est vrai que lui-même se réclamait de l’héritage Bongo, mais il n’en portait pas le nom. On a même vu un Ondimba aller lui contester l’hégémonie dans le Haut-Komo. Alors Amo n’allait pas être un Bongo au pouvoir. Cette position émane de la lassitude ressentie par la population, qui dut supporter d’accompagner Omar Bongo lui-même jusqu’au bout, à défaut de le faire partir par la voie des urnes. Tout le monde sait que l’élection présidentielle de 2005, qui le vit plébiscité à près de 80% des suffrages fut cet énorme compromis. Cela explique aussi le fait que, dès l’annonce de sa mort, on assista à de nombreux départs du cercle du pouvoir. Un fait certain donc, c’est que beaucoup voulaient tourner la page. Dans son magistère, le président Ali Bongo lui-même s’est employé à devoir marquer la différence entre son défunt père et lui. Au point qu’il déclarera, début 2011, dans l’hebdomadaire Jeune Afrique : « Beaucoup n’ont pas compris que le Gabon a changé ». Autrement dit : Ali n’est pas Omar. C’est à ce niveau que les personnalités des deux « frères » brouillent les pistes. Si Ali Bongo tient à se présenter comme l’homme de la rupture d’avec le passé, Amo aurait-il été l’homme de la continuité?n N° 65 du mercredi 22 Avril 2015 4 Politique MAtin EquAtoriAl Chronique politique « Rumocrologie » ambiante D epuis les annonces de la disparition de Rose Francine Rogombé et d’André Mba Obame, deux dignitaires du régime Omar Bongo dont le dernier-cité est passé dans l’opposition radicale, alors que le premier aura droit aux honneurs de la République, il ne passe plus un jour à Libreville sans qu’on n’annonce la chute d’un autre «baobab». Tandis que les Gabonais s’interrogeaient encore sur les causes du décès de Rose Francine Rogombé, alors qu’elle venait juste de passer le flambeau à Lucie Milebou Aubusson, et de celui d’André Mba Obame, une rumeur, simple au départ, a pris de l’ampleur jusqu’à se répandre telle une traînée de poudre macabre dans le pays. Si la disparition de l’ancienne présidente de la République par intérim et présidente sortante du Sénat ne pose jusque-là, du moins officiellement, aucun problème, il n’en demeure pas moins que dans les chaumières, elle fait débat et les supputations vont bon train. Sur les raisons de son départ de Libreville, la chute accidentelle dont elle aurait été victime juste avant son retour, et qui lui aurait causé la fracture de deux côtes, l’obligeant à une hospitalisation jusqu’à son décès. Officiellement, aucune annonce n’établit les circonstances de ce décès, au point que malgré le silence de cathédrale qui prévaut dans les milieux dont elle est issue, chacun y va de son petit latin, et tout cela est récupéré par les politiques, devenus depuis peu de véritables charognards prompts à se jeter sur n’importe quel cadavre. André Mba Obame qui venait de rendre l’âme au Cameroun voisin, et dont le décès est surexploité par les mêmes charognards de tout poil et de tout acabit, au point qu’ils donnent le sentiment de vouloir embraser le pays, était un ancien pilier du régime Omar Bongo et un ami de longue date d’Ali Bongo, l’actuel chef de l’Etat. Et dans ce pays, n’est pas ami d’Ali qui le veut. Au sens réel même du terme. Comme dans un temple initiatique, Ali et André sont pratiquement issus du même moule. Ils ont été élevés par le pouvoir et taillés moralement dans du fer. Ils se connaissaient bien, trop bien même, et ont vraisemblablement des secrets et des confidences que ni l’un ni l’autre n’ont jamais étalés ou n’étaleront jamais sur la place publique. Même au plus fort de la campagne de 2009, Ali a toujours clamé, à propos d’André:« lui, il est parti, moi je suis resté ». André s’est toujours contenté des « je dis tout ? », sans plus. Et quand il poussait le bouchon, c’était pour dire à ses ouailles qui s’attendaient à mieux, « Vous ne connaissez pas Ali, moi je le connais! ». Depuis 2009, André, par ambition politique et divergence sur la gestion de l’héritage politique commun, a traversé. Après avoir croisé le fer avec son frère Ali dans le cadre de la présidentielle anticipée, il est devenu le principal opposant au régime d’Ali Bongo. Mais, il n’a pu aller jusqu’au bout de son combat. Rongé par la maladie, il avait déserté le « ring » depuis quatre ans. Et tout le monde le savait au chapitre de la mort. Ce qui n’empêche pas que depuis le 12 avril, date de son décès, le pays dont l’unité nationale ne tient qu’à un fil, avec le spectre du tribalisme, du repli identitaire et de la xénophobie à fleur de peau, vibre sous des rumeurs les plus consternantes et les plus folles, au point que nous sommes tentés de parler de « Rumocrologie». Un barbarisme pouvant désigner tout ce qui se colporte dans le pays à propos de ces deux décès officiels, mais aussi de ceux d’autres dignitaires dont le passage de vie à trépas est annoncé. Avant que les supposés défunts n’apparaissent, à l’écran ou lors d’agapes, pour confondre les auteurs de telles nouvelles et rassurer les Gabonais qu’ils sont bien vivants. Ce ne sont ni Guy Nzouba Ndama alias « Florent Manaudou », ni Alice Lamou, Jean François Ntoutoume Emane, voire Saulnérond Mapangou, tous donnés pours morts par la rumeur, qui nous démentiront. À ce rythme, ce sont tous les dignitaires qui passeront à la trappe sans qu’on ne sache exactement l’objectif visé par les auteurs et propagateurs de ce nouveau modèle de déstabilisation politique.n N° 65 du mercredi 22 Avril 2015 Visite d’Ali Bongo dans la Ngounié Beaucoup de satisfactions et quelques regrets Ali Bongo Ondimba, qui effectuait une visite mardi 14 avril dans les départements de la Douya-Onoye, Ndolou et Tsamba-Magotsi, dans la province de la Ngounié , a jugé satisfaisant l’état d’avancement des travaux exécutés sur l’axe routier MouilaNdendé, les plantations d’Olam Palm et de l’école d’état-major de Mandilou. Mais les populations nourrissent bien des regrets. P Mo’Mabike lus de deux ans après sa dernière visite du genre dans la province de la Ngounié, Ali Bongo s’est à nouveau rendu dans cette province du sud du Gabon pour se rendre compte de la qualité et de l’avancement des grands chantiers en exécution, notamment le tronçon routier Mouila-Ndendé d’un linéaire de 75 km, les plantations d’Olam palm Mouila et de l’école d’état-major de Mandilou. «Les chantiers qui sont en œuvre depuis un certain nombre d’années sont en train d’avancer», a déclaré Ali Bongo au terme de sa visite des sites, après avoir reçu les explications générales du président directeur général (PDG) de l’entreprise adjudicataire des marchés de la route Mouila-Ndendé et de l’école d’état-major de Mandilou, Guido Sentulo, mais aussi du directeur des travaux, Mirco Radicchi. Le linéaire Mouila-Ndendé sur la Nationale 1 est en train d’être bitumé, et 18 km ont d’ores et déjà été bouclés, et cinq ponts sont en cours de finition. Le retard pris dans l’exécution de ces travaux routiers est dû à certains «réglages» entre l’Etat et la société adjudicataire, a-t-on appris sur place auprès des premiers responsables du Groupe Sentulo Séricom. Après avoir touché du doigt la situation du chantier routier, le numéro 1 gabonais, décidé à bâtir l’émergence du Gabon sur des fondements solides, parmi lesquels l’agroalimentaire, a par la suite visité les trois plantations d’Olam Palm Mouila, à savoir les sites de Moutassou, Mandji et Doubou. Ali Bongo Ondimba a pu apprécier l’ambiance agricole qui y règne. Sur ce projet de 16.000 hectares, Olam Palm emploie 2000 agents des deux sexes. L’ampleur de la poussée des palmiers plantés il y a à peine trois ans est encourageante. Ces jeunes palmiers portent déjà des régimes mûrs. Ali Bongo Ondimba a apprécié ce qui se fait sur le terrain à Olam et attend de voir l’étape suivante de la production d’huile de palme et d’autres dérivés. Sur ce site, le président gabonais a coupé le ruban symbolique du dispensaire, bien équipé. «Que les Gabonais soient eux-mêmes producteurs des produits alimentaires de manière pérenne, et mieux on réduira l’importation des denrées», a souhaité Ali Bongo. L’école d’état-major de Mandilou est l’étape qui a bouclé cette série de visites sur site. Réalisée à 80% à ce jour, cette école de formation dont il reste à mettre en place quelques ouvrages complémentaires tels que le champ de tir, devrait être livrée en 2016. C’est sur cette note de satisfaction que s’est achevée la visite d’Ali Bongo dans la province de la Ngounié Quelques regrets nourris par les populations Ayant pris d’assaut les différents sites visités par le président de la République, les populations de la Ngounié n’ont pas manqué de fulminer entre elles. En effet, si le retard accusé dans l’exécution des travaux du tronçon routier Mouila-Ndendé, dont la livraison était initialement prévue pour ce mois d’avril 2015, a été élucidé par l’entreprise adjudicataire du marché, quelques regrets ont émaillé les pensées des populations de la Ngounié, en tête desquels se trouve le barrage hydroélectrique des chutes de l’impératrice Eugénie, dans le département de Tsamba-magotsi. Annoncée fin 2013, la production dudit barrage hydroélectrique (84 MW) se fait toujours attendre et, pendant ce temps, le déficit d’électricité continue de peser bien lourd sur l’économie locale et sur la vie quotidienne des populations du cru. Le délestage qui a frappé la capitale de cette province, quelques heures après le départ d’Ali Bongo, faisant foi. On se rappelle qu’Ali Bongo, excédé par ces retards de livraison avait exigé à l’époque en Conseil des ministres que tout soit mis en œuvre pour achever ces projets dans les meilleurs délais, d’autant que les financements étaient acquis, notamment auprès de la Banque africaine de développement, pour 57,5 millions d’euros. Mais jusqu’ici, cet ouvrage qui va développer une puissance installée de 54 méga-watts, n’a pas vu le jour.n Forte mobilisation à Tsamba-Magotsi D e l’aéroport de Mouila à l’école d’étatmajor de Mandilou, en passant par les plantations Olam Palm, les populations sont venues nombreuses des départements de la Dola, de la Douya-Onoye, de Ndolou et de Tsamba-Magotsi pour accueillir Ali Bongo. Mêmes les fantomatiques Guy Bertrand Mapangou, Jean Norbert Diramba et Hilaire Machima qui étaient aux abonnés absents sont sortis de leurs tanières pour faire bonne figure. La palme d’or revenant au département de Tsamba-magotsi. En effet, Yolande Nyonda, E en sa qualité de haut cadre de la province, mais aussi de conseiller départemental de Tsamba-magotsi s’est fortement investie pour la réussite du passage du président dans son département comme en témoignent les moyens roulants et financiers dégagés pour le transport des populations à la plantation de Doubou. Le bain de foule sans pareil pris par Ali Bongo a cette étape est une parfaite illustration de la mobilisation faite par la tête de liste PDG lors des dernières élections locales dans ce département..n Les femmes à l’honneur n regagnant la ville de Mouila l’aprèsmidi, Ali Bongo Ondimba a accordé un entretien aux femmes au palais présidentiel. Au cours de cet échange, le président du Sénat, Lucie Milebou- Aubusson, a apprécié la place de choix que le chef de l’Etat réserve à la femme gabonaise, estimant que les femmes de la Ngounié sont satisfaites du choix porté sur une femme à la tête du Sénat. Aussi, ont-elles demandé que le potentiel des femmes rurales soit libéré afin qu’elles accèdent à un minimum vital à partir de la terre, encourageant ainsi le président gabonais sur son ambitieux projet GRAINE initié il y a quelques mois. «Nous sommes toutes derrière Ali Bongo Ondimba et sommes toujours prêtes à le soutenir dans ses actions pour le pays…», a déclaré Lucie Milebou-Aubusson, avant de condamner avec la dernière énergie, toutes attitudes insurrectionnelles et négatives des compatriotes, prompts à semer la confusion et à mettre en danger la cohésion sociale du pays. Peu après avoir reçu un présent des mains des femmes de la Ngounié, Ali Bongo Ondimba a demandé aux femmes d’être unies, de savoir poser les problèmes, mais également de savoir compter sur lui ainsi que sur la Première Dame, Sylvia Bongo Ondimba. Car, a-t-il conclu, «il faut que nous prenions le temps pour faire les choses, pour éviter qu’elles soient vite et mal faites».n MAtin EquAtoriAl Politique 5 En images, la visite d’Ali Bongo Ondimba dans la Ngounié N° 65 du mercredi 22 Avril 2015 6 Société MAtin EquAtoriAl Femmes et politique Mesdames, soyez plus visibles ! A moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle, les formations politiques de la majorité et de l’opposition fourbissent fiévreusement leurs armes et élaborent des stratégies, notamment en matière de choix des candidats et des principales personnes ressources des états-majors de campagne. Si le rôle des hommes n’est plus à démontrer, de nombreux observateurs émettent des réserves sur la capacité des femmes au Gabon à occuper des positions de premier plan. I N’Dende A’Ndzik l y a une évidence que l’on ne peut nier, celle de nombreux clichés sur le genre féminin qui, dans nos sociétés, ont entraîné la fermeture de la sphère politique aux femmes. Le prétexte étant que leur tendance naturelle à être émotives, à davantage apprécier les relations de proximité et la famille les rendait inaptes à participer à l'exercice du pouvoir. Jour après jour, des milliers de personnes de sexe féminin se battent, partout dans le monde, à faire mentir ces images figées et rétrogrades. Ainsi, au cours du Forum des femmes élues locales d'Afrique, en 2011, Malika El Rhannoussi, ancienne institutrice marocaine, entrée tardivement en politique, faisait cette déclaration : « Je n’appartiens plus à la cuisine, j’appartiens à l’espace public ». Plusieurs femmes ont en effet montré la voie sur le continent, à l’exemple d’Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia depuis 2006. Le Sénégal a connu deux femmes Premiers ministres, Mame Madior Boye, de 2001 à 2002, et Aminata Touré, de 2013 à 2014. Des pays comme le Rwanda comptent près de 56% de femmes au Parlement. La jeune Proscovia Oromait, en Ouganda, devenue à 19 ans la plus jeune députée de son pays, est également un modèle à suivre. Pour leur part, les vieilles démocraties occidentales avancent à grands pas vers une meilleure appréciation du rôle leader que la gent féminine peut jouer en politique. Comme si, lassés par les échecs, la corruption et les scandales trop répétés chez les hommes, les électeurs recherchaient un souffle nouveau, de nouvelles manières de gouverner à travers la femme. Outre l’Allemagne dont la chancelière, Angela Merkel, réalise quelques bonnes performances économiques au sein d’une Union européenne pratiquement en crise, la grande Amérique nourrit elle aussi le rêve de voir une dame, Hillary Clinton, succéder au président Barack Obama. Ce sont là des exemples, parmi tant d’autres, qui illustrent à suffisance que, depuis quelques décennies, les femmes portent en elles un réel espoir de changement ; elles auraient une manière de faire de la politique à la fois belle, humaine, douce et altruiste. Si les cas précédemment cités attestent que la page de la division primitive du travail est en train de se tourner définitivement, la problématique de l’exercice politique par les femmes au Gabon suscite encore des questionnements, voire du scepticisme. Selon de nombreux observateurs et analystes, les dames qui semblent pour l’heure s’afficher dans ce domaine ne s’affirment en réalité qu’à travers le « parrainage » des hommes. Ce sont eux qui créent les formations politiques et qui distribuent les rôles. Les femmes les plus distinguées sont visibles au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), à l’instar de MarieMadeleine Mborantsuo (président de la Cour constitutionnelle), Lucie Milebou-Aubusson (président du Sénat), Rose Ossoucka Raponda (maire de Libreville), Estelle Flore Angangou (présidente du Réseau national des femmes députées), Christelle Limbourg Iwenga (déléguée nationale de l’UFPDG), entre autres. Si les talents de plusieurs de ces divas sont reconnus, elles restent cependant membres de formations politiques mises en place et conduites par des hommes. C’est le cas d’Albertine Maganga Moussavou, militante chevronnée du Parti social démocrate (PSD). Mais aussi Mme Mébalé, qui a hérité du Rassemblement des démocrates républicains (RDR), suite au décès de son époux. Quant à Victoire Lasséni Duboze, Anna Claudine Ayo Assayi ou Yvette Ngwèvilo Rékengalt, candidates indépendantes à la présidentielle de 2009, le Gabon a enregistré à travers elles quelques « étoiles filantes » désormais disparues de la scène politique nationale et dont les noms figureront peut-être dans les livres de l’Histoire du pays. Pourtant, les efforts des dirigeants pour rendre visible l’action publique des femmes n’est pas négligeable. Scolarisées au même titre que les hommes, elles sont dans tous les secteurs, étant représentées, par exemple, à 15% au Parlement et dans les institutions de la République. De même qu’elles sont soutenues par le chef de l’Etat lui-même qui a exprimé le souhait de voir figurer sur les listes de candidatures électorales 30% de femmes et de jeunes. Mais alors, est-ce la brutalité du milieu politique qui effraie nos douces et intelligentes sœurs et mères ? Le manque de solidarité féminine est-il un des facteurs déstabili- Lucie Milebou-Aubusson, présidente du Sénat, passée de l’ombre à la lumière. sants de leur engagement, ainsi que le relevait à l’époque MarieAugustine Houagni Ambourouet, ancien maire de Port-Gentil ? Le développement de réseaux, de clubs, de déjeuners entre femmes, entre autres initiatives, pourrait leur permettre de mieux échanger et de trouver, dans un contexte synergique, des solutions favorables à leur éclosion. Avoir plus de femmes leaders dans le domaine politique au Gabon, ce serait, comme le disait un intellectuel africain, « une bonne dose de sel, d’ail, d’oignon et de piment dans une sauce qui gagnerait à avoir plus de goût.»n Entretien avec Jeanne Lebibi, Lauréate du Grand Prix du Président de la République « La terre est la richesse de demain » Jeanne Lebibi est la présidente de l’association Angounou Omanidjala, et lauréate 2014 du Grand Prix du Président de la République. « Blanche Ce prix, c’est une grande fierté pour moi ; mais en même temps ce n’est pas une surprise. Je dirais que c’est la récompense de ma persévérance au fil du temps, dans le travail mais aussi dans cette compétition, qui me vaut cette récompense aujourd’hui ». Ce sont les premiers mots de Jeanne Lebibi, quelques instants après qu’elle ait reçu le Grand Prix du Président de la République 2015, un chèque de 25 millions de FCFA. Une récompense pour son esprit de créativité dans le domaine de l’agriculture. Au fil des années, elle a développé une façon améliorée de cultiver les tubercules de manioc et de le transformer en farine (foufou). Ce sont ces deux performances qui lui ont valu de remporter ce prix. En 2005 déjà, elle s’était présentée comme candidate à ce Grand Prix du Président de la République, mais avec un dossier individuel. N° 65 du mercredi 22 Avril 2015 En 2009, avec la jeune association qu’elle avait créée, elle s’est à nouveau présentée, remportant cette fois le prix d’encouragement. « Au départ comme je vous le disais j’étais seule. Ensuite j’ai réuni d’autres femmes de mon village pour former une association. On fait dans la culture du manioc, mais aussi dans sa transformation en farine de foufou. C’est ce projet que nous avons présenté au ministère de l’Agriculture pour ce concours ». La ténacité et la persévérance étant leur leitmotiv, elle et son association ont remis ça l’année dernière, et ont vu leurs efforts récompensés. Des qualités qui auront positivement influencé le jury, et qui sont d’ailleurs celles prescrites par le chef de l’Etat à toutes les femmes gabonaises : la persévérance et la créativité en vue de l’autonomisation socioéconomique de la femme Les femmes doivent croire en elles-mêmes, être leur propre moteur de développement d’activités créatrices de revenus. Un des mes- La lauréate du prix 2015 brandissant le chèque de 25.000.000 fcfa attribué à son association. sages du Président Ali Bongo aux femmes gabonaises pour cette décennie qu’il a décidé de leur consacrer. Le message de Jeanne Lebibi lui est axé dans la même direction. « Ce que je peux dire à la femme gabonaise, c’est déjà qu’elle comprenne que le retour à la terre est important ; qu’elle soit pauvre, ou riche, ou grande femme, même si elle travaille au bureau, elle peut et doit trouver le moyen de retourner faire les champs. Parce que c’est là la richesse de demain ».n MAtin Société 7 EquAtoriAl La CAN au Grand Nord en 2017 Quel impact politique ? La rupture entre le pouvoir émergent et le Woleu-Ntem remonte à 2009 lorsque la province avait massivement voté pour l’enfant du pays, AMO, aujourd’hui disparu. Pierre Ndounou L ’attribution de la CAN 2017 au Gabon par la CAF s’est aussitôt ensuivie d’importantes annonces politiques, dont le choix de la ville d’Oyem, capitale du Grand Nord, parmi les villes qui vont abriter le grand évènement sportif. D’autres mesures connexes ont été ajoutées. C’est le cas de la construction d’un stade aux normes internationales à Oyem, dans la zone d’Amvame, à la périphérie d’Oyem sur la route de Mongomo (Guinée-Equatoriale). Ce qui suppose la réfection et la mise aux normes du stade d’Akouakam, voire la construction d’autres équipements sportifs (un deuxième stade d’entraînement,…). C’est aussi, parmi les annonces, la revue du parc hôtelier d’Oyem (hôtel Mvet Palace) pour abriter les équipes de la poule, les journalistes, les touristes, et la construction éventuelle d’hôtels du style Héliconia, la réfection des routes et de la voirie en général, ainsi que l’éclairage public. La CAN 2017 va donc ressusciter la ville d’Oyem, qui donnait l’impression ces dernières années d’être condamnée au sousdéveloppement, avec une absence de politique gouvernementale en matière d’infrastructures et de transformation économique, pour réduire le chômage et améliorer le bienêtre des Oyémois. Etant un facteur d’unité, le football peut-il permettre d’améliorer l’image du pouvoir au Nord? La province septentrionale s’est longtemps plainte d’être marginalisée. Les hommes politiques de tout bord ont cherché à faire de cet argument un tremplin pour des nominations ou pour gérer sans aucun contrôle des « enveloppes » destinées à diverses infrastructures…Si la CAN peut attirer de tels investissements publics et privés sur une courte période d’un an qui englobe aussi la période électorale (dernier trimestre 2016), le pouvoir et le PDG local pourront, enfin, disposer d’arguments visibles à faire valoir aux Oyémois et de manière générale aux Nordistes pour motiver leur vote en faveur du candidat du PDG. C’est en clair des emplois qui vont se créer dans la réalisation d’infrastructures (stade central et annexe, complexe hôtelier, voirie), soit entre 500 et 1000 emplois directs et indirects. Ensuite, les activités économiques vont subir un coup de fouet. Il faut s’attendre à au moins 100 milliards d FCFA injectés par l’Etat ainsi que ses partenaires (CAF, entreprises privées) dans le petit circuit économique local (salaires des ouvriers, consommation, infrastructures). Le commerce, les services (transfert d’argent, internet…), les transports aériens et terrestres (Oyem-Libreville, interprovincial) vont connaitre dans les mois à venir des flux importants. Oyem va donc revivre économiquement comme cela n’était plus espéré. Sans oublier que pendant la CAN, le chiffre d’affaires dans le tourisme transfrontalier, avec les visiteurs venant du Cameroun et de la Guinée-Equatoriale, va augmenter pour les transporteurs, les aubergistes et les hôteliers. Politiquement, selon des observateurs, le président Ali Bongo gagnerait à s’affirmer sur le terrain en se rendant régulièrement à Oyem et dans les autres capitales départementales, pour justifier son choix porté sur le Woleu-Ntem (en tant réparation d’un « oubli » en 2012), entretenir les populations sur les « changements » qui entrent en droite ligne avec sa vision d’un développement équitable et harmonieux du pays. Mais qui cadre aussi avec la lutte qu’il mène contre le Le Woleu-Ntem devrait largement tirer profit de l’organisation chômage et la marginalisation de la compétition sur ses terres. Mais quelle sera des certaines couches des pola contrepartie en 2016 ? pulations.n Célébration en différé des agapes du PDG à Oyem Eboué prend le dessus sur Ona Ondo Courageusement, François Engongah Owono, l’enfant terrible de Ndamvaga, a pris sur lui, de différer la célébration des quarante-sept ans du PDG à Oyem, pour cause de décès d’Amo, contre l’avis formel de Daniel Ona Ondo, qui n’y trouvait pas d’inconvénient, lui. Et c’est Eboué qui a eu raison. I Vincent Eyi l ne manquait plus que cette pique pour humilier définitivement Daniel Ona Ondo. Alors qu’Oyem s’apprêtait à célébrer les agapes du quaranteseptième anniversaire du PDG, sous la houlette du Premier ministre, par-dessus le marché membre du comité permanent, François Engongah Owono, alias Eboué, et présent à cette réunion préparatoire, a trouvé indécent de faire la fête alors que la ville s’apprêtait à accueillir, en même temps, le corps d’André Mba Obame. On sait en effet qu’Oyem abritera une partie des veillées consacrées à l’illustre disparu. On sait également que le corps d’Amo arrivera à Libreville le 28 avril, en provenance de Yaoundé et que son corps sera exposé à son domicile situé dans les environs du lycée d’Etat. Autant d’étapes et autant de douleur pour ses fans, très nombreux au Gabon et principalement dans sa province d’origine : le WoleuNtem. Cela nécessitait une pause politique majeure. Notamment, la célébration en différé des quarante -sept ans du PDG à Oyem. Apparemment, personne n’y a songé parmi les hiérarques locaux. Encore moins Daniel Ona Ondo qui a annoncé aux Pdgistes présents à Libreville, Eboué peut-il tirer son épingle du jeu dans ce jeu macabre? l’état d’avancement de ces festivités à Nkume Ekiègn. Un seul, François Engongah Owono, a eu le réflexe de demander leur report. Comme d’habitude, le très volubile Daniel a envoyé paître Eboué, allant jusqu’à lui demander d’aller en parler à Faustin Boukoubi, pensant que cela suffirait à décourager l’enfant terrible de Ndamvaga, qui a franchi le pas. L’autre a trouvé cette démarche sage et les festivités ont été annulées sur l’ensemble de la province du Woleu-Ntem. Ce point marqué par Eboué, est à inscrire dans les annales politiques d’Oyem. Jamais on n’aurait pensé cela de lui, le seul Pdgiste à avoir tenu tête à Mba Abessole quand celui-ci radicalisait le Woleu-Ntem contre l’ex- parti unique. Et même si Oyem n’est pas encore tombée dans l’escarcelle du PDG, on note, chaque fois, un sursaut qui permet d’être debout. Grâce justement à un homme comme Eboué. Aux dernières sénatoriales, il lui a manqué un seul conseiller pour terrasser son adversaire du jour : JeanChristophe Owono Nguéma. Dans un passé lointain, on se souvient pourtant de la colère du même Eboué quand Amo fut nommé ministre d’Etat. A cette époque, il y en avait qu’un par province. « Vous voyez Medouneu commander Oyem ? » s’était-il insurgé. D’autant que le Woleu-Ntem venait, en effet, de perdre la vice-Primature. C’est donc André Mba Obame qui était devenu le chef politique de la province. C’était sous Omar Bongo. L’expérience n’a pas duré longtemps devant les coups de boutoir des cadres d’Oyem et de Bitam qui venaient assiéger le palais pour demander au chef de l’Etat de revoir sa copie. A la présidentielle de 2009, Eboué s’était aligné derrière Ali Bongo avant de décrocher le gros lot : Secrétaire général de la présidence. Aucun woleuNtémois ne l’avait jamais occupé, le poste étant scotché chez les Myènés depuis l’avènement d’Omar. On a ensuite accusé le même Eboué d’avoir servi d’indic au nouveau président pour mater les cadres du Grand Nord, coupables d’avoir voté contre Ali Bongo. Trop de choses séparaient désormais Eboué d’André, naguère des mousquetaires de la Rénovation. Ils auraient dû être aussi des émergents si l’autre n’avait pas fait faux bond. Voilà que le même Eboué vient de clouer le bec à ses détracteurs en obtenant l’annulation des festivités du PDG à Oyem pour cause de décès d’Amo. Le peuple du Nord lui sera-t-il un jour reconnaissant ? Le succès politique tient parfois de peu de choses.n N° 65 du mercredi 22 Avril 2015 8 Société MAtin EquAtoriAl Adduction d’eau : Une préoccupation de tous les jours au CHUL Le problème d’adduction d’eau au centre hospitalier universitaire (CHU) de Libreville, en plein travaux de modernisation, devient une préoccupation quotidienne, tant pour le personnel soignant, que pour les malades et leurs parents, ainsi que tout autre usager de cette institution hospitalière, la plus grande du pays. Pascal Mabaka e centre hospitalier universitaire (CHU) de Libreville, en plein travaux de réhabilitation et de modernisation et dont la mutation saute déjà aux yeux de tout le monde, connaît paradoxalement des problèmes récurrents d’interruption d’alimentation en eau, dans la quasi-totalité de ses services. De la maternité à la traumatologie, en passant par la cardiologie, l’endocrinologie, la médecine générale, les urgences et surtout les blocs opératoires, l’on constate partout un manque criard d’eau potable. Le contrat passé, à coup de millions de francs CFA, entre les responsables du CHUL et une unité de sapeurspompiers, semble inopérant, dans la mesure où, les programmations d’interventions chirurgicales ne sont plus respectées ou suivies à cause de la sècheresse dans les robinets. L’utilisation des toilettes est désormais interdite, aussi bien pour les malades et le personnel médical que pour tous les autres usagers. Les sapeurs-pompiers qui craindraient l’alourdissement de l’enveloppe budgétaire de la dette du plus grand centre hospitalier du pays vis-à-vis de cette unité de secours, ont choisi de ravitailler séquentiellement le CHUL. Depuis pratiquement près de deux semaines, plusieurs malades programmés pour des interventions chirurgicales diverses sont simplement renvoyés dans leurs salles d’hospitalisation ou à la maison, en attendant la normalisation de l’alimentation en eau. Les médecins et leurs hommes de compagnie, visiblement dépassés par cette situation, sont obligés d’attendre car, ‘’à l’impossible nul n’est tenu’’, se console-t-on quotidiennement, mais impuissant devant les patients et leurs parents. Selon certaines indiscrétions, la rupture de l’alimentation du L CHUL en eau, serait liée aux travaux en cours dans cette institution. Mais il est tout de même curieux que la situation perdure, dans une structure chargée de sauver les vies humaines. Il y a là manifestement un manque de réactivité et de coordination entre les différents démembrements de la société adjudicataire (maçonnerie et plomberie) et les responsables donneurs d’ordres du CHUL, en vue de la résorption, fut-elle provisoire, du problème d’eau dans cette entité, en attendant la livraison, clés en mains, du chantier. La décision des plus hautes autorités du pays, de moderniser les structures hospitalières de l’ensemble des neuf provinces du Gabon, en les hissant aux standards internationaux, répond au souci permanent du chef de l’état Ali Bongo, d’assurer à ses compatriotes une offre de soins de qualité et appropriée, s’arrimant avec les objectifs de l’émergence du Gabon. A chaque responsable donc, de veiller à ce que l’on évite des situations pénalisantes comme celle du CHUL, en attendant la finalisation des travaux.n Rappel des soldes des fonctionnaires Où en est le gouvernement ? Réforme phare du gouvernement sous Ndong Sima, le versement des rappels de solde aux fonctionnaires avait été perçu comme un signe de décrispation de la situation financière de milliers d’agents publics. Entamé après plusieurs années de doute et d’atermoiements, le processus de rappel des soldes avait battu son plein entre novembre 2013 et janvier 2014. P Alban Moussavou uis après, plus rien. La loi de finances 2015 présentée par le gouvernement élude catégoriquement la question, alors que des milliers de fonctionnaires, à ce jour, n’ont pas perçu leur dû après plusieurs années, et parfois jusqu’à 15 ans de service. Ni la Fonction publique, ni le Budget n’ont pris le temps de calculer leur intégration, avancement automatique et encore moins d’aligner leur prime de logement et de transport. S’il s’agit bien d’un dossier digne d’être présenté et étudié dans un collectif budgétaire en tant que «dette intérieure », l’on ne peut que s’étonner de ce que depuis 2014 que l’Etat fait des efforts pour apurer son passif vis-à-vis des entreprises, le gouvernement évacue complètement cette question. Si officiellement le dossier concerne 50.000 fonctionnaires, ce chiffre pourrait être inférieur à la réalité (86.000 fonctionnaires). De plus, la publicité de ces rappels avait tellement MAtin équAtoriAl JOURNAL D’INfORMATION ET D’ANALYSES [email protected] [email protected] Tel: 07.07.78.28/02.07.50.10 N° 65 du mercredi 22 Avril 2015 pris le dessus que l’on ignore, parmi les 50.000 dossiers qui étaient déjà sur la table du Budget, combien avaient effectivement perçu quelque chose et à concurrence de quels droits. Ceux-ci, d’ailleurs, ne couvraient pas, pour la grande majorité des fonctionnaires, l’entièreté de ce qui leur était dû. De sorte que la plupart sont restés à ce jour en attente de calcul et de paiement de leurs droits. Au point que finalement, pour le commun des fonctionnaires, il y a eu plus de bruit qu’autre chose. Le gouvernement n’a d’ailleurs jamais rendu public le bilan de cette première phase : combien ont été payés ? Quel montant global, par ministère et type de droit (intégration, titularisation, avancement automatique, reclassement après un stage, aide au logement et au transport) avait été régularisé ? Combien reste à prendre en compte ? En mot, une administration moderne ne peut ne pas, au terme d’une telle opération, s’abstenir de faire un compte rendu. Le guichet qui devait être ouvert Directeur de la Publication: Madre NGUIMBY Directeur de la Rédaction: Paul NZOGHBAM Rédacteur en Chef: Roger OKILI Secrétaire de Rédaction: pour connaître les « litiges » (réclamations) n’a jamais vu le jour après Ndong Sima. Où en est-on aujourd’hui dans le règlement de ce dossier ? On ne peut légalement pas enterrer une aussi grande réforme de la fonction publique gabonaise en voulant considérer que la PIP, actuellement à géométrie variable et avec un avenir peu certain, compenserait ce qu’attendent légitimement les fonctionnaires, de toutes catégories, administrations et corps. Pourquoi depuis deux ans, ce dossier n’apparait-il dans aucune loi de finance ou collectif budgétaire ? Certains fonctionnaires se souviennent que leur dossier de « VTR » encore communément appelé « crédit trésor » avait été, alors que déjà sur bordereau donc programmé pour le paiement, « annulés » au dernier moment parce que la « priorité » avait donnée au rappel des soldes. Un dossier sur lequel les fonctionnaires gabonais attendent toujours une suite qui tarde à venir. Une situation qui va contraindre certains agents pu- Arthur MBADINGA Comité de Rédaction : Vincent Eyi Roger Okili, Alban Moussavou Jacques Okeng Constantin Toukoule-Mè Jacqueline Mubokianu blics, ne sachant plus à quel saints se vouer, à payer encore le « coca » à des fonctionnaires proches du dossier pour espérer avoir quelque. Si ce projet avait redoré le blason du gouvernement et renforcé sa cote de popularité fin 2013, le gouvernement d’Ona Ondo, peut-il créer la « surprise » en annonçant aux agents de l’Etat, une seconde phase d’épurement de la dette due aux agents de l’Etat ? Une telle action contribuerait à dissiper une fois pour toutes les phantasmes qui sont colportées sur les difficultés de paiement de la PIP et la situation globale dégradée des finances publiques. Les nouvelles situations administratives et les dossiers liquidés par la Direction de la Solde mais sans paiement nécessitent une programmation budgétaire effective. Nul doute que les ministres de la fonction publique, de l’économie et du Budget, attentifs à la situation des fonctionnaires, sauront trouver les voies et moyens pour résoudre ce lancinant problème.n Infographes: Marcel OLENDEY Zambo Linus Impression: MULTIPRESS: TIRAGE: 5.000 exemplaires Distribution : SOGAPRESS
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