MAtin Ona Ondo échappe à un guet-apens S N°70 du 27 Mai 2015 500F CFA EquAtoriAl Journal d’information et d’analyses. www.matinequatorial.com / [email protected]. Tel: 07.07.78.28/02.07.50.10 Les dessous d’un 12 mars à Oyem ans doute, Daniel Ona Ondo ne sait pas à quoi il a échappé, lors de sa dernière tournée à Oyem. Les jeunes de la ville, très remontés contre le Premier ministre qui a eu la mauvaise inspiration de venir organiser des réjouissances alors que le Woleu-Ntem portait encore le deuil d’André Mba Obame, l’attendaient de pied ferme pour lui administrer une correction mémorable. Informées de l’arrivée du chef du gouvernement pour la célébration de l’anniversaire en différé du PDG, des hordes de jeunes se sont organisées en conséquence. Une véritable mobilisation comme sait le faire Nkum’Ekiègn en pareille circonstance. Difficile de savoir si ces jeunes devaient passer à l’action dès la descente d’avion d’Ona Ondo, à EwotMekok, ou s’ils attendaient sa présence à la Maison du parti pour agir. Toujours est-il que, Ngounié/An 47 du PDG sur les conseils des sages de la leur idole, venait tout juste d’être ville, les jeunes ont été amenés à mis en terre et le PDG était déjà surseoir à l’opération. en fête. Lire en pg.2 Leur colère tenait au fait qu’Amo, Présidentielle 2016 Les associations sonnentelles le glas pour le PDG ? Comptes et mécomptes d’un 12-Mars tumultueux A près deux mois de manifestations marquant la célébration en différé du 47ème anniversaire du Parti démocratique gabonais dans la province de la Ngounié, l’heure du bilan a sonné pour les bons et les mauvais semeurs. Lancée le 28 mars à Fougamou, la célébration en différé du 47ème anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG) dans la Ngounié, au sud du Gabon, a connu son apoLire en pg.5 théose dimanche 24 mai à Ndendé. A deux ans de l’élection présidentielle, l’on assiste à une floraison des mouvements associatifs dédiés au soutien d’Ali Bongo Ondimba, le candidat naturel du parti au pouvoir depuis sa création il y a 47 ans. Ces associations portées par des proches et fidèles du président de la République ont vu le jour pour constituer une alternative au plus vieux parti gabonais. Mais l’expérience du passé commande une certaine réserve. La sortie ce week-end dans la zone sud de Libreville, après avoir écumé celle de Bikélé juste une semaine avant, du Mouvement gabonais pour Ali Bongo (Mogabo), avec à la manœuvre des proches du chef de l’Etat et des membres du gouvernement Ona Ondo, n’a sans doute laissé personne indifférent, du moins les politiques de tous bords, et particulièrement ceux du parti au pouvoir. Cette montée en première ligne de l’entourage du président de la République, et surtout de quelques membres du gouvernement qu’on attendait certainement ailleurs qu’à pareil endroit et à pareille fête pour expliquer et défendre la politique de l’émergence, loin de nous déplaire ou de nous contrarier, nous conforte plutôt dans cette position. Lire en pg.3 2 Politique MAtin EquAtoriAl 12-Mars en différé à Oyem Daniel Ona Ondo l’a échappé belle! Alors que tout le monde préconisait le report, voire l’annulation des festivités en différé des 47 ans PDG à Oyem, le Premier ministre s’est entêté et a été à deux doigts d’être molesté par les jeunes de la ville. S Vincent Eyi ans doute, Daniel Ona Ondo ne sait pas à quoi il a échappé, lors de sa dernière tournée à Oyem. Les jeunes de la ville, très remontés contre le Premier ministre qui a eu la mauvaise inspiration de venir organiser des réjouissances alors que le Woleu-Ntem portait encore le deuil d’André Mba Obame, l’attendaient de pied ferme pour lui administrer une correction mémorable. Informées de l’arrivée du chef du gouvernement pour la célébration de l’anniversaire en différé du PDG, des hordes de jeunes se sont organisées en conséquence. Une véritable mobilisation comme sait le faire Nkum’Ekiègn en pareille circonstance. Difficile de savoir si ces jeunes devaient passer à l’action dès la descente d’avion d’Ona Ondo, à EwotMekok, ou s’ils attendaient sa présence à la Maison du parti pour agir. Toujours est-il que, sur les conseils des sages de la ville, les jeunes ont été amenés à surseoir à l’opération. Leur colère tenait au fait qu’Amo, leur idole, venait tout juste d’être mis en terre et le PDG était déjà en fête. A Oyem, il se chuchotait que les populations exigeaient de Daniel Ondo Ondo qu’il annule tout simplement ces festivités par décence. La douleur était encore trop vive pour se permettre ce qui s’apparentait à de la provocation. Lors des concertations à Libreville, par deux fois, certains caciques du PDG de la province, à l’instar de Christiane Bitougat, Eboué ou Owono Nguéma, avaient conseillé prudence, préconisé au pire une annulation et au mieux un report de ces festivités en différé. Pour eux, la tension suscitée par les obsèques d’AMO était encore vive pour que se tienne une célébration. N’écoutant que la voix de ses motivations personnelles, le Premier ministre a décidé, quel que soit le prix à payer, d’organiser ces réjouissances. Si les jeunes en colère n’avaient été contenus, Bill Dany aurait sans doute accusé l’opposition de les avoir intrumentalisés. A bien y regarder, le comportement de Bill Dany s’apparente à celui d’un opposant viscéral à l’action d’Ali Bongo. L’autre jour, pour justifier la célébration en différé des quarante-sept ans du PDG, il a mis en avant le fait que « les autres nous observaient ». Et donc, qu’il ne redoutait que les qu’endira-t-on, et rien d’autre. Une attitude à la Ponce Pilate. Histoire de dire : « J’ai fait ma part de travail ». Mais Oyem a toujours été un fief difficile pour le pouvoir. Ona Ondo, qui le sait pourtant, refuse de marcher sur les œufs et fait tout pour braquer les populations qu’il s’est pourtant juré de ramener à Ali en 2016. Et plus il reste à la Primature, plus cet objectif s’éloigne par sa faute. Il avait si bien bluffé le chef de l’Etat que celui-ci en avait fait « sa perle rare ». Dans le Grand-Nord, on riait sous cape, persuadé qu’Ali Bongo Ondimba n’avait pas forcément misé sur le bon cheval. Etant donné que Bill Dany ne ménage même plus ses critiques vis-à-vis de son chef, le ménage a de fortes chances de voler en éclats. Avec Ona Ondo, on ne se rend compte du danger que le nez dessus. Après l’euphorie de la miliation à laquelle il vient nomination, voici venue d’échapper n’aurait été que la l’heure de la désillusion. L’hu- suite logique d’une série de maladresses auxquelles aura du mal à survivre son gouvernement.n Ogooué-Ivindo/Présidentielle 2016 La Lopé va voter Ali Bongo Ondimba Lors de cette échéance, ce département entend manifester plus qu’en 2009 son soutien au candidat du parti au pouvoir. S Alberic Ngombet auf coup de théâtre, les jeux semblent faits pour l’élection présidentielle de 2016. Le défi consisterait seulement pour le département de la Lopé à confirmer ou plutôt à améliorer sa performance de 2009 en faveur du candidat du PDG. D’ailleurs tous les quatre sénateurs et députés sont issus du parti au pouvoir. De plus, en dépit d’une certaine agitation observée lors des locales de 2013, c’est l’un des rares départe- N° 70 du mercredi 27 Mai 2015 ments de l’Ogooué-Ivindo à avoir obtenu 100% d’élus pour le compte du PDG dans une liste conduite par Rigobert Ikambouayat-Ndéka. L’on se plaint à souligner que les querelles interpersonnelles observées ici ou là ne sont pas de nature à fragiliser la santé du parti dans le département. Qui tire sa force de la capacité de ses élites à trouver des compromis lorsqu’il s’agit de préserver l’essentiel. Ainsi, le partage des postes politico-administratifs apparait comme une règle bien respectée. Le général Raphael Mamiaka, lors de son règne, a réussi à fédérer tous les cadres qu’il plaçait à des postes de responsabilité. ‘’ Nous avons réussi à faire appliquer la politique du partage zonal et ethnolinguistique des postes politiques’’, corrobore un cadre qui précise que toutes les communautés sont représentées dans les sphères de décision. Autre atout, la nomination d’un jeune ministre, Guy Maixant Mamiaka, qui suscite déjà l’admiration de la jeunesse boouesienne. Mais n’est pas rose dans ce département où certains élus nationaux s’illustrent très souvent par leur absence lors des manifestations, comme la célébration en différé du 12-Mars. Hormis la menace que font planer des fauves sur l’homme dans le district de Mokeko, les problèmes d’eau, d’électricité, de santé et d’éducation constituent une préoccupation majeure pour les autorités de Booué et du district de Mokeko. Ce qui, pour autant, de douche pas l’ardeur militante en faveur du PDG.n Politique 3 MAtin EquAtoriAl Présidentielle 2016 Les associations sonnent-elles le glas pour le PDG ? A deux ans de l’élection présidentielle, l’on assiste à une floraison des mouvements associatifs dédiés au soutien d’Ali Bongo Ondimba, le candidat naturel du parti au pouvoir depuis sa création il y a 47 ans. Ces associations portées par des proches et fidèles du président de la République ont vu le jour pour constituer une alternative au plus vieux parti gabonais. Mais l’expérience du passé commande une certaine réserve. Jacques Okeng’ L a sortie ce week-end dans la zone sud de Libreville, après avoir écumé celle de Bikélé juste une semaine avant, du Mouvement gabonais pour Ali Bongo (Mogabo), avec à la manœuvre des proches du chef de l’Etat et des membres du gouvernement Ona Ondo, n’a sans doute laissé personne indifférent, du moins les politiques de tous bords, et particulièrement ceux du parti au pouvoir. Cette montée en première ligne de l’entourage du président de la République, et surtout de quelques membres du gouvernement qu’on attendait certainement ailleurs qu’à pareil endroit et à pareille fête pour expliquer et défendre la politique de l’émergence, loin de nous déplaire ou de nous contrarier, nous conforte plutôt dans cette position. Tout comme nous n’osons croire, au regard de la mobilisation et du renfort financier et médiatique déployés à chaque sortie, que le pays est déjà en campagne, même si cela en donne l’air. Ce serait mettre la charrue avant les bœufs. Il faut encore du temps, tout comme il importe au préalable de lever bien des obstacles qui jonchent le chemin menant vers des élections apaisées, malgré la contestation qui les a toujours émaillées depuis le retour du Gabon au pluralisme politique. Heureusement que de ce point de vue, notre pays est logé à meilleure enseigne que d’autres pays africains. Depuis l’ère du parti unique triomphant, le mouvement associatif est resté l’apanage de quelques hommes politiques ayant décidé d’en faire des tribunes privées. Une manière pour eux d’échapper à un certain encadrement des partis politiques, aussi bien Dissolution à hauts risques Alberic Ngombet A moins de deux ans de la présidentielle, alors que certains souhaitent le report de cette échéance pour une meilleure préparation et que d’autres occupent déjà le terrain comme si la campagne avait commencé, s’il est une réalité qui saute aux yeux de nombre d’observateurs et analystes politiques, c’est que le Parti démocratique gabonais dans sa configuration nationale reste et restera le meilleur atout de tout candidat du pouvoir. Le dissoudre actuellement serait donc courir le risque de se déconnecter d’une machine conçue pour gagner les élections, quels que soient la forme et les moyens. Un atout dont ne peut disposer en moins de deux ans une structure associative, voire une nouvelle formation politique, même née sur les cendres du PDG. D’après certains milieux bien informés, les vieux dignitaires qui estiment que le PDG est leur « affaire », ne se sont jamais privés d’inviter les « émergents » à construire leur propre chapelle et de laisser leur « machin ». « On va voir ce qu’on va voir », fulminent-ils. Ce discours, qui sonne comme une rébellion ouverte, est-il celui en cours à l’Assemblée nationale où Ali Bongo Ondimba est aujourd’hui dans le viseur de nombre de députés victimes de cette rupture depuis octobre 2009, qui ont décidé de se faire entendre et de se faire respecter?n de la majorité que de l’opposition. Jamais le mouvement associatif n’aura été au cœur du débat politique que depuis l’arrivée d’Ali Bongo Ondimba au pouvoir. Le phénomène tend même à prendre de l’ampleur, depuis que des chuchotements sur une éventuelle dissolution du Parti démocratique gabonais, la plus vieille formation politique du pays créée par Omar Bongo Ondimba il y a aujourd’hui 47ans, et toujours au pouvoir, se font entendre jusque dans les cercles les plus proches du pouvoir. Selon certaines indiscrétions, une fois Ali Bongo Ondimba élu en 2009 au terme d’une élection présidentielle anticipée et certainement la plus mouvementée qu’ait connue le pays depuis les indépendances, et au regard du schisme qui va secouer le parti au pouvoir suite à l’investiture d’Ali Bongo Ondimba, nombreux sont des spécialistes et observateurs de la vie politique du Gabon qui vont appeler le nouvel homme fort du pays à dissoudre dans la foulée le PDG. Et pour cause : non seulement Ali Bongo Ondimba qui nourrit une nouvelle vision pour le Gabon dispose d’un agenda qui ne cadre pas forcément avec la ligne du parti qui l’a porté au pinacle, mais en plus la politique de rupture prônée par la nouvelle équipe ayant pris les rênes du pays risque de ne pas emporter l’adhésion de la vieille garde. Celle-ci, constituée d’hommes ayant fait main basse sur le pays pendant des décennies, n’est restée dans Les limites de la nouvelle trouvaille Alberic Ngombet L ’Histoire, qui ne se répètera peut-être pas en 2016, voudrait que malgré l’engouement actuel, qu’on se souvienne de l’expérience vécue par le comité national de campagne d’Ali Bongo Ondimba en 2009, à propos justement de l’apport réel des associations en période électorale. De sources concordantes, si le candidat Ali Bongo ne s’était appuyé uniquement que sur les associations pilotées au sein de la coordination par un certain Maechel Moussa Adamou Ngarba, il ne serait pas aujourd’hui locataire du pa- lais du Bord de mer. On en dénombrait pourtant plus de deux cent, et leur QG basé à Glass à Libreville avec des démembrements au niveau de certaines provinces ressemblait à une véritable ruche de jour comme de nuit. Résultat des courses : le jour du vote, on les comptait sur les doigts d’une main. Les proches du chef de l’Etat ont certainement tiré toutes les leçons de cette expérience dans la perspective de 2016. Non seulement en structurant leurs associations, mais aussi en assurant la formation et l’éducation nécessaires pour éviter pareille déconvenue.n les rangs que pour préserver ses positions et ses acquis. En effet, ces tout puissants «roitelets » et leurs démembrements, en dehors des institutions placées sous leur contrôle, étendent leur hégémonie sur chaque gouvernement mis en place par Omar Bongo Ondimba, ainsi que dans la haute administration, voire dans les rouages du parti au pouvoir, qu’ils dirigent par personnes interposées. Le pays est alors mis en coupes réglées, le débat interne est plombé, les frustrations s’accumulent. Le rejet de l’autre et le repli identitaire, modes d’expression jusque-là latents, se cristallisent pendant la présidentielle de 2009. Un héritage qu’Ali Bongo Ondimba, candidat du PDG, aura non seulement la charge d’assumer, mais surtout de défendre dans un contexte pratiquement de guerre civile qui ne dit pas encore son nom. Six ans après, Ali Bongo Ondimba n’a toujours pas dissout le Parti démocratique gabonais, qui va connaître en 2013 un autre schisme, celui du congrès d’avril de cette année qui voit les émergents se lancer à l’assaut de la citadelle, pourtant prenable, mais qui ne cède pas. Les dignitaires de l’ancien régime ont décidé de résister, et de rendre coup pour coup en regagnant les rangs de l’opposition pour les plus courageux ou alors de pourrir le pouvoir de l’intérieur pour d’autres. Pour contourner l’obstacle, certains proches du chef de l’Etat ont-ils finalement décidé de mobiliser autrement en passant par le mouvement associatif? Il semble que c’est le cas.n N° 70 du mercredi 27 Mai 2015 4 Politique MAtin EquAtoriAl Chronique politique Rien de nouveau ! L ’information, est de manière caricaturale définie comme ce qui est nouveau. Donc pas connu ou partagé par le commun des mortels. Les plus vicieux des enseignants du journalisme vous diront que c’est qui « dérange », tout en présentant un journal, en ce qui concerne la presse écrite, comme « un tissu de mauvaises nouvelles ». D’où certainement la dangerosité de la profession de « journaliste », dans le monde et la méfiance observée à l’endroit des hommes et des femmes qui l’exercent, perçu dans certains milieux comme des « espions ». Dans cette optique, nous sommes toujours à rechercher dans les dernières révélations de notre confrère « Mediapart », à propos des écoutes téléphoniques dont seraient victimes les chefs d’Etat africains de la part des services de renseignements de l’ancienne puissance colonisatrice- la France pour ne pas la citer- où est en réalité l’information, même si à la lecture de la charge, des zones troubles demeurent quant à l’objectif de cette nouvelle torpille. Loin de nous la volonté de défendre ou de prendre fait et cause pour les deux chefs d’Etat épinglés, qui disposent de suffisamment d’argument et d’atouts pour le faire. Nous notons plutôt le coté mesquin d’une pratique en cours et de longue date, qui a toujours fait hérisser la crinière de bien des dirigeants occidentaux, spécialistes en la matière, quand ils en sont eux-mêmes victimes. Nous n’entendons non plus cautionner les agissements et autres comportements blâmables de certains de nos dirigeants qui en font régulièrement les frais, ce qui n’est pas nouveau, mais soulignons qu’en Afrique, et en la matière, notamment de somptueux cadeaux en reconnaissance ou en échange de services rendus, c’est plutôt du déjà vu et entendu. C’est pratiquement inscrit dans les us et coutumes de notre éducation. Les révélations de « Mediapart», au centre du « Kongossa » dans les chaumières de Libreville et certainement de Bamako, ne sont donc pas à notre connaissance un scoop, et ne devraient donc surprendre personne. Du moins les plus avertis. L’histoire, nous enseigne en effet que nos dirigeants, même régulièrement élus, ont toujours besoin, une fois installés, de l’onction et du soutien multiforme des anciens «maîtres », parfois des « esclavagistes », qui jettent leur dévolu sur leur personne. Ils sont par la suite tenus en laisse, sous bonne escorte, bonne garde et en surveillance permanente. En un mot, leurs fait et gestes sont analysés par de multiples et complexes réseaux tissés à l’extérieur comme à l’intérieur des palais, et les « déchets», entendez par là, leurs bouffonneries et autres comportements de «nègres», livrés aux réseaux, notamment les médias occidentaux, à l’exemple de Mediapart, qui se chargent du sale boulot :leur diffusion pour amplification maximale si possible. Nous en aurions fait un drame au Gabon, si Ibrahim Boubacar Keita le président malien, ami de la France, comme Ali Bongo du Gabon, dans le viseur des services spéciaux français à travers ces écoutes, en étaient les premières, ou les dernières victimes. Encore que les faits rapportés relèvent du genre bon pour les romans du type «Le vieux nègre et la médaille», de Ferdinand Oyono. Donc des breloques, juste pour distraire les non-initiés. C’est dommage. Voire dégoûtant d’en parler, et surtout d’en noircir des pages, pour rien, comme on dirait au quartier. Surtout qu’en matière de ballade en « Yacht », et des costumes chez « Cifonelli », tout comme des « lunettes » au frais du prince, nous n’avons de leçon à ne recevoir de personne. Tout comme des balades nocturnes en scooter. Pour faire plus sérieux et déplorer ce manque de considération, de courtoisie et de respect mutuel, en direction de nos chefs d’Etat, on se souviendra simplement qu’il y a quelques mois, et pas curieusement sous les tropiques, une sombre histoire analogue, donc d’espionnage et d’écoute téléphonique de la part des Etats-Unis, et touchant jusqu’à la toute-puissante chancelière allemande, Angela Meckel, défraya la chronique en Europe. On n’en parle peut-être plus, mais les faits sont toujours là, et toujours têtus. Et là, nous faisions face à une information qui a mis le monde en ébullition et mis à mal les relations entre, l’Europe, la victime, et les Etats-Unis l’accusé, pour ne pas dire le coupable du délit. L’affaire, une fois mise à nue, et l’étendue d’un scandale aussi ignominieux et d’un banditisme aussi primaire mesurée, en matière de relations diplomatiques et de tout ce que cela entoure, elle choqua plus d’un dirigeant des pays pourtant dit développés, des dirigeants civilisés et modèles. Des gens fréquentables. La crainte de la divulgation du contenu des conversations, parfois explosives entre « grands », entraîna une vague de protestations quasi unanime, et les Etats Unis furent placés au banc des accusés pour banditisme « sauvage» « inacceptable». De chercher par «voyeurisme» primaire, à surveiller jusqu’aux vieilles dames sous leur moustiquaire. Mais ce qui fâcha le plus et inquiéta tout le monde civilisé, c’était surtout de« savoir » les américains en possession du contenu de leurs conversations de toute nature à travers le monde en fouillant par exemple leur téléphone portable. Barak Obama, pris en étau et pour se dédouaner, fit alors profil bas. Il s’ excusa, tout en se réfugiant derrière une prétendue méprise des services spéciaux de son puissant système d’espionnage, qui s’est toujours « tout permis » dans le monde en dépit de la fin de la guerre froide. Que pouvons-nous attendre de la France après cette nouvelle méprise de ses services spéciaux ? Rien, et rien du tout. Alors circulez, il n’y a rien de nouveau à voir à lire ou à entendre.n N° 70 du mercredi 27 Mai 2015 12-Mars en différé à Makokou et Ntang-Louli La subvention du PDG divise les militants La célébration du 47ème anniversaire du PDG à Makokou le 9 mai a étalé les ratés de l’organisation, la démobilisation des femmes et une mauvaise gestion de l’argent débloqué par le parti. Alberic Ngombet C ’était prévisible. Comme d’aucuns le craignaient, la bouderie des femmes du PDG a donné lieu à une faible mobilisation lors de la célébration en différé des 47 ans du parti au pouvoir à Makokou. Conséquence : la visite des fédérations communales prévue par Emmanuel Issoze-Ngondet, membre du comité permanent du bureau politique, afin de mieux appréhender les difficultés qu’éprouvent les représentants locaux du parti, n’a plus eu lieu. D’après des indiscrétions, par cette démobilisation ces militantes voulaient exprimer leur refus de servir de moutons de panurge. Le canton Ntang-Louli, plus précisément le village Tsibelong, situé à 11 Km de Makokou, a vécu une réalité similaire. La manifestation aurait connu un succès populaire si Marthe Nkemeyong, membre du bureau politique ironiquement appelée ‘’Mme malaise’’, n’avait tenté de faire main basse sur l’argent débloqué par le parti pour organiser ces réjouissances entre camarades. D’après des témoignages, l’utilisation de la subvention du parti a privilégié la location de son véhicule, le paiement de ses frais d’hôtel ainsi que ses virées durant son sé- jour à Makokou. Alors que les membres du Conseil national, du Comité central, les militants et sympathisants des fédérations A et B du canton NtangLouli avaient choisi de se retrouver massivement à Tsibelong, le membre du bureau politique a plutôt trouvé le moyen de se mettre à dos tous ceux qui croient encore au PDG dans ce canton réputé frondeur. En cause, une mauvaise gestion des fonds. L’argent aurait été distribué aux seuls responsables des sections tandis que de nombreux militants, arrivés sur les lieux de la manifestation dès les premières heures de la journée, n’ont même pas eu droit à une simple collation. Du coup, d’aucuns s’étonnent de l’obstination du parti à imposer des per- sonnes ne jouissant pas d’une moralité au-dessus de tout soupçon. En effet, il se raconte que le membre du bureau politique, ignorant le pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat, a promis un poste de ministre délégué à certains cadres du canton. De plus, rappelle-t-on, originaire du quartier Ekowong et n’ayant pas d’assise dans le canton NtangLouli, Marthe Nkemeyong continue de se comporter comme à l’époque de l’ancien PDG. Toute chose qui pourrait davantage jeter les populations dans les bras de l’opposition, surtout que les cadres de Biameme et du canton Ntang-Louli se plaignent de ne pas bénéficier de promotions dans la haute administration.n Politique 5 MAtin EquAtoriAl Ngounié/An 47 du PDG Comptes et mécomptes d’un 12-Mars tumultueux Après deux mois de manifestations marquant la célébration en différé du 47ème anniversaire du Parti démocratique gabonais dans la province de la Ngounié, l’heure du bilan a sonné pour les bons et les mauvais semeurs. Mo’Mabike L ancée le 28 mars à Fougamou, la célébration en différé du 47ème anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG) dans la Ngounié, au sud du Gabon, a connu son apothéose dimanche 24 mai à Ndendé. Ces deux mois ont donné l’occasion à la base du PDG de communier avec ses hiérarques originaires de cette province. Mais ces deux mois de festivités ont davantage permis de jauger la capacité de mobilisation des porte-étendards de la politique offensive d’Ali Bongo Ondimba dans cette partie du Grand Sud du pays. Si les directives du parti et ses valeurs ont été appliquées et portées plus haut par le membre du Comité permanent du bureau politique Yves Fernand Manfoumbi à chaque étape de la caravane de la «Ngounié forte», on ne peut pas en dire autant de Guy Bertrand Mapangou, l’autre membre du Comité permanent du bureau politique pour le compte de la Ngounié. En effet, alors que les appels à l’unité, au rassemblement et au respect des valeurs du parti imposés par le climat politique fusent de partout, Guy Bertrand Mapangou n’a pas trouvé meilleure occasion pour semer la division au sein du parti des masses dans la Ngounié. Drôle de retour d’’ascenseur à Ali Bongo Ondimba qui l’a propulsé au stratégique ministère de l’Intérieur. Pour ce faire, celui qu’on surnomme «Poutine» à Fougamou, soutenu par un vieil ami du PUP, à l’époque où Mayila avait enrôlé «Petit Léon Mba», faisait la pluie et le beau temps à Mouila, Hilaire Machima à Lébamba, et depuis peu par Senturel Ngoma Madoungou à Mimongo et Philippe Nzengue Mayila à Malinga, tous des vieux briscards qui tentent de rebondir au gouvernement, a bâti une colonne frondeuse n’hésitant pas à torpiller les idéaux du parti. Profitant de l’absence de son «camarade» membre du Comité permanent, Yves Fernand Manfoumbi, le 28 mars à Fougamou, «Poutine» s’est empressé de voler sur les plumes de ce dernier en se fendant d’une virulente diatribe contre l’association ‘’Renaissance’’ qui soutient et fait la promotion de la politique sociale d’Ali Bongo Ondimba. Il voit d’un mauvais œil que «ses camarades» appartiennent à la fois au parti et à cette association. L’homme qui espère, par cette diatribe, une déchéance non seulement d’Yves Fernand Manfoumbi, mais aussi des jeunes pousses de Tsamba-Magotsi qui lui font ombrage, à l’exemple du membre du bureau politique Serge Mboula, ne s’arrête pas en si bon chemin. Décidé à faire boire le calice de la division Non à la stigmatisation de Tsamba-Magotsi I M.M. l n’y a plus l’ombre d’un doute. A Tsamba-Magotsi, Guy Bertrand Mapangou est un homme seul, qui peut néanmoins compter sur le soutien inconditionnel de politiques du passé comme Joseph Moutandou Mboumba. Le chef de file de la «colonne», qui, de par son statut de membre du Comité permanent du bureau politique, devrait cultiver l’unité des filles et fils de Tsamba-Magotsi, préfère au contraire semer les germes de la division de ses camarades. «Poutine» est allé même jusqu’à diviser le Groupe Dimossi en créant «Dimossighitu», pour se distinguer du groupe soutenu par la présidente du Sénat, Lucie Milebou Aubusson. Ainsi, à Tsamba-Magosti, il y a désormais le PDG de «Poutine» et celui de Michel Mboussou, Lucie Milebou Aubusson, Serge Mboula, Dieudonné Mondjo, Yolande Nyonda et même Frédéric Massavala qui s’activent au quotidien pour mettre en musique la politique de leur «champion» Ali Bongo Ondimba. Toutefois, à Tsamba-Magotsi, il existe des cadres politiques n’ayant aucune ramification avec «la colonne de Tsamba-Magotsi» de Guy Bertrand Mapangou, sur qui Ali Bongo Ondimba peut s’appuyer pour ratisser large dans la perspective d’une victoire à la prochaine élection présidentielle.n jusqu’à la lie au PDG, il organise son 12-Mars dans le deuxième siège de TsambaMagosti, en violation des directives du parti. Sauf que la manifestation à Sindara a tout l’air d’un «pique-nique» entre ‘’bwitistes’’. Après ce énième acte d’indiscipline perpétré avec le soutien de ses sbires, Guy Bertrand Mapangou va propager son virus à Mouila en organisant de manière ino- pinée un semblant de 12Mars. Ce faisant, il sème la confusion dans les esprits des militants et sympathisants du PDG à Mouila. Un trouble heureusement évacué une semaine plus tard par la dynamique unitaire impulsée par la «Ngounié forte», au cours d’une célébration du 12-Mars qui restera gravée dans les esprits comme un modèle de mobilisation populaire.n La colère des populations de Mbigou S M.M. amedi dernier, le 47ème anniversaire du PDG à Mbigou a été l’occasion pour les populations, reconnues comme frondeuses, de montrer leur mécontentement aux hiérarques du parti originaires de cette province. Elles n’ont pas hésité, pour ce faire, de huer certaines hautes personnalités. Les populations de Mbigou en général dénoncent les discours et promesses non suivis d’actes. La principale revendication de ces populations concerne l’état de la route qui s’apparente depuis belle lurette à un véritable parcours du combattant. Prenant la parole en sa qualité de membre du bureau politique, Yves Fernand Manfoumbi s’est attelé à ramener la sérénité dans les rangs en rassurant les uns et les autres de ce que la route est un chantier primordial pour Ali Bongo Ondimba. Au gouvernement de Daniel Ona Ondo dès lors de faire revivre l’espoir chez ces populations convaincues d’être abandonnées à elles-mêmes.n N° 70 du mercredi 27 Mai 2015 6 Société MAtin EquAtoriAl Soutien au chef de l’Etat Le MOGABO en campagne de séduction Après Bikele pour son lancement officiel, la caravane du Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba s’est ébranlée samedi 23 mai dans la commune d’Owendo. Bound Moussavou « Causerie politique républicaine et citoyenne ». C’est le thème choisi par les organisateurs de la rencontre organisée dans la salle des fêtes « Celine Bitsaka » le 23 mai 2015. La forte mobilisation observée à cette occasion pouvait se justifier aussi en partie par l’implication de Jeanne Mbagou, la maire de la commune d’Owendo, et du sénateur Augustin Roger Brice Adande, qui ont battu le rappel des populations. D’après ses organisateurs, cette rencontre visait plusieurs objectifs. Il s’agissait avant tout de présenter le nouveau mouvement aux militants et sympathisants du Parti démocratique gabonais et à tous les électeurs de la commune. Dans cette optique, le Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba se veut un porte-parole du gouvernement gabonais, et surtout des actions du président Ali Bongo Ondimba. Sa mission consiste alors à expliquer les tenants et les aboutissants du PSGE initié par le chef de l’Etat. Il était question aussi, au cours de cette rencontre qui donnait l’impression d’une précampagne, d’échanger avec les populations de la commune sur les préoccupations de leur quotidien et du parti. Des échanges pas toujours très cordiaux, meublés par des questions qui fâchent comme le délabrement de la voirie urbaine, l’épineux problème des salaires et pensions retraites, la fourniture approximative en eau et électricité, etc. Parmi les panelistes qui apportent les réponses à la multitude de questions, il y a non seulement les membres fondateurs du MOGABO et non moins membres du bureau politique du PDG : Alain Claude Billy bi-Nze, le porte-parole du président de la République, Blaise Louembé, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Denise Mekamne, ministre de la Communication porte-parole du gouvernement, mais aussi le sénateur Augustin Roger Brice Adande et la maire de la commune d’Owendo. Un PDG bis? Visiblement, la question présente dans tous les esprits et sur toutes les lèvres est celle de savoir si le MOGABO ne constitue pas un PDG bis. Dans son discours de circonstance, le ministre Louembé précise que ce mouvement n’est qu’une une association d’appui au président de la République et au PDG, pour « accompagner et expliquer les actions du chef de l’Etat de façon unie mais diverse ». Malgré cette mise au point, des participants à la rencontre continuent de s’interroger sur l’opportunité de la création d’une structure ex- terne mais devant œuvrer en intelligence avec le parti pour soutenir le chef de l’Etat. Du coup, d’aucuns n’ont pas hésité à établir un lien entre la création du MOGABO et la dernière sor- tie controversée du député Idriss Ngari à l’Assemblée nationale sur le projet de société d’Ali Bongo Ondimba.n EDUCATION NATIONALE Les tribulations des enseignants sans bons de caisse Alors que les salaires de mai sont déjà payés par les banques, des centaines d’enseignants grévistes sont toujours sans nouvelle de leur titre de paiement du mois de mars. Banass rise en mars par le gouvernement, la décision de faire payer les agents publics du secteur de l’éducation par bons de caisse cause moult désagréments. Les fonctionnaires jusque-là habitués au paiement de leurs salaires par virement bancaire vivent un calvaire. Alors que les salaires de mai sont déjà virés dans les banques, des centaines d’enseignants sont encore sans nouvelle de leurs bons de caisse du mois de mars. Et pour ne pas apaiser leur désarroi, les administrations se P N° 70 du mercredi 27 Mai 2015 rejettent la responsabilité. Alors que la Solde soutient que les bons ont bel et bien été édités depuis le mois de mars, au ministère de l’Education nationale, ces bons sont introuvables. Le chargé de la communication de ce département ministériel, Edgard Ndjembi Dou, confirme que ces bons sont effectivement édités, en rajoutant ainsi à la confusion. « Nos bons de caisse sont purement et simplement séquestrés et en souffrance dans des bureaux feutrés », s’indigne Martin O, enseignant d’histoire géographie. Les enseignants, ne sachant plus à quel saint se vouer, crient au chantage, à la répression des grévistes, etc. Convaincus qu’en prenant la décision de les faire payer par bon de caisse les pouvoirs publics ont voulu ainsi punir les grévistes, certains envisagent même de saisir le Conseil d’Etat. Cette situation intervient au moment où la coalition des syndicats de la Dynamique unitaire a décrété une pause d’un mois.n MAtin Economie 7 EquAtoriAl Ogooué-Lolo/Lastourville/Insalubrité Régis Immongault tance le maire de Lastourville Le ministre de l’Economie, élite du coin, n’a pas supporté l’immobilisme de Yola Lipangou face à l’insalubrité qui a acquis un droit de cité dans cette commune. I Hortense De Méka l n’y a pas longtemps, au cours d’une réunion inopinée tenue à la mairie de Mulundu, Régis Immongault Tatangani, en sa qualité de première autorité politique du département, n’a pas fait dans la dentelle. Il ne s’est pas retenu face à l’immobilisme des responsables communaux de Lastourville, Yola Lipangou en tête, qui ne semblent pas se préoccuper de l’insalubrité et de l’insécurité qui ont acquis un droit de cité dans la commune de Lastourville, sinon dans tout le département de Mulundu. En présence notamment de Jean Mabika, le nouveau préfet du département, du président du conseil départemental et de quelques autorités politiques et militaires de Lastourville, Régis Immongault Tatangani a tancé le maire et condamné l’attitude des responsables communaux et départementaux plus enclins à déployer des stratégies d’extorsion de fonds aux petits opérateurs économiques. Une colère qui se justifie par une réalité guère reluisante, qui montre par exemple les tout petits de la garderie récemment mise en service se frayer, chaque jour, un passage dans la rosée matinale et au milieu des hautes herbes, pour regagner leurs salles de classe. Au risque quotidien de se faire mordre par de nombreux reptiles, très venimeux, comme des vipères qui pullulent dans la ville de Riguel Delastours. La ruelle qui va de la place dite Tsamba au centre médical est parsemée de nid-depoule, un véritable ‘’casse-tête’’ pour les automobilistes, surtout les ‘’clandos’’ pourtant astreints par les services municipaux au paiement des taxes. L’axe carrefour Libongui-Mouanandzokou-petit marché présente vit la même réalité, plus triste pour le chantier de la route de la gare, aban- donné depuis plusieurs mois par Mika Service. Le ministre de l’Economie a alors appelé tous les responsables concernés à plus de dynamisme, afin de ne pas donner aux conseillers municipaux de l’opposition et à ceux qui entretiennent la fronde dans le département des occasions d’initier des actions de destitution des bureaux des deux conseils, pour incapacité de gestion de la cité. La dernière session budgétaire du conseil municipal tenue en avril a voté un budget de 17 millions de FCFA destiné à l’entretien de la voirie de cette localité.n Des escadrons sèment la mort à Lastourville Naguère considérée comme une destination de rêves, surtout pour les férus des week-ends endiablés, Lastourville ou Lozo pour ses fans, inspire ces derniers temps l’horreur et la peur, même pour les originaires de cette bourgade du bord du fleuve Ogooué. A H.D.M près la vague de crimes crapuleux enregistrés dans le département de Mulundu en 2014, la série noire continue ces derniers temps avec des empoisonnements et des assassinats des paisibles citoyens qui n’auront commis comme faute que de se retrouver aux ‘’mauvais endroits au mauvais moment’’. Après l’assassinat à l’aide d’un fusil de chasse d’une jeune dame dans un bosquet, à proximité d’un camp du personnel de la société Sino Hydro à Ndambo, par son ex-concubin, Antoine Moudiki, alias Sabadou, qui croupit actuellement dans les geôles de la prison centrale de Libreville, il se passe des choses peu coutumières dans le département de Mulundu et ses environs. Des personnes errent quotidiennement dans les bistrots et endroits publics, munies des potions empoisonnantes, à la recherche de leurs victimes, qu’elles traquent à longueur de journées et sans raison évidente. Une fois une cible identifiée, de préférence dans un bistrot, les bourreaux l’approchent de très près, trouvent le moyen de la distraire pour introduire dans son verre et à son insu, soit un morceau d’écorce d’arbre nocive, soit de la poudre obtenue généralement du foie de panthère grillé et émietté. Après absorption du contenu du verre empoi- sonné, la mort survient parfois dans les cinq minutes qui suivent. D’où le qualificatif de ‘’cinq minutes’’ attribué à cette potion mortelle. La dernière trouvaille de ces criminels porterait sur la mort par étreinte, à l’aide d’une ficelle accrochée autour du coup de la victime. Comme un félin derrière sa proie, le malfaiteur avance à pas feutrés et lui passe subi- tement la ficelle au coup, avant de l’étouffer jusqu’à ce que mort s’ensuive. Plusieurs familles à Lastourville déploraient, il n’y a pas longtemps encore, les disparitions de leurs membres au cours d’une partie de pêche ou de chasse, et qui n’ont plus jamais regagné leurs domiciles. Les recherches sont presque toujours vaines.n N° 70 du mercredi 27 Mai 2015 8 Société MAtin EquAtoriAl Mouvement d’humeur à SDV Les «dockers» du port d’Owendo en grève Depuis le 25 mai, ces manutentionnaires réclament la prise en compte du nombre d’années passées au sein de SDV du groupe Bolloré Africa Logistics comme ‘’journaliers permanents’’ en violation du code du travail. L Mo’Mabike e ministère des Transports entretient la réputation de produire des textes de loi généralement controversés. Ce qui justifie le flou entretenu dans les métiers portuaires au Gabon. Cette situation empêche d’établir la différence entre un docker, un manutentionnaire et ce qu’il est convenu d’appeler «journalier permanent». La preuve : Rigobert Ikamboya Ndeka, directeur général de l’Oprag, vient d’adresser une correspondance aux aconiers sollicitant plus de précisions sur le travail d’un docker. Cette confusion serait à l’origine de la colère de ceux qu’on appelle abusivement dockers au Gabon. Qui ont décidé depuis lundi 25 mai d’arrêter le travail et d’organiser un sit-in devant le siège de SDV à Owendo. Par cette démarche, ces travailleurs journaliers entendent obtenir de leur employeur le paiement en régularisation de plusieurs années de salaires. La plupart d’entre eux cumulent entre 10 et 15 ans d’ancienneté dans l’entreprise, en qualité de ‘’journaliers permanents’’. En d’autres termes, l’entreprise les a toujours employés comme des temporaires. Cette revendication naît au terme d’une prise de conscience. Ces travailleurs n’ont jamais été édifiés sur cette disposition de l’article 26 du code du travail : «est considéré comme travail journalier ou hebdomadaire l’engagement écrit contracté pour une journée ou une semaine. Le salaire est payé à la fin de cette période. Le contrat peut être renouvelé le lendemain ou la semaine suivante. Au-delà de la période d’un mois, si l’engagement se poursuit par la volonté, même tacite des parties, cette prolongation confère au contrat le caractère de contrat à durée indéterminée (…)». Informé de ce que les «dockers» de SDV observent un mouvement de grève, le tout-puissant maître des lieux, Rigobert Ikamboya Ndeka, aurait dépêché Otogo Be, qui dirige le syndicat des «dockers», pour les persuader de mettre un terme à leur mouvement d’humeur. L’émissaire est rabroué par les grévistes, qui ne le reconnaissent pas comme le défenseur des causes des dockers, mais plutôt comme «un machin» à la solde de l’autorité l’autorité portuaire envisageportuaire.D’après certaines rait désormais de se débarsources, face à cet imbroglio rasser de tous ses «journaliers permanents» en les reversant au fameux Bureau d’embauche créé par l’Etat, alors qu’ailleurs il est une émanation du secteur privé.n Hôpital psychiatrique de Melen Le parent pauvre du système sanitaire gabonais Les capacités d’accueil et les moyens financiers mis à disposition ne permettent pas à l’unique structure hospitalière du pays dédiée aux personnes atteintes de troubles mentaux de faire face aux sollicitations. D Doud De Muss omicilié au sein de l’hôpital régional de Melen, au Sud de Libreville, entre l’Eglise évangélique du Gabon et l’Ecole nationale des arts et manufactures (ENAM), l’hôpital psychiatrique de Melen est spécialisé dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux. Son enceinte, attenante au service de gynécologie de l’hôpital régional, reconnaissable au loin par sa clôture non peinte et les manguiers meublant décor, est constituée entre autres d’un bâtiment administratif, une salle d’accueil, des pavillons dames A et B, des pavillons hommes E, F et G, d’un pavillon VIP et d’une salle d’isolement pour les patients violents. La vocation de cet hôpital est d’accueillir tout individu qui présente des pathologies mentales. Celles-ci peuvent être « mineures [comme] les insomnies et les oublis ou majeures [comme] la schizophrénie et la toxicomanie ». Une vingtaine de patients y sont reçus chaque jour. Certains viennent pour la première fois, d’autres pour le renouvellement de leurs ordonnances ou pour des contrôles. Seuls les cas les plus extrêmes sont internés. La demande d’internement peut émaner d’un tiers, c’està-dire un membre de la famille. Selon une source médicale, cette demande est conditionnée par l’in- MAtin équAtoriAl JOURNAL D’INfORMATION ET D’ANALYSES www.matinequatorial.com [email protected] Tel: 07.07.78.28/02.07.50.10 N° 70 du mercredi 27 Mai 2015 tervention d’un médecin qui doit « constater l’importance des troubles mentaux rendant le malade incapable de discernement ». Cet hôpital est d’autant plus sollicité que c’est la seule structure du genre sur l’ensemble du territoire national. Sauf que l’hôpital ne dispose pas d’assez de places pour interner tous les malades. En effet, malgré la présence des différents pavillons, la capacité d’accueil reste très réduite. Une situation déplorable, surtout pour les populations qui viennent de l’intérieur du pays. « Récemment, les autorité administratives de Lambaréné ont fait un ramassage de malades mentaux dans la ville pour les déporter à Libreville. Malheureusement, aucune communication préalable n’a été faite à l’endroit de la structure qui devait les accueillir. Compte tenu de l’insuffisance des moyens, tous n’ont pas pu être admis. Il y a eu des fugues, et des casses ». De plus, l’hôpital dispose d’un personnel soignant limité. On compte «deux psychiatres, cinq psychologues, seize techniciens supérieurs en santé mentale, des infirmiers d’Etat spécialisés ou pas en santé mentale ». A ces spécialistes, s’ajoutent le personnel administratif et les assistants sociaux. Pour son fonctionnement, l’Etat alloue un budget. Mais celui-ci n’est pas suffisant pour satisfaire les besoins. Selon le personnel, « l’Etat est Directeur de la Publication: Madre NGUIMBY Directeur de la Rédaction: Paul NZOGHBAM Rédacteur en Chef: Roger OKILI Secrétaire de Rédaction: un parent pauvre. S’il y avait des moyens assez conséquent, les gens ne se plaindraient pas ». Autrement dit, le budget que l’Etat débloque ne permet pas de combler les besoins de fonctionnement de l’hôpital psychiatrique de Melen. Heureusement que l’hôpital reçoit, par moments, des aides de quelques âmes charitables. Parmi elles, « les églises avec des dons tels que les habits et la nourriture pour les malades. Mais aussi, des structures comme le Rotary Club avec ses œuvres caritatives ». A côté d’elles, œuvre AJK, un partenaire social du service de coopération de l’ambassade du Japon. « L’AJK a mis en place un système de partenariat qui consiste à affecter un coopérant au Centre. Celui-ci apporte un plus au travail abattu par les services sociaux. Il intervient précisément dans le cadre de la réinsertion sociale des patients ». Afin de permettre aux patients non immatriculés de bénéficier de la couverture de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), le centre a « sollicité une collaboration avec la CNAMGS pour une meilleure prise en charge des patients, compte tenu des coûts élevés des traitements. Celle-ci concerne les patients gabonais, qui n’ont pas pu se faire immatriculer avant leurs troubles. Ou qui, lors des troubles, ont égaré ou détruit leurs documents ». La prise en charge de ces malades Arthur MBADINGA Comité de Rédaction : Vincent Eyi Roger Okili, Alban Moussavou Jacques Okeng Constantin Toukoule-Mè Jacqueline Mubokianu pose un problème de santé publique qui mérite une attention particulière du gouvernement, précisément du ministère de la Santé qui est chargé de mettre en œuvre la politique de l’Etat en la matière. Par exemple, en prenant seulement le cas des malades des chefs-lieux de chaque province du pays, on constatera que l’hôpital est incapable de tous les venir en aide. Alors les « fous » sont parfois obligés de traîner dans les rues. Alors que certains paraissent inoffensifs, d’autres sont agités et violents. L’on se souvient encore de cette « folle » qui a jeté un enfant à l’échangeur de l’ancienne RTG, et qui a perdu la vie. Pour éviter une telle situation, il est souhaitable que l’hôpital ait une capacité d’accueil compatible avec la demande. Ce qui suppose un nombre suffisant de personnel : psychiatres, psychologues, techniciens supérieurs en santé mentale, infirmiers. Mais aussi une allocation budgétaire conséquente. A l’heure où des centres hospitaliers ultramodernes voient le jour un peu partout, où d’autres subissent une cure de jouvence, l’Etat devrait aussi penser à construire un hôpital de la même facture pour les malades mentaux qui ne devraient plus paraître comme des laissés-pourcompte. Le Pacte social prévoie bien la prise en charge de chaque Gabonais, afin de lui permettre d’accéder aux soins de qualité.n Infographes: Marcel OLENDEY Zambo Linus Impression: MULTIPRESS: TIRAGE: 5.000 exemplaires Distribution : SOGAPRESS
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