Suivi cinétique d’une réaction par mesure de volume gazeux Méthode possible lorsque la réaction fait intervenir un gaz. Dans un ballon, on réalise la réaction entre le carbonate de calcium CaCO 3(s) et l’acide chlorhydrique (H3O+(aq) + Cl–(aq)). Le dioxyde de carbone formé est recueilli par déplacement d’eau, dans une éprouvette graduée. Un élève verse dans le ballon, un volume V S = 100 mL d’acide chlorhydrique à 0,1 mol.L-1. A la date t = 0 s, il introduit rapidement dans le ballon 2,0 g de carbonate de calcium CaCO3(s) tandis qu’un camarade déclenche un chronomètre. Les élèves relèvent les valeurs du volume VCO2 de dioxyde de carbone dégagé en fonction du temps. Elles sont reportées dans le tableau ci-dessous. La pression du gaz est égale à la pression atmosphérique. t (s) 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 VCO2 (mL) 0 29 49 63 72 79 84 89 93 97 100 103 t (s) 240 260 280 300 320 340 360 380 400 420 440 VCO2 (mL) 106 109 111 113 115 117 118 119 120 120 121 La réaction chimique étudiée peut être modélisée par l’équation : CaCO3(s) + 2 H3O+(aq) = Ca2+(aq) + CO2(g) + 3H2O(l) Données : - température du laboratoire au moment de l’expérience : 25°C soit T = 298 K - pression atmosphérique : Patm = 1,020.105 Pa - loi des gaz parfaits : P.V = n.R.T - constante des gaz parfaits : R = 8,31 SI - masses molaires atomiques, en g.mol-1 : M(C) = 12 ; M(H) = 1 ; M(O) = 16 ; M(Ca) = 40 M - densité d’un gaz par rapport à l’air : d , où M est la masse molaire du gaz. 29 1. Calculer la densité par rapport à l’air du dioxyde de carbone CO2(g). Dans quelles parties de la grotte ce gaz est-il susceptible de s’accumuler ? D’après la formule donnant la densité : d CO 2 M CO 2 29 44 1,5 A.N. : d CO 2 29 2. Déterminer les quantités de matière initiale de chacun des réactifs. nCaCO3 mCaCO3 2,0 2,0.10 2 mol A.N. nCaCO3 100 M CaCO3 n H 3O C VS A.N. nH 3O 0,1 100.10 3 1.10 2 mol 3. Dresser le tableau d’avancement de la réaction. En déduire la valeur xmax de l’avancement maximum. Quel est le réactif limitant ? Tableau d’avancement : CaCO3(s) X=0 2,0.10-2 + 2 H3O+(aq) 1.10-2 = Ca2+(aq) 0 + CO2(g) + 3H2O(l) 0 X Xmax 2,0.10-2-X 1.10-2-2X 0 X X Xmax Xmax Détermination de Xmax Soit 2,0.10-2-X1=0 d’où X1=2,0.10-2mol Soit 1.10-2-2X2=0 d’où X2=5.10-3mol On en déduit donc que Xmax=X2=5.10-3mol Le réactif limitant est l’ion oxonium, H3O+. 4. a) Exprimer l’avancement x de la réaction à une date t en fonction de VCO2, T, Patm et R. Calculer sa valeur numérique à la date t = 20 s. D’après le tableau établit précédemment, on peut exprimer la quantité de CO2 formée pour un avancement X quelconque : nCO2 X Or, en utilisant la loi des gaz parfaits, on peut exprimer cette quantité de façon suivante : P V nCO2 R T P V CO2 On déduit donc la relation suivante : X R T A t=20s, on a V(CO2)=29mL soit 2,9.10-5m3. On a par ailleurs P=1,20.105Pa , R=8,31S.I. , etT=298K 1,020.10 5 2,9.10 5 X 1,2.10 3 mol Dans ces conditions : 8,31 298 Après avoir calculer les valeurs de X pour chaque mesure de V(CO2) relevées, on peut tracer le graphe représentant l’évolution de x en fonction du temps : b) Calculer le volume maximum de gaz susceptible d’être recueilli dans les conditions de l’expérience. La transformation est-elle totale ? D’après la formule établie précédemment : V CO2 X R T P 5.10 3 8,31 298 1,2.10 4 m 3 soit 120mL environ 5 1,020.10 Cette valeur correspond bien au volume mesuré expérimentalement pour t>400s. La transformation est bien totale : tous les H3O+ sont consommés puisqu’on atteint bien la valeur Xmax = 5,0×10-3 mol. Pour X=Xmax : V CO2 max 5. Définir le temps de demi réaction t1/2. Déterminer graphiquement sa valeur. Le temps de demi réaction est le temps au bout duquel on a atteint la moitié de l’avancement maximal. X X t1 / 2 max 2 Graphiquement, on trouve : t1/2=50s 6. La température de la grotte qui doit être explorée par les élèves est inférieure à 25°C. a) Quel est l’effet de cet abaissement de température sur la vitesse de réaction? La température est un facteur cinétique : lorsqu’elle diminue, la vitesse de la réaction diminue. b) Tracer, sur l’annexe, l’allure de l’évolution de l’avancement en fonction du temps dans ce cas. ETUDE CINETIQUE par suivi chimique Méthode consistant à doser une espèce chimique dans différents échantillons du mélange réactionnel prélevés à intervalles de temps réguliers. On veut étudier l’évolution au cours du temps de la réaction d’oxydo-réduction lente entre les ions iodure I- et les ions peroxodisulfates S2O82-. Les couples mis en jeu sont I2/I- et S2O82-/SO42-. L’équation de la réaction est : réaction (1) S 2 O82 2I 2SO42 I 2 Pour étudier la cinétique de la réaction (1), on déterminer la quantité de diiode I 2 formé à l’instant t, en dosant le diiode par les ions thiosulfates S2O32-. Les couples mis en jeu lors de cette réaction sont I 2/I- et S2O32-/S4O62-. L’équation de la réaction est : réaction (2) 2 S 2 O32 I 2 S 4 O62 2I Expérience : A l’instant t0=0s, on mélange : Un volume V1=10cm3 d’une solution aqueuse d’iodure de potassium de concentration C1=2,0×10-1mol.L-1 et un volume V2=10,0cm3 d’une solution aqueuse de peroxodisulfate de potassium de concentration C2=1,0×10-1mol.L-1. La réaction (1) a alors lieu. On répartit rapidement le mélange réactionnel dans 10 tubes à essais contenant chacun 2,0mL de mélange réactionnel A l’instant t, on dilue ce prélèvement en lui ajoutant de l’eau glacée et on maintient le mélange dans un mélange eau-glace. On ajoute au mélange quelques gouttes d’empois d’amidon, qui donne une coloration bleu foncé en présence de diiode, et est incolore en présence d’ions iodure. On effectue alors le dosage du diiode contenu dans le mélange à l’aide d’une solution aqueuse de thiosulfate de sodium de concentration C3=1,25×10-2mol.L-1 ; on note Veq le volume de la solution de thiosulfate versé à l’équivalence. On réitère les prélèvements et dosages à différents instants et on obtient les résultats suivants : Tube n° t (min) Veq (mL) 1 5 8,0 2 10 12,0 3 15 14,0 4 20 15,2 5 25 15,6 6 30 16,0 7 35 16,0 8 40 16,0 9 50 16,0 10 60 16,0 1. Montrer que les ions iodure et peroxodisulfates sont en porportion stoechiométriques au début de la réaction. Calcul des quantités initialement présentes : A.N. : ni I 10.10 3 2,0.10 1 2,0.10 3 mol ni I C1 V1 ni S 2 O82 C2 V2 A.N. : ni S 2 O82 10.10 3 1,0.10 1 1,0.10 3 mol Il y a 2 fois plus de I- que de S2O82- au départ de la réaction, ce qui correspond aux proportions indiquées par l’équation de la réaction. Les réactifs sont donc mis en présence dans des proportions stoechiométriques. 2. Quel est l’intérêt d’ajouter de l’eau distillée glacée et du bain de glace ? L’eau distillée glacée permet de stopper la réaction à une date précise, la température étant un facteur cinétique ; on réalise une « trempe » 3. Comment constate-t-on que l’équivalence est atteinte lors des dosages réalisés ? L’équivalence est repéré grâce à la décoloration de la solution : l’échantillon dosé contenant initialement du diiode, la solution paraîtra bleu foncé (couleur de l’empois d’amidon en présence de diiode) ; lorsque le diiode aura réagi avec les ions thiosulfates S 2O32- (à l’équivalence), la solution deviendra incolore. a. Déterminer la quantité n(I2) dosée dans le tube n°4. Il s’agit d’exploiter ici l’équivalence du dosage en utilisant un tableau d’avancement, dans lequel les quantité initiales sont les quantités de réactif introduites à l’équivalence : 2 S 2 O32 C3.Veq 2 I2 S 4 O62 2I n(I2) 1 Les réactifs étant introduites en proportion stoechiométriques à l’équivalence, il ne reste aucun excès C3 Veq n I 2 d’où : 2 1,25 10 2 15,2 10 3 nI 2 9,50 10 5 mol A.N. 2 b. Quelle aurait été la quantité de diiode formée n’(I2) à ce moment si on n’avait pas réparti le mélange dans les 10 tubes à essais ? n’(I2) = 10 × n(I2) = 9,50×10-4 mol c. Quelle est la relation entre n’(I2) et l’avancement x de la réaction (1) Tableau d’avancement de la réaction 1 : S 2 O82 x=0 x xmax -3 1,0.10 1,0.10-3- x 0 2I -3 2,0.10 2,0.10-3- 2x 0 2SO42 0 2x I2 0 x D’après le tableau d’avancement établi pour la réaction (1) dans la question (1) : n’(I2) = x 4. Comment varie qualitativement la vitesse de la réaction au cours du temps ? La vitesse volumique diminue au cours du temps : ceci s’explique par le fait que de moins en moins de réactifs réagissent au fur et à mesure qu’ils disparaissent. xmax/2 t1/2 t1/2 = 5min Etude cinétique par suivi spectrophotométrique Méthode possible lorsque la réaction fait intervenir une espèce colorée. On se propose d’étudier la cinétique de la réaction entre l’eau oxygénée H2O2 et les ions Iodures I- par spectrophotométrie. Au cours de cette réaction, il se forme du diiode, espèce qui colore la solution en jaune-orangé. Plus la solution est concentrée en diiode, plus elle est colorée. L’avantage de cette méthode est de pouvoir suivre la cinétique d’une réaction en direct : la réaction est effectuée dans la cellule d’analyse du spectrophotomètre. La solution colorée absorbe complètement certaines radiations lumineuses, et en transmet plus ou moins d’autres, selon sa concentration. Cette propriété permet de définir l’absorbance de la solution. Lumière blanche Lumière transmise Solution de diiode Spectre de la lumière incidente Spectre de la lumière transmise Quelle est la couleur (globale) de la lumière absorbée ? Quelle est la couleur (globale) de la lumière transmise ? 1. Réglage du spectrophotomètre : Afin d’effectuer des mesures de l’absorbance de la solution on doit choisir la longueur d’onde λ pour laquelle l’absorption est maximale. Pour définir cette longueur d’onde, on réalise le spectre d’absorption d’une solution diluée de diiode (I2) le spectre est reproduit ci-contre. Quelle longueur d’onde λi faut-il choisir pour le réglage du spectrophotomètre ? On utilise la longueur d’onde λi=440nm Remarque : La longueur d’onde choisie correspond à la couleur complémentaire de la solution : la solution apparait jaune orangée ; la couleur complémentaire (absorbée) est bleue. 2. Rappel : Loi de Beer-Lambert L’absorbance de la solution est reliée à la concentration en l’espèce chimique absorbante (ici le diiode) selon la loi de Beer-Lambert : A l I 2 où A est l’absorbance, I 2 la concentration en diiode l la longueur de la cuve traversée par le faisceau de lumière ε le coefficient d’absorption molaire, lié au solvant Détermination du coefficient k = ε . l - On réalise des mesures d’absorption de solutions aqueuses de diiode de concentrations différentes. La radiation incidente utilisée a une longueur d’onde λi=440nm. On trace le graphe représentant A f I 2 . Absorbance d'une solution de diiode en fonction de sa concentration A 0.00E+00 5.00E-04 1.00E-03 1.50E-03 2.00E-03 [I2] (mol.L-1) - On obtient bien une droite croissante passant par l’origine. L’absorbance est bien proportionnelle à la concentration en diiode, comme le suggère la loi de Lambert-Beer. - On détermine le coefficient k l , constant au cours des mesures effectuées. L’équation de la droite obtenue est A k I 2 . On a donc k 1200 3. Suivi temporel de l’évolution de l’absorbance d’une solution, siège d’une réaction lente : Dans un bécher de 100mL, on mélange - V1=20,0mL d’une solution d’iodure de potassium de concentration C1=1,0.10-2mol.L-1. - 10,0mL d’acide sulfurique à 1 mol.L-1 - 38,0mL d’eau distillée A l’instant t=0s (on déclenche le chrono), on ajoute V2=2,0mL d’eau oxygénée de concentration C2=2,0.10-1mol .L-1. On homogénéise le mélange et on verse rapidement une partie du mélange dans une cellule de spectrophotométrie. On déclenche les mesures d’absorbance, le spectrophotomètre ayant été préalablement étalonné. On supposera que la réaction est suffisamment pour négliger le laps de temps qui s’écoule entre le départ de la réaction et le début des mesures. Toutes les minutes, on note la valeur de l’absorbance de la solution. Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous : t (min) Absorbance 1 0,34 2 0,63 3 0,84 4 1,01 5 1,15 6 1,26 7 1,34 8 1,41 9 1,48 10 1,52 11 1,55 12 1,58 t (min) Absorbance 13 1,60 14 1,62 15 1,63 16 1,65 17 1,66 18 1,66 19 1,67 10 1,67 21 1,67 22 1,67 23 1,69 24 1,69 t (min) Absorbance 25 1,69 26 1,69 27 1,69 28 1,69 29 1,69 30 1,69 a. La réaction est une réaction d’oxydoréduction faisant intervenir les couples suivants : I2(aq)/I-(aq) et H2O2(aq)/H2O(l). Ecrire l’équation de la réaction. 2 I ( aq) I 2 ( aq) 2e oxydation H 2 O2 ( aq) 2 H ( aq) 2e 2 H 2 O(l ) réduction 2I ( aq) H 2 O2 ( aq) 2H ( aq) I 2 ( aq) 2H 2 O(l ) b. Montrer que le protocole est tel que le peroxyde d’hydrogène en excès. Définir l’avancement maximal de la réaction. Quantités de réactifs initiaux : n I C1 V1 A.N. nH 2 O2 C2 V2 A.N. n I 2,0.10 4 mol nH 2 O2 4,0.10 4 mol Tableau d’avancement établi en mmol : 2I ( aq) H 2 O2 ( aq) 2H ( aq) I 2 ( aq) 2H 2 O(l ) x=0 0,20 0,40 0 x 0,20-2x 0,40-x x xmax 0 xmax c. Détermination de xmax : Soit 0,20-2x1=0 d’où Soit 0,40-x2=0 d’où x1=0,10mmol x2=0,40mmol xmax=x1=0,10mmol ; c’est bien le peroxyde d’hydrogène qui est en excès. d. Relation entre l’avancement x de la réaction et l’absorbance A de cette solution. A partir du tableau, pour un avancement quelconque : n(I2) = x Et donc, d’après la définition de la concentration, pour cet avancement x : I 2 nI 2 x x 3 Vtot Vtot 70.10 A Par ailleurs, selon la loi de Lambert-Beer établie : I 2 k A x A On a donc : soit x Vtot k Vtot k e. Représentation l’évolution de l’avancement x en fonction du temps. A partir de la relation établie précédemment, on peut calculer x aux différentes dates du tableau, puis tracer x = f(t) : f. Déterminer le temps de demi réaction t1/2. t1/2 = 3 min Suivi cinétique d’une réaction par mesure de conductivité Méthode possible lorsque la réaction fait intervenir des ions en solution On étudie l’évolution au cours du temps de la réaction d’oxydo-réduction lente entre les ions iodure I- et les ions peroxodisulfates S2O82-, lorsqu’on mélange une solution contenant n20 1,0 101 mol d’iodure de potassium et n10 5,0 10 2 mol de peroxodisulfate de potassium. Les couples mis en jeu sont I2/I- et S2O82-/SO42-. L’équation de la réaction est : S 2 O82 2I 2SO42 I 2 Le volume du mélange réactionnel est V = 100mL et reste constant tout au long de l’expérience. Une étude expérimentale permet de suivre l’évolution de la conductivité du mélange réactionnel au cours du temps ; on rend compte des résultats obtenus dans le tableau ci-dessous. T 0 (s) σ 19,0 (mS.m-1) 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 35,5 45,5 51,6 55,3 57,6 58,9 59,7 60,2 60,5 60,7 60,8 60,9 1. Donner les expressions des concentrations des divers ions présents dans le mélange en fonction des quantités initiales n10 et n20 , x et du volume V de la solution. Tableau d’avancement de la réaction : S 2 O82 2I 2SO42 I2 x=0 n10 n 20 0 0 x n1 n10 x n2 n20 2 x 2x x xmax Concentrations des ions dans le mélange n0 x n0 2x S 2 O82 1 I 2 V V SO 2Vx 2 4 K 2n 0 1 n 20 V 2. On rappelle que la conductance G d’une telle solution a pour expression : σ = k ( 1.[S2O82-] + 2.[I-] + 3.[SO42-] + 4.[K+] ) Avec i conductivités molaires ioniques (ne dépendent que de l’ion et de la température) et k la constante de cellule. 1 Montrer que la relation entre la conductance G et l’avancement est de la forme : ( A Bx ) où V V est le volume total de solution, constant pendant la durée de l’expérience. 1 S 2O82 2 I 3 SO42 4 K 1 n10 x n0 2x 2n 0 n20 2x 2 2 3 4 1 V V V V 1 0 n1 .1 n20 .2 2n10 n20 .4 x 23 .1 2.2 V A n10 .1 n20 .2 2n10 n20 .4 D’où B 23 1 2.2 et Pour la suite de l’étude, on donne (dans les conditions de l’expérience) : A=1,9mS.L-1 et B=42mS.L.mol-1. 3. Définir l’expression de x en fonction de σ en fonction de A et B. 1 V ( A Bx ) d’où x V A B 4. Tracer x en fonction de t et déduire de la courbe le temps de demi-réaction : x (mol) Evolution de l'avancement de la réaction en fonction du temps 0.12 0.1 0.08 0.06 xmax/2 0.04 0.02 t (s) 0 0 t=7,5min 10 20 30 40 50 60
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