Mise à jour du 14 juin 2015 1 Algèbre Quelques corrigés Annales PSI 2014 1 Algèbre CCP PSI 2014 (valeurs propres d’une matrice n × n) Enoncé 4 Valeurs propres et vecteurs propres de la matrice réelle carrée d’ordre n qui a 1, 2, . . . , n sur la dernière ligne et dernière colonne et des 0 ailleurs. 0 0 0 . . . A= .. . 0 1 ... .. . .. . .. . ... 0 ... 0 2 ... ... 0 .. . .. . .. . 0 1 0 2 .. .. . . .. 0 . 0 n − 1 n −1 n Cette matrice est symétrique réelle donc diagonalisable sur R dans une base orthonormée ou de manière équivalente, les espaces propres sont orthogonaux. On en déduit qu’il y a n valeurs propres réelles à trouver. On remarque immédiatement que les n − 1 premières colonnes sont colinéaires. La dernière colonne n’étant clairement pas coli¡ ¢ néaire à celles-łà, on en déduit rg A = rg C 1 , . . . ,C n = rg (C 1 ,C n ) = 2. Par suite dim Ker A = n − 2 6= 0. Il suit que 0 est valeur propre de A et que sa multiplicité µ(0) dans le polynôme caractéristique vérifie n − 2 ≤ µ(0). En fait, la matrice étant diagonalisable, on a même µ(0) = n − 2. L’espace propre associé est Ker A dont un système d’équations AX = 0 équivaut à x 1 + 2x 2 + · · · + (n − 1)x n−1 + nx n = 0 et x n = 0. On peut aussi, de manière équivalente en donner une base à n − 2 éléments de Rn qui est : ³ (2, −1, 0, 0, . . . , 0), (3, 0, −1, 0, . . . , 0), . . . , (n − 1, 0, . . . , 0, −1, 0) ´ Il reste donc 2 valeurs propres λ, µ à trouver qui sont non nulles et vérifient tr A = 0 + · · · + 0 + λ + µ = 0. Comment les trouver ? Méthode 1 : On calcule le polynôme caractéristique de A : ¯ ¯ ¯λ 0 ¯ ¯ ¯0 λ ¯ ¯ . . ¯ . .. ¯ . χ A (λ) = det(λI n − A) = ¯ ¯ .. ¯ . ¯ ¯ ¯0 0 ¯ ¯ ¯−1 −2 ... .. . .. . .. . ... 0 .. 0 .. . . 0 ... 0 λ ... ... 1−n .. . ¯ ¯ −1 ¯ ¯ ¯ −2 ¯¯ .. ¯¯ (∗) . ¯ z}|{ 1 ¯ = .. ¯ λ . ¯¯ ¯ 1 − n ¯¯ ¯ λ − n¯ ¯ ¯ ¯λ 0 ¯ ¯ ¯0 λ ¯ ¯ . . ¯ . .. ¯ . ¯ ¯ .. ¯ . ¯ ¯ ¯0 0 ¯ ¯ ¯−1 −2 ... .. . .. . .. . ... 0 .. . 0 .. . .. . 0 ... 0 λ ... ... 1−n ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ 0 ¯ ¯ .. ¯ . ¯ ¯ .. ¯ ¯ . ¯ ¯ ¯ 0 ¯ Pn−1 2 ¯ − k=1 k + λ(λ − n)¯ 0 En (∗), on a appliqué la transformation C n −→ C 1 + 2C 2 + · · · + (n − 1)C n−1 + λC n qui multiplie le déterminant par λ (ce n’est pas une transformation élémentaire), d’où le λ1 .Cette matrice est triangulaire inférieure, son déterminant est Corrigés Annales PSI 2014. -1- Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 1 Algèbre donc le produit des éléments diagonaux, soit, en appliquant la formule sur la somme des carrés 1)(2n + 1) : χ A (x) = Pn k=1 k 2 = 16 n(n + ´ ³ ´ X 2 1 n−1 ³ n−1 1 k + λ(λ − n) = λn−2 λ2 − nλ − (n − 1)n(2n − 1) λ − λ 6 k=1 Le discriminant du facteur de second degré vaut ∆ = n 2 + 32 (n − 1)n(2n − 1) = 19 (12n 3 − 9n 2 + 6n) > 0 puisque l’on sait la matrice diagonalisable sur R, donc polynôme caractéristique scindé sur R. Les 2 valeurs propres recherchées sont p donc 12 (n ± ∆) Comment trouver les vecteurs propres ? Il faut essayer de deviner . . .En fait, si on se rappelle que les espaces orthogonaux, ces deux droites sont dans la plan ( Ker A)⊥ . Comme d’après le cours, dans l’orthogonal, on trouve (on n’est pas obligé de justifier ici, on devine et on vérifie que cela marche ! de toute façon, il y a une démo dans la 2ème méthode) le vecteur (1, 2, 3, . . . , n − 1, n) et (0, . . . , 0, 1) = e n , on peut avoir l’idée de regarder le vecteur X (x) = (1, 2, 3, . . . , n − 1, x) avec un paramètre x à trouver : ³ ´ n−1 X 2 AX = x, 2x, . . . , (n − 1)x, k + nx k=0 Comme Pn−1 k=0 k 2 + nλ = λ2 , x = λ amène AX (λ) = (λ, 2λ, . . . , (n − 1)λ, xλ) = λX (λ). C’est trouvé ! Méthode 2 : En considérant l’endomorphisme a ∈ L (R n ) canoniquement associé à A, et en munissant Rn de son produit scalaire canonique, comme la base canonique est orthonormée et la matrice A est symétrique, l’endomorphisme a est symétrique. Comme F = Ker a est un sous-espace propre de a stable par a, alors F ⊥ l’est aussi. Cours. On peut donc considérer l’endomorphisme a 0 induit par a sur le plan F ⊥ . Les 2 valeurs propres / vecteurs propres de a 0 (qui n’est en fait que a) nous donneront ce que l’on cherche. On cherche une base du plan F ⊥ . F = H1 ∩ H2 avec H1 l’hyperplan d’équation x 1 + 2x 2 + · · · + nx n = 0. Le cours nous donne alors H1⊥ = D 1 = Vect (1, 2, . . . , n) = Vect (u). De même l’hyperplan H2 d’équation x n = 0 a pour orthogonal la droite D 2 = H2⊥ = Vect (e n ) où e n n’est rien d’autre que le nième vecteur de la base canonique de Rn . Comme F ⊂ Hi , alors Hi⊥ ⊂ F ⊥ (cours). Ceci amène u, e n ∈ F ⊥ . POur des raisons de dimension, c’st une base du plan. Contrairement à ce matin, onva plutôt prendre une base orthogonale. Inutile de passer par Schmidt pour 2 vecteurs, on trouve f 1 = (1, 2, . . . , n − 1, 0) et f 2 = e n . On calcule a 0 ( f i ) = a( f i ) par la matrice A, en n’oubliant de « finaliser » en exprimant les coordonnées dans cette base ( f 1 , f 2 ). ³ A f 1 = 0, . . . , 0, n−1 X ´ k2 = k=1 X ¡ n−1 k ¢ 2 f2 k=1 ³ ´ ³ ´ A f 2 = 1, 2, . . . , n − 1, n = f 1 + n f 2 =⇒ Mat a 0 , ( f 1 , f 2 ) = P 0 n−1 2 k k=1 Le polynôme caractéristique de B est χB (λ) = λ2 − nλ − 1 n =B Pn−1 k 2 , le même polynôme de second degré que plus haut, k=1 p donc on retrouve les 2 valeurs propres qui sont λ± = 21 (n± ∆). Par exemple pour λ+ , on trouve la droite espace propre en résolvant le système 2 × 2 : (λ+ I 2 − A)X = 0 ⇐⇒ −( λ+ x − y Pn−1 k=1 2 k )x + (λ+ − n)y = 0 = 0 x ⇐⇒ y = x = λ+ x « Rapporté » à la base ( f 1 , f 2 ), ceci « donne » le vecteur 1 f 1 + λ+ f 2 . Je vous laisse vérifier que c’est bien le vecteur de la méthode 1 ! (à priori, on le retrouve à α près). Corrigés Annales PSI 2014. -2- Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 1 Algèbre Mines d’Alès 2014 (trace et polynôme caractéristique) Enoncé 18 ³ ´ P 0 (x) . Soient A ∈ Mn (C) et P A : x −→ det(x I n − A). Montrez, si x n’est pas valeur propre de A, alors tr (x I n − A)−1 = A P A (x) Soit P = α n Y (X − a i ) scindé, alors sa dérivée logarithmique vaut i =1 ! à ´0 ´ 0 X n n ³ X P0 ³ 1 = ln(P ) = ln α + ln(X − a i ) = P i =1 X − a i i =1 Si le polynôme caractéristique d’une matrice B est scindé, on sait que sa trace est la somme de ses valeurs propres λi n 1 X pour 1 ≤ i ≤ n, comptées avec la multiplicité. Montrons, que si B est inversible (cad λi 6= 0), alors tr (B −1 ) = i =1 λi Le polynôme caractéristique P B étant scindé, ce qui est toujours le cas dans C, la matrice B est trigonalisable (cours !), cad il existe une matrice P inversible et T triangulaire supérieure telles que : λ1 ∗ 0 −1 B = P T P avec T = . .. 0 λ2 .. . ... .. . .. . ... 0 ∗ λ−1 1 .. 0 . =⇒ B −1 = (P −1 )−1 T −1 P −1 = P T −1 P −1 avec T −1 = . .. ∗ λn 0 Par « matrices semblables », il suit tr (B −1 ) = tr (T −1 ) = Pn i =1 λ−1 2 .. . ... .. . .. . ... 0 ∗ ∗ .. . ∗ λ−1 n λ−1 i Revenons à notre exercice, comme A ∈ Mn (C) , le polynôme caractéristique P A est scindé P A = Qn i =1 (X − λi ) où les λi sont les valeurs propres complexes de A, distinctes ou confondues (ou de manière équivalente comptées avec la multiplicité). Soit X i 6= 0 un vecteur propre associé à λi , alors : ³ ´ x I n − A X i = x X i − AX i = (x − λi )X i Comme X i 6= 0, on en déduit que les x − λi , pour 1 ≤ i ≤ n, sont les n valeurs propres complexes de x I n − A (en fait, il y a une petite erreur de raisonnement ici, où est-elle ?). Si x n’est pas valeur propre de A, il suit x I n − A inversible, puis : ³ ´ X n tr (x I n − A)−1 = i =1 Corrigés Annales PSI 2014. -3- P 0 (x) 1 = A x − λi P A (x) Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 1 Algèbre CCP PSI 2014 - ENTPE-EIVP PSI 2009 (equation matricielle avec transposée) Enoncé 20 2 t Soit M ∈ Gl n (R) vérifiant M + M = I n . 1 ) CCP : Trouvez un polynôme annulateur de M . M est-elle diagonalisable ? 2 ) Montrez M − I inversible. Trouvez tous les M . Q1 ) De l’équation on tire ( t M )2 = (I n −M 2 )2 = M 4 −2M 2 +I n , formule du binôme de Newton 1 valide puisque les deux matrices M 2 et I n commutent. En passant à la transposée dans l’équation on obtient aussi : t(M 2 ) = t(I n − t M ) = I n −M . L’égalité amène M 4 − 2M 2 + I n = I n − M , soit M 4 − 2M 2 + M = 0. Le polynôme X 4 −2X 2 +X = X (X 3 −2X +1) = X (X −1)(X −α)(X −α0 ) est donc annulateur de M avec α = p −1± 5 . On en 2 déduit Sp M ⊂ {0, 1, α, α0 }. Le polynôme étant scindé à racines simples dans R, la matrice M est donc diagonalisable sur R. L’hypothèse d’inversibilté ajoute que 0 n’est pas valeur propre de M , soit Sp M ⊂ {1, α, α0 } Q2 ) L’équation de l’énoncé s’écrit aussi : M 2 − I n = (M − I n ) × (M + I n ) = t M =⇒ M − I n = t M × (M + I n )−1 La matrice M + I n est inversible, car −1 n’est pas valeur propre. D’autre part M étant inversible, on sait t M inversible. Il suit que le produit M − I n est aussi inversible. Rappelons la propriété importante du cours M − λI n inversible ssi λ n’est pas valeur propre de M . On en déduit 1 n’est pas valeur propre de M , puis Sp M ⊂ {α, α0 }. M est diagonalisable, et ses seules valeurs propres possibles sont α et α0 . Par conséquent, le cours nous apprend qu’un polynôme annulateur est alors (X −α)(X −α0 ) = X 2 + X −1, cad M 2 + M = I n . La « comparaison » avec l’équation de l’énoncé amène t M = M , M est donc symétrique réelle (on retrouve diagonalisable sur R). Toutes les matrices réelles solutions de M 2 + t M = I n sont donc des matrices symétriques réelles admettant pour seules valeurs propres α et (ou) α0 . Réciproquement, vérifions que toutes ces matrices conviennent. Elles sont bien inversibles puisque 0 n’est pas valeur propre. Ensuite le théorème spectral nous donne qu’il existe une matrice orthogonale P et D = Diag (α, . . . , α, α0 , . . . , α0 ) telles que M = P D tP . Il est possible qu’il n’y ait « que des » α ou que des α0 (dans ces 2 cas, ce sont nécessairement les 2 matrices αI n et α0 I n ). Vérifions pour terminer que M est solution de l’équation de l’énoncé : M 2 + t M = (P D tP )2 + t(P D tP ) = P D 2 tP + t( tP ) tD tP = P (D 2 + D) tP = P Diag (α2 + α, . . . , α2 + α, α02 + α0 , . . . , α02 + α0 ) tP = P Diag (1, . . . , 1) tP = P I tP = I n Rappelons que si une matrice M est diagonalisable et a une seule valeur propre α, ce ne peut être que αI n , puisque M = P Diag (α, . . . , α)P −1 = P αI n P −1 = αI n . p p Rappelons aussi que si D = Diag (α1 , . . . , αn ), alors D p = Diag (α1 , . . . , αn ) et même, pour P ∈ R[X ], P (D) = Diag (P (α1 ), . . . , P (αn )). 1. Isaac Newton : anglais (1643-1727). Partage avec Leibniz la découverte du calcul infinitésimal. Connu pour la formule du binôme et la méthode éponyme d’approximation des zéros d’une fonction. Corrigés Annales PSI 2014. -4- Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 1 Algèbre Centrale PSI 2014 (polynome annulateur et signe du déterminant) Enoncé 23 3 Soit A ∈ M3 (R) telle que A − 3A + 4I = 0. Quel est le signe de det A ? A annule le polynôme P (X ) = X 3 −3X +4. Aucune racine évidente. On passe donc à une étude des variations : P 0 (X ) = 3X 2 − 3 amène le tableau de variations : x α −∞ P 0 (x) + 0 P (x) − 0 +∞ +1 −1 + 0 +∞ 7 2 −∞ ¤ £ Le théorème des valeurs intermédiaires nous amène l’existence d’une racine α dans −∞, −1 . P (−2) = 2 et P (−3) = −14 amènent le meilleur encadrement −3 < α < −2. Les 2 autres racines sont donc nécessairement (vraies) complexes conjuguées ω, ω car le polynôme est réel. Les 3 racines complexes de P sont distinctes, P est scindé à racines simples dans C, donc A est diagonalisable sur C, avec Sp C ⊂ {α, ω, ω}. Sp R ⊂ {α}, mais comme la dimension est impaire, on sait que A a nécessairement une valeur propre réelle, par conséquent α est bien valeur propre de A. Par suite deux possibilités, car si ω est valeur propre d A réelle, nécessiarement ω l’est aussi : • Sp C = {α, ω, ω}. det A = αωω = α|ω|2 < 0. Rappelons que le produit des racines s’obtient aussi par αωω = −4. En fait, dans ce cas, det A = −4. • Sp C = {α} et A diagonalisable, donc A = αI . Par suite det A = α3 < −8 < 0. Remarques : • Si une matrice M est diagonalisable et a une seule valeur propre λ (qui donc est de multiplicité n), alors A = λI n . En effet, on écrit successivement A = P DP −1 = P λI P −1 = λP P −1 = λI n . Par contre, si elle n’est pas diagonalisable, ce résultat est évidemment faux : il suffit de prendre une matrice triangulaire non diagonale avec que des λ sur la diagonale (λ est donc sa seule valeur propre). Et si voous suivez bien, ceci permet de prouver qu’une telle matrice n’est pas diagonalisable. . . • Rappelons que si un polynôme P = a n X n + a n−1 X n−1 + · · · + a 1 X + a 0 de degré n (a n 6= 0), et si on note les n racines α1 , . . . , αn comptées avec la multiplicité, alors leur somme et produit vérifient : S= n X k=1 αk = −a n−1 an P= n Y k=1 αk = (−1)n a 0 an −b • Si P est de degré 2 P = aX 2 + bX + c, on a même l’équivalence : α et β sont les racines ssi S = α + β = et a c P = αβ = . Cela peut permettre d’être un peu plus efficace pour des trinômes simples ou l’on peut deviner les a racines sans calculer le discriminant. Par exemple P = X 2 − 5X + 6 : on dit 2 + 3 = 5 et 2 × 3 = 6 donc 2 et 3 sont les racines de P Corrigés Annales PSI 2014. -5- Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 1 Algèbre Mines-Ponts PSI 2014 (produit scalaire « intégrale ») Enoncé 49 Soit E = C 2 ³£ Z ¤ ´ 0, 1 , R . Pour f , g ∈ E , on pose ϕ( f , g ) = 1 0 f g + f 0 g 0. 1 ) Montrez ϕ produit scalaire sur E . n 2 ) Soient V = f ∈ E , f (0) = f (1) = 0 o n o et W = f ∈ E , f = f 00 . Montrez qu’ils sont supplémentaires orthogonaux. Déterminez la projection orthogonale sur V de f ∈ E . 1 ) Commençons par remarquer que l’intégrale existe puisque t −→ f (t )g (t ) + f 0 (t )g 0 (t ) est bien continue sur le £ ¤ segment 0, 1 , par hypothèse. La bilinéarité et la symétrie de ( f , g ) −→ ϕ( f , g ) est immédiate et résulte de la linéarité de l’intégration. La positivité également puisque les fonctions sont à valeurs dans R, où un carré est positif : ϕ( f , f ) = R1 2 02 0 f + f ≥ 0. Quant à définie, puisque la fonction dans l’intégral nulle ϕ( f , f ) = 0, est continue et de signe constant sur [0,1], un théorème permet de conclure que f 2 (t ) + f 02 (t ) = 0. Comme on est dans R, il vient f nulle sur [0,1]. On peut remarquer que C 1 suffit pour démontrer produit scalaire. 2 ) Notons que l’on sait grâce au cours, que W est un ev de dimension 2, cad un plan. Par résolution immédiate, on a W = Vect (x → e x , x → e −x ) = Vect (x → cosh x, x → sinh x). Rappelons que l’on sait que le noyau d’une forme linéaire (cad à valeurs dans R) non nulle est un hyperplan (même en dimension infinie, mais alors on ne peut pas dire de dimension n − 1, mais de codimension 1). L’application f ∈ E → f (a) ∈ R étant clairement une forme linéaire non nulle sur E , son noyau H a est un hyperplan de E . On a V = H0 ∩ H1 (en fait, c’est un sev de codimension 2, mais ce n’est pas au programme). On vient de démontrer que V et W sont bien des sev de E . Comme E est de dimension infinie, on ne peut utiliser d’égalité sur les dimensions, par conséquent pour démontrer V et W supplémentaires orthogonaux, il faut et il suffit de démontrer V + W = E et V ⊥ W et : • V ⊥W Soient f ∈ V et g ∈ W , cad f (0) = f (1) = 0 et g 00 = g . Utilisons une IPP : u0= f 0 1 Z 0 f 0g 0 v =g 0 = h f (t )g 0 (t ) u =f i1 0 1 Z − 0 f (t )g 00 (t ) dt = − 1 Z fg 0 v 0 =g 00 On a donc immédiatement ϕ( f , g ) = 0 cad f ⊥ g . • V +W = E Analyse : Soit h C 2 sur [0,1] tel que h = f + g avec f (0) = f (1) = 0 et g 00 = g . Il vient h(0) = g (0) h(1) = g (1) et par double dérivation, il suit h 00 = f 00 + g soit f 00 − f = h 00 − h ou autrement dit f solution de y 00 − y = h 00 − h aux conditions initiales f (0) = f (1) = 0. La résolution de l’équation homogène est y = α cosh x + β sinh x. Une solution particulière est h !, d’où la solution générale est f (x) = α cosh x + β sinh x + h(x). On trouve les 2 Corrigés Annales PSI 2014. -6- Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 1 Algèbre constantes par les conditions initiales : α + h(0) = 0 α cosh 1 + β sinh 1 + h(1) = 0 ⇐⇒ α = β −h(0) 1 sinh 1 = ³ − h(1) + h(0) cosh 1 ´ L’analyse est terminée puisque nécessairement g (x) = h(x) − f (x). Synthèse : Soit h C 2 sur [0,1]. Posons f (x) = α cosh x + β sinh x + h(x) avec α et β comme plus haut et g (x) = h(x) − f (x). On a bien • h(x) = f (x) + g (x) • g ∈ W , puisque g ∈ Vect (cosh x, sinh x). • f ∈ V car f (0) = α + h(0) = 0 et f (1) = α cosh 1 + β sinh 1 + h(1) = 0. Rappelons que si deux sev V et W sont orthogonaux, alors V ∩W = {0}, cad ils sont nécessairement en somme directe. La démo est immédiate : si x ∈ V ∩ W , alors x ⊥ x, d’où (x|x) = kxk2 = 0 =⇒ x = 0. CCC PSI 2014 (inégalité sur trace d’une matrice symétrique) Enoncé 52 Soit A une matrice symétrique réelle non nulle. Montrez ( tr A)2 ≤ rg A. tr (A 2 ) A étant symétrique réelle, on lui applique le théorème spectral : il existe une matrice P orthogonale et une matrice D = P Diag (λ1 , . . . , λn ) telles que A = P D tP . On a ( tr A)2 = ( nk=1 λk )2 = ( tr D)2 . On sait aussi rg A = n −dim Ker A. Comme A est diagonalisable, on a dim Ker A est la multiplicité de 0 dans le polynôme caractéristique. Par conséquent, rg A est ££ ¤¤ le nombre de valeurs propres non nulles. Notons J ⊂ 1 . . . n le sous-ensemble constitué des indices de ces valeurs propres non nulles. Autrement dit : λk = 0 ⇐⇒ k ∈ J . Ensuite : ³ tr A ´2 = ³X n k=1 λk ´2 = ³X k∈J λk ´2 = ³X k∈J (∗) ³ ´2 z}|{ ´ n X 2 ´³ X 2 ´ ³ X ¡ ¢ 1 × λk ≤ λk 1 = λ2k rg A = tr A 2 rg A k∈J k∈J k=1 En (*), on a appliqué l’inégalité de Cauchy 2 -Schwarz 3 au produit scalaire canonique de Rn , cad : ³X n ak bk ´2 k=1 ≤ ³X n k=1 ak ´2 ³ X n bk ´2 k=1 Remarques : • L’inégalité demandée provenant uniquement de l’inégalité dez Cauchy-Schwarz, on a même la condition d’égalité qui est le « vecteur » des λk colinéaire au « vecteur » des 1. En se rappelant qu’une matrice diagonalisable de valeurs propres 0 et 1 ne peut être qu’une projection P , on en déduit que l’égalité est réalisée uniquement pour les αP , avec P matrice de projection. En fait pour une projection p, tr p 2 = tr p = rg p. 2. Augustin-Louis Cauchy : français (1789-1857). Oeuvre considérable, plus de 700 mémoires. A l’origine de l’Analyse moderne par rigorisation des limites et de la continuité. Travaux en théorie des fonctions d’une variable réelle et complexe et en théorie des groupes. 3. Hermann Schwarz : mathématicien allemand (1843-1921). Corrigés Annales PSI 2014. -7- Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 1 Algèbre • Remarquons que tr (A 2 ) = 0 ssi toutes les valeurs propres sont nulles, ce qui par la diagonalisabilité, amène A nulle, d’où l’hypothèse de l’énoncé qui permet de diviser ensuite par tr (A 2 ). • Pour une matrice quelconque, le rang n’est pas en général le nombre de valeurs propres non nulles. Il suffit de prendre une matrice triangulaire « stricte », cad avec des 0 sur la diagonale. Le nombre de valeurs propres non nulles est 0, par contre, le rang peut prendre toutes les valeurs entre 0 et n − 1 selon le choix des autres coefficients (mais pas n, pourquoi ?) Corrigés Annales PSI 2014. -8- Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 2 Analyse 2 Analyse CCP PSI 2014 (intégrale à paramètre) Enoncé 94 1 ) Donnez l’ensemble de définition de F (x) = +∞ Z 0 t e −t x dt . et − 1 2 ) Calculez lim F (x). x→+∞ 3 ) Calculez f (x − 1) − f (x) et en déduire une expression de f (x) sous la forme d’une somme. Peut-on obtenir ce résultat par une autre méthode ? On pose f (x, t ) = t e −t x . et − 1 Q1 ) ¤ £ • L’application t −→ f (x, t ) est clairement continue sur 0, +∞ , et ce pour tout x réel. ¯ ¯ ¯ ¯ ¯t ×1¯ £ £ ¯ ¯ ¯ = 1. La fonction de t peut donc se prolonger en une fonction continue sur 0, +∞ et ¯ • On a ¯ f (x, t )¯ ∼t →0 ¯ ¯ t ¤ ¤ ce, pour tout x réel. t −→ f (x, t ) est donc intégrable sur 0, 1 pour tout x réel. • On rappelle ici, sans le démontrer, une inégalité « bien connue » et fort utile ∀ t ∈ R, e t ≥ 1+t . (C’est une inégalité de convexité). Il suit : Le cours nous apprend que t −→ e −t x ¯ ¯ t ¯ ¯ ¯ f (x, t )¯ ≤ e −t x = e −t x t £ £ est intégrable sur 1, +∞ ssi x > 0. Attention ! à ne pas faire l’erreur de raisonnement et d’en déduire le ssi pour t −→ f (x, t ), seulement si x > 0 (car « ≤ non intégrable » ne donne pas non intégrable !). On essaye une autre méthode, on effectue d’abord un équivalent : ¯ ¯ t e −t x ¯ ¯ = t e −(x+1)t ¯ f (x, t )¯ ∼t →+∞ et Pour x > −1, par croissances comparées, on a t e −(x+1)t = o +∞ ³ ´ 1 t2 . Par contre, pour x ≤ −1, limt →+∞ t e −(x+1)t = +∞. En se rappelant le cours, qu’en t = +∞, si la fonction est intégrable et admet une limite, cette limite est ¤ ¤ nécessairement 0 (çà se comprend, non ?), alors on en déduit que t −→ f (x, t ) est intégrable sur 1, +∞ ssi x > −1. ¤ ¤ Conclusion : par intersection des différentes conditions sur x, il suit Def F = − 1, +∞ Q2 ) Méthode 1 par encadrement : Cette méthode ne s’applique bien, en général, que si la limite est 0 ou ∞ et surtout, si on peut encadrer par des fonctions dont l’intégrale se calcule : ¯ ¯ ¯¯Z ¯ ¯ ∀ x > 0, 0 ≤ ¯F (x)¯ = ¯¯ Corrigés Annales PSI 2014. +∞ 0 ¯ Z +∞ ¯ −t x ¯ · −t x ¸t =A Z +∞ ¯ ¯ ¯ ¯ te ¯ ¯ t ¯ −t x t e −t x e 1 x→+∞ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ dt ¯ ≤ dt ≤ e dt = lim = −−−−−→ 0 ¯ ¯ ¯ ¯ t t A→+∞ −x t =0 e −1 e −1 t x 0 0 -9- Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 2 Analyse Cet encadrement amène l’existence de la limite et lim F (x) = 0. x→+∞ Méthode 2 Utilisation du théorème de Lebesgue 4 , via la caractérisation séquentielle : Rappelons le théorème de caractérisation séquentielle d’une limite qui s’applique à des limites finies comme infinies (ainsi qu’à des fonctions dans des espaces vectoriels normés). On se contente ici d’une fonction de R dans R : lim F (x) = ` ∀ (x n ) ∈ RN tq x n −−−−−−−→ a, alors F (x n ) −−−−−−−→ ` ⇐⇒ x→a n→+∞ n→+∞ +∞ Z Prenons donc ici une suite (x n )n∈N tel que x n −→ +∞ et considérons F (x n ) = 0 t e −t xn dt t −1 |e {z } f (t ) n ¤ £ • La suite de fonctions ( f n ) converge simplement sur 0, +∞ vers la fonction nulle qui est bien continue, car e −xn t −−−−−−−→ 0 et les autres termes sont des « constantes ». n→+∞ • Domination : Comme x n −→ +∞, à partir d’un certain rang N0 , on a x n ≥ 1. ¯ ¯ ¯¯ t ¯¯ ¯ ¯ ∀ n ≥ N0 , ¯ f n (t )¯ ≤ ¯¯ ¯¯ e −xn t ≤ e −t t La fonction t → e −t est clairement intégrable sur R+ . +∞ Z Le Théorème de Convergence Dominée de Lebesgue peut s’appliquer et lim F (x n ) = n→+∞ 0 0 dt = 0. Par la caractéri- sation séquentielle, on a la même conclusion que plus haut, cad lim F (x) = 0. x→+∞ Q3 ) +∞ Z F (x − 1) − F (x) = 0 t e −t (x−1) t e −t x − t = et − 1 e −1 u 0 =1 v =e −t x · = u =t −t e −t x x +∞ Z 0 ¸t −→+∞ t =0 +∞ Z + t e −t x (e t − 1) dt = et − 1 0 +∞ Z t e −t x dt 0 1 −t x 1 e dt = 2 x x v 0 =−e −t x /x L’ipp est possible directement en t = +∞ car la deuxième intégrale converge visiblement (cela évite de faire A −→ +∞, c’est une méthode au programme). ³ ´ ³ ´ ³ ´ ∀ x > 0, F (x − 1) = F (x − 1) − F (x) + F (x) − F (x + 1) + · · · + F (x + n − 1) − F (x + n) + F (x + n) = n X F (x + k − 1) − F (x + k) + F (x + n) = k=0 lorsque n −→ +∞, 1 k=0 (x+k)2 Pn + F (x + n) −→ n X k=0 1 k=0 (x+k)2 P+∞ 1 + F (x + n) (x + k)2 puisque cette série converge et que, démontré à la question précédente, limn→+∞ F (x + n) = 0. Par suite, en faisant tendre n → +∞, comme F (x − 1) est une « constante » par 4. Henri-Léon Lebesgue : mathématicien français (1875-1941) Corrigés Annales PSI 2014. - 10 - Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 2 Analyse +∞ X rapport à n, il vient : F (x − 1) = k=0 +∞ X 1 1 . En adaptant un peu les indices, F (x) = (x + k)2 (x + n)2 n=1 On peut obtenir ce résulat par un développement en série suivi d’une intégration terme à terme : +∞ Z F (x) = 0 +∞ Z = 0 Z (1) Z +∞ X −nt t e −t e −t x 1 z}|{ −t (x+1) −t (x+1) e dt t e t e = dt = dt −t −t 1−e 1−e ]0,+∞[ 0 ]0,+∞[ n=0 (3) +∞ (2) +∞ X −t (n+x+1) X X Z +∞ −t (n+x+1) z}|{ 1 z}|{ +∞ te dt = |t e {z } dt = 2 n=0 n=0 (n + x + 1) n=0 0 t e −t x dt = et − 1 Z +∞ f n (t ) Le (1) vient du développement en série entière 1 1−u = P+∞ n=0 ¤ £ u n licite ici puisque u = e −t < 1 pour t ∈ 0, +∞ . C’est pour cela qu’on a « changé » le e t − 1 au dénominateur en multipliant en haut et en bas par e −t . Le (2) est une intégration terme à terme possible puisque : ¤ £ P −t x • La série de fonctions f n converge simplement sur 0, +∞ vers la fonction continue t −→ teet −1 . P R P 1 1 • On a n ¤ 0,+∞ £ | f n | = n (n+x+1) 2 ∼ n 2 converge. Le calcul a déjà été fait plus haut, que l’on retrouve en (3). CCP PSI 2014 (série à terme intégral) Enoncé 71 1 Z Nature de la série de terme général 0 xn dx ? 1 + x + · · · + xn Voilà une démo qui n’est pas très simple, mais elle fonctionne. La fonction f n : x −→ f n0 (x) = nx n−1 (1 + x + · · · + x n ) − x n (1 + 2x + nx n−1 ) = (1 + x + · · · + x n )2 P2n−1 k=n−1 nx k − P2n−1 k=n xn croit sur [0, 1] : 1 + x + · · · + xn (k − n + 1)x k (1 + x + · · · + x n )2 = nx n−1 + P2n−1 k=n (2n − 1 − k)x k (1 + x + · · · + x n )2 On va couper l’intégrale en 2 par Chasles 5 en 1 − a n tel que 0 < 1 − a n < 1 avec a n que l’on déterminera ensuite : 1−a n Z 0 ≤ un = 0 1−a n Z ≤ 0 Z fn + 1 1−a n 1−a n Z fn ≤ xn an dx + 1 n +1 0 ≤ xn dx + 1 + x + · · · + xn an (1 − a n )n + n +1 Z 1 1−a n f n (1) dx Il suffit que les deux séries convergent. Pour simplifier, on va chercher a n sous la forme a n = 1 nα avec α > 0. La conver- gence de la série du deuxième terme est assurée par le critère de Riemann 6 , puisqu’équivalent à 1 n 1+α avec 1 + α > 1. Pour le 1er terme, on écrit : (1) (2) ³ ³ ³ ´n ³ ³ ³ 1 ´´ z}|{ ´ z}|{ ³ 1 ´´ 1 1 1 1 1 ´ 1 − a n = exp n ln 1 − α = exp − α−1 + + o = = exp − + o(1) ∼ exp − n n 2 n 2α−1 n 2α−1 n α−1 n α−1 Le (1) sera assuré par le choix de α tel que 2α−1 > 0, soit α > 1 2 et l’équivalence du (2) par le fait que exp(o(1)) −−−−−−−→ n→+∞ 5. Michel Chasles : mathématicien français (1793-1880). A introduit en géométrie les grandeurs orientées. Auteur d’un Aperçu historique sur l’origine et le développement des méthodes en géométrie. 6. Bernhard Riemann : mathématicien allemand de génie (1826-1866). Travaux fondamentaux sur les fonctions analytiques, la théorie de l’intégration, la géométrie différentielle. Sa fonction ζ donne des indications sur la répartition des nombres premiers. Corrigés Annales PSI 2014. - 11 - Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. ≥0 Mise à jour du 14 juin 2015 2 Analyse e 0 = 1. Par croissances comparées, le dernier terme est un o suffisantes sont possibles par le choix d’un α tel que 1 2 ¡ 1 n2 ¢ à condition de prendre α−1 < 0. Toutes ces conditions < α < 1. CCP PSI 2014-2013 (équivalent d’une série de fonctions) Enoncé 80 +∞ X Soit f (x) = e −x p n . n=0 1 ) Déterminez le domaine de définition D de f . Y a-t-il convergence normale sur D ? Etudiez la continuité sur D. 2013 : pas de question sur convergence normale 2 ) Montrez que f admet une limite en +∞ et déterminez cette limite. 3 ) Donnez un encadrement de f (x) à l’aide d’une intégrale puis montrez f (x) ∼0 2 . 2013 :équivalent non donné. x2 ³ ´ p Q1 ) On pose f n (x) = e −x n . Lorsque x > 0, par croissances comparées, on a f n (x) = o n12 , donc la convergence de P la série f n (x). Pour x ≤ 0, f n (x) −−−−−−−→ ` 6= 0, d’où la divergence. Il suit D = Def f = R+∗ . n→+∞ ° ° On a immédiatement que x −→ f n (x) est décroissante et positive (même n = 0, puisque constante). Il vient ° f n °∞ R+∗ = limx→0 f n (x) = +∞. Il n’y a donc pas de convergence normale de la série de fonctions sur D = R+∗ . Il y a par contre, £ ¤ ¤ £ convergence normale sur tout segment a, b ⊂ 0, +∞ , car ° ° ° fn ° ∞ [a,b] ¯ ¯ ³ 1 ´ p ¯ ¯ = sup ¯ f n (x)¯ = e −n a = o 2 n x∈[a,b] De la continuité de f n sur R+∗ et du théorème de continuité d’une série de fonctions, on a f continue sur D = R+∗ . Q2 ) On essaye d’appliquer le théorème de la double-limite : • Pour tout n ∈ N, la limite de f n lorsque x → +∞ existe et vaut à pour n 6= 0 et 1 pour n = 0, car f 0 (x) = 1. £ £ P • La série de fonctions f n converge uniformément car normalement sur 1, +∞ +∞ +∞ X X Par suite, lim f (x) = lim f n (x) = 1 + 0 = 1. x→+∞ n=0 x→+∞ Q3 ) La fonction t −→ e −x p t n=1 est décroissante sur R+ , donc successivement : Z n+1 ∀ n ≥ 1, N +1 Z e p −x t 0 Comme l’intégrale R +∞ 0 n Z N X n+1 dt = e −x p t e −x e p t p −x t n=0 n dt ≤ dt ≤ e −x N X p n Z ≤ n e −x n−1 N X f n (x) ≤ 1 + n=0 Z p t dt n e p −x t n=1 n−1 N Z dt = 1 + e −x p t dt 0 dt converge pour x > 0, on peut passer à la limite lorsque N → +∞, soit : +∞ Z e p −x t 0 +∞ Z dt ≤ f (x) ≤ 1 + e −x p t dt 0 ¤ £ ¤ £ p On effectue le changement de variables u = x t , qui est bijectif de classe C 1 de 0, +∞ dans 0, +∞ (pour x > 0, avec t = 1 2 u , soit x2 dt = 1 2u du x2 +∞ Z 0 Corrigés Annales PSI 2014. : e −x p t dt = 2 x2 +∞ Z 0 ue −u du = - 12 - h iA 2 2 lim (−u − 1)e −u = 2 2 0 x A→+∞ x Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 2 Analyse D’où ∀ x > 0, 2 2 ≤ f (x) ≤ 1 + 2 x2 x f (x) x2 ≤ +1 2/x 2 2 puis 1 ≤ 2 f (x) = 1, soit f (x) ∼0 2 2 x→0 2/x x Par théorème d’encadrement de limites, on en tire lim CCP PSI 2014 (limites d’intégrale avec bornes en x) 1 Trouvez lim x→+∞ x Enoncé 90 x Z 0 1 sin t dt et lim x→+∞ x x¯ Z 2 0 ¯ ¯ ¯ ¯ sin t ¯ dt . 1 ) L’intégrale se calculant facilement, il est plus simple de la calculer : 1 x x Z 0 1 x sin2 t dt = x Z 0 1 − cos(2t ) 1 dt = 2 x · t sin(2t ) − 2 4 ¸x 1 1 sin(2x) x→+∞ 1 −−−−−−→ − 2 4 x 2 = 0 ¯ ¯ ¯ sin(2x) ¯ 1 ¯ ¯ ≤ amène la limite nulle. car l’encadrement 0 ≤ ¯ x ¯ x 2 ) La deuxième intégrale est un peu plus difficile à calculer. En général, quand il y a une valeur absolue, on essaye de « couper » par Chasles5 l’intégrale en tous les changements de signe, ce qui permet « d’enlever » la valeur absolue. Ici sin t change de signe en tous les kπ. On considère l’entier n x ∈ N vérifiant n x π ≤ x < (n x + 1)π (en fait n x = E [ πx ], partie entière de x/π). On procède ensuite comme ci : Z ¯ nX x −1 ¯ ¯ ¯ sin t ¯ dt = x¯ Z 0 = = (k+1)π ¯ Z ¯ ¯ ¯ ¯ sin t ¯ dt + k=0 kπ nX x −1 h (−1)k − cos t k=0 nX x −1 i(k+1)π kπ Z ¯ nX x −1 ¯ ¯ ¯ sin t ¯ dt = x¯ nx k=0 Z dt + (−1)k ((−1)k − (−1)k + 1) + k=0 (k+1)π (−1) sin t dt + kπ Z ¯ nX x −1 ¯ ¯ (−1)k (cos(kπ) − cos((k + 1)π) + ¯ sin t ¯ dt = nx Z k=0 Z ¯ nX x¯ x −1 ¯ ¯ 2+ ¯ sin t ¯ dt = nx k=0 x¯ Z 0 nx ¯ ¯ ¯ ¯ sin t ¯ dt x¯ Z ¯ x¯ ¯ ¯ ¯ sin t ¯ dt = 2n x + nx Remarquons que l’encadrement décrit plus haut amène |x − n x | ≤ π et aussi 1 x x¯ Z k Z ¯ ¯ 2n x 1 x ¯¯ 2 x→+∞ ¯ ¯ ¯ + ¯ sin t ¯ dt = ¯ sin t ¯ dt −−−−−−→ x x nx π car 0 ≤ 1 x x¯ nx ¯ ¯ ¯ ¯ sin t ¯ dt ¯ x¯ ¯ ¯ ¯ sin t ¯ dt nx 1 1 nx 1 nx 1 − < ≤ , puis lim = x→+∞ x π x x π π Z ¯ π×1 ¯ ¯ −→ 0 ¯ sin t ¯ dt ≤ x nx x¯ Remarques : • Comme | sin t | ≤ 1, on a sin2 t ≤ | sin t | pour tout t ∈ R, donc pour t ∈ [0, x]. Par suite ∀ x ≥ 0, 1 x x¯ Z 0 Z ¯ 1 x ¯ ¯ sin2 t dt ¯ sin t ¯ dt ≥ x 0 d’où par passage à la limite 2 1 ≥ Ouf ! π 2 • Si x −→ 0 la limite est plus facile car c’est un taux d’accroissement en 0 ! Je vous laisse y réfléchir. . . 1 lim x→0 x x Z 0 2 1 lim x→0 x 2 sin t dt = sin 0 = 0 x Z 0 | sin t | dt = | sin 0| = 0 5. Michel Chasles : mathématicien français (1793-1880). A introduit en géométrie les grandeurs orientées. Auteur d’un Aperçu historique sur l’origine et le développement des méthodes en géométrie. Corrigés Annales PSI 2014. - 13 - Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 3 Probabilités 3 Probabilités CCP MP 2015 (tirage de boules sans remise) Enoncé 123 Soit n ∈ N∗ . Une urne contient n boules blanches numérotées de 1 à n et 2 boules noires numérotées de 1 à 2. On effectue le tirage une à une, sans remise, de toutes les boules de l’urne. On note X (rp. Y ) la variable aléatoire égale au rang d’apparition de la première boule blanche (rp. première boule numérotée 1). 1 ) Déterminez la loi de X . 2 ) Déterminez la loi de Y . Q1 ) Comme il y a tirage sans remise, une fois les 2 boules noires tirées, on ne peut que tirer, au troisième ti- rage, une boule blanche. Par conséquent, X (Ω) est majoré par 3. Les valeurs 1 ou 2 étant clairement possibles, on a © ª ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ X (Ω) = 1, 2, 3 . Il faut donc maintenant déterminer les 3 valeurs p 1 = P (X = 1) , p 2 = P (X = 2) , p = 3P (X = 3) . Rappelons que P X étant une loi de probabilité sur X (Ω), alors p 1 + p 2 + p 3 = 1. Il suffit donc de déterminer 2 de ces valeurs. Méthode événementiste : Notons B i l’événement « Au i e tirage, la boule obtenue est blanche ». Rappelons que la notation B i désigne l’événement contraire qui, ici, est « Au i e tirage la boule obtenue est noire » et que P (B i ) = 1 − P (B i ). On a immédiatement, en T S rappelant aussi que le « correspond » à un et tandis que le « correspond » à un ou : (X = 1) = B 1 (X = 2) = B 1 ∩ B 2 (X = 3) = B 1 ∩ B 2 ∩ B 3 = B 1 ∩ B 2 En utilisant la formule des probabilités composées, il vient : ¡ ¢ P (X = 1) = P (B 1 ) = n n +2 2 n n +2 n +1 ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ P (X = 3) = 1 − P (X = 1) − P (X = 2) = ¡ ¢ P (X = 2) = P (B 1 ) P (B 2 | B 1 ) = 2 (n + 1)(n + 2) La probabilité P (B 2 | B 1 ) se calcule en remarquant que sachant « le premier tirage est une boule noire », il reste n boules ¡ ¢ blanches dans l’urne et 1 boule noire, soit un total de n + 1. On pouvait aussi calculer P (X = 3) par ¡ ¢ 2 1 P (X = 3) = P (B 1 ) P (B 2 | B 1 ) = n+2 n+1 Méthode par dénombrement : Chaque « expérience aléatoire ω » peut se « modéliser » par une permutation de E = {B 1 , . . . , B n , N1 , N2 } (notations évidentes) ou aussi par un n + 2-uplet d’éléments distincts de ce même ensemble E à n + 2 éléments (Attention à bien Corrigés Annales PSI 2014. - 14 - Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 3 Probabilités prendre distincts qui correspond au sans remise). L’univers Ω est alors de cardinal Card Ω = (n + 2)! L’événement (X = 1) = B 1 est alors l’ensemble de tous les n +2-uplets d’éléments distincts de E où le premier élément est l’une des n boules B 1 , B 2 , . . . , B n . Les n + 1 autres éléments étant à prendre distincts (ou comme permutation) des n + 1 éléments restants de E . Il vient donc, par équiprobabilité : ¡ ¢ Card (X = 1) n × (n + 1)! n P (X = 1) = = = Card Ω (n + 2)! n +2 L’événement (X = 2) est alors l’ensemble de tous les n + 2-uplets d’éléments distincts de E où le premier élément est l’une des 2 boules N1 ou N2 , le deuxième l’une des n boules blanches. les n autres éléments sont à prendre distincts (ou comme permutation) des n éléments restants de E . Il vient donc : ¡ ¢ Card (X = 2) 2 × n × n! 2n P (X = 2) = = = Card Ω (n + 2)! (n + 2)(n + 1) Remarque : Si le tirage s’effectuait avec remise, chaque tirage de boule serait une expérience de type succès - échec (succès boule n n+2 ). La remise donne l’indépendance des tirages et X « mesure » le premier rang d’apparition d’une ¡ n ¢ boule blanche. X suivrait donc une loi géométrique de paramètre p, soit X ,→ G n+2 . On aurait donc blanche p = ¡ ¢ ∀ k ∈ N∗ , P (X = k) = n n +2 µ 2 n +2 ¶k−1 Mais ce n’est pas le cas ici , puisqu’il y a remise, donc dépendance des expériences successives. On le voit bien dans la formule des probabilités composées ! et dans X (Ω) qui ne vaut pas N∗ ! Q2 ) C’est à peu près la même question. Le maximum de Y est obtenu lorsque l’on tire d’abord toutes les boules non numérotées 1, qui sont en nombre n. Par conséquent le maximum est n + 1. Il est clair que toutes les valeurs © ª intermédiaires sont atteintes, soit Y (Ω) = 1, 2, . . . , n + 1 . Notons C i l’événement « Au i e tirage, la boule obtenue est numérotée 1 ». On a : à (X = 1) = C 1 ∀ 2 ≤ k ≤ n + 1, (X = k) = k−1 \ ! C i ∩C k i =1 A noter, « l’astuce » de convenir C 0 = ;, soit C 0 = Ω qui permet d’unifier l’écriture symbolique par : à ∀ 1 ≤ k ≤ n + 1, (X = k) = k−1 \ ! C i ∩C k i =0 Corrigés Annales PSI 2014. - 15 - Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 3 Probabilités En utilisant la formule des probabilités composées, il vient : à ¡ ¢ P (X = k) = P (C 0 ) × k−1 Y ! P (C i ) | C 0 ∩C 1 · · · ∩ C i −1 ) × P (C k | C 0 ∩C 1 · · · ∩ C k−1 ) i =1 = 1× = k−1 Y n +1−i i =1 n + 3 − i × 2 n +3−k n −k +2 2 2(n − k + 2) n n −1 n −2 ×···× = n +2 n +1 n n − k + 4 n − k + 3 (n + 2)(n + 1) La probabilité P (C i ) | C 0 ∩C 1 · · ·∩C i −1 ) se calcule en remarquant que sachant « les i −1 premiers tirages sont des boules non numérotées 1 », il reste alors n −(i −1) boules non numérotées 1 dans l’urne et toujours 2 numérotées, soit un total de n + 2 − (i − 1). Remarque : Si le tirage s’effectuait avec remise, par un raisonnement similaire à plus haut, chaque tirage de boule serait une expérience de type succès - échec (succès boule numérotée 1 p = 2 n+2 ). La remise donne l’indépendance des tirages et Y « mesure » le premier rang d’apparition d’une boule numérotée 1. Y suivrait donc une loi géométrique de paramètre ¡ 2 ¢ p, soit Y ,→ G n+2 . CCP MP 2015 (couple de variables aléatoires) Enoncé 124 ¡ ¢ Soient X et Y 2 variables aléatoires définies sur un même espace probabilisé Ω, A , P et à valeurs ¡ ¢ 1 . dans N. On suppose que la loi du couple (X , Y ) est donnée par : ∀ i , j ∈ N, P (X = i ) ∩ (X = j ) = e 2i +1 j ! 1 ) Déterminez les lois de X et Y . 2 ) Prouvez que X + 1 suit une loi géométrique et en déduire l’espérance et la variance de X . Déterminez l’espérance et la variance de Y . 3 ) Les variables X et Y sont-elles indépendantes ? 4 ) Calculez P (X = Y ). 1) ³ ´ On a X à valeurs dans N. Comme Y (Ω) = N, (Y = n) n∈N étant un système complet d’événements, on peut appliquer la formule des probabilités totales : X ¡ X ¡ ¢ +∞ ¢ +∞ ∀ i ∈ N, P (X = i ) = P (X = i ) ∩ (X = j ) = j =0 e j =0 1 2i +1 j! = +∞ X 1 e 2i +1 j =0 1 e 1 = = j ! e 2i +1 2i +1 De même : X ¡ ¢ +∞ ∀ j ∈ N, P (Y = j ) = i =0 1 e 2i +1 j ! = ´ X 1 1 +∞ 1 ³ 1 1 = − 1 = i +1 e j ! i =0 2 e j ! 1 − 1/2 e j! ∗ 2 ) Comme X (Ω) = N, (X +1)(Ω) = N∗ . D’autre part ∀ n ∈ N , P (X +1 = n) = P (X = n −1) = Corrigés Annales PSI 2014. - 16 - ¡ ¢ ¡ ¢ ³ 1 ´n 2 = ³ 1 ´n−1 ³ 2 1− 1´ . 2 Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes. Mise à jour du 14 juin 2015 3 Probabilités X + 1 suit bien une loi géométrique de paramètre p = 12 . On en déduit : E (X + 1) = 1 1−p = 2 = E (X ) + E (1) = E (X ) + 1 d’où E (X ) = 1 et V (X + 1) = V (X ) = =2 p p2 Remarques : • L’Espérance est linéaire, soit E (αX + βY ) = αE (X ) + βE (Y ). • Par contre la variance ne l’est pas et vérifie : V (αX ) = α2V (X ) V (X + b) = V (X ) ¡ ¢ V (X + Y ) = V (X ) + V (Y ) + 2Cov X , Y • Par contre, si X et Y sont indépendantes, on a V (X + Y ) = V (X ) + V (Y ) et d’ailleurs aussi E (X Y ) = E (X )E (Y ) 3 ) Les variables aléatoires X et Y sont indépendantes puisque : ∀ i , ∈ N, ¡ ¢ P (X = i ) ∩ (X = j ) = 1 e 2i +1 j! = 1 2i +1 × ¡ ¢ ¡ ¢ 1 = P (X = i ) × P (Y = j ) e j! ³ ´ 4 ) L’événement (X = Y ) s’écrit comme réunion des événements incompatibles (X = Y = n) n∈N . Par suite : X ¡ X ¡ ¡ ¢ ¡ [ ¢ +∞ ¢ +∞ ¢ P (X = Y ) = P (X = Y = n) = P (X = Y = n) = P (X = n) ∩ (Y = n) n∈N (∗) +∞ X z}|{ = n=0 n=0 n=0 ¡ ¢ ¡ ¢ P (X = n) × P (Y = n) = +∞ X 1 n=0 2n+1 X (1/2)n e 1/2 1 1 +∞ 1 = = = p e n! e n=0 n! 2e 2 e (*) se justifie par l’indépendance linéaire de X et Y établie à la question 3. Rappelons que si X et Y sont indépendantes, alors pour toutes fonctions f et g (correctement définies sur X (Ω) et Y (Ω)), alors f (X ) et g (Y ) sont indépendantes, et que pour tous A ⊂ X (Ω) et B ⊂ Y (Ω), les événements (X ∈ A) et (Y ∈ B ) sont indépendants. Corrigés Annales PSI 2014. - 17 - Benoit Caritey. Lycée Chrestien de Troyes.
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