Méthodes et outils de la qualité Nouveaux outils par Edmond LE COZ Docteur ès sciences des matériaux Consultant, Formateur Qualité (ADEQUAFORM) Professeur des Universités associé (Université Paul Sabatier) 1. 1.1 1.2 Méthodes et outils du management de la qualité .......................... Déploiement de la fonction qualité (QFD Quality Function Deployment) Sept nouveaux outils du management de la qualité................................ 2. 2.1 2.2 Méthodes et outils de qualité en conception .................................. Les « 3A » de la qualité en conception : « AF, AV et AMDEC » ................. Plans d’expériences et méthode Taguchi ................................................... — — — 6 6 8 3. 3.1 3.2 3.3 Méthodes et outils de qualité en production................................... Autocontrôle ............................................................................................... Maîtrise statistique des procédés (MSP) ................................................... Plans de contrôle par échantillonnage ...................................................... — — — — 19 19 20 23 Pour en savoir plus ........................................................................................... AG 1 771 – 2 — 2 — 3 Doc.AG 1 772 ans un premier article, nous avons développé la MOTP (méthode, outils et techniques de résolution de problèmes) et les outils classiques nécessaires à la résolution de problèmes. Dans ce deuxième article, il s’agit d’étudier de nouvelles méthodes et outils pour le management de la qualité, l’analyse et la maîtrise de la qualité en conception et le contrôle de la qualité en production. Dans « Pour en savoir plus », le lecteur trouvera des références bibliogra- phiques, des références de logiciel et les normes se reportant à toutes ces méthodes. D Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 1 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ 1. Méthodes et outils du management de la qualité CORRÉLATIONS 1.1 Déploiement de la fonction qualité (QFD Quality Function Deployment) COMMENT Nota : le lecteur se reportera aux références bibliographiques [36] et [37]. Objectif Le QFD est une méthode de conduite de projet qui permet de : — traduire les attentes du client en spécifications internes à l’entreprise à chaque stade de la conception intégrée produit et procédé : • recherche et développement, • études, méthodes fabrication, • commercial vente et distribution ; — réduire les délais de développement en se focalisant sur les priorités : • exigences du client, • qualité, coûts et délais (QCD), • performances techniques. La méthode QFD utilise les septs nouveaux outils du management de la qualité (§ 1.2), pour déployer la fonction qualité à tous les niveaux de l’entreprise afin de satisfaire les exigences des clients, les traduire en objectifs de conception et en points clés qui seront nécessaires pour assurer la qualité en phase production. Champ d’application On peut citer la conduite de projet et le déploiement de la fonction qualité à tous les niveaux de l’entreprise pour construire la « maison de la qualité ». La méthode permet : — la présentation cohérente du projet ; — le traitement exhaustif du projet ; — une cartographie du projet ; — des gains substantiels dans les délais ; — la motivation des acteurs du projet. Acteurs Ce sont la direction de l’entreprise et les équipes de projet ayant la connaissance technique : — du besoin du client ; — des produits concurrents ; — des paramètres de solutions. Mode opératoire L’outil de base QFD est la maison de la qualité. Elle consiste à développer le concept entier d’un nouveau produit ou service en partant des besoins des clients et en déterminant les caractéristiques à lui donner et l’importance relative à chacune d’elles. Il en résulte une grille qui permet de bien voir le processus de conception et son résultat (figure 1). La méthode QFD se déroule en deux phases : — la construction de la maison de la qualité ; — le déploiement de la maison de la qualité. ■ Phase I : construction de la maison de la qualité (figure 2) Elle se déroule en six étapes : — étape 1 – identifier les besoins des clients (le quoi) : • établir les catégories de clients, • recueillir les besoins (groupes de discussions, outil KJ, § 1.2.1), • les structurer (outil diagramme en arbre, § 1.2.2), • les prioriser (outil diagramme matriciel, § 1.2.3) échelle de 1 à 10 ; — étape 2 – définir les caractéristiques techniques du produit à offrir (le comment) ; AG 1 771 − 2 QUOI RELATIONS CONCURRENTS COMBIEN CONCURRENTS Figure 1 – Construction de la maison de la qualité. Méthode QFD COMMENT Les COMMENT de la première maison... QUOI ... deviennent les QUOI de la maison suivante Figure 2 – Construction pas à pas de la maison de la qualité — étape 3 – établir la relation entre les caractéristiques et les besoins des clients (le comment par rapport au quoi) : • évaluer à quel degré chaque caractéristique contribue à la satisfaction des besoins (pondération), • analyser la contribution des caractéristiques (jugement qualitatif), • prioriser les caractéristiques ; — étape 4 – cibler le niveau de performance technique des caractéristiques (le combien) : • fixer une cible pour chaque caractéristique ; — étape 5 – déterminer les relations entre les caractéristiques (le comment par rapport au comment) : • évaluer le degré d’interrelation entre les caractéristiques du produit (voir si deux caractéristiques entrent en conflit ou sont redondantes), • analyser les interrelations, Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ Spécifications du produit Phase 3 : définition des processus (Process Planning ) Spécifications du produit Phase 4 : organisation de la production (Production Planning ) Caractéristiques système composants Caractéristiques des processus Phase 1 : définition du produit (Product Planning ) Phase 2 : détermination des composants (Part Deployment ) Maîtrise fabrication Caractéristiques des processus Besoins du client Caractéristiques système composants Figure 3 – Déploiement de la fonction qualité à tous les services de l’entreprise • mettre en évidence les liens de communication nécessaires entre les unités de l’entreprise qui travaillent au développement du produit ; — étape 6 – comparer le produit avec ceux des concurrents : • la satisfaction des clients (balisage), • les caractéristiques techniques. ■ Phase II : déploiement de la maison de la qualité Dans la pratique, la plupart des applications du QFD se limitent à la construction d’une seule maison de la qualité. La méthode offre cependant des possibilités qui vont bien au-delà de cette première phase. En effet, on peut, à l’étape du déploiement, préciser encore davantage les exigences des clients. On reprend alors la démarche (construire une deuxième maison) en partant d’éléments de la première. On transfère l’information d’un niveau supérieur à un niveau inférieur. Le comment et le combien (étapes 2 et 4) de la première maison deviennent le quoi (étape 1) de la seconde maison (figure 3). Mode opératoire – logigramme Il y a cinq étapes (figure 4) : — étape 1 – tous les membres du groupe se mettent d’accord sur la nature du problème à traiter ; — étape 2 – chaque membre du groupe, en silence, écrit ses idées sur trois à cinq post-it ; — étape 3 – les post-it sont collés dans le désordre sur paperboard ; — étape 4 – les membres du groupe déplacent les post-it et les rassemblent en sous-groupes qui font apparaître les idées similaires et ce jusqu’à ce que l’ensemble du groupe adhère ; — étape 5 – le groupe clarifie ses idées et discute sur le bien fondé des relations entre ses idées. Chaque sous-groupe reçoit un titre. 1.2.2 Diagramme en arbre Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [25]. 1.2 Sept nouveaux outils du management de la qualité Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [40]. 1.2.1 Diagramme des affinités (KJ) Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [24]. Objectif Le KJ, du nom de son auteur Kawakito Jiro, est un outil de clarification des situations complexes et de perception des projets dans leur globalité. Champ d’application Ce diagramme s’applique à la conduite intégrée d’un projet de développement industriel produit et procédé. Objectif C’est un outil de recherche de solutions pour atteindre des objectifs. Ce diagramme a pour but de clarifier les liaisons entre les objectifs à atteindre et les actions et moyens à mettre en œuvre. Ce diagramme peut être décrit avec deux ou trois niveaux d’objectifs principaux. Mode opératoire Il s’effectue en cinq étapes : — étape 1 – production et collecte des idées ; — étape 2 – clarification du sens des propositions ; — étape 3 – structuration suivant les niveaux ; — étape 4 – validation de l’étude ; — étape 5 – réalisation du diagramme. Chaque solution doit être évaluée à l’aide de critères Faisabilité/ Efficacité. Pour cela, on utilise des échelles d’évaluation et on calcule l’indice de priorité P. On réalise en premier lieu les solutions ayant la plus grande priorité (figure 5). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 3 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ Critère Écriture du thème Décrire et formaliser 1 2 3 4 Total Priorité 1re donnée 11 2e 2e donnée 7 3e 3e donnée 15 1re Donnée Coefficient de pondération Échauffement 1 Collecte des idées Recherche des faits Approbation Nettoyage des idées Classement en famille 1 1 2 Figure 6 – Exemple de construction d’un diagramme matriciel Regroupement n° 1 Approbation Rédaction des titres Regroupement en famille Regroupement n° 2 ou 3 Approbation Recherche des affinités Structuration Désintégration Mode opératoire On utilise les symboles et le système de cotation suivants (figure 6) : — un rond plein vaut trois points ; — un rond vide vaut 2 points ; — un triangle plein vaut 1 point. Il y a trois étapes : — étape 1 – définition de la matrice (critères et données) ; — étape 2 – définition des corrélations ; — étape 3 – évaluation des priorités. Approbation Classement flèchage 1.2.4 Diagramme des corrélations Évaluation Cet outil a déjà été décrit en [AG 1 770, § 2.10.2]. Bilan Approbation Fin Figure 4 – Processus de construction du diagramme des affinités (outil KJ) Évaluation Diagramme Faisabilité F Efficacité E Priorité P=FE 3 2 6 3 3 9 1 2 2 2 2 4 3 2 6 2 3 6 3 1 3 Niveau 3 Niveau 2 Niveau 1 Niveau 0 1.2.5 Diagramme de décision (Process Decision Program Chart PDPC) Objectif C’est un outil de sélection du meilleur processus pour atteindre un objectif et prévoir des solutions à des événements imprévus du processus. Il permet de minimiser les pertes de temps occasionnées par des événements imprévus. Mode opératoire C’est un diagramme (figure 7) montrant le déroulement d’un processus entre deux bornes bien définies marquant le début et la fin d’une situation ainsi que les différents aléas possibles et les contremesures prévues. À chaque étape, il convient de se poser la question : s’il arrive tel événement, quelles actions entreprendre ? Début Point de départ Action Figure 5 – Processus de construction du diagramme en arbre Résultat 1.2.3 Diagramme matriciel Aléas Action Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [40]. Objectif C’est un outil d’aide aux choix des solutions. Ce diagramme matriciel ordonne les données de telle façon que les informations soient plus faciles à visualiser sous une forme quantitative. AG 1 771 − 4 Fin Objectif Figure 7 – Processus de construction du diagramme des décisions Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ 0 titre 1 2 titre 4 titre 2 0 2 4 2 Mode opératoire – logigramme Il y a quatre étapes (figure 8) : — étape 1 – lister les actions à réaliser pour atteindre l’objectif ; — étape 2 – clarifier, regrouper et décider des actions à entreprendre ; — étape 3 – disposer les fiches et dessiner les liaisons ; — étape 4 – déterminer à partir des temps nécessaires les débuts au plus tôt et au plus tard et visualiser le chemin critique. 7 titre 5 2 4 3 7 2 3 titre 3 2 1 Début au plus tard Numéro de l'action t 1 titre Titre de l'action t2 Durée de l'action n D 1.2.7 Diagramme de Gantt Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [30]. Début au plus tôt Objectif Cet outil permet de planifier en séquences les activités nécessaires pour la réalisation du projet retenu par le groupe de travail et d’en assurer le suivi afin de détecter rapidement les risques de retard. chemin critique Figure 8 – Exemple de construction d’un réseau de PERT Mode opératoire Le diagramme de Gantt se présente sous la forme d’un graphique à barres horizontales (celui de la figure 9 a été tracé sous le logiciel Microsoft project ®). Il y a quatre étapes : — étape 1 –recenser les activités à mener dans le cadre du projet et en établir la liste ; — étape 2 – identifier les contraintes pour la mise en œuvre du projet ; — étape 3 – pour chaque activité, établir une liste séquentielle des actions requises en indiquant leur durée en jours ; — étape 4 – indiquer les liaisons entre les actions par des lignes verticales en tiretés. 1.2.6 Diagramme en flèche (PERT) Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [31]. Objectif Le diagramme de PERT (Planning Evaluation Ressources and Time) outil d’élaboration de projet en terme de ressources, de temps et de délais. Il s’agit d’établir le planning d’un projet, de le suivre efficacement sous forme d’un réseau dit réseau de PERT et de détecter rapidement les risques de retard. Semaines Actions à engager Commentaires 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 A) entretien préventif de l'outil — nettoyer la face d'appui — rédiger l'instruction de poste — approuver l'instruction de poste — remplacer l'instruction périmée B) modification de la rainure de dégagement — réaliser l'étude — préparer le devis — modifier l'outil n° 1 — tester l'outil n° 1 — approuver le plan final 1 Approbation requise avant engagement modification des 3 autres outils 2 — modifier les 3 autres outils — rédiger l'instruction de poste — approuver l'instruction de poste — remplacer l'instruction périmée — installer les nouveaux outils 2 2 Suivi assuré par service qualité La partie pleine représentant la partie réalisée par rapport à ce qui était prévu Figure 9 – Exemple de construction d’un diagramme de Gantt Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 5 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ 2. Méthodes et outils de qualité en conception Nota : le lecteur se reportera en [A 8 750], réf [7]. 2.1 Les « 3A » de la qualité en conception : « AF, AV et AMDEC » 2.1.1 Analyse fonctionnelle Nota : le lecteur se reportera en [T 4 050], réf [4] et à [23]. Objectif Il s’agit d’exprimer le besoin en terme de fonctions pour établir un cahier des charges fonctionnel : donnée d’entrée de la conception. Selon la norme NF X 50-150, l’analyse fonctionnelle consiste à rechercher, ordonner, caractériser et hiérarchiser les fonctions d’un produit. Champ d’application C’est la phase préliminaire commune à l’AV § 2.1.2 et à l’AMDEC § 2.1.3. Elle s’applique en phase B (phase de définition) de la conception intégrée de projet produit et procédé. Acteurs Ce sont les membres d’un groupe de travail. Méthode d’application Les données d’entrées sont le cahier des charges marketing ou STB (spécification technique du besoin), expression des besoins du client. La donnée de sortie sera le CdCF (cahier des charges fonctionnel). Les étapes de la méthode sont les suivantes : — étape 1 – définir le système – il s’agit de considérer le système dans son environnement d’usage ; — étape 2 – définir les fonctions et les classer suivant leur nature en : • fonction principale, • fonctions secondaires, • fonctions de contraintes ; — étape 3 – identifier les flux entrant, sortant et à travers le système face à son environnement ; — étape 4 – décomposer le système en sous-systèmes ; — étape 5 – identifier les flux entre les éléments au travers d’un BDF (bloc diagramme fonctionnel) ; — étape 6 — déterminer les fonctions de conception ; — étape 7 – construire le TAF (tableau d’analyse fonctionnelle) ; — étape 8 – hiérarchiser et construire le Pareto des fonctions … — étape 9 – rédiger le CDCF. Concernant le diagramme de Pareto, le lecteur se reportera en [AG 1 770, § 2.4]. Besoin en formation Les acteurs doivent être formés à la MOTP. La figure 11 montre la définition des milieux environnant le produit ainsi que la définition des fonctions principales FP, secondaires FS (elles traversent le système) et de contrainte FC (elles ne traversent pas le système) qui constituent les fonctions de service. Étape 4,5 et 6 – tracer le BDF (bloc diagramme fonctionnel) incluant les fonctions de service et les fonctions de conception. La figure 12 ajoute à la précédente les fonctions de conception (fonctions techniques qui correspondent aux besoins du concepteur). Les fonctions sont classées et listées (une fonction se décline par un verbe + un complément). Étape 7 – construire le TAF (tableau d’analyse fonctionnelle). La figure 13 présente la matrice qui constitue le TAF (tableau d’analyse fonctionnelle) qui représente la contribution des sous-systèmes aux fonctions de service et aux fonctions techniques. Étape 8 – hiérarchiser – construire le Pareto de fonctions. La figure 14 représente le Pareto des fonctions établi à partir du TAF. Chacune des fonctions est notée par ordre d’importance suivant un vote pondéré. Cette note permet de construire un diagramme de Pareto. 2.1.2 Analyse de la valeur Nota : le lecteur se reportera aux références bibliographiques [27], [22] et en [T 4 100], réf [2]. Objectif Cette méthode permet de concevoir un « produit » parfaitement adapté aux besoins de son utilisateur et ce, à moindre coût. La norme NF X 50-152 en donne la définition suivante : « Méthode de compétitivité organisée et créative, visant à la satisfaction du besoin de l’utilisateur par une démarche à la fois fonctionnelle, économique et pluridisciplinaire. » Champ d’application L’AV s’applique dès la conception d’un produit qui peut-être : — un produit existant ou nouveau, simple ou complexe, répétitif ou unique ; — un processus industriel ou administratif ; — un service interne ou vendu par l’entreprise. Acteurs Ce sont les membres d’un groupe de travail AV mis en place pour le déroulement de la méthode. Mode opératoire La méthode se déroule en sept étapes d’une façon systématique (il faut partir de la première étape, finir à la dernière et n’en sauter aucune) : Décomposition en trois pièces : — un écrou — une vis de réglage — un bouton de réglage Exemple : application de la méthode au correcteur de phare d’un véhicule automobile Étape 1 – définir le système et le décomposer en sous-systèmes. La figure 10 donne un exemple de cette décomposition du correcteur de phare en trois de ces composants. Étape 2,3 et 4 – la bête à cornes – méthode APTE ® – situer le système dans son environnement. Tracer les flux – définir les fonctions de service. AG 1 771 − 6 Figure 10 – Décomposition d’un système en sous-systèmes Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ Conducteur Environnement : pluie, intempérie, chaleur, froid FP0 • À qui rend-il service ? — au conducteur — aux autres automobilistes FC1 • Sur quoi agit-il ? — sur le réglage du phare Monteur en usine • Pourquoi ce besoin ? Système correcteur de phare Fs2 Fs1 — nécessité du réglage en fonction de la charge Automobile et route : vibrations FC2 • Qu'est-ce qui peut faire disparaître ce besoin ? — une autre technologie électronique FP0, Fs1, Fs2, FC1 et FC2 sont définis sur la figure 12. Phare Figure 11 – Bête à cornes pour le correcteur de phare Conducteur Environnement : pluie, intempérie, chaleur, froid FC1 FP0 FP0 : permettre au conducteur de régler le phare FC1 FC1 Fs1 : participer à la liaison complète du phare à la carrosserie Pièce 1 Ft1 Fs2 : régler le phare sur la chaîne Fs2 Ft2 Monteur en usine FC1 : résister à la corrosion Pièce 2 Ft3 Pièce 3 FC2 FC2 FC2 FC2 : résister à la vibration Fti : fonctions techniques de conception Phare Fs1 Automobile et route : vibrations Carrosserie Figure 12 – Bloc diagramme fonctionnel (BDF) Fonctions de services Fonctions techniques Éléments FP0 Fs1 Fs2 FC1 FC2 Ft1 Pièce 1 Pièce 2 Ft2 Ft3 — étape 1 – orientation de l’action ; — étape 2 – recherche des informations ; — étape 3 – analyse fonctionnelle ; — étape 4 – recherche des solutions ; — étape 5 – études – évaluation – choix des solutions ; — étape 6 – bilan prévisionnel – conclusion ; — étape 7 – suivi de la réalisation ; C’est le plan de travail AV. Formation Pièce 3 Figure 13 – Tableau d’analyse fonctionnelle (TAF) Les acteurs doivent être formés à : — la MOTP ; — l’analyse fonctionnelle ; — l’étude des coûts d’obtention de la qualité (COQ). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 7 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ Fs1 _____________________________________________________________________________________________________ Fs2 Fs3 Fs4 Fs5 Fs6 Fs7 Notes % Fs21 Fs1 2 3 1 7 1 3 8,6 Fs2 Fs21 Fs42 Fs23 Fs22 Fs71 7 20 Fs3 Fs32 Fs52 Fs61 Fs3 2 5,7 Fs4 Fs42 Fs62 Fs72 7 20 Fs5 Fs51 Fs72 3 8,6 Fs6 Fs72 5 14,2 Fs7 8 22,8 Fs4 Fs1 Fs8 Fs7 Les notes sont en exposant des fonctions. Il s'en dégage un classement par ordre d'importance analogue au diagramme suivant. Note (%) 25 20 15 10 5 0 Fs7 Fs4 Fs2 Fs6 Fs1 2.1.3 Analyse des modes de défaillances, de leurs effets et étude de leur criticité (AMDEC) Objectif Applicable à un produit, un procédé ou un projet, l’AMDEC permet d’optimiser le fiabilité en détectant les erreurs à un stade précoce et en les prévenant. L’AMDEC est une méthode préventive et inductive. Elle consiste à détecter le plus tôt possible les caractéristiques critiques d’un produit ou d’un procédé afin d’engager des actions préventives. Champ d’application La méthode s’applique au stade de la conception et de l’industrialisation des produits et des procédés. L’AMDEC peut s’intéresser : — à un produit industriel ou de service (AMDEC produit) ; — à un procédé (AMDEC processus) ; — à un moyen de production (AMDEC moyen). Acteurs Il s’agit des membres du groupe de travail AMDEC. Méthode Elle nécessite neuf étapes : — étape 1 – définir l’objectif de l’étude AMDEC ; — étape 2 – former le groupe de travail AMDEC ; — étape 3 – réaliser l’analyse fonctionnelle du système ; — étape 4 – lister les modes de défaillances possibles ; — étape 5 – étudier l’effet de chaque défaillance possible sur le système ; — étape 6 – attribuer à chaque défaillance listée : • une note de gravité (G); • une note correspondant à la probabilité d’occurrence (O) ; • une note correspondant à la probabilité de non-détection (D) ; — étape 7 – calculer l’indice de criticité : C = GOD ; — étape 8 – engager un plan d’actions correctives pour réduire la valeur de C ; — étape 9 – réitérer au fur et à mesure que le projet avance. Besoin en formation Les acteurs doivent être formés à : — la MOTP ; — l’analyse fonctionnelle. AG 1 771 − 8 Fs5 Fs3 Fonctions Figure 14 – Tableau d’analyse fonctionnelle puis Pareto des fonctions Exemple : grille AMDEC du processus de fabrication d’un pneumatique (tableau 1). 2.2 Plans d’expériences et méthode Taguchi Objectifs La maîtrise de la qualité passe par la connaissance des facteurs influents. Les grandes questions auxquelles répondent les plans d’expériences sont les suivantes : — quels sont les facteurs qui ont un rôle majeur ? — quels sont ceux qui n’ont aucune influence sur la réponse étudiée ? — quelle est la valeur de cette influence (modélisation et quantification) ? — les interactions entre facteurs sont-elles significatives ? — peut-on modéliser les facteurs principaux et leurs interactions ? Champ d’application La méthode s’applique à la conception et optimisation des procédés et des produits et au choix des solutions optimales. Acteurs Il s’agit des membres du groupe de progrès MEPLEX (Méthodologie de la planification expérimentale) mis en place pour l’optimisation d’un produit ou d’un procédé. (0) Mode opératoire La mise en œuvre et la pratique des plans d’expérience permet de répondre à ces questions tout en minimisant le nombre d’expériences donc le coût. La méthode se déroule en huit étapes : — étape 1 – définition du problème et de ses objectifs ; — étape 2 – recherche des causes (utilisation des outils MOTP de recherche des causes…) ; — étape 3 – recherche des réponses et des facteurs (variables qualitatives et quantitatives, endogènes, exogènes, aléatoire…), définition des niveaux pour les facteurs… — étape 4 – choix du plan le mieux adapté au problème (plan factoriel complet, plan composite centré, plan de mélange, plan fractionnaire de Taguchi, plan produit…) ; Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ Tableau 1 – Exemple de grille AMDEC processus de fabrication d’un pneumatique Fonction Défaillances Modes de défaillance Conditions existantes Effet potentiel du Causes possibles défaut Détection G O D C Commentaire Mettre en œuvre les constituants prévus Constituant non approprié Fabrication d’un pneu différent du modèle Erreur approvisionnement machine Vérification identité lors de la mise en œuvre 5 3 5 75 Identifier le tissu lui-même Obtenir des laizes Largeur insuffisante ou irrégulière Difficulté à la monte Organes des machines défaillantes Vérifier les caractéristiques géométriques des laizes 8 5 3 120 Étude amélioration machine Problème du comportement Machine mal réglée Contrôler l’uniformité de l’enveloppe 5 3 5 75 Étude amélioration machine Problèmes à l’assemblage, diminution de l’endurance Arrimage insuffisant Vérification lors de l’opération d’assemblage 10 3 3 90 Action de sensibilisation et de formation Vérification lors des opérations d’aboutage et d’assemblage 10 5 3 150 Action de sensibilisation et de formation Abouter les laizes Soudure incorrecte Décrochement lisières Problèmes à Erreur opérateur l’assemblage, troubles du comportement — étape 5 – exécution du plan en respectant scrupuleusement l’ordre et le niveau des facteurs ; — étape 6 – analyse des résultats (modélisation, régression linéaire multiple, test de Student pour la signification des coefficients, test de Fisher pour la signification du modèle associé au plan, effet des interactions significatives…) ; — étape 7 – expériences complémentaires si nécessaire ; — étape 8 – bilan et conclusion (optimisation…). Besoin en formation Les acteurs doivent être formés à : — la MOTP ; — les statistiques descriptives de base ; — les tests, les hypothèses et les risques statistiques ; — l’analyse des données multivariées. 2.2.1 Plans factoriels complets 2k Exemple de résolution d’un plan factoriel complet à trois variables. Étude de la stabilité d’une émulsion de bitume. La réponse est Y Stabilité de l’émulsion de bitume exprimée en heures. Les trois variables codées X sont les composants de l’émulsion en pourcentage. X1 = % Acide gras X2 = % HCl X3 = % Bitume (0) Tableau 2 – Matrice des effets pour un plan factoriel complet à deux niveaux k est le nombre de facteurs que l’on fait varier au cours de l’expérimentation et 2 est le nombre de modalités (– 1 ou 1). Le nombre d’expérience pour 2, 3, 4 et 5 facteurs est respectivement de 4, 8, 16 et 32 expériences. La matrice des effets pour deux facteurs X1 et X2 est le type Hadamard (tableau 2). Ces facteurs sont codés, c’est-à-dire qu’ils varient entre un niveau bas (– 1) et un niveau haut (+1). 0 correspondant à la moyenne du facteur réel. Les modèles associés sont de type polynomial linéaire avec interactions. Y (réponse) = a ( 0 ) + a ( 1 ) X 1 + a ( 2 ) X 2 + … a ( 12 ) X 1 X 2 + … 1 –1 –1 1 2 –1 1 –1 3 1 –1 –1 4 1 1 1 Visualisation de la matrice des effets Le modèle postulé (tableau 3) est un modèle linéaire avec interaction. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 9 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ (0) Tableau 3 – Matrice d’expérience pour un plan factoriel complet Stabilité Y (h) 35,8 Stabilité 1 Acide gras 2 HCl 3 1 38 –1 –1 –1 1 1 1 29,2 2 37 1 –1 –1 –1 –1 1 27,0 3 26 –1 1 –1 –1 1 –1 24,8 4 24 1 1 –1 1 –1 –1 22,6 5 30 –1 –1 1 1 –1 –1 20,4 6 28 1 –1 1 –1 1 –1 18,2 7 19 –1 1 1 –1 –1 1 16,0 8 16 1 1 1 1 1 1 Expérience Bitume 2 × 3 2 × 4 3 × 4 4 33,6 31,4 % Bitume 27,2 % Acide gras % HCl – 1 – 0,8 – 0,6 – 0,4 – 0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 X Figure 16 – Plan factoriel complet – Graphe des effets moyens Recherche et signification des coefficients du modèle (figure 15). X 3 (% Bitume) 25 Graphe des effets moyens (figure 16) Il apparaît en moyenne que les effets HCI et Bitume sont plus prononcés que celui de l’Acide gras. C’est d’ailleurs ce que montrent les valeurs de stabilité. L’augmentation du pourcentage de chaque variable diminue la stabilité de l’émulsion de bitume. 37,5 Effet moyen du % HCI au niveau bas = 37, 5 – 25 = 12, 5 25 : Effet moyen du % HCI au niveau haut = 29 – 17, 5 = 11, 5 Réponse Col 2 3 4 5 6 7 STABILITÉ Coefficient a(1) = – 1,00000 a(2) = – 6,00000 a(3) = – 4,00000 a(4) = – 0,25000 a(5) = – 0,25000 a(6) = 0,25000 a(0) 27,25000 Variable Écart-type TObs TCrit Sign. Ic 95 % Acide_gras HCI Bitume 2x3 2x4 3x4 27,25000 Moyenne de Y 7,79600 Écart-type de Y 0,00000 Écart-type résiduel Sr Taux de réduction de variance r2 Coefficient de corrélation multiple r valeur en heures de la stabilité lorsque le niveau de Bitume est haut et celui de HCl bas etc. Figure 17 – Plan factoriel complet – Graphe des interactions X 3 (% Bitume) 28 0,8 0,6 26 24 22 20 30 0,4 0,2 32 0,0 Y = 34 – 0,4 – 0,6 1,000 1,000 Sign. Ic 95 % : signification pour un intervalle de confiance de 95 % Figure 15 – Résolution du plan factoriel complet – Détermination des coefficients du modèle AG 1 771 − 10 29 17,5 : valeur en heures de la stabilité lorsque le niveau de Bitume est haut et celui de HCl haut – 0,2 DDL pour test de STUDENT 1 X 2 (% HCl) 27,25 Graphe des interactions Il y a interaction entre deux facteurs Xi et Xj si l’effet de Xi dépend du niveau de Xj et inversement. Le graphe de la figure 17 permet de conclure que l’interaction Bitume/HCI n’est pas significative. Courbes d’isoréponses Les courbes de la figure 18 représentent Y = f ( X 2, X 3 ) , permettent d’optimiser la composition de l’émulsion en fonction des valeurs de stabilité que l’on recherche. 17,5 – 0,8 – 1,0 – 0,8 – 0,6 – 0,4 – 0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 X 2 (% HCl) Figure 18 – Plan factoriel complet – Courbes d’isoréponses Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ 2.2.2 Plans composites centrés Dans le cas ou le modèle linéaire avec interaction n’est pas suffisant, il faut poursuivre la démarche à savoir faire l’hypothèse d’un modèle quadratique du second degré. Tableau 4 – Plan composite centré. Matrice des effets. Modèle quadratique 12 90 0 1,414 0 0 2 Y (réponse) = a ( 0 ) + a ( 1 ) X 1 + a ( 2 ) X 2 + … a ( 12 ) X 1 X 2 2 2 + a ( 11 )X1 + a ( 22 )X2 … Les plans composites centrés respectent les principes de séquentialité et d’optimalité des plans d’expériences, ce qui impose de : — tenir compte des essais déjà réalisés dans le plan factoriel ; — s’assurer que les essais complémentaires ne présenteront pas un effet de bloc (erreur possible sur les réponses qui se produit lorsque tous les essais ne sont pas réalisés en même temps ); — faire en sorte que les nouveaux essais constituent avec ceux précédemment effectués un plan optimal. Les essais complémentaires doivent être choisis en « étoile » à une distance α donnée du centre. La valeur de α est choisie suivant le nombre de variables. Pour deux variables α = 1, 41 . Pour s’assurer que l’effet de bloc est négligeable on ajoute des points au centre. Exemple : plan composite centré à deux variables pour l’étude d’un procédé de mise au point d’une émulsion L’étude porte sur un procédé de fabrication d’une émulsion dans un moulin à colloïdes. La réponse Y = Stabilité de l’émulsion (viscosité en centipoises) Les variables codées X1 et X2 représentent : X1 = température du réacteur X2 = vitesse de rotation de la turbine Visualisation de la matrice des effets On postule un modèle (tableau 4) quadratique qui contient les quatre expériences (ou points) du plan factoriel (1 à 4), quatre expériences au centre (5 à 8) et quatre expériences en étoile (9 à 12). Ce modèle contient un terme d’interaction 2 × 3 et deux termes carrés 22 et 32. Signification des coefficients et validité du modèle Le test de Student (figure 19) montre que l’interaction entre les deux variables n’est pas significative. Le coefficient r de corrélation multiple permet de conclure à la validité du modèle quadratique. (0) Tableau 4 – Plan composite centré. Matrice des effets. Modèle quadratique Réponse Col 2 3 4 5 6 STABILITÉ Coefficient a(1) = – 8,17873 a(2) = 7,70416 a(3) = – 3,75000 a(4) = 4,99041 a(5) = 4,48021 Variable Largeur Vitesse 2x3 22 32 a(0) 73,24930 Écart-type 1,46812 1,46812 2,07609 1,66450 1,66450 TObs – 5,580 5,240 – 1,810 2,990 2,690 TCrit 2,447 2,447 2,447 2,447 2,447 Sign. Ic 95 % *** *** *** *** DDL pour test de STUDENT 6 79,50000 Moyenne de Y 11,30100 Écart-type de Y 3,84400 Écart-type résiduel Sr Taux de réduction de variance r2 Coefficient de corrélation multiple r 0,926 0,962 Les astérisques de Sign. Ic 95 % : signifient que les coefficients sont à prendre en compte Figure 19 – Plan composite centré – Test de validité du modèle Stabilité Y (cP) 98,6 95,2 Vitesse 91,8 88,4 85,0 81,6 79,5 78,2 74,8 Température 71,4 68,0 –1,7 –1,3 –1,0 –0,6 –0,3 0,0 0,4 0,7 1,1 1,4 X Figure 20 – Plan composite centré – Graphe des effets moyens Graphe des effets moyens Le graphe de la figure 20 montre que l’effet de la température et de la vitesse sont contraires : la stabilité augmente si la vitesse augmente et la température diminue. Courbes d’isoréponses La figure 21 montre que la stabilité maximale de l’émulsion sera obtenue lorsque Y = 95 (vitesse entre moyen et haut niveau et température entre bas et moyen). Stabilité 1 Température 2 Vitesse 3 2×3 22 32 1 2 3 75 71 102 –1 1 –1 –1 –1 1 1 –1 –1 1 1 1 1 1 1 2.2.3 Plans de mélange 4 5 6 7 8 9 83 76 72 70 75 98 1 0 0 0 0 – 1,414 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 2 1 0 0 0 0 0 Objectif Les plans de mélanges sont à utiliser lorsqu’il existe entre les facteurs maîtrisables une relation de la forme : 10 11 68 74 1,414 0 0 – 1,414 0 0 2 0 0 2 Expérience Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [20]. X1 + X2 + X3 = 1 ( 3 constituants ) X1 + X2 + X3 + X4 = 1 ( 4 constituants ) X1 + X2 + X3 + X4 + X5 = 1 ( 5 constituants ) Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 11 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ et que l’on cherche à connaître l’influence de chaque facteur sur les réponses. Domaine d’application Le cas le plus courant est celui de la recherche des formules optimales. On inclut en général le prix dans les réponses. Il existe quatre types de modèles associés aux plans de mélange. Modèle linéaire (3 coefficients) Y = B1X1 + B2X2 + B3X3 Limites d’utilisation On ne peut pas intégrer facilement dans un plan de mélange d’autres facteurs (température, pression, durée, …) que ceux de la formule. X1 1 (1 0 0) ■ Plans de mélange de type I Dits aussi Réseaux de Scheffe, ce sont les plus utilisés. Il est nécessaire que le pas de variation soit constant. ■ Plans de mélange de type II On utilise un tronquage du plan de Scheffe et on impose des contraintes inférieures . Il est nécessaire que le pas soit constant. Les plans de type II sont tels que Xi > li , li étant la contrainte inférieure pour la variable i. Le domaine de mélange possible découle des relations suivantes. Xi = 1 X1 > l 1 (0 1 0) 2 X2 3 (0 0 1) X3 Modèle quadratique (6 coefficients) Y = B 1 X 1 + B 2 X 2 + B 3 X 3 + B 12 X 1 X 2 + B 23 X 2 X 3 + B 13 X 1 X 3 X1 X2 > l 2 1 X3 > l 3 Les réseaux de Scheffe sont utilisés pour résoudre ce type de plans et les logiciels de plan de mélange calculent facilement le domaine expérimental tronqué. ■ Plans de mélange de type III Ces derniers sont utilisés s’il existe des contraintes inférieures et supérieures et que le pas entre chaque variable n’est pas constant. Les plans de type III sont tels que li < Xi < ui , li et ui (étant) les contraintes inférieures et supérieures pour la variable Xi. Les réseaux de Scheffe ne sont pas utilisables ; on applique dans ce cas la méthode des plans optimaux qui se construisent maintenant facilement avec les logiciels de plans de mélange. (1 0 0) (1/2 1/2 0) 4 (0 1 0) 2 X2 6 (1/2 0 1/2) 3 5 (0 1/2 1/2) (0 0 1) X3 Modèle centroïd (7 coefficients) Y = B 1 X 1 + B 2 X 2 + B 3 X 3 + B 12 X 1 X 2 + B 23 X 2 X 3 + B 13 X 1 X 3 + B 123 X 1 X 2 X 3 X1 1,1 1 0,8 0,6 Y = 95 Y Vitesse 0,3 = 92 Y 86 = 83 9 80 =8 Y= Y Y= 77 Y= 74 Y= (1/2 1/2 0) 4 (0 1 0) 2 X2 Y = 71 0,0 – 0,3 – 0,6 (1 0 0) (1/3 1/3 1/3) 7 6 (1/2 0 1/2) 3 5 (0 1/2 1/2) (0 0 1) X3 Y = 68 – 0,8 Modèle cubique (10 coefficients) – 1,1 Y = B 1 X 1 + B 2 X 2 + B 3 X 3 + B 12 X 1 X 2 + B 23 X 2 X 3 + B 13 X 1 X 3 – 1,4 – 1,1 – 0,8 – 0,6 – 0,3 0,0 0,3 Température 0,6 0,8 1,1 1,4 Figure 21 – Plan composite centré – Courbes d’isoréponses pour le modèle quadratique AG 1 771 − 12 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ + B 123 X 1 X 2 X 3 + D 12 ( X 1 – X 2 ) + D 13 ( X 1 – X 3 ) + D 23 ( X 2 – X 3 ) Calcul des coefficients du modèle La régression linéaire multiple permet de déterminer les coefficients du modèle (tableau 6). Si le nombre d’expérience est suffisant, le test de Student permet de vérifier la validité de chacun des coefficients associés à une variable ou à une interaction. Si ce n’est pas le cas, on examine les résidus, différence entre la valeur mesurée et la valeur calculée (tableau 7). Tracé de courbes d’isoréponses X1 1 (1 0 0) (2/3 1/3 0) 4 (1/3 2/3 0) 5 (0 1 0) X2 6 (2/3 0 1/3) 10 (1/3 1/3 1/3) 7 (1/3 0 2/3) 2 3 8 (0 1/3 2/3) 9 (0 2/3 1/3) Le tracé des courbes d’isoréponses pour chaque variable (figure 22) permet de visualiser l’influence de chacune des variables sur chaque réponse. (0 0 1) X3 Cahier des charges Il faut introduire le minimum et le maximum pour chaque réponse Y. Ce sont des données du cahier des charges (figure 23). Exemple de résolution d’un plan de mélange (réseau de Scheffe) L’exemple (tableau 5) traite de l’optimisation d’une formule de peinture émulsion acrylique pour façade. L’objectif du plan de mélange est de diminuer le coût matière de la formule tout en conservant les propriétés d’usages qui sont les réponses Y : Y1 = % Blancheur Y2 = Opacité Optimisation Le logiciel PLANEX superpose les sept courbes d’isoréponses pour trouver le domaine de compromis (en blanc sur la figure 24). En cliquant sur cette zone blanche, la composition optimale s’affiche sur les trois sommets du triangle. En chaque point du plan, les modèles calculent les réponses. Il faut maintenant vérifier le plan en réalisant le mélange optimal et en comparant les résultats à ceux donnés par les modèles. (0) Y3 = Matité à 85 °C Y4 = Porosité Y5 = Prix au litre de la peinture en francs Y6 = Wet-hiding (pouvoir couvrant humide en m2/ l Y7 = IP (index de porosité du film de peinture sec) Les variables codées X sont les éléments les plus chers de la formule à savoir : X1 = % Dioxyde de titane (pigment blanc opacifiant) X2 = % Silice (agent de matité et de porosité) X3 = % Résine en émulsion (résine acrylique) On a réalisé sept expériences et choisi le modèle centroïd. Tableau 5 – Plan de mélange – Réseau de Sheffe Porosité (%) Prix (F/kg) Wet-hiding (m2/ l) % Dioxyde de titane Expérience Blancheur (%) Opacité Matité (%) 1 88,200 98,400 1,100 6,000 7,150 8,600 0,350 25,000 0,000 8,000 2 86,100 97,600 1,500 19,500 4,680 4,280 0,620 10,000 15,000 8,000 3 89,900 97,900 7,300 2,500 6,190 3,450 – 1,130 10,000 0,000 23,000 4 85,930 98,600 0,800 10,500 5,890 6,390 0,520 17,500 7,500 8,000 5 90,060 98,400 1,500 2,800 6,640 5,860 – 0,300 17,500 0,000 15,500 6 87,610 97,300 2,300 0,800 5,460 3,850 0,070 10,000 7,500 15,500 7 88,080 97,900 1,500 4,000 5,990 5,340 0,150 15,000 5,000 13,000 IP % Silice % Résine (0) Tableau 6 – Coefficients du modèle Tableau 6 – Coefficients du modèle Coefficient Variable Centré a 0 = – 2, 517 IP Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 13 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ Tableau 6 – Coefficients du modèle a 1 = 0, 102 % Dioxyde de titane B 1 = – 2, 415 a 2 = 0, 082 % Silice B 2 = – 2, 434 a 3 = 0, 000 % Résine B 3 = – 2, 517 a 4 = 0, 000 2×3 B 12 = 0, 000 a 5 = 0, 002 2×4 B 13 = 0, 002 a 6 = 0, 006 3×4 B 23 = 0, 006 a 7 = 0, 000 1×2×3 B 123 = 0, 000 (0) Figure 23 – Plan de mélange – Entrée du cahier des charges pour les sept réponses Tableau 7 – Calcul des résidus Y Mesuré Y Calculé Résidu Ei Ei / Sr 0,350 0,350 0,000 0,000 0,620 0,620 0,000 0,000 – 1,130 – 1,130 0,000 0,000 0,520 0,520 0,000 0,000 – 0,300 – 0,300 0,000 0,000 0,070 0,070 0,000 0,000 0,150 0,150 0,000 0,000 Ei = Y Mesuré – Y Calculé Sr écart type résiduel Figure 24 – Plan de mélange – Optimisation suivant le cahier des charges Blancheur Y 1 (%) 86 86,5 87 87,5 88 88,5 89 89,5 90 2.2.4 Plans factoriels fractionnaires : méthode Taguchi C’est la méthode d’optimisation de la qualité d’un produit et /ou d’un procédé. Elle offre un mode de pensée permettant d’utiliser des expérimentations à échelle réduite pour l’optimisation d’un produit et d’un procédé. Principe En cliquant sur un point quelconque du diagramme, le logiciel calcule automatiquement la blancheur et les pourcentages de Ti O2 , silice et résine. Figure 22 – Plan de mélange – Tracé des courbes d’isoréponses pour chaque réponse. AG 1 771 − 14 Le docteur Genichi Taguchi a mis au point une méthode originale permettant, à partir de tables standards et de graphes associés, de résoudre facilement la plupart des problèmes industriels en matière conception et d’optimisation des produits et procédés. Hypothèses de départ selon Taguchi La méthode s’applique en groupe de progrès. Les interactions d’ordre supérieur à 2 sont considérées comme nulles dès le départ. Seules quelques interactions d’ordre 2 seront retenues par le groupe de travail. ■ Graphes linéaires associés à un modèle Représentation des facteurs La méthode Taguchi est fondée sur la représentation de facteurs, qui sont divisés en quatre groupes : Représentation des interactions Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ Ainsi la variable A sera affectée à la colonne 1, la variable B à la colonne 2 et l’interaction AB à la colonne 3 et il faudra effectuer quatre expériences. Groupe 1 – Ce seront les facteurs les plus difficiles à modifier Groupe 2 – Ce seront les facteurs un peu plus faciles à modifier Groupe 3 – Ce seront les facteurs encore plus faciles à modifier Groupe 4 – Ce seront les facteurs les plus faciles à modifier Les interactions sont représentés par un trait entre deux facteurs. Ainsi si on souhaite représenter une interaction entre un facteur A du groupe 2 et un facteur B du groupe 4 , on note : A B Représentation d’un modèle Elle se fait en appliquant les règles avant pour un modèle. Par exemple : Y = I+A+B+C+E Exemple de construction d’un plan orthogonal de Taguchi. Injection de pièces plastiques, étude du retrait Une pièce plastique est fabriquée sur une presse à injecter et les techniciens de l’atelier connaissent quelques problèmes de retrait après l’injection. L’injection comporte un palier de maintien, en pression après injection. Un groupe de travail a retenu les paramètres (ou facteurs) suivants. A = Pression de maintien B = Température de maintien C = % de recyclé rebroyé D = Type de machine (facteur qualitatif) E = Rotation de la vis sans fin F = Température du moule G = Temps de maintien Tous ces paramètres sont à deux niveaux (tableau 9). Quelques interactions sont supposés exister, mais supposées faibles par rapport aux facteurs principaux. Les principales interactions supposées sont les suivantes : — interaction AB ; — interaction AC ; — interaction BC ; — interaction AD ; — interaction AE. L’objectif de l’étude est de minimiser le retrait Y celui-ci est mesuré en 1/10e de millimètre. La stratégie est donc une recherche de minima. (0) D A C B ■ Tables orthogonales de Taguchi Les tables orthogonales de Taguchi se présentent sous la forme d’une matrice portant en ligne le nombre d’expériences à effectuer et en colonne les facteurs et leurs interactions. Ces tables sont notées par exemple L4 (23) et se présentent comme suit sur le tableau 8. Nota : L4 (23) : 4 expériences, 2 modalités et 3 colonnes. Graphes associés au modèle Y = I + A + B + AB avec I moyenne de la réponse. Tableau 8 – Table orthogonale L4 selon Taguchi N° 1 2 3 1 1 1 1 2 1 2 2 3 2 1 2 4 2 2 1 Groupe 1 2 2 (0) Tableau 9 – Affectation des colonnes par le groupe de travail Facteur A B C D E F G Niveau 2 2 2 2 2 2 2 Groupe 1 2 3 4 4 4 4 Modèle postulé et choix d’une table orthogonale Si nous souhaitons un modèle complet en prenant en compte les interactions celui-ci s’écrit : Y = I + A + B + C + D + E + F + G + AB + AC + BC + AD + AE Le nombre de degré de liberté est de 13, nombre minimal d’expériences à réaliser qui correspond au nombre de coefficients du modèle postulé a priori. La table à choisir a priori est la table L16(215). Établissement du graphe linéaire associé au modèle Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 15 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ Le graphe linéaire du modèle est donné par la figure 25 en comparant ce graphe avec celui de Taguchi (figure 26) l’affectation des colonnes aux variables et aux interactions est donnée dans les tableaux 10 et 11. 14 13 12 Entrée des données dans le plan d’expérience Les seize expériences de la table orthogonale (tableau 12) sont réalisées en plaçant les facteurs sur les niveaux correspondant à chacune des lignes (1 représente le niveau bas et 2 le niveau haut). 8 9 1 11 3 2 Calcul et interprétation des coefficients du modèle La RLM (régression linéaire multiple) permet de calculer les coefficients du modèle (figure 27). Le test de Student de comparaison de moyennes permet de connaître la signification des facteurs et de leurs interactions. Ainsi dans le cas précédent, il apparaît que le facteur D (type de machine) n’a aucune influence significative sur le retrait. Il en est de même pour le facteur G (humidité de la matière). Pour ce qui concerne les interactions, AB, BC et AD, ayant des effets significatifs, nous amèneront à conserver le facteur D dans le modèle final. Le coefficient de corrélation multiple (r = 0,993) et le coefficient de réduction de variance (r 2 = 0,986) permettent de conclure à la validité du modèle. E 7 15 10 5 6 4 Figure 26 – Graphe L16 selon Taguchi (0) Tableau 11 – Affectation de colonnes à chaque interaction Interaction AB AC BC AD AE Colonne 3 5 6 9 14 Analyse de la variance Les résultats d’analyse de la variance suivant le test de Fisher (tableau 13) permettent de confirmer le résultat précédent concernant la signification des coefficients et la validité du modèle. In fine, le modèle simplifié retenu sera le suivant : D A F G Y = I + A + B + C + E + F + AB + BC + AD Les coefficients associés à ce modèle sont : B C e Y ( retrait en 1/10 mm ) = 29, 55 – 1, 56 A – 2, 06 B + 2, 43 C Figure 25 – Graphe du modèle selon le groupe de travail – 2, 46 E – 3, 44 F – 1, 55 AB – 1, 53 BC + 3, 55 AD (0) Graphe des effets moyens. Configuration optimale du procédé Le graphe des effets moyens (figure 28) permet de déterminer la configuration optimale du procédé pour minimiser le retrait (tableau 14). Tableau 10 – Affectation de colonne à chaque facteur Facteur A B C D E F G Colonne 1 2 4 8 15 10 12 (0) Tableau 12 – Table orthogonale L16 de Taguchi 1 2 3 Retrait (1/10e mm) 35,6 30,4 33,5 4 5 6 7 8 39,5 12,6 34,5 26,5 36,4 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 1 2 1 2 2 2 1 2 1 1 1 2 2 1 1 2 1 1 2 1 2 2 2 2 2 1 1 2 2 2 2 2 1 1 2 1 2 1 2 1 2 1 1 2 9 10 11 12 33,5 23,4 35,6 21,5 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 2 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 2 1 2 1 1 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 2 2 2 1 2 1 1 2 2 1 13 14 15 16 26,6 20,4 28,4 34,5 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 1 2 1 2 2 1 2 1 1 2 2 1 1 2 2 1 1 1 1 1 2 2 1 1 2 2 1 1 2 1 2 1 2 1 1 2 Expérience AG 1 771 − 16 A B C D F G E AB AC BC AD AE 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 2 1 1 2 1 1 2 2 1 2 2 1 1 1 1 1 2 1 1 2 1 2 1 1 2 2 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ (0) Tableau 13 – Tables orthogonales de Taguchi – Tableau d’analyse de la variance (cf. [AG 1 770] § 2.10.3) Source Somme des carrés ddl Variances Fobs FCrit Sign. Ic 95 % A 39,375625 1 39,37563 10,62 10,10 *** B 68,475625 1 68,47563 18,46 10,10 *** *** C 94,575625 1 94,57563 25,50 10,10 D 4,305625 1 4,30562 1,16 10,10 E 97,515625 1 97,51563 26,29 10,10 *** *** F 189,750625 1 189,75063 51,16 10,10 G 3,515625 1 3,51563 0,95 10,10 *** AB 38,750625 1 38,75063 10,45 10,10 *** AC 2,805625 1 2,80563 0,76 10,10 BC 37,515625 1 37,51563 10,11 10,10 *** AD 202,350625 1 202,35063 54,56 10,10 *** 0,80 10,10 AE 2,975625 1 2,97563 Résidus 11,1269 3 3,70896 TOTAL 793,0394 15 (1) Sign. Ic 95 % : signification pour un intervalle de confiance de 95 % *** coefficient du modèle significatif (à prendre en compte) Réponse Col 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 FROTTEMENT Coefficient a(1) = – 1,56875 a(2) = – 2,06875 a(3) = 2,43125 a(4) = 0,51875 a(5) = – 3,44375 a(6) = 0,46875 a(7) = – 2,46875 a(8) = – 1,55625 a(9) = 0,41875 a(10) = – 1,53125 a(11) = 3,55625 a(12) = – 0,43125 Variable A B C D F G E AB AC BC AD AE a(0) 29,55620 Écart-type 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 0,48147 TObs – 3,260 – 4,300 5,040 1,070 – 7,160 – 0,980 – 5,130 – 3,240 0,860 – 3,190 7,380 – 0,900 Retrait (1/10e mm) TCrit 3,182 3,182 3,182 3,182 3,182 3,182 3,182 3,182 3,182 3,182 3,182 3,182 Sign. Ic 95 % *** *** *** 34,0 AD 31,3 C *** 28,5 *** *** *** *** 25,8 B BC AB F 23,0 20,3 17,5 DDL pour test de STUDENT 3 29,55600 Moyenne de Y 7,27100 Écart-type de Y 1,66700 Écart-type résiduel Sr Taux de réduction de variance r2 Coefficient de corrélation multiple r 36,8 14,8 0,986 0,993 Figure 27 – Résolution du plan L16 de Taguchi Prévisions par le modèle Les facteurs étant placés aux niveaux optimals, le modèle permet maintenant de prévoir le retrait (figure 29). La valeur optimale calculée à partir du modèle est de 17,06 (en 1/ 10e de mm). Une expérience de confirmation s’avère nécessaire en plaçant les facteurs dans les conditions optimales représentées dans le tableau 14. (0) 12,0 – 1,0 – 0,8 – 0,6 – 0,4 – 0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 Facteur ou interaction Figure 28 – Tables orthogonales de Taguchi – Configuration optimale du procédé Tableau 14 – Tables orthogonales de Taguchi – Configuration optimale du procédé Facteurs A B C D E F G Niveau optimal Haut Haut Bas Bas Haut Haut Indifférent Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 17 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ Prévision de la réponse Retrait 17,05625 1,0 B 1,0 C –1,0 D –1,0 F 1,0 E Pour A optimal lorsque la perte engendrée sera maximale. Le RSB permet de déterminer les paramètres de pilotage de telle sorte qu’ils minimisent la perte engendrée par les bruits extérieurs. Il permet donc une conception robuste au sens de Taguchi. — RSB pour la recherche d’un nominal RSBi =10 lg (mi2/si2) 1,0 Retrait (1/10e mm) A 36,8 B C D E F avec mi2 carré de la moyenne des réponses pour la ligne i, si2 carré des écart-types des réponses pour la ligne i. 34,0 31,3 C D 28,5 — RSB pour la recherche d’un minima A 25,8 E F B 2 avec n nombres de colonnes, 23,0 2 Y ij carré de la réponse pour la ligne i et la colonne j. 20,3 — RSB pour la recherche d’un maxima 17,5 RSB = 10 lg ( 1 ⁄ n ∑ 1 ⁄ Y ij ) 2 14,8 12,0 – 1,0 – 0,8 – 0,6 – 0,4 2 avec Y ij carré de la réponse pour la ligne i et la colonne j. – 0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 Facteur Figure 29 – Table orthogonale de Taguchi – Prévisions par le modèle 2.2.5 Plans produit de Taguchi Objectif Un plan produit correspond à une structure de plan d’essai permettant d’étudier séparément : — l’effet des variables essentielles ; — l’effet des variables externes. Domaine d’application La méthode s’applique à la conception intégrée de projets produits et procédés. Principe Les coûts non-qualité (CNQ) constitue une perte pour l’entreprise. Taguchi modélise la fonction de « perte de qualité » pour atteindre ce concept : rapport signal/bruit (RSB) dans l’idée de maîtriser en même temps la moyenne et la variance d’une caractéristique de qualité. Notion de bruit L’ensemble des paramètres de variabilité d’un procédé n’est pas nécessairement stable dans le temps. Certains paramètres sont de nature aléatoire et interviennent sur le procédé indépendamment de la volonté de l’opérateur. Taguchi appelle ces perturbations : les bruits. Ces bruits peuvent se partager en trois types principaux : — les bruits intérieurs ; il s’agit de variations dues à l’utilisation telles que l’usure, la dérive… ; — les bruits extérieurs ; il s’agit de variations aléatoires telles que la température, les vibrations… ; — les bruits entre produits ; ces bruits correspondent aux différences qui existent entre deux produits d’une même production ; ils représentent les variations sur les paramètres d’entrée. Notion de robustesse Il n’est pas suffisant qu’un produit fonctionne bien en laboratoire. Il faut également qu’il fonctionne dans un environnement bruité qui sera le sien lors de son utilisation par le client. La robustesse d’un produit est un élément clé de sa qualité. Rapport signal/bruit (RSB) La conception d’un système robuste consiste à le concevoir de façon qu’il soit insensible aux bruits. Le rapport signal/bruit (RSB) établit un rapport entre m (la moyenne de la réponse) et le bruit (la dispersion s de la réponse en fonction du bruit). Ce rapport sera AG 1 771 − 18 RSB = 10 lg ( 1 ⁄ n ∑ 1 ⁄ Y ij ) Exemple : construction d’un plan produit Soit un système correspondant à trois facteurs contrôlés que nous appellerons A, B et C et trois facteurs bruit R, S, T. L’ensemble de ces facteurs sont à 2 niveaux. Pour l’illustration, vous prendrons l’exemple de l’amélioration de la capabilité d’un procédé ou les facteurs principaux sont : A = vitesse à deux niveaux (V1 et V2) B = type d’outil utilisé (O1 et O2) C = type de machine (M1 et M2) Les facteurs bruits seront : R = Température du lubrifiant (T1 : froid et T2 : chaud) S = Usure de l’outil (S1 : neuf et S2 : usé) T = Type de matière utilisé (T1 : dur et T2 : mou) Si l’on considère les facteurs principaux et leurs interactions le modèle sera : Y = I + A + B + C + AB + AC + BC Le plan principal P1 sera construit suivant une table orthogonale L8. Le plan bruit P2 sera construit suivant une table orthogonale L4. Le plan produit P des plans P1 P2 sera celui du tableau 15. Calcul du rapport signal/bruit (RSB) Le problème est celui de l’optimisation de capabilité (caractéristique de qualité exprimée par la côte en micromètres). On recherche la configuration optimale du procédé qui conduira donc à un RSB minimal. Après calcul des moyennes et des écarts-types par lignes, la formule à employer pour chacune des lignes de plan P sera donc, pour la première ligne : 2 2 2 2 RSBmin = – 10 lg [ 1 ⁄ 4 ( 32 + 28 + 23 + 37 ) ] = – 29, 67 Résolution au plan produit et optimisation de la configuration des facteurs La réponse au plan produit sera le rapport signal/bruit (RSB). La suite des opérations est maintenant devenue classique. Le modèle obtenu est le suivant : RSB = – 25, 46 + 1, 39 A + 3, 64 B – 0, 79 C L’optimisation consiste à minimiser le rapport signal/bruit. On obtient le graphe des effets suivants (figure 30). (0) Pour augmenter la capabilité du procédé, on prendra donc la configuration suivante : A = vitesse au niveau 2 (V2) B= outil au niveau 1 (O1) Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ Capabilité – 20,2 – 21,4 – 22,6 B – 23,8 A – 25,0 – 25,4 – 26,2 C – 27,4 – 28,6 – 29,8 – 31,0 – 1,0 – 0,8 – 0,6 – 0,4 – 0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 Paramètre Figure 30 – Plan produit de Taguchi – Graphe des effets moyens Tableau 15 – Exemple de plan produit suivant Taguchi R 1 1 2 2 S 1 2 1 2 T 1 2 2 1 N° A B C 1 1 1 1 32 28 23 2 1 1 2 40 32 29 3 1 2 1 13 14 4 1 2 2 19 5 2 1 1 6 2 1 2 7 2 2 8 2 2 Moyenne Réponses Moyenne Écart-type RSB 37 30,00 5,94 – 29,67 30 32,75 4,99 – 30,37 08 17 13,00 3,74 – 22,54 20 15 15 17,25 2,63 – 24,81 24 24 19 27 23,50 3,32 – 27,49 30 24 24 32 27,50 4,12 – 28,86 1 11 06 06 11 08,50 2,89 – 18,95 2 10 13 08 13 11,00 2,45 22,4 20,1 16,5 22,8 20,44 C = machine au niveau 2 (M2) 3. Méthodes et outils de qualité en production 3.1 Autocontrôle La norme ISO 8402 en donne la définition suivante : « Mode de contrôle selon lequel une personne physique exerce son propre contrôle sur le résultat de son travail et dont les règles sont formellement définies dans les dispositions d’assurance qualité ou de gestion de la qualité. » – 20,99 – 25,46 Objectif L’autocontrôle permet de : — prendre en compte les objectifs d’amélioration de la qualité ; — diminuer le nombre de défauts pour assurer le zéro défaut sur chaque poste de travail ; — enrichir le travail des opérateurs en les rendant juge de la qualité de leurs tâches et en les faisant participer aux groupes de progrès ; — détecter les anomalies en provenances de l’amont ; — signaler sans délai toute erreur ou anomalie et la corriger ; — arrêter tout ou partie de la ligne de production en cas de problème ; — faciliter la mise en place de systèmes de gestion de production en vue d’une démarche permanente d’amélioration des procédés (KAIZEN). Champ d’application Cette méthode s’applique pour le contrôle en cours de fabrication. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 19 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ SEPT ÉTAPES POUR GÉRER L'AUTOCONTRÔLE LA ROUE DE DEMING (PDCA) P PLAN CORRIGER ! QUOI ? Planifier l'action d'amélioration Qualité DO VÉRIFIER ! Exécuter les tâches définies dans le Plan Qualité CHECK 1 7 COMMENT ? 2 6 A D 3 5 Vérifier les effets et contrôler les causes 4 POURQUOI ? CAUSES ET EFFETS ? ACTION Prendre les mesures correctives EXÉCUTER ? C Figure 31 – Roue de Deming – PDCA et autocontrôle Le KAIZEN regroupe un certain nombre de méthodes issues du Japon qui ne sont pas abordées dans le présent article, pour plus amples informations le lecteur se reportera aux références bibliographiques : — TPM – Total Productive maintenance [34] ; — 5S – Cinq règles de base pour la propreté et la discipline [44] (les cinq S représentent les cinq premières lettres de mots japonais commençant par S) ; — SMED (Single Minute Exchange of Die) – Changement rapide d’outil [35] ; — POKA YOKE – détrompeur, système anti-erreur ; — KANBAN – Gestion des stocks en juste-à-temps (JAT). Acteurs Ce sont les opérateurs et les contremaîtres aux postes de travail. Mode opératoire La méthode se déroule en sept étapes et s’appuie sur le modèle de la roue de Deming (figure 31) : — étape 1 – Établir un plan qualité. Ce plan définit les objectifs et les délais qui s’inscrivent dans la stratégie qualité de l’entreprise. Il donne les ressources nécessaires pour mettre en place les structures participatives par groupe de progrès. — étape 2 – Rédiger les instructions d’autocontrôle : • mettre en place les standards opératoires, • quelles sont les caractéristiques de qualité recherchées ? • quelles sont les limites de tolérance pour chaque caractéristique de qualité ? • mettre en place les plans de contrôle, • qui contrôle quoi, où, quand, comment, combien et pourquoi ? (QQOCCP), • mettre en place les groupes de travail, • quels sont les effets à contrôler ? • quelles sont les causes qui produisent les effets ? — étape 3 – Former et faire participer l’ensemble du personnel : • éduquer le personnel à la philosophie de l’autocontrôle et le former aux techniques de maîtrise du processus : les contremaîtres sont responsables de la formation de leurs subordonnés, il AG 1 771 − 20 est indispensable de rendre les opérateurs réactifs et de les inciter à la démarche d’amélioration permanente, • faire connaître aux opérateurs sans ambiguïté quels sont les critères de conformité aux standards opératoires, • faire savoir que c’est à l’atelier que la qualité prend forme, • faire connaître clairement de quelle partie du procédé ils sont chacun chargés et cela en relation avec la qualité finale, • mettre à profit le sens de la compétition et élever le niveau technique, • à l’apparition de produits défectueux, donner aux opérateurs des informations précises et entreprendre les actions correctives avec eux pour prévenir la reproduction de ces défauts. — étape 4 et 5 – Exécuter et vérifier le travail : • Contrôler les causes de marche du procédé et les noter sur des feuilles de relevés de données, • Contrôler l’effet sur le produit en suivant l’évolution de la caractéristiques de qualité et en la mettant en relation avec les causes et événements, • respecter les instructions opératoires qui doivent indiquer les tolérances, • supprimer les causes de non-conformité en respectant la procédure de non-conformité en vigueur, • arrêter le flux si nécessaire en tenant compte des procédures. — étape 6 et 7 – Agir et vérifier les actions correctives : • faire suivre le standard et en étudier la marche, • analyser les non-conformités en observant la nature du défaut, les circonstances d’apparition du défaut et la cause supposée du défaut, • remettre en question la façon dont on a formé l’opérateur et le reformer si nécessaire, • réviser la procédure opératoire à chaque action corrective. 3.2 Maîtrise statistique des procédés (MSP) Nota : le lecteur se reportera à [R 290],réf [1] et à [18]. Objectif La méthode de maîtrise statistique des procédés est initiée par un besoin d’amélioration dans l’objectif d’éliminer les produits non- Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ conformes (zéro défaut). La figure 32 décrit les étapes de la méthode et les outils à utiliser. ANALYSE DES ÉLÉMENTS DU PROBLÈME DESCRIPTION DU PROCÉDÉ Histogramme Ordinogramme Session de remue méninges (identification de la situation problématique) Caractéristique de qualité Analyse des éléments du problème Diagramme de Pareto (description du procédé) Identification des causes Type de non-conformités (exploration du procédé) Mesure, contrôle et amélioration du procédé (suivi du procédé) Caractéristique Graphique chronologique (Run Chart ) Ordre de prélèvement Figure 32 – Les étapes de la méthode MSP Champ d’application Cette méthode s’applique : — aux contrôles en cours de fabrication ; — à la recherche des causes de variabilité d’un procédé de fabrication ; — à l’étude de la capacité d’un procédé. Acteurs Ce sont : — les opérateurs et contremaîtres sur les postes de travail ; — les concepteurs de cartes de contrôle ; — les groupes de progrès MSP. Complémentarité avec d’autres méthodes On peut citer : — l’autocontrôle ; — le plan de contrôle par échantillonnage et autocontrôle ; — le KAIZEN. Besoin en formation Les acteurs doivent être formés : — à la MOTP [AG 1 770]; — aux statistiques de base [AG 1 770]; — à l’analyse des données multivariées [AG 1 770, § 2.11]. Mode opératoire La méthode MSP se décline au travers de trois étapes fondamentales : — étape 1 – Description et capabilité du procédé ; — étape 2 – Étude de la variabilité du procédé ; — étape 3 – Suivi et maîtrise statistique du procédé. À chacune de ces étapes, on utilise un certain nombre d’outils qui sont décrits figure 33. 3.2.1 Outils de description du procédé Ces outils sont décrits sur la figure 33. Capabilité Caractéristique de qualité Figure 33 – Outils pour la description du procédé L’ordinogramme ou diagramme des flux « flow – chart », permet une meilleure description et compréhension de la manière dont le procédé fonctionne. L’histogramme [AG 1 770, § 2.10.1] permet de visualiser la distribution d’une caractéristique de qualité afin d’évaluer sa capabilité (la capabilité est l’aptitude d’un procédé à se tenir sur sa cible à l’intérieur d’un intervalle de tolérance fixé par le client). Le graphique chronologique permet de constater la variation de la caractéristique de qualité en fonction du temps. Le diagramme de Pareto [AG 1 770, § 2.4] permet d’identifier les effets majeurs à maîtriser. 3.2.2 Outils de recherche des causes de variabilité du procédé Ces outils sont décrits sur la figure 34. L’élaboration du diagramme d’Ishikawa est traitée en [AG 1 770, § 2.5]. L’élaboration du diagramme des corrélations est traitée en [AG 1 770, § 2.10.2]. L’élaboration des plans d’expériences selon Taguchi est traitée au § 2.2. À ces outils, on rajoutera : — les tests statistiques décisionnels traités en [AG 1 770, § 2.10.3] ; Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 21 IDENTIFICATION DES CAUSES _____________________________________________________________________________________________________ MESURE, CONTRÔLE ET AMÉLIORATION DU PROCÉDÉ EXPLORATION DU PROCÉDÉ Diagramme d'Ishikawa (causes-effet) SUIVI DU PROCÉDÉ Cartes de contrôle Caractéristique de qualité Mesure statistique MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ Ordre d'échantillonnage Détermination des indices de capabilité Étude de corrélation Cap Caractéristique Y Cpk Cam Caractéristique de qualité Caractéristique X Journal de bord Plan d'expérience Essai Situations anormales Causes identifiées Colonne 1 2 3 4 1 1 1 1 1 Plan orthogonal Taguchi 2 1 2 2 2 L9 (34) 3 1 3 3 3 4 2 1 2 3 5 2 2 3 1 6 2 3 1 2 7 3 1 3 2 8 3 2 1 3 9 3 3 2 1 Contrôle final Lot à contrôler Plan d'échantillonnage Figure 34 – Outils pour la recherche des causes de variabilité d’un procédé — l’analyse des données multivariées traitée en [AG 1 770, § 2.11]. 3.2.3 Outils pour la mise sous contrôle statistique du procédé Ces outils sont décrits sur la figure 35. Les plans de contrôle par échantillonnage sont traités au § 3.3. Décision Accepter le lot Refuser le lot Figure 35 – Outils de suivi d’un procédé sous contrôle statistique 3.2.4 Capabilité d’un procédé (méthode six sigma) La capabilité est l’aptitude d’un procédé à se tenir centré sur sa cible avec une dispersion la plus faible possible pour pouvoir varier autour de sa moyenne dans l’intervalle de tolérance fixée par le client (figure 36). AG 1 771 − 22 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ On calcul ensuite Cpk : Ti Lci Cible Lcs Cpk = Cap ( 1 – k ) Ts Intervalle de contrôle pour la moyenne Intervalle de tolérance pour les individus Lci : limite de contrôle inférieur Lcs : limite de contrôle supérieure Figure 36 – Capabilité d’un procédé La cible est le niveau de qualité défini dans le cahier des charges pour une caractérisation de qualité donnée. La flexibilité est définie par Ti tolérance inférieur et Ts tolérance supérieure IT = Ts – Ti est l’intervalle de tolérance. Amélioration de la qualité (réduction de la variabilité) Un procédé maîtrisé statistiquement est tel que Cpk = Cap La majorité des industries se satisfont d’un Cpk = 1,33. Cependant, certaines industries se doivent d’aller beaucoup plus loin dans la maîtrise du procédé. Ceci fait l’objet de la méthodologie six sigma décrite ci-après qui consiste à mettre en œuvre toutes les techniques nécessaires à l’obtention d’un Cpk = 2 (figure 37). Valeur calculée de Cpk Qualification du procédé Écart requis du procédé à l'intérieur des spécifications (± 3 Cpk σ) 2,5 et plus Excellent (très performant) ± 7,5 σ 2,0 Très bon ±6σ 1,33 Bon ±4σ 1,0 Juste capable ±3σ 0,8 Pauvre (incapable) ± 2,4 σ (une partie importante de la production est à l'extérieur des spécifications) Cpk = 1,33 est une valeur minimale utilisée par plusieurs entreprises. Figure 37 – Méthode six sigma Les indices de capabilité caractérisent la capabilité d’un procédé. Ils sont au nombre de trois. ■ Cap (coefficient d’aptitude du procédé) IT Cap = ------6σ IT intervalle de tolérance obtenu à partir du cahier des charges, σ écart-type de la distribution observé sur l’ensemble des « 5M » du diagramme d’Ishikawa. ■ Cam (coefficient d’aptitude du moyen) avec IT Cam = ------6σ Avec σ écart-type de la distribution observé sur l’un des « 5M » du diagramme d’Ishikawa. ■ Cpk (coefficient de positionnement par rapport à la cible) On calcule le coefficient k de positionnement tel que : 2 m0 – m k = ------------------------IT Avec m moyenne mobile du procédé au temps t calculée sur un échantillon de taille n, m0 moyenne cible, IT intervalle de tolérance. La méthode six sigma se décompose en cinq étapes (figure 38). — étape 1 – État des lieux – Mises en évidence des causes communes et des causes spéciales (figure 38a) La cible visée est de 18. Ce procédé est hors maîtrise statistique. Il est décentré (Cpk = 0,43) et produit du non-conforme. Il est incapable (Cap = 0,82). La répartition est multimodale. Le procédé travaille sur des causes spéciales qu’il faut éliminer pour ne laisser place qu’à des causes communes. — étape 2 – Élimination des causes spéciales (figure 38 b) Le procédé est sous maîtrise statistique ; il est décentré par rapport à sa cible (Cpk = 0,49), il n’est pas encore capable (Cap = 0,97). — étape 3 – Centrage du procédé sur sa cible (figure 38 c) Le procédé est sous contrôle statistique. Il est centré sur sa cible (Cpk = 0,97) ; il n’est pas encore capable (Cap = 0,97). — étape 4 – Amélioration de la capabilité sur les causes communes (figure 38 d) Le procédé est maîtrisé. Il est centré sur sa cible (Cap = Cpk = 1,38). — étape 5 – En route vers le zéro défaut : six sigma (figure 38 e) Le procédé est maîtrisé et les six sigma sont acquis par réduction des causes de variabilité du procédé (Cap = Cpk = 2,25). 3.2.5 Cartes de contrôle Les cartes de contrôle sont des outils d’aide à la décision. Leur élaboration est décrite dans la norme NF X 06-031. Elles assurent un suivi du procédé et permettent de diagnostiquer et de corriger les Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 23 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ situations anormales en cours de fabrication. Les cartes de contrôle peuvent s’appliquer à : — des grandeurs mesurables : cartes X (moyenne) et R (étendue) ; — des grandeurs non mesurables : contrôle aux attributs et cartes p, np, c (NF X 06-022). Exemple d’application à l’étude de la capabilité d’un procédé Cet exemple montre l’application de l’histogramme à l’étude de capabilité d’un procédé sur un échantillon de 100 individus (figure 39). La loi de distribution de la caractéristique de qualité (ici la dureté mesurée par l’enfoncement en millimètres d’une pointe) n’est pas normale. Elle est bimodale. Il s’ensuit que le procédé n’est pas sous le contrôle statistique et qu’une action corrective s’impose pour supprimer les « causes spéciales » de variabilité pour le ramener sur des « causes communes ». Les indices de capabilité Cap = 1,13 et de positionnement Cpk = 1,17 montrent que le procédé est pratiquement centré sur sa cible (85) mais il faut améliorer sa dispersion pour obtenir un procédé capable Cpk > 1,33. Exemple de carte de contrôle provisoire sur la moyenne X et l’étendue R Cet exemple montre la carte de contrôle provisoire de la moyenne établie à partir de l’exemple précédent (figure 40 et 41). L’écart-type est estimé à partir de l’étendue et les limites de contrôle sont établies à partir des tables et formules de la norme NF X 06-031. Les cartes de contrôle définitives ne seront établies que lorsque le procédé sera sous contrôle statistique avec un écart-type parfaitement connu. Ti Cible Moyenne = 27,00 a Cap = 0,82 Cpk = 0,43 histogramme 1 — six sigma état des lieux Ti Moyenne = 27,00 b Moyenne Ts σ = 7,33 Cible Moyenne Ts σ = 6,17 Cap = 0,97 Cpk = 0,49 histogramme 2 — six sigma après élimination des causes spéciales Fréquence Moyenne Ti Cible Moyenne = 18,00 c Cap = 0,97 Cpk = 0,97 histogramme 3 — six sigma après avoir centrer le procédé sur sa cible Moyenne Dureté (mm) Ti Figure 39 – Étude de la capabilité d’un procédé Cible Moyenne = 18,00 d Moyenne de dureté (mm) σ = 6,17 Ts σ = 4,33 Ts Cap = 1,38 Cpk = 1,38 histogramme 4 — six sigma après réduction des causes communes 89,81 88,48 LSC 87,15 3 85,83 84,50 83,17 81,05 80,52 5 7 4 1 10 11 14 13 6 15 20 16 18 9 2 87,81775 17 8 12 19 Moyenne 84,5000 Moyenne n° des individus LIC 81,18225 Cible Moyenne = 18,00 79,19 77,86 e Figure 40 – Exemple de carte de contrôle provisoire sur la moyenne (carte X) AG 1 771 − 24 Ti σ = 2,67 Ts Cap = 2,25 Cpk = 2,25 histogramme 5 — à la recherche du six sigma Figure 38 – Méthode six sigma : les cinq étapes Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ Champ d’application Étendue de dureté (mm) 15,810 13,377 LSC 10,945 8,513 1 6,081 3,648 1,216 6 3 9 12 7 11 5 2 4 8 10 15 17 19 14 16 12,16125 Moyenne 5,75000 18 20 13 n° des individus LIC – 1,216 0,00080 – 3,648 – 6,081 Figure 41 – Exemple de carte de contrôle provisoire sur l’étendue (carte R) Le contrôle par échantillonnage s’applique : — en contrôle de réception des matières premières ; — en contrôle final des produits finis ; — lorsque le contrôle est destructif ; — lorsque les frais de contrôle sont élevés ; — lorsque le contrôle à 100 % n’est pas physiquement réalisable. Acteurs Ce sont les contrôleurs des services qualité et les opérateurs sur les lignes de production. Complémentarité avec d’autres méthodes La méthode de contrôle par plan d’échantillonnage est complémentaire à la méthode MSP. Elle fait partie des techniques statistiques qui font l’objet du § 4.20 de la norme ISO 9001. Mode opératoire Un plan d’échantillonnage simple est noté P ( n, c ) 3.3 Plans de contrôle par échantillonnage n nombre d’individus à prélever c constante d’acceptation du lot d nombre de défectueux dans l’échantillon. La procédure consiste à prélever au hasard n individus dans un lot de taille N. On note le nombre d d’individus défectueux dans l’échantillon. Le lot est accepté si d<c avec Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [28] Objectifs Contrôle de fin de fabrication (ou contrôle final) : il est habituellement nécessaire d’effectuer un contrôle sur les produits terminés avant de les expédier. Contrôle à la réception : une entreprise doit s’approvisionner auprès de fournisseurs extérieurs. Il s’agit pour l’entreprise de vérifier si la livraison est conforme ou non à la qualité exigée (figure 42). Contrôle par échantillonnage Objectif Lot à contrôler Plan d'échantillonnage Règles de décision du plan Résultats du contrôle d>c Courbe d’efficacité et niveaux de qualité d’un plan d’échantillonnage n et c s’obtiennent à partir des tables normées NF X 06-022 ou MILS STD 105 E. Ils dépendent de la courbe d’efficacité du plan d’échantillonnage qui représente Pa la probabilité d’acceptation en fonction de p, pourcentage de défectueux dans le lot (figure 43). La probabilité de trouver des individus non conformes dans un lot est régie par la loi des probabilités de Poisson. Acceptation ou non acceptation d'un lot • Plan simple • Plan double • Plan multiple • Plan progressif • ... Le lot est refusé si Mis au rebut Acceptation du lot Contrôle à 100 % et rectifié Non acceptation du lot Retour au fournisseur Figure 42 – Étapes de la construction d’un plan de contrôle par échantillonnage Dans la plupart des cas, il est physiquement impossible de contrôler les lots à 100 %. On réalise donc un contrôle par plan d’échantillonnage dont le but est de fournir les règles permettant de prendre une décision d’acceptation ou de refus d’un lot à partir de la prise d’échantillon et la connaissance des risques statistiques α et β (cf. [AG 1 770, § 2.10.3]) 1,0 Pa 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Plan I (n = 60) Plan II (n = 80) Plan III (n = 120) 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,10 0,11 p Figure 43 – Influence de la taille de l’échantillon n sur la courbe d’efficacité d’un plan d’échantillonnage Pour que la courbe d’efficacité corresponde aux risques que le client et le fournisseur acceptent d’encourir, il faut considérer quatre éléments : — le NQA niveau de qualité acceptable ; un lot de qualité acceptable est caractérisé par un certain pourcentage d’individus non conformes que l’on peut tolérer ; — le NQT niveau de qualité toléré ; le NQT représente le pourcentage d’individus non conformes dans un lot qui devrait avoir un peu de chance d’être accepté, en moyenne ; Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 25 MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ _____________________________________________________________________________________________________ — le risque du fournisseur α ; c’est la probabilité de ne pas accepter un lot de bonne qualité au niveau NQA ; passe au contrôle renforcé. La figure 44 donne les règles normatives pour le changement des niveaux de contrôle. — le risque du client β ; c’est la probabilité d’accepter un lot de mauvaise qualité au niveau NQT. Exemple d’utilisation des tables pour la résolution d’un plan d’échantillonnage simple Étape 1 – Effectif du lot – Choix du niveau de contrôle et du NQA. Une entreprise reçoit d’un fournisseur un lot de 500 unités. Le contrat d’achat spécifie un NQA = 1,5 % de non conformes (figure 46). Étape 2 – Choix de la lettre code en fonction de l’effectif du lot et du NQA dans la table MILS STD 105E ou NF X 06-022 (tableau 16) Pour un contrôle normal, on obtient la lettre H. Étape 3 – Détermination de n et c à partir de la lettre code (tableau 17). Outre n et c, on rentre dans les tables d’échantillonnage avec le NQA et le NQT qui sont fixés en commun accord entre le client et le fournisseur. Selon la sévérité que l’on souhaite (effcacité du contrôle), les tables d’échantillonnage prévoient trois niveaux de contrôle : — le niveau I contrôle réduit ; — le niveau II contrôle normal ; — le niveau III contrôle renforcé. La règle veut que le contrôle normal s’applique au premier contrôle. Si l’examen des premiers lots révèle que la qualité est bonne, on passe au contrôle réduit ; si la qualité est mauvaise, on • 10 lots consécutifs ont été acceptés et • Le nombre total d'unités non conformes ou de non-conformités n'excède pas le nombre limite de la table. • Le client estime que le niveau de qualité de la production est satisfaisant et approuve le passage en contrôle réduit. Mode de contrôle réduit NQA = 1 , n = 50 , c = 2 avec n taille de l’échantillon, c critère d’acceptation du lot. Le plan correspondant est noté P(50, 2.) Étape 4 – Décision d’acceptation ou de rejets du lot. Le plan d’échantillonnage, simple à mettre en œuvre, consiste à prélever au hasard dans le lot de 500 unités un échantillon de 50 individus et d’en vérifier la conformité. On accepte le lot si le nombre de non conformes est inférieur ou égal à 2. On refuse le lot si le nombre de défectueux est supérieur ou égal à 3. Début du contrôle • 2 lots sur 5 (ou moins de 5) consécutifs soumis au contrôle normal ne sont pas acceptés. Mode de contrôle normale • Le lot n'est pas accepté, ou bien • Le lot est accepté mais le nombre d'unités non conformes (ou nonconformités) trouvé dépasse le critère d'acceptation mais est inférieur au critère de rejet • La production est irrégulière • D'autres conditions justifient le retour au contrôle normal. Mode de contrôle renforcé • 5 lots consécutifs sont acceptés. • 5 lots consécutifs ne peuvent être acceptés en mode de contrôle renforcé. Suspension de l'application du système de contrôle et réexamen des conditions de réception. Mesures correctives apportées par le fournisseur à la satisfaction du client. Rétablissement du contrôle. Figure 44 – Règles pour le changement des niveaux de contrôle Schématisation des étapes à suivre pour réaliser un plan d’échantillonnage à partir des tables (figure 45) Besoin en formation AG 1 771 − 26 Les acteurs doivent être formés : — aux statistiques descriptives de base ; — aux lois de distribution statistique (binomiale, Poisson, Gauss) ; Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle _____________________________________________________________________________________________________ MÉTHODES ET OUTILS DE LA QUALITÉ — aux tests, hypothèses et risques statistiques [AG 1 770]. Effectif du lot (N ) Niveau de qualité acceptable Niveau de contrôle II III I 1. 2. Classe à laquelle appartient l'effectif du lot Tableau 16 – Table pour le choix de la taille n de l’échantillon en fonction de la taille N du lot et du niveau de contrôle N 6. Choix du niveau de contrôle Fixation du NQA 3. Choix de la lettre-code Choix du type d'échantillonnage I II III 2à8 A A B 9 à 15 A B C 16 à 25 B C D 26 à 50 C D E 51 à 90 C E F 91 à 150 D F G 151 à 280 E G H 281 à 500 F H J 501 à 1 200 G J K 1 201 à 3 200 H K L 3 201 à 10 000 J L M 10 001 à 35 000 K M N 35 001 à 150 000 L N P 150 000 à 500 000 M P Q 500 001 et au-dessus N Q R 4. Plan simple Plan double Plan multiple 5. Mode de contrôle normal 7. Indiquer le plan d'échantillonnage requis avec l'effectif (ou les effectifs selon le cas) d'échantillon et les critères d'acceptation et de rejet 8. Indiquer le plan d'échantillonnage en mode de contrôle renforcé Indiquer le plan d'échantillonnage en mode de contrôle réduit Niveau de contrôle II N = 500 Figure 45 – Règles pour le choix d’un plan d’échantillonnage à partir des tables NQA = 1,5 % LC : H (0) LC lettre code Figure 46 – Données au départ d’un plan d’échantillonnage (0) Tableau 17 – Détermination de la taille n de l’échantillon en fonction de la taille N du lot Critère d’acceptation du lot (A acceptation, B refus) Lettre code Effectif de l’échantillon n G 32 H 50 NQA = 1,0 A 1 R 2 NQA = 1,5 NQA = 2,5 NQA = 4,0 A R A R A 1 2 2 3 3 R 4 2 3 3 4 5 6 J 80 2 3 3 4 5 6 7 8 K 125 3 4 5 6 7 8 10 11 L 200 5 6 7 8 10 11 14 15 M 315 7 8 10 11 14 15 21 22 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle AG 1 771 − 27
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