le sablier - Association des directeurs généraux des municipalités

LE
SA BLIE R
LE MAGAZINE OFFICIEL DE L’ASSOCIATION DES
DIRECTEURS GÉNÉRAUX DES MUNICIPALITÉS
DU QUÉBEC
ENVOI DE PUBLICATION, CONVENTION NO 40031900
VOLUME 22
NUMÉRO 1
MAI 2015
CITOYEN
OU CLIENT
Plus qu’un simple changement de vocabulaire
19
LES MUNICIPALITÉS ET LE « NOUVEAU »
CITOYEN NUMÉRIQUE
22
LA PRIORITÉ DU D.G. : LE DÉFI DE
LA COMMUNICATION CITOYENNE
24
LE CITOYEN, CET EMPÊCHEUR ?
26
LE CITOYEN, UN CLIENT ?
SOMMAIRE
ÉDITORIAL
LE COFFRE À OUTILS DES MRC S’AGRANDIT
5
COMITÉ DE RÉDACTION
28
D.G. Ville de Saint-Eustache
et Vice-président de l’ADGMQ
Christian Bellemare
CONGRÈS DE L’ADGMQ
CLD DE LA MRC DE BÉCANCOUR
D.G. Ville de Dorval
Robert Bourbeau
6
29
D.G. Ville de Beauharnois
Alain Gravel 4E ÉDITION DES
GRANDS PRIX DE L’ADGMQ
LE DIRECTEUR GÉNÉRAL ET SON CONSEIL MUNICIPAL
UN VIRAGE MARQUÉ VERS LE DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE
SOYEZ DES NÔTRES !
7
30
D.A. Ville de Québec, Charlesbourg
et
Administrateur Conférence
de Québec
Alain Marchand
LA CONCEPTION-CONSTRUCTION
D.G. retraité
René Soucy
31
ADGMQ EN BREF
8
D.G. Ville de Saint-Lambert
François Vaillancourt
32
GRAPHISTE
Komconcept
UN D.G. ET SA VILLE
11
RENCONTRE AVEC SERGE LAMONTAGNE
34-36
DES LIMITES
À LA SOLIDARITÉ SYNDICALE
ASSURANCES
12-13
VOUS PLANIFIEZ DES RÉNOVATIONS ?
ASSUREZ-VOUS D’ÊTRE BIEN PRÉPARÉ !
LA BANQUE NATIONALE C’EST…
37
14
L’EXPÉRIENCE CITOYEN COMME OUTIL DE
TRANSFORMATION DES SERVICES MUNICIPAUX
PL3 UN INCITATIF À CRÉER
PLUSIEURS RÉGIMES DE RETRAITE ?
RELATIONS INTERNATIONALES
FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT
DE LA COLLECTIVITÉ
16
1 SUJET/ 4 INTERVENANTS
CITOYEN OU CLIENT – PLUS QU’UN SIMPLE
CHANGEMENT DE VOCABULAIRE
18-26
Conseiller stratégique aux
communications de l’ADGMQ
Christian Talbot LA RÉMUNÉRATION VARIABLE
UN LEVIER STRATÉGIQUE EN PÉRIODE D’AUSTÉRITÉ?
LA MMQ : UNE APPROCHE
RÉSOLUMENT ORIENTÉE
VERS LE CLIENT
D.G. de l’ADGMQ
Martine Lévesque 38-39
PORTRAIT CROISÉ
40-41
DE CITOYEN À CLIENT
42
L’ADGMQ REMERCIE SES PARTENAIRES
PUBLICITÉ
Christian Talbot
418 660-7591
[email protected]
Le Sablier est publié deux fois l’an par
l’Association des directeurs généraux
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ADGMQ
43, rue de Buade, bureau 470
Québec (Québec) G1R 4A2
Tél. : 418 660-7591
Téléc. : 418 660-0848
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www.adgmq.qc.ca
ADGMQ
CONSEIL
D’ADMINISTRATION
2014 -2015
ADMINISTRATEURS
REPRÉSENTANTS DES
CONFÉRENCES RÉGIONALES
COMITÉ
EXÉCUTIF
–
–
MARTINE VALLIÈRES
CLAUDE PÉRINET
Présidente
D.G.
Belœil
Vice-Président
D.G.
Rimouski
FRÉDÉRIC LEMIEUX
GUY FAUCHER
Secrétaire
D.G.
Dolbeau-Mistassini
Trésorier
D.G.
Val d’Or
CHRISTIAN BELLEMARE
Vice-Président
D.G.
Saint-Eustache
JACK BENZAQUEN
Président sortant
D.G.
Dollard-des-Ormeaux
JOSÉE GUY
Conférence de
Montréal
D.G.
Montréal-Est
DENIS SAVARD
Conférence des
Laurentides
D.G.
Sainte-Agathe-desMonts
DANIELLE CHEVRETTE
Conférence de la
Montérégie
D.G.
Sainte-Catherine
DANICK BOULAY
Conférence de l’Est
D.G
Carleton-sur-Mer
MARTIN LESSARD
ALAIN MARCHAND
DENIS CHARRON
CAROLINE RIOUX
Conférence de la
Mauricie –
Centre-du-Québec
D.G.
Victoriaville
Conférence de
Québec
D.A.
Charlesbourg,
Québec
PERMANENCE
–
Conférence de
l’Ouest
D.G.
Rouyn-Noranda
MARTINE LÉVESQUE
Directrice générale
4
CHRISTIAN TALBOT
Conseiller stratégique
aux communications
MARILOU RAINVILLE
Adjointe
administrative
Conférence de
l’Estrie
D.G.
Eastman
ÉDITORIAL DE LA PRÉSIDENTE
S’ORIENTER VERS LE CITOYEN
Cette édition du Sablier, portant sur le
rôle du citoyen, est l’occasion de prendre
un temps de réflexion pour constater
l’évolution de la place du citoyen dans
nos organisations.
Martine Vallières, CPA, CA, MAP
Présidente de l’ADGMQ
D.G. Belœil
Les changements sont majeurs. En 2015,
le citoyen est à l’affût de tout. Il a du
temps, il est souvent actif, instruit et bien
articulé. Il se présente au conseil, se manifeste auprès de sa ville par courriel, sur
les médias sociaux ou encore par le biais
de logiciels de requête. Une multitude de
portes lui sont ouvertes afin de communiquer. Il est demandant et difficile à satisfaire, ce citoyen. Ce citoyen serait-il plutôt
devenu client ?
Ce changement, plus qu’une simple
modification de vocabulaire, entraîne
certainement un ensemble de transformations dans les relations entre l’administration publique et la population.
Des villes comme Gatineau et Brossard,
pour ne nommer que celles-là, ont d’ailleurs mis en place des services aux
« citoyens-clients », hautement performants, se dotant d’indicateurs de temps
de réponse et de taux de satisfaction. Or,
tout cela a un coût. Dans un contexte de
rationalisation, implanter de telles structures représente une orientation privilégiée. Avons-nous le choix ? J’oserais dire
non. Notre entreprise de services, soit
notre ville, est présente pour ce citoyen,
chacun de nos gestes doit être posé afin
de générer un service de qualité. C’est
certainement difficile, surtout après deux
ans de budget de restrictions.
Les outils de communication à la disposition des citoyens ont contribué à changer notre réalité et à créer une pression
supplémentaire. Toutefois, l’évolution
technologique doit aussi nous servir de
façon positive en tant qu’organisation et
nous devons entreprendre une réflexion
en profondeur afin d’utiliser ces outils
pour repenser l’ensemble de nos façons
de faire. Le citoyen nous y oblige et nous
devons le faire pour lui. Nous devons
évoluer et suivre la volonté de notre
population. Pour ce faire, il faut donner
aux citoyens les moyens de s’exprimer,
de sorte que des idées puissent naître de
ces échanges. Il doit y avoir un dialogue
durable entre les citoyens et l’administration pour pouvoir bâtir la communauté
que nous souhaitons. Les villes étant en
concurrence les unes avec les autres, il
ne faut pas croire au citoyen captif. Des
gens emménagent chez nous après avoir
« magasiné » leur lieu de résidence, leur
qualité de vie. Il faut donc constater qu’ils
quittent une ville au profit d’une autre.
Le monde municipal doit alors s’actualiser et l’ADGMQ est là pour soutenir le
directeur général quant à ces enjeux. Les
congrès et les formations diverses sont
des outils permettant, entre autres, d’alimenter notre vision organisationnelle.
L’univers est vaste et des exemples de
réussite nous sont constamment apportés. Il est important de participer à ces
événements, car le réseautage contribue
aussi à compléter nos apprentissages.
J’en profite donc pour vous inviter personnellement à notre congrès, célébrant
le 80e anniversaire de l’ADGMQ, qui se
déroulera au Château Mont-Sainte-Anne
du 10 au 13 juin 2015. Ce sera une occasion unique de se rencontrer dans un environnement propice à l’apprentissage, un
contexte effervescent où plus de 11 heures
de formation reconnue par les ordres professionnels nous seront offertes.
Nous aurons, entre autres, la chance de
pouvoir échanger lors d’un atelier-causerie audacieux qui permettra d’entendre
différentes visions, notamment, celles de
maires et de citoyens auxquelles s’ajoutera le regard d’un journaliste. Une activité inédite où les discussions s’animeront
certainement entre ces acteurs dont
les sensibilités et les perspectives sont
parfois différentes, mais dont l’objectif
ultime, faire de sa municipalité un milieu
de vie viable, dynamique et inspirant, est
le même.
À bientôt !
5
Soyez des nôtres !
CONFÉRENCE D’OUVERTURE
DES EXPÉRIENCES INSPIRANTES
M. SERGE BOUCHARD
Anthropologue, auteur et animateur
>> Laval prépare l’avenir
M. Serge Lamontagne,
Directeur général de la Ville de Laval
DES PANELS POUR DÉBATTRE
D’ENJEUX MUNICIPAUX
TABLE RONDE
Synergie entre le politique et l’administratif
Animation :
M. Pierre Maisonneuve, Journaliste
Participants : M. Jacques Poulin,
Directeur général de Rivière-du-Loup
Mme Lyne Savaria,
Directrice générale de McMasterville
M. Éric Forest, Maire de Rimouski
Mme Diane Lavoie,
Mairesse de Beloeil
M. Daniel Maltais,
Professeur,
Direction de l’enseignement
et de la recherche à l’ENAP
>> Les conditions de réussite des villes de l’avenir
Mme Florence Junca-Adenot,
Présidente du Forum Urba 2015
DES SUJETS PERTINENTS
>> Les municipalités doivent-elles revoir
leur régime de retraite ?
M. Jocelyn Tremblay, Associé principal chez Aon Hewitt
>> Le pouvoir d’enquête, de contrôle
et de surveillance du maire : Fondements et limites
Me Alain-Claude Desforges, Avocat chez Bélanger-Sauvé
>> Municipalités : Comment prendre votre place
devant les compétences fédérales ?
Mes Patrice Gladu et Yanick Tanguay,
Avocats chez Dunton Rainville
>> L’acceptabilité sociale des projets
Mme Johanne Gélinas, Associée, Conseil stratégie et
performance chez Raymond Chabot Grant Thornton
ATELIER-CAUSERIE
La ville de demain
Animation :
M. Michel Venne,
Directeur général et fondateur
de l’Institut du Nouveau Monde
Participants : M. François Bourque,
Chroniqueur, Le Soleil
Mme Chantal Deschamps,
Mairesse de Repentigny
M. Rick Lavergne,
Président de l’ADGMRCQ
M. Michel Paré, Maire de Beaupré
6
10 au 13 juin 2015
Château Mont-Sainte-Anne, Ville de Beaupré
Ensemble, pour célébrer les 80 ans de l’ADGMQ!
Inscription et programmation
congres.adgmq.qc.ca
4E ÉDITION DES
GRANDS PRIX DE L’ADGMQ
Le 11 juin prochain, lors de la Soirée Gala du Congrès annuel, découvrez les lauréats des
Grands Prix de l’ADGMQ.
LE PRIX DISTINCTION
Cet honneur, remis en collaboration avec La Fondation La Capitale groupe financier,
récompense un D.G., un D.A. ou un D.G.A. qui se démarque par son leadership, sa
mobilisation, ses qualités de visionnaire et son implication.
LES BOURSES DE DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES PROFESSIONNELLES
Présentées par La Mutuelle des municipalités du Québec, ces bourses visent à contribuer au développement des habiletés des gestionnaires leur permettant d’atteindre
rapidement un niveau de leadership supérieur.
LES HOMMAGES AUX D.G. CUMULANT 25 ANS DE CARRIÈRE
Ces hommages, offerts en partenariat avec la Banque Nationale, sont remis aux
membres de l’Association arborant un parcours professionnel en gestion municipale
de plus de 25 ans. Seront honorés :
M. Bernard Naud
Mme Josée Guy
M. Martin Houde
D.G., Donnacona
D.G., Montréal-Est
D.G., Vaudreuil-Dorion D.A., Ahuntsic-Cartier- D.G., Laval
ville, Montréal
M. Ronald Cyr
M. Serge Lamontagne
RÉUNIONS,
CONGRÈS
ET MARIAGES
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ADGMQ EN BREF
L’ADGMQ EN MISSION INTERNATIONALE
POUR EXPLORER LES COMMUNAUTÉS
INTELLIGENTES
Claude Périnet, vice-président de l’ADGMQ et directeur général
de la Ville de Rimouski, prendra part, du 3 au 8 mai 2015, à la
Mission Villes Intelligentes organisée par les Événements Les
Affaires. Cette mission lui offrira l’occasion de visiter des villes
innovantes qui ont fait passer leur économie du secteur manufacturier à une économie basée sur les nouvelles technologies
et l’innovation, dont Barcelone, Montpellier, Lyon et Paris.
REPRISE DE LA
FORMATION
PORTANT SUR
LE RÔLE DU
D.G. DANS LE
DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE
En raison du grand succès qu’a
connu cette activité les 25 et 26
mars dernier, l’ADGMQ, en collaboration avec l’Association des
professionnels en développement économique du Québec
(APDEQ), annonce le retour de la
formation les 2 et 3 septembre
2015 à Drummondville.
www.adgmq.qc.ca
L’ADGMQ, ACTIVE DANS LE DOSSIER DE LA RELÈVE MUNICIPALE
JEUNES
EXPLORATEURS
D’UN JOUR
Préoccupée par le dossier de la relève en
milieu municipal, l’ADGMQ s’est associée
à l’édition 2015 de Jeunes explorateurs
d’un jour qui a pour mission de faire vivre
à des jeunes, principalement de 4 e et 5e
secondaires, une journée de stage en
milieu de travail.
L’Association pose ainsi un geste concret
pour démystifier la réalité d’une carrière
en milieu municipal et soutenir les villes
du Québec dans le défi qu’est celui d’assurer la relève.
LES BOURSES
JE TRAVAILLE POUR MA VILLE
L’ADGMQ, la COMAQ et l’UMQ – en collaboration avec le GRHMQ et, pour la première année, en partenariat avec l’AIMQ – félicitent les récipiendaires des bourses
Je travaille pour ma ville et remercient les 49 municipalités et MRC qui ont soumis
au total 61 projets de stage.
Les 17 bourses remises, d’une valeur de 3000 $ chacune, serviront à l’embauche
d’un stagiaire dans des municipalités et MRC de la province, et ce, afin de faire découvrir le milieu municipal à de jeunes professionnels et ainsi faire appel à la relève.
Les municipalités récipiendaires d’une bourse sont :
> Austin
> Lévis
> Rawdon
> Beauceville
> Montréal-Ouest
> Rimouski
> Dolbeau-Mistassini
> MRC de
Pierre-De Saurel
> Sainte-Catherine
> Drummondville
> Joliette
> La Prairie
8
> Pincourt
> Pont-Rouge
> Sainte-Marie
> Sherbrooke
Rouler
aux cœurs
de pommes
Gaz Métro rêve de bioMéthanisation
Celle-ci permet de transformer nos matières organiques, comme les coeurs
de pommes, en gaz naturel renouvelable.
Cette énergie locale et renouvelable pourra servir à faire rouler nos camions ainsi
qu’à chauffer l’eau et l’air de nos maisons et de nos entreprises, tout en réduisant
nos émissions de GES de plus de 90 %. Gaz Métro contribue à trouver des solutions
aux côtés des municipalités d’ici pour valoriser cette énergie de chez-nous.
Découvrez toutes les possibilités offertes par le bleu à gazmetro.com/effetbleu
Au service de la gestion municipale
du Québec
Le congrès de l’Association des directeurs généraux des
municipalités du Québec (ADGMQ) s’amorce alors que
l’association célèbre 80 années de progrès sous le signe de
l’évolution.
Je veux souligner le précieux travail de l’ADGMQ qui, depuis 1935,
accompagne ses membres dans le développement de leurs
compétences et le partage du savoir dans le but d’encourager
l’excellence en matière de gestion municipale.
Le monde municipal est aujourd’hui devant des défis stimulants,
alors que notre gouvernement est à redéfinir, sur de nouvelles
bases, sa relation avec lui. Nous voulons travailler en collaboration
avec les municipalités, notamment pour accroître leur autonomie
et simplifier leurs procédures de reddition de comptes, pour les
rendre plus efficientes.
Les chantiers sont vastes, mais j’ai pleinement confiance que
nous trouverons, tous ensemble, des solutions viables, à long
terme, à ces défis communs.
Et comme toujours, votre appui sera précieux pour les élus et
les citoyens, qui peuvent toujours compter sur votre expérience
et votre savoir-faire.
Joyeux anniversaire à l’ADGMQ et bon congrès à tous !
PIERRE MOREAU
Ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire
Ministre responsable de la région de la Montérégie
Député de Châteauguay
10
LA MMQ : UNE APPROCHE RÉSOLUMENT
ORIENTÉE VERS LE CLIENT
Linda Daoust
Présidente-directrice générale
MMQ
En 2003, huit municipalités donnaient le
coup d’envoi à la création de La Mutuelle
des municipalités du Québec (MMQ).
Aujourd’hui, c’est quelque 1 030 municipalités, MRC et régies intermunicipales qui
en sont membres sociétaires.
FAIRE LES CHOSES AUTREMENT
Experte en assurance des municipalités, la
MMQ est aujourd’hui l’assureur numéro 1
du monde municipal québécois. Elle est la
preuve que les acteurs du milieu municipal
savent reconnaître les solutions durables
et comprennent la force qu’ils représentent
lorsqu’ils sont solidaires.
Tout comme ceux qui l’ont créée, la MMQ
fait les choses autrement. Sa formule
diffère à plusieurs égards de celle des
assureurs traditionnels. D’abord, elle n’appartient qu’à ses membres sociétaires.
Ensuite, elle est uniquement dédiée à
l’assurance des municipalités. Cette vocation lui confère un avantage indéniable,
celui de connaître à fond la réalité de ses
membres sociétaires et de développer
des liens de proximité avec eux.
À L’ÉCOUTE DE LEURS BESOINS
Au départ, la MMQ n’était composée que
d’une équipe restreinte. Connaissant une
croissance fulgurante du nombre d’adhésions de membres sociétaires, la MMQ
s’est dotée d’une équipe d’experts pour
maintenir l’excellence de ses services.
Ainsi, ses membres sociétaires peuvent
compter sur le soutien d’une équipe chevronnée composée de sept conseillers en
gestion des risques.
Toujours à l’écoute de leurs besoins, la
MMQ déploie des efforts continuels et
structurés pour soutenir ses membres
sociétaires. Aussi, elle n’a pas hésité,
après l’annonce de la hausse du seuil
de compétence de la Cour des petites
créances, à accueillir dans ses rangs un
conseiller juridique pour accompagner les
représentants municipaux devant cette
instance. Ce dynamisme qui prévaut à
la MMQ est basé sur la volonté de satisfaire ses membres sociétaires, qui sont
sa seule raison d’exister. En leur offrant
des services adaptés à leurs besoins
pour mieux gérer leurs risques, protéger
leur patrimoine et en traitant avec professionnalisme leurs réclamations même
sous le montant de la franchise, la MMQ
démontre qu’elle a leurs intérêts à cœur.
DE LA FORMATION ADAPTÉE GRÂCE
À DE FRUCTUEUX PARTENARIATS
Vecteur majeur dans la diminution des
risques, la formation occupe une place
importante à la MMQ. Au fil du temps,
elle a créé un programme de formation
réservé exclusivement à ses membres
sociétaires. Chaque année, plus d’une
cinquantaine de formations leurs sont
offertes gratuitement.
Pour compléter son offre, elle a tissé des
liens étroits avec des partenaires municipaux qui partagent la même conviction
en matière de formation. L’entente développée en 2015 avec l’ADGMQ en fait foi.
L’octroi de quatre bourses au Programme
de développement des compétences
professionnelles démontre encore une
fois, de manière concrète, son engagement envers le monde municipal et l’importance qu’elle accorde à la formation
et à la relation qu’elle entretient avec ses
membres sociétaires.
DÉPASSER SES AMBITIONS
Tournée vers l’avenir, la MMQ continue d’avoir le vent dans les voiles. Plus
que jamais elle possède l’expertise, les
équipes et les outils pour servir efficacement le monde municipal. Fidèle à ses
valeurs et à sa mission, avec au cœur de
celles-ci ses membres sociétaires, elle est
maintenant prête à accueillir des municipalités de grande taille pour leur offrir la
qualité des services qui ont fait son succès
depuis sa création. ◊
Experte en assurance des municipalités,
la MMQ est aujourd’hui l’assureur numéro 1
du monde municipal québécois.
11
DES LIMITES
À LA SOLIDARITÉ SYNDICALE
Me Pierre St-Onge
Avocat en droit du travail et de l’emploi
Dunton Rainville
L’actualité regorge d’exemples de situations
où des syndicats sollicitent l’appui de leurs
membres afin de manifester leur désaccord
à l’égard de certaines orientations ou politiques gouvernementales et de certaines
décisions prises par les employeurs, et ce,
au nom de la solidarité syndicale.
Il survient également des cas où le syndicat privilégie la position de l’un de ses
membres au détriment d’un autre afin de
tenter de mener à bien une contestation
liée à une décision prise par l’employeur.
Dans le cadre d’un arbitrage de grief
entendu par Me Francine Lamy1, cette dernière était saisie d’un grief contestant le
congédiement d’un salarié découlant de
gestes d’intimidation ; de manquements
aux valeurs de respect, d’intégrité, de civilité et de professionnalisme.
À la suite du congédiement du salarié, il a
été démontré que celui-ci avait effectué
une filature et manifesté des menaces à
l’égard de représentants de l’employeur
au cours de l’audition du grief. Un ancien
collègue de travail ayant été informé de
ces faits s’est adressé au président du
syndicat afin de lui communiquer ces renseignements. Or, celui-ci a préféré ignorer
les menaces, malgré l’enjeu, et a conservé
cette information pour lui-même, sans la
communiquer à l’employeur.
1.Syndicat canadien de la fonction publique, section locale 3055 et Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu
(Christian Fournier), décision rendue le 11 février
2015 (Me Francine Lamy).
12
L’arbitre rappelle que « la solidarité syndicale doit céder le pas lorsque la sécurité
d’autrui est en cause, même si la divulgation peut entraîner l’imposition d’une sanction disciplinaire à un collègue membre de
la même unité d’accréditation ».
Ainsi, nous croyons que l’inaction du
syndicat dans de telles circonstances
pourrait, dans l’éventualité où de telles
menaces étaient menées à exécution,
emporter la responsabilité du syndicat et
de son exécutif.
Par ailleurs, dans le cadre de l’audition de
ce même dossier, le président du syndicat
a pris l’initiative de révéler publiquement
des renseignements personnels sur l’un
de ses membres, lesquels renseignements
avaient été colligés dans l’exercice de ses
fonctions syndicales. Une telle initiative a
pour effet de briser la démarche confidentielle de son membre et enfreint l’obligation
de confidentialité rattachée à l’exercice de
certaines fonctions syndicales.
La solidarité syndicale doit céder le pas lorsque
la sécurité d’autrui est en cause, même si la
divulgation peut entraîner l’imposition d’une
sanction disciplinaire à un collègue membre
de la même unité d’accréditation.
En somme, l’arbitre rappelle certains des devoirs et obligations
du syndicat, soient :
> Ne pas exercer d’influence auprès
de ses membres afin de faire taire
des comportements répréhensibles
d’un autre salarié ;
> Ne pas faire obstacle à la dénonciation
d’agissements fautifs à l’employeur ;
> Ne pas ignorer une menace portée
à son attention lorsque la santé et la
sécurité d’autrui sont en jeu ;
> Ne pas demeurer inactif lorsqu’une telle menace est portée à
son attention ;
> Mettre la solidarité syndicale de côté
lorsque la santé et la sécurité d’autrui sont en jeu ;
Ainsi, l’obligation de représentation syndicale ne peut aller jusqu’à mettre en
danger la sécurité d’autrui au nom de
la solidarité syndicale, ou contrevenir à
l’obligation de confidentialité à l’égard de
certains renseignements obtenus de la
part d’un membre du syndicat afin d’attaquer la crédibilité de ce membre.
La solidarité et le devoir de représentation
syndicale ont tout de même leurs limites ! ◊
> Ne pas révéler publiquement des
renseignements personnels relatifs
à un membre sans le consentement
de ce dernier.
Montréal
514.866.6743
Laval
450.686.8683
Longueuil
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13
LA BANQUE NATIONALE C’EST…
FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT
DE LA COLLECTIVITÉ
Josée Christiani
Vice-présidente associée
Affaires bancaires –
Gouvernements et secteur public
En tant qu’acteur économique de premier
plan au Québec et au Canada depuis plus
de 150 ans, la Banque Nationale souhaite
contribuer à l’épanouissement des communautés où elle est présente. La Banque
atteint cet objectif grâce, entre autres, à un
programme de dons et commandites bien
défini et des collectes de fonds fructueuses.
Au cœur de cet engagement s’articule notre
implication envers la jeunesse, à laquelle
une grande proportion de nos contributions est consacrée. À la Banque Nationale,
nous avons compris que les jeunes portent
les rêves, les espoirs et les possibilités de
notre avenir collectif.
MIEUX SERVIR NOS CLIENTS
À la Banque Nationale, nos clients sont
au cœur de toutes nos activités. Afin de
toujours mieux répondre à leurs besoins,
nous améliorons constamment nos
façons de faire, de même que notre service, notre réseau et nos infrastructures.
Nous sommes fermement engagés à offrir
des services bancaires spécialisés, et ce, de
sorte à accompagner tous nos clients dans
les différentes étapes de leurs projets d’affaires. C’est dans cet esprit que, d’un bout à
l’autre du pays, nos employés cherchent à
faire vivre une expérience distinctive à notre
clientèle, quel que soit son point d’entrée à
la Banque.
OFFRIR DES CONSEILS COMPLETS ET
PERSONNALISÉS
Nous souhaitons entretenir une relation
de proximité avec une clientèle diversifiée
et aider nos clients à optimiser leurs choix
financiers. En 2014, nous avons continué de
développer des outils et des services favorisant l’attente de ces objectifs.
14
CONNAÎTRE CE SEGMENT DE
CLIENTÈLE QUE SONT LES
MUNICIPALITÉS
Avec plus d’une centaine de clients dans
le secteur municipal, la Banque est bien
au fait des besoins entourant la gestion
d’une municipalité. C’est pourquoi nous
pouvons vous offrir des produits vous
étant tout particulièrement destinés.
Que vous ayez besoin de financement
temporaire ou d’un rendement élevé sur
vos placements, nos conseillers peuvent
vous aider à atteindre vos objectifs.
Une expérience tapis rouge à la Banque
Nationale c’est un processus simple
et rapide, une grande flexibilité selon
vos besoins et une démarche facile pour
la municipalité.
En choisissant la Banque Nationale, vous
vous assurez de faire affaire avec une
institution solide. En effet, la Banque
Nationale a été désignée pendant trois
années consécutives (2011 à 2013) parmi
les 20 banques ayant les assises financières les plus solides au monde, selon
le plus récent classement du magazine
de renommée internationale Bloomberg
Markets. Il s’agit d’un accomplissement
marquant à la suite des investissements
massifs réalisés par la Banque dans son
développement et l’amélioration des
services à la clientèle. De plus, la Banque
figure parmi les 50 Employeurs de choix
au Canada depuis plusieurs années. ◊
À PROPOS DE NOUS
La Banque Nationale du Canada propose
des services financiers intégrés à une clientèle très diversifiée. Elle mène ses activités
dans trois secteurs d’affaires – Particuliers
et entreprises, Gestion de patrimoine et
Marchés financiers – et compte un actif de
plus de 205 milliards de dollars en date du
31 octobre 2014.
S’appuyant sur une équipe de quelque
20 000 employés, la Banque offre une
gamme complète de services, notamment
des solutions bancaires et d’investissement.
La Banque Nationale est la principale
institution bancaire au Québec et est une
partenaire d’affaire par excellence.
Informez-vous auprès de nos conseillers
pour profiter, vous aussi, de l’expérience
tapis rouge Banque Nationale.
Montréal
Sylvain Tremblay, 514 871-4323
Laval/Outaouais/Laurentides/
Lanaudière/ Abitibi-Témiscamingue
Micheline Duval, 450 472-8675
Mauricie/Bois-Francs/
Dummond/Sorel
Pierre Cyrenne, 819 691-4032
Québec/Beauce/ ChaudièreAppalaches/Bas St-Laurent/ SaguenayLac St-Jean / Gaspésie/Côte-Nord
Danielle Harvey, 418 523-4742
Estrie/Montérégie
Norbert Gagnon, 450 348-7798
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PL3 UN INCITATIF À CRÉER PLUSIEURS
RÉGIMES DE RETRAITE ?
Jocelyn Tremblay
Associé principal
Aon Hewitt
Avant même l’arrivée de la Loi favorisant la
santé financière et la pérennité des régimes
de retraite à prestations déterminées du secteur municipal (projet de loi 3 ou PL3), les
régimes de retraite du secteur municipal
québécois, sont vus comme complexes
à administrer. En effet, plusieurs de ces
régimes contiennent déjà des dispositions qui varient par groupe d’employés
alors que ces groupes sont à l’intérieur
d’un même régime. On a qu’à penser aux
règles d’admissibilité à la retraite, aux
prestations de décès après à la retraite,
aux formules de rentes qui peuvent être
différentes par groupe afin de refléter
les cotisations différentes ou encore à la
nature de l’emploi de chacun des groupes
d’employés. Cet environnement a fait en
sorte qu’à plusieurs endroits, des principes de comptabilités distinctes ont été
mis en place afin de pouvoir identifier les
surplus/déficits par groupe d’employés
et ainsi, décider de la façon dont les surplus seraient utilisés ou encore les déficits
seraient financés.
Le PL3 introduit une nouvelle réalité où
il sera nécessaire de séparer les actifs et
les passifs d’un régime de retraite entre
le volet antérieur au 1er janvier 2014 et le
volet postérieur au 31 décembre 2013. La
séparation entre les volets exigera donc
le maintien d’une comptabilité séparée
puisque ces volets s’apparentent à des
régimes distincts avec leurs règles de
financement propres.
16
Imaginons que votre environnement prévoit déjà une comptabilité distincte entre
les groupes d’employés, quatre groupes
par exemple, soit les cols bleus, les cols
blancs, les cadres et les policiers. Si nous
ajoutons la comptabilité par volet et dans
le contexte où la comptabilité actuelle est
maintenue, cela ferait donc huit comptabilités distinctes à maintenir dans votre
régime. Est-ce la voie de l’avenir, est-ce
gérable ou est-il préférable plutôt de scinder le régime actuel en plusieurs régimes
de retraite ?
Rappelons que la presque totalité des dix
plus grandes villes du Québec opère déjà
dans un environnement de régimes multiples. Seule la Ville de Laval compte un
seul régime de retraite pour l’ensemble de
ses employés.
COMPTABILITÉ DISTINCTE OU
PLUSIEURS RÉGIMES DE RETRAITE
Dans un monde idéal et dans le contexte
où il est possible de le faire, la situation la
plus simple à administrer est de conserver un seul régime de retraite sans comptabilité distincte. L’absence d’une telle
comptabilité ne veut pas dire que tous les
groupes doivent avoir les mêmes prestations et le même niveau de cotisation,
mais plutôt qu’il n’y aura pas de suivi de
l’attribution des surplus/déficits/fonds
de stabilisation par groupe d’employés
même s’il y a des différences au niveau
des prestations.
Pour plusieurs régimes de retraite, il ne
sera toutefois pas possible d’atteindre ce
résultat. On pourrait donc envisager de
conserver une comptabilité séparée pour
le volet antérieur sans qu’il y en ait une
pour le volet futur.
S’il n’est pas possible d’éviter une comptabilité séparée dans le volet futur, notamment parce que les cotisations versées au
fonds de stabilisation sont différentes par
groupe (en % du coût du service courant)
ou encore parce qu’il n’y pas d’uniformité
sur les règles d’utilisation du fonds de stabilisation, au moins deux scénarios sont
alors possibles.
On pourrait alors scinder le régime actuel
en plusieurs régimes ou encore créer plusieurs régimes de retraite pour le service
futur sans scission du régime actuel, mais
en liant le régime actuel aux nouveaux
régimes. Les régimes liés permettent
de considérer la totalité du service et les
salaires gagnés au cours de toutes les
années aux fins de la détermination des
prestations des régimes.
Les décisions sur la structure du régime
de retraite dans le contexte du PL3 auront
des conséquences à long terme. Il est
donc important de bien comprendre les
enjeux afin de prendre les meilleures
décisions possible dans l’intérêt de tous. ◊
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UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
CITOYEN
OU CLIENT
Plus qu’un simple changement de vocabulaire
18
UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
LES MUNICIPALITÉS ET
LE « NOUVEAU » CITOYEN NUMÉRIQUE
Yan Cimon, Ph. D
Professeur agrégé
Faculté des sciences de l’administration
Université Laval
Au cours des dernières années, nous
avons incontestablement assisté à une
individualisation croissante des citoyens.
Cette individualisation croissante tire son
origine à la fois dans les changements
sociaux qui ont bousculé la société québécoise depuis la Révolution tranquille,
mais aussi dans les importants bouleversements technologiques que nous
avons connus ces dernières décennies.
De ce fait, les besoins réels et perçus des
citoyens évoluent. Par la même occasion,
la fourniture de services et la manière d’interagir avec eux changent elles aussi, que
les décideurs publics le veuillent ou non.
Ainsi, une question se pose : le citoyen
est-il plus exigeant ou est-ce la municipalitéquipeineàsuivrelerythme ?
CHANGEMENT SOCIAL,
CHANGEMENT TECHNOLOGIQUE
Ces dernières années, les Québécois ont
vu leurs horaires de travail devenir de plus
en plus atypiques. Les entreprises – tous
secteurs confondus – ont suivi cette tendance. Les commerces ont des heures
d’ouverture étendues (même le secteur
bancaire) et se sont adaptés aux changements dans le mode de vie de leurs clients
(la croissance de la superficie des épiceries consacrée aux mets préparés pourra
convaincre le lecteur le plus sceptique).
Par ailleurs, les technologies ont permis
l’avènement du commerce électronique
et du commerce mobile (c’est-à-dire via un
téléphone intelligent) à l’aide desquels un
panier toujours plus large de produits et
services est accessible quasi instantanément (p.ex. divertissement en ligne, soumissions d’assurance auto, etc.) ou dans
un délai de 24 à 48 heures (p.ex. livres
grand public ou spécialisés, vêtements,
etc.). Ainsi, dans sa vie de consommateur,
le citoyen est habitué à une individualisation de l’offre de produits et services
ainsi qu’à des délais réduits de livraison
après une commande. Les administrations fédérale et provinciale tentent de
s’ajuster et ont connu quelques succès
intéressants. Au niveau fédéral, le cas de
Passeport Canada est un bon exemple
notamment par le biais de la simplification
des démarches d’obtention d’un passeport et la possibilité de service accéléré
moyennant une majoration des frais. Au
niveau provincial, le Service québécois
de changement d’adresse permettant
d’aviser plusieurs ministères simultanément d’un déménagement est un autre
bon exemple. Si de telles initiatives rencontrent les attentes des citoyens, elles
ont aussi pour effet de magnifier la perception d’inefficience des instances de
l’appareil public – incluant au niveau municipal – qui n’ont pas encore su se réinventer. Dans le secteur privé, des forces
similaires transforment le commerce de
détail et nombre de joueurs mal adaptés
disparaissent.
En effet, à leur face même, les besoins de
base des citoyens ont relativement peu
changé au courant des dernières années
(voirie, collecte des déchets, délivrance de
permis et autorisations, etc.). Toutefois,
leurs attentes sont de plus en plus élevées, non seulement parce que la transparence croissante de l’information couplée
à l’utilisation généralisée des technologies
de l’information leur permet de comparer
la performance de leur administration
municipale avec d’autres (au Québec ou
ailleurs dans le monde), mais aussi parce
que leur relation avec l’entreprise privée
ou certains fournisseurs publics de services change. Ainsi, le citoyen du XXIe siècle
souhaite un gouvernement municipal efficient et transparent fournissant des services de plus en plus individualisés.
19
UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
CITOYEN OU CLIENT
PLUS QU’UN SIMPLE CHANGEMENT DE VOCABULAIRE
En essayant de trouver de nouvelles sources
de revenus et en implantant le principe
de l’utilisateur-payeur, le comportement
et l’attitude du citoyen changent.
FAIRE MOINS AVEC PLUS OU PLUS
AVEC MOINS ?
Dans l’environnement actuel, les finances
des municipalités se trouvant sous pression, il est trop souvent tentant de revoir
la prestation de services à la baisse et la
tarification à la hausse. Par exemple, au
courant des dernières années, plusieurs
municipalités ont réduit la fréquence de la
collecte des déchets. Auparavant hebdomadaire, elle se fait maintenant souvent
toutes les deux semaines. Ces municipalités parlent alors de l’importance de réaliser des économies, ce qui est normal.
Toutefois, le citoyen perd une qualité de
service très visible et les retombées de
tels gains d’efficience ne sont souvent ni
communiquées ni partagées avec ce dernier par le biais d’une réduction de taxes.
Une tendance importante est le recours au
principe de l’utilisateur-payeur. En essayant
de trouver de nouvelles sources de revenus et en implantant le principe de l’utilisateur-payeur, le comportement et l’attitude
du citoyen changent. En effet, il cherchera
bien évidemment à obtenir les meilleurs
services possible pour les ressources qu’il y
consacre, et ce, souvent malgré lui, car l’administration municipale a le monopole de
l’offre des services municipaux. Les coûts de
déménagement prohibitifs forcent souvent
le citoyen à s’accommoder d’une prestation
de services qui ne serait pas autrement
tolérée. En effet, dans un environnement
plus concurrentiel, un fournisseur de service aurait tôt fait d’être remplacé comme
le fait souvent le citoyen-consommateur
dans le cas de son prestataire de services
de communication par exemple.
La solution est donc d’améliorer l’efficience
de la prestation aux citoyens tout en améliorant la transparence y étant associée.
Il devient alors beaucoup plus aisé d’obtenir l’engagement de ces derniers ou à
tout le moins leur compréhension pour
les mesures votées par les élus et mises
en œuvre par les fonctionnaires municipaux. À ce titre, les nouvelles tendances
en matière d’e-gouvernement (c’est-à-dire
gouvernement électronique) autour d’une
prestation de services par le biais des technologies de l’information sont une avenue
possible. Si elles sont bien implantées, ces
initiatives ont le double bénéfice d’améliorer la prestation de services au citoyen et
de mobiliser les ressources humaines des
municipalités autour d’un projet stimulant
et très concret.
20
PAR OÙ COMMENCER ?
En partant du principe que le citoyen actuel
souhaite avoir affaire non pas à une administration municipale qui le contraint à respecter la réglementation ou qui l’informe
sur ce qu’il n’a pas le droit de faire, mais
une administration qui l’écoute, l’épaule et
l’aide à réaliser ses projets tout en respectant la réglementation en place, l’e-gouvernement représente une opportunité
inouïe pour toutes les parties prenantes.
Ceci tient compte de l’évolution du « rôle »
et des attitudes des citoyens, tout en permettant de transformer les relations entre
le citoyen et son administration. Ce faisant,
la transparence qui en découle permet
d’allier les attentes citoyennes avec les réalités budgétaires, le citoyen d’aujourd’hui
étant d’ores et déjà plus (et mieux) informé
que ses prédécesseurs.
En conséquence, une administration municipale à l’écoute des besoins des citoyens
et qui souhaite livrer une prestation de
services à la hauteur des attentes de ces
derniers peut :
Mettre l’information sur les prestations de services en ligne accessible et
facile à trouver. L’élaboration d’une section sur les questions fréquemment posées
est un excellent départ, peu coûteux et qui
élimine beaucoup d’appels inutiles.
Fournir un service de guichet unique
en ligne et par téléphone. Ceci permet
de diriger le citoyen vers la bonne expertise
municipale pour satisfaire ses besoins et
évite les pertes de temps de part et d’autre
en raison de demandes mal acheminées.
UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
Le recours à l’e-gouvernement, aux
technologies de l’information et aux médias
sociaux offre de belles opportunités au
niveau municipal qui possède déjà une
culture de proximité avec les citoyens.
Mettre les formulaires en ligne. Les
citoyens peuvent ainsi les remplir à l’avance.
Ces derniers peuvent être archivés dans un
dossier individualisé lié à la prestation d’un
service particulier.
Éliminer les silos avec des équipes
multidisciplinaires qui se coordonneraient de manière régulière pour harmoniser les prestations de services.
Par exemple, la délivrance de certains
permis de rénovation et de construction
peut être faite en se coordonnant avec
les autres services municipaux que ces
demandes requièrent.
Établir un processus systématique
d’écoute et de codification des relations avec les citoyens. Un peu à
l’image de ce que font certains assureurs
dans la gestion des dossiers individuels.
Ceci donnerait des indices sur les services en demande et sur ceux qui sont de
moins en moins utiles ou qui devraient
être revus.
Initiative de réduction des délais.
Les délais administratifs peuvent être
réduits en étudiant les processus derrière les approbations de permis et la
livraison de services.
Mettre sur pied un guichet en ligne
et ouvrir les guichets physiques
à des heures atypiques. Les entreprises faisant affaire avec les municipalités peuvent le faire durant les heures
ouvrables. Les citoyens ont besoin de
plus de flexibilité. Un canal en ligne permet une interaction personnalisée 24/7
alors que l’ouverture atypique des guichets est une occasion de rencontrer
les fonctionnaires municipaux hors des
heures de travail pour régler des dossiers
face à face en cas de besoin.
Ces données sont très appréciées des
citoyens qui peuvent ainsi ajuster leurs
préférences en matière de logement ou
encore qui peuvent comprendre le degré
de taxation de certains districts. Ces initiatives aident aussi la ville à ajuster son
offre de services selon les voisinages et
à prévoir certains types de besoin. Cette
transparence des données a permis le
développement d’initiatives citoyennes
pour interagir avec la ville que cette dernière a adoptées avec un coût de développement presque nul.
Plusieurs autres solutions sont possibles.
Toutefois, le recours à l’e-gouvernement,
aux technologies de l’information et aux
médias sociaux offre de belles opportunités au niveau municipal qui possède
déjà une culture de proximité avec les
citoyens. Il importe de trouver le bon
équilibre entre offre et demande de service(s). Par exemple, la Ville de Seattle
dans l’État de Washington offre en ligne
toutes les données concernant les interventions de son Service de police. Elle
offre aussi l’intégralité de l’évaluation des
écoles publiques en ligne (ces dernières
sont gérées par la ville, contrairement à la
situation qui prévaut au Québec).
En bref, la transparence est le meilleur
allié des élus et des fonctionnaires municipaux. Les citoyens comprennent alors les
contraintes de l’administration et peuvent
être plus aisément solidarisés autour
d’enjeux cruciaux de la municipalité. ◊
Yan Cimon, Ph. D. est professeur agrégé à la Faculté
des sciences de l’administration de l’Université
Laval et directeur adjoint du CIRRELT (Québec),
le Centre interuniversitaire de recherche sur les
réseaux d’entreprise, la logistique et le transport. Il
a récemment participé à un important projet sur le
gouvernement en ligne financé par le gouvernement
du Québec et des partenaires privés.
21
UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
CITOYEN OU CLIENT
PLUS QU’UN SIMPLE CHANGEMENT DE VOCABULAIRE
LA PRIORITÉ DU D.G. :
LE DÉFI DE LA COMMUNICATION CITOYENNE
Yves Vermette
Directeur général
Ville de Sherbrooke
Depuis quelques années, la grande majorité des villes se sont dotées de moyens
de communication électronique (sites
Web) pour informer leurs citoyens ou leur
permettre de communiquer avec elles
(courriels, blogues, etc.). Les administrations municipales peuvent ainsi mieux
orienter les messages à diffuser ainsi que
les réponses aux différentes requêtes.
L’arrivée des médias sociaux a « démocratisé » la communication citoyenne, que ce
soit avec l’administration municipale ou
directement avec les élus, en accroissant
de façon exponentielle la vitesse et le flux
de cette communication. Le défi des municipalités quant aux attentes citoyennes est
donc devenu plus important. Tout d’abord,
elles ne peuvent pas se permettre de
répondre à ce nouveau besoin d’instantanéité moderne, car elles n’ont ni les ressources ni la capacité d’y répondre. Puis,
elles doivent filtrer toutes les demandes
afin d’en déterminer la priorité et la validité.
Comment peut-on alors séparer les
plaintes et les requêtes représentant
une demande légitime pour le bien de
la collectivité, d’une demande qui ne
visequelebénéficed’uneminorité ?
22
En tant que directeurs généraux, nous
sommes confrontés régulièrement à ce
genre de situations. Par exemple, un élu
qui reçoit une plainte directement d’un
citoyen par son compte Facebook aura
tendance à nous transférer le cas, lorsqu’il
juge la requête valable. La question qui se
pose est de placer la requête de l’élu en
priorité ou non. À moins qu’il ne s’agisse
d’un cas de sécurité, le rôle du directeur
général et de son équipe de direction par
rapport à toutes les requêtes citoyennes
est de gérer les attentes des élus et des
citoyens en fonction de critères clairement établis. La communication entre
tous les intervenants devient alors l’élément essentiel du succès.
Le directeur général doit tenir compte de
différents facteurs avant de considérer
toutes les actions à poser. Nous connaissons tous le contexte budgétaire actuel des
municipalités et il est important de bien
faire connaître les limites de nos organisations municipales afin de prévenir l’ajout de
ressources qui auraient un impact sur les
résultats budgétaires annuels.
Évidemment, une demande légitime
citoyenne pour le bien de la collectivité
pourra être soutenue par le conseil municipal, mais elle devra l’être en fonction des
priorités et des capacités de la municipalité. Le défi qui apparaît est alors d’équilibrer l’ajout de ces nouveaux services
légitimes par de nouveaux revenus ou
encore par des réductions de dépenses.
Vous le savez, les suggestions de réduction de dépenses proposées par les
fonctionnaires municipaux sont rarement
populaires, car elles sont perçues par les
élus et par les citoyens comme des réductions de services. Il peut cependant en être
autrement, si l’introduction des changements requis pouvant entraîner des économies est planifiée avec soin en tenant
compte de principes fondamentaux :
1. Faire participer les élus dès le début de
la démarche.
2. Bien identifier les objectifs visés.
3. Former une équipe multidisciplinaire
de mise en œuvre (en mode de gestion transversale).
4. Mettre les efforts de communication
citoyenne en priorité.
5. S’assurer de mesurer les résultats.
6. Offrir aux élus de procéder par projet pilote afin de se laisser une porte
de sortie, en cas de résultats non
concluants.
7. S’assurer de garder les élus informés
tout au long de la démarche.
UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
Le défi qui apparaît est alors d’équilibrer
l’ajout de ces nouveaux services légitimes
par de nouveaux revenus ou encore par
des réductions de dépenses.
Afin de mieux illustrer une telle démarche,
nous aimerions vous faire part d’une
expérience vécue à la Ville de Sherbrooke
lorsque, soucieuse du développement
durable, elle a entrepris de modifier considérablement ses façons de faire concernant l’entretien hivernal en se dotant
d’une politique en ce sens. L’utilisation
des sels de déglaçage a été considérablement réduite, les routes « sans sel » furent
introduites, le soufflement de la neige sur
les terrains a été accru et des trottoirs
ont été fermés pendant l’hiver. Prévoyant
une réaction citoyenne en lien avec ces
changements, nous avons prévu un plan
d’action et une série de moyens de communication visant à informer la population, mais surtout, nous avons impliqué
les élus dès le début du processus et nous
les avons rassuré, par notre approche
évolutive, tout au long de la démarche.
Nous avons ainsi procédé par projets
pilotes, notamment pour les routes « sans
sel » et les fermetures de trottoirs, en prenant bien soin, au préalable, d’informer
les citoyens visés. Nous avons mesuré
les résultats du projet à la fin de l’hiver
en comparant les statistiques annuelles
des accidents de la route et nous nous
sommes dotés de moyens de réaction
rapide en transférant, par exemple, toute
plainte sur un tronçon à l’essai directement au gestionnaire responsable du
projet. Nous avons aussi commandé un
sondage à une firme externe à la fin de
l’hiver, afin de vérifier la perception des
usagers quant aux changements introduits. Une campagne de communication
à grande échelle fut également lancée en
déployant, entre autres, plus d’une centaine d’oriflammes avec le slogan En hiver,
adaptons notre conduite.
Enfin, le service responsable de la mise en
œuvre (entretien et voirie) a maintenu un
lien constant et étroit avec tous les conseillers ainsi qu’avec les citoyens s’étant
plaints de certains aspects de nos projets pilotes. Le gestionnaire responsable
a ainsi pu tenir compte des suggestions
d’amélioration ou expliquer les raisons
de nos décisions, de sorte que la résistance au changement s’est estompée. Le
Service de l’entretien et de la voirie a également informé régulièrement les conseils
d’arrondissement et le conseil municipal
de l’évolution des projets pilotes et des
résultats obtenus.
Comme ce cas peut l’illustrer, nos efforts
de planification en équipe avec les élus
et plusieurs services municipaux (voirie,
communications, police, circulation et
signalisation) ont permis de réduire, en
amont et de façon substantielle, le nombre
de plaintes que nous anticipions de recevoir. Ainsi, nous avons pu mieux faire le tri
entre les plaintes légitimes mesurables
pouvant affecter la sécurité des usagers
de la route et celles qui relevaient davantage de la perception et de l’impression,
donc de nature plus individuelle.
Grâce aux efforts déployés à respecter
les principes énumérés plus tôt, tous ces
changements ont été acceptés par les
citoyens de Sherbrooke et les nouvelles
procédures d’entretien hivernal font maintenant partie du quotidien. Les économies
obtenues par ces changements ont ainsi
permis à la Ville de Sherbrooke de pouvoir
maintenir ou améliorer d’autres services.
Le défi des villes et des municipalités vis-àvis les exigences de leurs citoyens de plus
en plus « branchés » s’accroîtra. On ne
pourra plus ignorer ce qui se fait ailleurs,
car les citoyens exigeront les mêmes services pour leur communauté. En tant que
directeurs généraux, notre responsabilité
de communiquer avec tous les acteurs
de notre ville (élus, citoyens et employés)
devra être notre plus grande priorité
si nous voulons continuer à demeurer
à l’écoute des préoccupations tout en
conservant un visage humain aux yeux
de nos citoyens. Toutefois, en bon père
de famille, il nous faudra être capables de
dire non à plusieurs demandes ! ◊
23
UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
CITOYEN OU CLIENT
PLUS QU’UN SIMPLE CHANGEMENT DE VOCABULAIRE
LE CITOYEN, CET EMPÊCHEUR?
Liane Morin
Michel Venne
Chargée de projet
Institut du Nouveau Monde
Directeur général
Institut du Nouveau Monde
L’image du citoyen qui participe à la vie
démocratique de sa municipalité, notamment en s’affichant régulièrement au
conseil municipal, n’est pas toujours rose
du point de vue de l’appareil administratif. Les plus polis les surnommeront « suspects habituels », « les pas-pour », alors
que ceux qui le sont moins ne passeront
pas par quarte chemins en les étiquetant d’empêcheurs. Ces citoyens – très
exigeants auprès de leur municipalité
quant aux services qu’ils reçoivent, à la
gestion du budget, à la transparence des
décisions, etc. – ne font, au final, qu’utiliser le canal qui leur est accordé, une
fois par mois, lors des assemblées du
conseil. Comme beaucoup d’autres, ils
s’intéressent à la chose municipale, avec
comme point de départ, leur perspective
du milieu de vie où ils habitent. Cette perspective, malgré la mauvaise image que
certains peuvent s’en faire, mérite d’être
entendue. Non, le citoyen n’est pas un
empêcheur.
La participation citoyenne est dorénavant
incontournable dans nos municipalités.
Les directeurs généraux sont d’ailleurs
très bien placés pour avoir vu l’évolution
du rôle de la parole citoyenne au fil des
décennies au Québec. D’un rôle plutôt passif à celui d’un acteur influent, les citoyens
prennent de plus en plus leur place. Leur
rôle aujourd’hui va au-delà de celui du
citoyen-client duquel on n’attend qu’une
opinion individuelle sur les services rendus
ou désirés. Les citoyens, lorsqu’on prend le
temps de leur demander adéquatement,
adhèrent à cette notion de communauté
24
et se prennent au jeu de la discussion, de
la délibération et même de la collaboration avec leurs concitoyens, avec les élus et
avec l’appareil administratif.
Pour mettre à profit de manière optimale
la contribution du citoyen, il faut aller
au-delà de la simple obligation de consultation consignée dans une loi et il faut le
faire pour les bonnes raisons. Pourquoi
donc inclure le citoyen dans le processus de prise de décision ? Plus encore, si
la participation est incontournable, comment peut-on la rendre valable ? Le pourquoi et le comment sont des éléments
centraux pour répondre à cette volonté
de changement de culture démocratique
exprimée par le citoyen.
POURQUOI ?
Les citoyens exigent de plus en plus d’avoir
une influence sur le fonctionnement de
leur municipalité, tout comme ils veulent
pouvoir influencer les décisions prises en
leur nom par les ordres de gouvernement,
entre les élections. L’exercice de la participation citoyenne demande des efforts
substantiels. Il demande aux élus de partager leur pouvoir avec la population qu’ils
représentent et il demande également au
personnel administratif de remettre en
perspective leur propre expertise et de
justifier leurs gestes, fruits d’une pratique
professionnelle.
Pourquoi devrions-nous aller dans
cette direction ?
De prime à bord et tout simplement parce
que les citoyens le souhaitent. Aussi tautologique que cette raison puisse paraître,
elle vient bousculer les façons de faire traditionnelles au sein des organismes municipaux. Le vote aux quatre ans n’est plus
suffisant. La démocratie est une phrase
dans laquelle le vote n’est que le point
final. Dans une phrase, le plus important
est situé avant le point, là où se trouvent
le sujet, le verbe et les compléments ; en
démocratie, le plus important se situe
dans le débat qui précède le vote, entre
les élections.
Ce droit de parole et de décision permet par le fait même d’apaiser cette
crise de confiance envers la démocratie
représentative. Les projets au sein d’une
municipalité, qu’ils soient question de
développement ou de planification, susciteront davantage d’intérêt et d’adhésion
si les citoyens sont conviés à en discuter, à
les influencer, voire même à y collaborer.
De plus, la participation des citoyens à un
processus participatif a également des
vertus pédagogiques puisque les citoyens
qui y sont engagés sont plus à même de
comprendre les enjeux, les positions
et les intérêts de toutes les parties prenantes impliquées.
UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
Puis, parce que la société est de plus en
plus diversifiée et par le fait même plus
difficile à représenter et à gouverner,
les consensus spontanés sont plus difficiles à voir émerger. Dans ce contexte,
la participation devient un élément de
gouvernance prenant en compte le pluralisme dans la société. En faisant appel
aux citoyens, les municipalités mobilisent
leur expertise vaste et variée et ouvrent
la porte à de nouvelles solutions à des
problèmes complexes. Ce que l’intelligence collective peut produire est parfois
surprenant et la qualité des décisions de
l’appareil municipal n’en sera impactée
que positivement. La participation est un
puissant outil d’aide à la décision.
COMMENT ?
La participation citoyenne demande un
effort de qualité. Si le processus est bâclé et
simplement esthétique, les citoyens auront
tôt fait de s’en apercevoir et n’auront ni le
goût d’y adhérer, ni d’énergie à y consacrer.
D’abord, il faut mobiliser les citoyens. Les
processus participatifs se doivent d’être
inclusifs, et ce, même si les intérêts de
certains participants peuvent entrer en
conflit. La diversité des points de vue est
une force de la participation alors que l’exclusion de certaines voix du débat peut
nuire à la légitimité de la démarche.
Une des ressources premières de la
réflexion étant l’information, celle-ci doit
être accessible, abondante et balancée. Si
elles ne sont pas neutres, les sources d’information présentées doivent être, à tout
le moins, variées. Les différentes sources
d’information permettront aux citoyens
de s’approprier le sujet et d’en approfondir les enjeux.
La participation citoyenne passe également
par le débat. Plusieurs façons d’initier et
de conduire le débat existent. Toutes ou
presque ont leur utilité selon le contexte, les
participants conviés et les objectifs poursuivis par la démarche. Néanmoins, certains principes de base existent. D’abord,
les objectifs de la démarche et les règles la
régissant doivent être clairs pour tous, et ce,
dès le départ. Puis, les processus doivent
favoriser la délibération plutôt que le défilé
d’intérêts individuels. Par la délibération, les
participants sont amenés à écouter, à se
remettre en question, à mieux comprendre
la position de l’autre et même à changer
d’avis. Le parcours de la délibération est
enrichissant pour les participants.
Après le débat vient la proposition.
Autrement dit, « parle parle jase jase »,
c’est bien pour l’expérience, mais le débat
doit résulter en une proposition. À travers le débat, il faut donner aux citoyens
le pouvoir de proposer. La proposition a
pour rôle de construire quelque chose –
une idée concrète, une orientation, une
vision, etc. – plutôt que de simplement
s’opposer. Cette construction devrait par
ailleurs se faire le plus en amont possible,
toujours dans le but de favoriser l’adhésion des participants et l’appropriation
des propositions par la communauté.
Enfin, la participation citoyenne doit s’inscrire dans la durée. Consulter ses citoyens
pour les laisser sans suivi n’est pas une
avenue probante. Une participation
réussie exige l’instauration d’un dialogue
durable et constructif.
Malgré les efforts qu’une participation
citoyenne de qualité demande, la construction collective de la communauté qu’elle
permet nous fait dire que le jeu en vaut la
chandelle. Non, la participation citoyenne
n’est pas la solution miracle, mais elle peut
devenir source de création d’alternatives
réfléchies collectivement, de légitimité
politique et administrative et même d’un
sentiment d’appartenance et de fierté
pour votre municipalité. Le citoyen-client
se transforme alors en défenseur, co-créateur et porteur de sa collectivité. Au final,
tout le contraire d’un empêcheur. ◊
25
UN SUJET / QUATRE INTERVENANTS
CITOYEN OU CLIENT
PLUS QU’UN SIMPLE CHANGEMENT DE VOCABULAIRE
LE CITOYEN, UN CLIENT ?
Me Jean-Paul L’Allier
Photo : Le Soleil
Maire de Québec de 1989 à 2005
Il est libre. Il a le choix de consommer ou
non. Il achète ce qu’il veut, de qui il veut,
quand il le veut et au prix qui lui convient.
Il n’a aucune obligation de payer s’il ne
consomme pas ; s’il veut quelque chose
dont il a un pressant besoin, mais qu’il n’a
pas l’argent pour se procurer le bien ou le
service en question, il devra s’en passer.
C’est l’argent d’abord. Il a aussi le pouvoir
de gaspiller, de ne rien partager et il a le
droit de chercher à payer le moins d’impôt
possible, une forme de partage obligatoire qu’il n’aime pas. C’est le client.
La ville n’est pas un commerce, une affaire
à faire fructifier. Elle doit assumer des responsabilités collectives, comme la sécurité, l’entretien des voies, l’aménagement
et le partage du territoire et des espaces
publics. Elle doit avoir des règles connues
quant à la gestion qu’elle fait des biens et
des ressources publics. Ses priorités sont
celles que choisissent de réaliser les élus,
selon les engagements pris lors des élections et en fonction des pouvoirs prévus
par les lois et règlements établis essentiellement par d’autres élus, ceux dits des
« paliers » supérieurs.
Si la ville, dans son administration, veut
parler des citoyens comme étant des
clients, cela ne devrait être que pour retenir
la qualité et la pertinence des services
auxquels ils ont droit.
26
Le citoyen, qu’il profite des services
offerts ou non, doit payer ses taxes. C’est
la démocratie, tel que nous la vivons. Et si
la ville, dans son administration, veut parler des citoyens comme étant des clients,
cela ne devrait être que pour retenir la
qualité et la pertinence des services auxquels ils ont droit. On peut, dès lors, s’inspirer des sociétés privées dont l’existence
même dépend de la clientèle pour améliorer la qualité de la communication et du
service aux citoyens.
Il faut enfin – et j’aurais pu commencer par
là –, s’assurer que lorsqu’on communique
avec la ville (sachant que beaucoup sont
encore incapables de le faire par Internet),
on arrive très vite à parler à une vraie
personne qui dirigera l’appel, selon qu’il
s’agisse d’une demande de renseignements, d’une plainte, d’une demande de
services, etc.
Ce n’est qu’alors – après avoir franchi le
petit obstacle musical et les choix d’options offerts par un système informatisé
– que l’on sait que l’administration a une
vraie voix, une vraie écoute, et qu’on peut
lui faire confiance, et ce, précisément
parce qu’elle fait preuve de respect pour
le client. ◊
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2015-04-13 1:05 PM
LE COFFRE À OUTILS
DES MRC S’AGRANDIT
Rick Lavergne
Directeur général MRC/CLD de L’Érable
Président, ADGMRCQ
Au moment d’écrire ces lignes, les MRC du
Québec étaient toujours dans l’attente de
l’adoption du projet de loi no 28 permettant
à celles-ci d’exercer officiellement la compétence en développement économique
sur leur territoire respectif. L’orientation
du gouvernement est connue depuis le
5 novembre 2014, date où il annonçait son
intention, à travers le pacte fiscal transitoire, de confier aux MRC la responsabilité
exclusive en matière de développement
économique. Les MRC auront donc le
choix d’exercer elles-mêmes cette compétence ou de la confier à un tiers, c’està-dire à un CLD ou à tout autre organisme
de leur choix.
Présentement, les territoires sont tous en
réflexion, et ce, dans le but de se réorganiser. D’après un sondage des membres
de l’ADGMRCQ, 41 % des MRC ont l’intention de fermer leur CLD et d’en rapatrier
l’exercice de la compétence, 26 % pensent
garder leur CLD ou confier à une autre corporation le développement économique
et 33 % sont toujours indécises. En ajoutant à cela l’abolition prochaine des CRÉ,
on obtient un changement important du
portrait de la gouvernance régionale et les
MRC auront assurément un rôle majeur à
jouer dans le développement régional.
28
AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
La planification de l’aménagement du territoire demeure la compétence fondatrice
des MRC par l’entremise des schémas
d’aménagement et de développement.
Les MRC pourront maintenant intervenir
sur l’ensemble de la dynamique territoriale, en travaillant sur la complémentarité
qui existe entre les aspects de l’aménagement et du développement territorial.
CONCERTATION RÉGIONALE
Avec l’abolition des CRÉ, ce sont les MRC
qui devront aussi prendre le leadership
de la concertation à l’échelle de la région
administrative. Les MRC, en devenant les
interlocutrices privilégiées du gouvernement, pourront conclure des ententes
avec celui-ci pour travailler des enjeux
socioéconomiques en partenariat avec
d’autres MRC, que ce soit à l’échelle de la
MRC ou de la région.
MRC ET MUNICIPALITÉS LOCALES
Avec l’intégration de nouvelles ressources
et de nouveaux mandats, le rôle des
MRC va s’accroître progressivement. Il
sera encore plus important d’entretenir
et d’améliorer la performance des liens
opérationnels entre les MRC et les municipalités locales. La communication et la
gestion participative entre les MRC et les
municipalités locales deviendront des éléments clés pour réussir la réorganisation
de la gouvernance. Les directeurs généraux des MRC et des municipalités locales
devront mettre en place des moyens et
des processus efficaces permettant une
adaptation et une mise en application
simplifiée des mesures administratives
aux besoins des municipalités. Beau défi
pour un gestionnaire ! Enfin, l’esprit de
la réforme de la gouvernance régionale,
au-delà de la déception vécue quant aux
coupes budgétaires sans précédent et
aux possibles pertes d’emplois, interpelle
d’une façon nouvelle les milieux en faisant appel à la créativité. Est-ce la fin du
mur à mur ? J’ai de la difficulté à y croire,
mais au moins, cette fois-ci, les territoires
pourront se donner des outils adaptés à
leur couleur et en fonction de leur propre
dynamique. C’est maintenant aux MRC
d’assumer ce leadership, et les directeurs
généraux entendent bien être des facilitateurs dans cette opération. ◊
LE CLD DE LA MRC DE BÉCANCOUR
PREND UN VIRAGE MARQUÉ
VERS LE DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE
Daniel Béliveau
Directeur général
CLD et MRC de Bécancour
En octobre dernier, le gouvernement du
Québec obligeait les MRC à revoir leur
modèle d’affaires dans le cadre de leur
développement économique. La MRC
a demandé aux membres du conseil
d’administration du CLD de la MRC de
Bécancour d’en revoir l’offre de service
et le modèle de gouvernance dans le but
d’offrir des services de qualité qui répondront aux besoins des entrepreneurs de
la région en tenant compte de la nouvelle
réalité financière.
Le travail de collaboration avec les partenaires économiques de la région a des
effets concrets et améliore, de façon
considérable, le développement de l’entrepreneuriat de la région ainsi que tout
le potentiel entrepreneurial. L’ensemble
des intervenants revoient leurs façons de
faire. Ils établissent, ensemble, une même
vision du développement de l’entrepreneuriat. Cet axe d’intervention se reflète
dans des actions concertées à court, à
moyen et à long terme.
Un premier geste concret, orchestré par
le CLD, a été de mettre en place un service d’accompagnement qui agit sur le
développement entrepreneurial de la
communauté. Cette action s’inspire d’un
diagnostic émis par la firme qui a dernièrement analysé les besoins des entreprises du territoire.
Pour faciliter la mise en place de cette nouvelle approche, les acteurs du développement de l’entreprise se mobilisent autour
d’un service de première ligne mis à la disposition des entrepreneurs, « Entreprendre
Bécancour 1 844 250-8228 ». Cette stratégie évite à l’entrepreneur une étape
laborieuse, où il est facile de ne plus savoir
à qui s’adresser et de se perdre parmi les
nombreux acronymes et le rôle de chacun
des acteurs.
Ce nouveau service d’affaires s’adresse à
une personne qui en est à l’ébauche d’un
projet en entrepreneuriat ou à l’étape de
démarrage ou de développement d’entreprise. Le service permet à l’entrepreneur
de s’adresser à une même personne qui
mobilisera tous les acteurs de l’entrepreneuriat de la MRC de Bécancour afin de
maximiser le succès du projet d’affaires.
Le CLD pense maintenant autrement ; au lieu de recevoir l’entrepreneur
en fonction des programmes financiers
disponibles, le CLD accompagne plutôt
l’entrepreneur dans le développement
de l’ensemble de ses activités, et ce, avec
tous les partenaires nécessaires à la réalisation de son projet.
Le service « Entreprendre Bécancour »
permet maintenant à l’entrepreneur
de s’adresser à une seule personne qui
mobilisera tous les acteurs de l’entrepreneuriat de la MRC de Bécancour afin de
maximiser le succès de son projet.
Cette nouvelle formule d’intervention est
pensée pour mieux servir nos entrepreneurs. Au lieu d’avoir à naviguer dans la
complexité des structures, il lui suffit de
faire un simple appel téléphonique et le
CLD le prend en charge. De cette façon,
l’entrepreneur peut se concentrer davantage sur l’élaboration de son projet que
sur la technique administrative, à savoir :
à qui s’adresser, qui fait quoi.
Une autre étape entreprise par le CLD
dans ce virage récent consiste en la mise
en place d’un nouveau modèle de gouvernance. Le conseil d’administration du
CLD est désormais constitué de sept personnes qui viennent du milieu des affaires
ainsi que de deux élus. Les administrateurs
ont été approchés en fonction de leur
expérience entrepreneuriale ainsi que de
leur réussite en affaires. Ils ont su favoriser
le développement de leur entreprise. C’est
avec les forces de chacun que le CLD de la
MRC de Bécancour pourra arrimer ce nouveau tournant en affaires. ◊
29
LE DIRECTEUR GÉNÉRAL ET SON CONSEIL MUNICIPAL
ÉTABLIR UN CLIMAT DE CONFIANCE ET MAINTENIR DES RELATIONS HARMONIEUSES
ENTRE LE CONSEIL ET L’ÉQUIPE DE GESTIONNAIRES :
TOUT UN DÉFI POUR LE D.G.
Alain Rivard
Associé-Gouverneur au RCS
Ex D.G. de Saint-Hyacinthe
André Cholette
Associé-Gouverneur au RCS
Ex D.G. de Chambly
UN CHANGEMENT DE GARDE AU
NIVEAU DU CONSEIL
Plus d’une année s’est écoulée depuis
les dernières élections municipales au
Québec et dans plusieurs villes, cet exercice démocratique a provoqué des changements dans la composition des conseils
municipaux. Dans certains cas, le changement était mineur, dans d’autres cas, c’est
la totalité des sièges, incluant celui du
maire, qui a changé de titulaire.
Dans un tel contexte, l’approche proactive
du directeur général (D.G.) est un gage de
succès pour le futur. Il existe une gamme
de moyens qui ont été développés au
cours des années par les directions générales de plusieurs villes, en étroite collaboration avec leur équipe de direction, et qui
constituent ce que l’on pourrait appeler
la trousse d’accueil des nouveaux élus.
Malgré un bon départ, il arrive parfois
que les relations entre le Conseil et le D.G.
deviennent plus tendues, surtout lorsque
des choix difficiles doivent être faits dans
des dossiers sensibles.
UN AN PLUS TARD, ÇA SE
COMPLIQUE OU ÇA S’AMÉLIORE ?
C’est évidemment le rôle du directeur
général d’être vigilant pour apprécier le
climat de travail avec le Conseil municipal
et la qualité des relations qu’il entretient
avec les élus. S’il perçoit un refroidissement de ces dernières, il se doit d’intervenir rapidement, car sinon, la situation
risque de s’envenimer. Partant du principe que les dirigeants sont généralement
30
Réjean Parent
Associé-Gouverneur au RCS
Ex D.G. de Sainte-Catherine
de bonne foi, il n’est cependant pas toujours simple de trouver le bon moyen et
le bon ton pour les interpeller. Dans ce
cas, il serait aidant que le D.G. choisisse de
recourir à une aide extérieure pour tenter
d’éclairer son Conseil.
QUE FAIRE DE L’INGÉRENCE D’UN
ÉLU DANS L’ORGANISATION ?
Malgré toutes les précautions mises en
place pour bien outiller les nouveaux élus
dans l’exercice efficace de leur rôle, il arrive
souvent que certains interviennent directement auprès des gestionnaires ou des
employés de l’organisation pour donner des
consignes ou des directives. Évidemment,
une telle situation crée de l’interférence, de
l’incertitude et de la turbulence au sein des
services concernés. Encore une fois, leurs
interventions sont souvent attribuables
à une méconnaissance de leur rôle et de
ceux des gestionnaires.
UNE FORMATION OFFERTE AUX ÉLUS
AVEC LEUR DIRECTEUR GÉNÉRAL
Selon le vieil adage que « nul n’est prophète
en son pays », les membres du Conseil qui
développent progressivement un climat
de méfiance ou qui sont à la source de
l’ingérence sont généralement fermés aux
mises en garde émises par leur D.G. Depuis
plus d’une année, le RCS offre des sessions
de formation qui s’adressent aux élus avec
leur directeur général.
Ces sessions sont dispensées en tandem
par un ex-élu (maire ou conseiller) et un
ex-directeur général. Partant des grands
Claude Laperrière
Associé-Gouverneur au RCS
Ex D.G. de Sainte-Julie
principes touchant le rôle et les responsabilités des élus et des gestionnaires, cette
formation contient principalement des cas
concrets et des expériences vécues qui
présentent diverses situations décrivant
les bonnes et les mauvaises pratiques
en matière de gouvernance municipale.
La session de formation qui se donne en
une journée (ou en deux soirées) peut
aussi être intégrée dans le cadre d’un atelier de formation et de réflexion tel qu’un
Lac-à-L’Épaule durant un weekend. Dans
cette dernière formule, en plus de revoir
leur rôle et leurs responsabilités à travers des exemples pratiques, les élus et
leur D.G. sont dès lors invités à mettre en
pratique leur compréhension de leur véritable rôle, en révisant et en priorisant les
grandes orientations et les projets structurants qu’ils souhaitent mettre en place
au cours des prochaines années. Une telle
démarche a déjà été réalisée avec les dirigeants des villes de Mont-Tremblant et de
Rigaud, à leur grande satisfaction.
Si vous êtes intéressé à en connaître
davantage sur ces modules de formation
et de réflexion, vous pouvez contacter
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PUBLIREPORTAGE
UNE NOUVELLE APPROCHE DE
CONSTRUCTION MUNICIPALE :
LA CONCEPTION-CONSTRUCTION
Éric Lachapelle
ingénieur, M. Sc. A., PA LEED® BD+C
Vice-Président LAINCO
Nombre de municipalités québécoises
voient leur population croitre et doivent
assurer de nouveaux services ; d’autres
se doivent de rajeunir un parc d’immeubles vieillissants. Dans le contexte
économique et fiscal actuel, chaque
dollar est soupesé et l’idée d’avoir à
construire ou reconstruire une caserne,
une bibliothèque, un centre communautaire ou sportif a de quoi faire grincer des
dents les administrations municipales.
Une approche de construction mieux
connue dans le secteur privé, la conception-construction (Design- build), peut
s’avérer une solution des plus intéressantes. Plutôt que de faire affaire avec
des professionnels et un entrepreneur,
le donneur d’ouvrage ne retient qu’un
seul interlocuteur qui se charge et de
la conception et de la construction.
Puisqu’il s’agit d’un contrat ferme, le cout
des travaux ne varie pas avec l’augmentation du prix des matériaux, de la maind’œuvre ou encore de celui du transport.
L’entrepreneur a tout avantage à éviter
les dépassements de coût et à chercher
les solutions les mieux appropriées.
La ville de Saint-Eustache a justement ouvert la voie en se servant de
cette approche pour la réalisation de
sa bibliothèque. Ce travail de pionnier a d’ailleurs été reconnu par un
Prix Ovation Municipale de l’Union
des municipalités du Québec en 2013.
« Nous avions obtenu une première
évaluation des travaux en 2008 qui
fixait les couts à 11,2 millions $, se rappelle François Bélanger, directeur général-adjoint à la ville de Saint-Eustache.
Une année plus tard, la note s’élevait à
14,1 millions $. Nous nous en sommes
sortis avec un cout total de 9 millions $,
soit une économie de 30 % et la bibliothèque a été livrée à temps ».
Saint-Eustache a d’abord procédé par
appel de qualification, retenant cinq
équipes dont les propositions ont été
analysées par un comité de sélection. Le consortium formé de Opron
Construction Inc., ACDF Architecture,
SDK et Associés, ainsi que Pageau Morel
et Associés a finalement été retenu. Le
processus respectait à la fois les exigences de la Loi sur les cités et villes et
celles du ministère de la Culture, des
Communications et de la Condition
féminine pour l’octroi d’une subvention.
Éric Lachapelle, vice-président de
Lainco, une entreprise de Terrebonne
qui se spécialise dans la conception
et la fabrication de charpentes métalliques et qui participe souvent à des
projets de ce genre, explique les avantages de la formule. « Avec la conception-construction, il y une meilleure
coordination entre les différents
acteurs sur le chantier. La conception
se fait de façon intégrée : architectes,
ingénieurs, entrepreneur général et
sous-traitants participent tous à la
conception. On évite de la sorte les
substitutions et les modifications en
cours de travail. »
Il poursuit : « Puisque l’équipe de professionnels et de sous-traitants a été
formée librement au lieu d’être le produit d’un concours du meilleur prix, la
réalisation du projet se fait dans l’harmonie et la coopération. L’équipe suit
des standards et des méthodes de
construction éprouvés et connus par
chacun, donnant lieu à une meilleure
performance. Les détails de construction sont améliorés à chaque projet plutôt que réinventé. On se retrouve avec
beaucoup moins de surprises au chantier et un bâtiment de meilleure qualité.
La ville n’a pas de coûts supplémentaires pour des erreurs et des imprévus
et bénéficie d’un meilleur délai. Tous en
sortent gagnants ! »
Autre projet intéressant en conception-construction qui sera bientôt
lancé : le centre multisports régional
de Varennes. Trois municipalités réunissent ici leurs forces pour réaliser
ce projet, soient les municipalités de
Varennes, de Sainte-Julie et de SaintAmable. Ce complexe de soccer intérieur de 100 192 pi2, qui sera construit
au cout de 8,5 millions $, est situé à 5
minutes du centre des trois municipalités dans le Novoparc à Varennes.
Ici encore, la conception-construction
permet de réaliser des économies de
l’ordre de 30 % par rapport à des installations similaires. « Nous pourrons
offrir à nos citoyens des installations
de premier ordre tout en minimisant la
pression sur les finances de nos municipalités respectives », assure le maire de
Varennes, Martin Damphousse.
De nouveaux projets ont aussi été
annoncés depuis peu qui auront aussi
recours à la conception-construction :
on parle notamment du centre des
loisirs de Beloeil et du centre aquatique de Mont-Tremblant. La conception-construction gagne donc de plus
en plus d’adeptes dans le monde municipal et tant la population que les administrations peuvent s’en réjouir. ◊
31
LA RÉMUNÉRATION VARIABLE
UN LEVIER STRATÉGIQUE
EN PÉRIODE D’AUSTÉRITÉ ?
Anna Potvin
Philip Longpré
Conseillère
Rémunération et performance
Normandin Beaudry
Conseiller principal
Rémunération et performance
Normandin Beaudry
Les effets combinés de l’austérité, sans
cesse évoquée dans les sphères politique
et médiatique, et du faible taux d’inflation
ont commencé et continueront de se faire
sentir sur les organisations québécoises.
Des diminutions de budget d’augmentation des salaires, voire des gels salariaux,
sont à prévoir pour plusieurs organismes
du secteur public.
du budget global. Une augmentation sans
égard à la performance.
Les municipalités seront tout aussi affectées, avec des masses salariales importantes et peu d’opportunité d’accroître
leurs revenus. Elles seront donc confrontées à revoir, elles aussi, leurs budgets
d’augmentation des salaires, à court terme,
pour le personnel cadre et non syndiqué.
DANS CE CONTEXTE, COMMENT
FAIRE PLUS AVEC MOINS?
Repensons la composition de l’offre de
rémunération globale et maximisons
son impact, tant pour les employés que
pour la ville et ses citoyens. Comment?
En allouant le budget différemment, nous
créons un mécanisme qui permet d’investir chaque dollar au bon endroit.
L’enquête québécoise sur les augmentations salariales 2014-2015 de Normandin
Beaudry prévoyait un budget global de 3 %
pour les employés non syndiqués dans le
secteur municipal. Ce budget est composé
à la fois d’une augmentation économique,
accordée à l’ensemble des employés, et
d’une augmentation liée à la progression
de l’employé. Le pourcentage alloué spécifiquement à l’augmentation économique
représente en moyenne plus du deux tiers
32
Pour un contrôle serré, une réduction
du budget d’augmentation économique
sous les 2 % pourrait être considérée afin
de libérer un budget suffisant pour introduire de la rémunération variable et ainsi
mieux reconnaître les gains d’efficacité,
la qualité du service et la performance de
nos employés non syndiqués. Cette stratégie, tout en favorisant une meilleure performance, évite de pénaliser l’ensemble
des employés. Elle maintient leurs acquis
financiers et leur pourvoir d’achat, tout en
préservant la compétitivité des échelles
salariales sur le marché, ceci afin de ne pas
nuire à l’attraction et la rétention du talent.
POURQUOI LA
RÉMUNÉRATION VARIABLE?
La rémunération variable, en plus d’être
un levier motivationnel, est un mécanisme qui procure une grande souplesse
et qui contribue positivement à l’offre de
rémunération globale de l’employeur. Elle
permet de soutenir la mission et de reconnaître les employés qui démontrent les
comportements souhaités.
Dans une optique de contrôle des
dépenses, la rémunération variable permet de ralentir l’augmentation annuelle
de la charge récurrente sur la masse
salariale, sans pour autant pénaliser
les employés les plus performants, ou
les employés rendus au maximum de
leur échelle de salaire. Freiner pour une
période l’accroissement des salaires de
base au profit de la rémunération variable
diminue également les charges liées aux
cotisations au régime de retraite et certaines garanties d’assurance collective. Le
lien entre le salaire et les charges liées aux
cotisations est amplifié pour les régimes
de retraite à salaire finaux moyens.
Le principal objectif de la rémunération
variable est d’encourager les employés
à travailler collectivement vers l’atteinte
d’un même objectif aligné sur la mission
première d’une municipalité, c’est-à-dire
offrir des services de qualité aux citoyens.
LES DÉFIS DE LA
RÉMUNÉRATION VARIABLE
Un des principaux défis de la rémunération
variable est d’éviter les perceptions négatives, tant de l’intérieur que de l’extérieur.
Des bonis astronomiques versés à de hauts
dirigeants, ou encore des programmes
de bonification s’apparentant plus à de la
complaisance qu’à de la rémunération à la
performance ont fait les manchettes à plus
d’une reprise. Un sentiment d’injustice peut
être créé chez les employés si ces derniers
perçoivent que la rémunération variable est
accordée de façon arbitraire ou sans fondement. Elle doit donc être conçue pour
reconnaître et encourager les employés
dont la performance se démarque.
Un programme de rémunération variable
appliqué sur de tels principes directeurs
devient un levier positif pour communiquer et encourager la performance, ce
qui est préférable à un angle plus négatif,
comme la réduction des coûts. Dans cette
optique, tous y gagnent : la municipalité,
les employés et les citoyens! ◊
Une ville intelligente a besoin d’une approche
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UN D.G. ET SA VILLE
RENCONTRE AVEC
SERGE LAMONTAGNE
VILLE DE LAVAL
Récemment, la directrice générale de
l’ADGMQ, Mme Martine Lévesque, s’entretenait avec le directeur général de la Ville
de Laval, M. Serge Lamontagne. La ville
s’étant pourvue d’une toute nouvelle équipe
de direction et célébrant cette année son
50e anniversaire fait face à plusieurs nouveaux défis. Portrait d’un D.G. d’expérience
et découverte d’une ville en pleine évolution.
Propos recueillis par
Martine Lévesque
directrice générale
de l’ADGMQ
Quelles ont été vos motivations
pour vous joindre à l’équipe de la Ville
de Laval ?
La première motivation consiste assurément en l’opportunité de reconstruire une
ville ! En fait, cette motivation n’est pas uniquement la mienne, mais celle de toutes les
personnes que j’ai recrutées pour former
l’équipe de direction. De plus, je me sentais
prêt à relever les défis présents à la Ville de
Laval, car lors de mon précédent mandat à la
Ville de Montréal, j’avais procédé à des restructurations en matière de gouvernance,
d’éthique et de redditions de compte.
Bref, le contexte de la Ville de Laval, jumelé
à mes expériences antérieures, me donnait une grande marge de manœuvre pour
mettre en place des changements et faire
preuve de créativité !
M. Serge Lamontagne,
directeur général de la
Ville de Laval, lors du lancement de la démarche
« Repensons Laval ».
Photo : Vincent Girard
34
Vue aérienne
de la Ville de Laval
Photo : Benoit Desjardins
Vous mentionnez avoir procédé au
recrutement de personnel au sein
de l’équipe de direction. Pouvez-vous
nous parler davantage du portrait de
votre équipe ?
La composition de l’équipe est de tout
horizon. À mon arrivée, plusieurs postes
vacants étaient à pourvoir. J’ai donc eu
l’opportunité de constituer mon équipe.
J’ai recruté à l’interne et au privé, et j’ai fait
appel à des séniors qui détiennent l’expérience du milieu municipal. Cette mixité de
personnes donne un profil des plus performants à cette équipe qui fait preuve d’une
grande mobilisation. Lorsque l’on arrive en
poste en tant que D.G. et que l’on peut sentir cette volonté de changement de la part
du personnel, c’est un avantage certain. À
vrai dire, mon rôle a été de canaliser cet
enthousiasme !
Entre vos attentes, la vision que vous
aviez de Laval et la réalité, y a-t-il eu
un décalage ?
Bien que le désir de changement soit partagé entre la nouvelle administration municipale, les employés et la population, j’ai vite
compris que 30 ans de culture dans une
organisation amènent à opérer des changements sur « plusieurs couches ». La culture
de la Ville de Laval est ancrée profondément
et il faut se donner du temps en raison de
tous les processus qui sont à revoir.
Toutefois, j’étais bien conscient que l’implantation de tels changements s’opérerait
sur quelques années.
La Ville de Laval célèbre ses 50 ans
cette année et elle s’impose comme
la troisième ville la plus populeuse
de la province. Dans cette optique,
quelles sont vos ambitions pour les
prochaines années ? Quels projets
souhaitez-vous réaliser ?
Laval se trouve à la croisée des chemins
et elle fait face à de nombreux enjeux : l’intégration des immigrants, la mobilité des
citoyens et les besoins grandissants de
ressource dans la prestation de services
en sont quelques exemples. Il est important d’anticiper ces enjeux, puis de voir
grand et loin.
La conservation et la mise en valeur des
milieux naturels, un centre-ville attrayant
et associé à un dynamisme ainsi qu’une
diversité de l’économie, voilà quelques
éléments de la vision développée pour
la Ville de Laval. Ainsi, le 50e anniversaire
de la ville constitue un moment clé pour
partager la vision des prochaines années
et une occasion pour développer de nouveaux projets.
Vous êtes déterminé à mettre les
citoyens au centre des décisions.
Qu’avez-vous ou que comptez-vous
mettre en place afin que cela puisse
être possible ?
J’ai commencé ma carrière municipale
dans le secteur des loisirs. Peut-être est-ce
la raison pour laquelle je suis, entre autres,
fortement interpellé par le service aux
citoyens et qu’aujourd’hui, comme D.G.,
je me considère toujours au service de
celui-ci. Je m’assure donc de mettre en
place des mécanismes afin de systématiser cette préoccupation au sein de toute
l’administration municipale. La relation
ville-citoyen doit être une préoccupation
de tous et, selon moi, les revendications
de la population doivent être entendues
autant que celles des groupes organisés.
Concrètement, la Ville de Laval se dotera
d’un bureau de consultations citoyennes à
la direction des communications afin d’être
à l’écoute des attentes des citoyens pour le
développement de leur ville.
35
UN D.G. ET SA VILLE
En outre, nous avons opté pour une
approche marketing qui mise sur de nombreuses recherches avec un échantillonnage représentatif de la population afin
de connaître l’opinion des citoyens sur
la plani­fication stratégique de la ville, un
moyen habituellement peu utilisé dans le
milieu municipal. Ce travail de vision stratégique nous a également permis de mesurer la satisfaction des citoyens concernant
les services offerts par la ville.
Dans le cadre du Congrès annuel
de l’ADGMQ, vous prononcerez une
conférence sur la mise en place d’une
vaste réforme des processus de
gestion de l’organisation lavalloise.
Sans dévoiler le clou de votre
présentation, pouvez-vous nous en
parler sommairement ?
La réorganisation de la gouvernance à la
Ville de Laval constitue un chantier unique
tellement les changements à apporter
sont nombreux. Il fallait donc aborder
les changements par un processus de
planification stratégique qui devait être
mis en place immédiatement, d’une part
en raison de l’ampleur de la tâche et,
d’autre part, pour donner une réponse
rapide aux attentes des employés et des
citoyens. De plus, les changements à faire
nécessitaient une intelligence de déploiement et il fallait cerner la bonne séquence
des changements à opérer. Nous nous
faisons d’ailleurs accompagner par l’ENAP
qui nous fait part des meilleures pratiques
en la matière.
Au congrès, je souhaite donc présenter à
mes collègues la démarche participative,
une approche audacieuse qui a été mise
en place à Laval, démarche qui a impliqué
les élus, les employés et les citoyens. Des
projets clés ont découlé des consultations
entourant la planification stratégique, des
piliers sur lesquels la ville peut maintenant
se reconstruire.
Nous constatons une implication
active de votre part au sein de
l’ADGMQ. Que retirez-vous d’un tel
engagement ?
Je considère que le partage d’expérience
entre collègues est important et je participe activement aux rencontres de
la Conférence régionale. Comme D.G.,
nous avons tous les mêmes enjeux,
l’échelle est peut-être différente selon
qu’on évolue dans une grande ou une
plus petite municipalité, mais les préoccupations demeurent les mêmes. Je me
fais un devoir de participer au congrès
et aux formations de l’ADGMQ, puisque
l’on peut constamment apprendre de
nos consœurs et de nos confrères. Ces
échanges rapportent toujours.
Avec Serge Lamontagne à la tête de l’équipe
de direction, tous semblent déterminés à
relever les défis qui les attendent. Monsieur
Lamontagne sera d’ailleurs honoré, au
congrès cette année, pour ses 25 ans de
carrière dans le milieu municipal. ◊
Les emplyés de la Ville de Laval en consultation dans
le cadre de la démarche «Repensons Laval».
Photo : Vincent Girard
36
PUBLIREPORTAGE
ASSURANCES
VOUS PLANIFIEZ DES RÉNOVATIONS ?
ASSUREZ-VOUS D’ÊTRE BIEN PRÉPARÉ !
Vos plans d’aménagement sont faits,
vous avez trouvé un entrepreneur qui
a de bonnes références et qui vous a
fait une soumission convenant à votre
budget… Vous voilà prêt à entamer vos
rénovations ! Mais êtes-vous vraiment
préparé à toute éventualité ?
Cas vécu : des rénovations qui tournent
au vinaigre…
Il y a quelques années, Marie-Claude
Jacques et son conjoint ont été obligés
de réaliser de gros travaux dans la salle
de bain principale. Malheureusement,
l’entrepreneur qui leur a été recommandé a mal fait le travail. Peu de temps
après la fin des travaux, ils ont réalisé
que des tuyaux coulaient.
L’entrepreneur refusant de reconnaître ses torts, le jeune couple s’est
tourné vers son assurance habitation.
Cependant, l’expert en sinistre leur a
appris que le coût des corrections des
« malfaçons » (vices de fabrication) n’est
jamais couvert par les contrats d’assurance habitation. En effet, l’assurance
paie pour les dommages directs causés
aux biens de l’assuré et non pour corriger les vices de fabrication.
Le couple n’a donc eu d’autre choix que
d’intenter un recours contre l’entrepreneur afin de l’obliger à respecter ses
obligations contractuelles et légales.
« Nous étions complètement dépassés par les événements. Grâce à
mon assurance juridique, j’ai pu
mandater un avocat qui a discuté
directement avec les avocats de
l’entrepreneur. Ils sont parvenus à
une entente à l’amiable, relate madame
Jacques. Sans l’assurance juridique, je
ne sais pas comment nous aurions fait
pour nous en sortir. »
Ce genre de situation n’arrive pas
qu’aux autres !
Vous munir d’une assurance juridique
est une précaution simple et peu coûteuse, qui vous donnera les moyens
financiers de vous faire assister par un
avocat afin de faire face, entre autres, à
un problème de malfaçon.
Par exemple, l’avocat pourrait envoyer
une mise en demeure à votre entrepreneur pour l’aviser des problèmes vécus
et lui donner un délai raisonnable pour
y remédier.
L’assurance protection juridique : une
protection rassurante dans une foule
de situations courantes
Chaque année, des centaines de milliers de Québécois font face à des problèmes juridiques de toutes sortes.
Erreur médicale, troubles de voisinage
ou de copropriété, vente d’une propriété, congédiement injustifié, règlement de succession, problèmes de
titres, vice caché, accident de travail…
Devant de telles situations, il est ô
combien rassurant de détenir une
protection qui vous donne les moyens
financiers pour consulter un avocat
ou un notaire. Que vous ayez à vous
défendre devant les tribunaux ou à faire
face à une situation spécifique comme
la rédaction d’un mandat d’inaptitude,
la protection juridique peut vous éviter
bien des soucis.
Prenez le temps d’évaluer votre situation et de discuter avec votre représentant en assurance. Son rôle est de
vous conseiller afin que vous profitiez
de protections qui correspondent à vos
besoins, au juste prix.
Son intervention peut permettre d’arriver à une entente à l’amiable et d’éviter
ainsi un procès long et coûteux !
Apprenez-en plus sur l’assurance
protection juridique en
communiquant avec nous !
Pour environ 1 $ par semaine, l’assurance protection juridique est le complément idéal (et rassurant) de votre
assurance habitation. Pensez-y avant
d’entamer vos rénovations !
La Capitale assurances générales
– 1 800 322-9226 – lacapitale.com/
Protection-Juridique
37
L’EXPÉRIENCE CITOYEN
COMME OUTIL DE TRANSFORMATION
DES SERVICES MUNICIPAUX
Nadine Rivard, CRHA,DESS, M.Ed.
Directrice, Groupe-conseil stratégie et performance
Raymond Chabot Grant Thornton
Depuis plus d’une dizaine d’années, les
avancées technologiques, l’évolution de la
démographie, la globalisation de l’économie
et l’instantanéité de l’information exercent
une pression énorme sur les services
publics. Les citoyens s’attendent à ce que
ces derniers suivent le rythme et s’adaptent
aux besoins changeants. En ce qui concerne
les municipalités, on parle de plus en plus
d’innovation, de villes intelligentes, de participation citoyenne et d’entrepreneurship
municipal. Par rapport aux instances des
autres paliers gouvernementaux, les municipalités sont bien placées ; leur proximité fait en sorte qu’elles sont davantage
connectées aux besoins des citoyens et
qu’elles devraient donc pouvoir saisir les
opportunités et réagir plus rapidement.
On dit que les bonnes villes réagissent aux
opportunités, mais que les meilleures planifient et créent les opportunités.
38
LES DÉFIS MUNICIPAUX
Les municipalités qui saisissent l’occasion
de se transformer afin de mieux répondre
aux besoins de leurs citoyens font face à
plusieurs défis, notamment :
> Une culture de service orientée davantage vers l’organisation interne que vers
les citoyens et les partenaires ;
> Une organisation municipale structurée en silos, fragmentant la vision de
l’expérience citoyen ;
> Un cadre réglementaire occasionnant
des lourdeurs administratives ;
> Peu de mécanismes de communication
formels permettant d’entretenir une
conversation avec les citoyens ;
> Une démarche d’amélioration structurée
et centrée sur le citoyen servira à mobiliser les parties prenantes autour du succès de votre projet de transformation.
LA DÉFINITION D’UNE VISION
La première phase d’une transformation
doit donner un sens, une orientation, afin
de mobiliser les parties prenantes en vue
du changement. Celles-ci doivent comprendre le pourquoi de la transformation
et surtout la vision du futur, ce que l’organisation aspire à être.
Plus de 20 millions de personnes ont
visionné sur www.ted.com la conférence
de Simon Sinek qui explique comment
les grands leaders tels que Martin Luther
King et Steve Jobs inspirent les gens et
les incitent à passer à l’action. Simon
Sinek présente son cercle d’or basé sur
les trois concepts quoi, comment et pourquoi, tout en insistant sur ce dernier. Le
pourquoi, c’est le rêve, l’aspiration. Il peut
venir de votre leader ou directement de
vos citoyens. Le livre Outside In (2012),
de Forrester, vient soutenir l’importance
du « pourquoi » en démontrant le succès
d’une approche de transformation justifiée par les besoins des clients plutôt que
par les impératifs d’affaires internes.
Le modèle RCGT d’expérience client permet d’évaluer
et transformer les éléments qui influencent la qualité
de l’expérience client et contribuent à la création de
valeur pour l’organisation.
Le balisage des meilleures pratiques, la
cueillette de données citoyens de différentes sources et la rétroaction de vos
employés vont alimenter vos réflexions
pour définir votre vision, votre promesse
citoyen et vos éléments distinctifs.
L’AGENDA DE TRANSFORMATION
Quoique la vision de votre expérience
citoyen puisse susciter l’enthousiasme
des employés sur le terrain de même que
des élus, elle n’est pas suffisante pour
permettre de mener un programme de
transformation sur plusieurs années. Une
phase de planification de la transformation doit s’appuyer sur une vision globale
de l’organisation ainsi que sur la perspective de vos citoyens et des autres parties
prenantes (partenaires).
UNE VUE TRANSVERSALE DE
L’ORGANISATION GRÂCE AUX
PARCOURS CITOYENS
En cartographiant les différents points de
contact entre la municipalité et ses citoyens,
vous êtes en mesure :
> De visualiser de façon holistique votre
expérience citoyen ;
> D’identifier les irritants des citoyens et
les inefficiences internes qui en sont la
source ;
> D’impliquer et de mobiliser les parties
prenantes dans le changement.
Ces parcours citoyens vous serviront
de boussole, vous permettant d’orienter
vos efforts et d’investir vos ressources
limitées dans des pistes d’amélioration qui répondent aux besoins de vos
citoyens et qui créent de la valeur pour
votre organisation.
LA GESTION DU CHANGEMENT
Les changements touchant les employés,
les processus et l’environnement vont
inévitablement susciter de la résistance.
L’engagement de la direction, une allocation de ressources adéquate et un plan
structuré de gestion du changement arrimant ambitions et capacité de changer de
l’organisation seront des facteurs de succès importants.
LA MISE EN ŒUVRE ET LA
CONSOLIDATION
Une transformation ne devrait pas être
confondue avec une réorganisation. La
plupart des municipalités ont fait l’objet
de la dernière ; peu ont tenté la première.
Alors qu’on subit une réorganisation, on
est appelé à contribuer à une transformation. Une telle démarche implique un changement fondamental dans la façon dont la
municipalité dessert ses citoyens et exige
que les employés des différents services
pensent, parlent et agissent différemment.
Il est question de nouvelles façons de faire,
de compétences et de rôles et responsabilités qui peuvent ne pas exister à l’état actuel.
Les parcours citoyens auront permis
d’identifier les pistes d’amélioration ayant
le plus de valeur aux yeux du citoyen. Une
fois cette priorisation accomplie, il faut agir
rapidement. La formation, le coaching,
l’élaboration d’outils, l’optimisation de processus, la mise en place de projets pilotes
et les tableaux de bord favoriseront l’engagement des employés et faciliteront les
premiers succès qu’il faudra célébrer afin
de créer le momentum et de garder le cap.
POURQUOI TRANSFORMER VOTRE
ORGANISATION À L’AIDE DE
L’EXPÉRIENCE CITOYEN ?
Les villes et municipalités sont en concurrence pour le talent, l’engagement et
l’investissement, et cette concurrence
est globale. Vous êtes donc contraints
à innover, à développer votre agilité et à
surpasser les attentes de vos citoyens et
partenaires, ce qui nécessite un changement de culture et une transformation de
vos façons de faire. L’expérience citoyen
est un outil de transformation qui vous
permettra de vous démarquer, d’attirer et
de retenir les familles, les jeunes talents,
les entrepreneurs, les investisseurs, les
visionnaires et les artistes qui contribueront à faire de votre municipalité un milieu
accueillant et florissant. ◊
39
RELATIONS INTERNATIONALES
FEMME, DIRECTRICE ET PRÉSIDENTE DE FÉDÉRATION PROFESSIONNELLE,
UNE GAGEURE ? MARTINE VALLIÈRES ET PATRICIA VAN DER LIJN ONT RÉUSSI
À CRAQUELER LE PLAFOND DE VERRE. ELLES RACONTENT.
Portrait croisé de Martine Vallières, directrice générale de la Ville
Belœil et présidente de l’Association des directeurs généraux des
municipalités du Québec (ADGMQ) ; et de Patricia Van Der Lijn,
secrétaire communale (soit l’équivalent de directrice générale) pour
la Commune d’Ixelles et présidente de la Fédération des Secrétaires
communaux de la Région de Bruxelles-Capitale (Fédération).
Comptable agréée, Martine
Vallières amorce sa carrière
dans un cabinet d’audit, puis
occupe le poste de contrôleur financier au Festival
International de Jazz de
Montréal. Elle rejoint le service
public, en 1993, tout d’abord
à la tête des finances de la
municipalité de Saint-Amable,
fonction à laquelle s’ajoute la
direction des services en 1997.
Elle devient ensuite directrice
des finances de la ville de
Belœil (20 000 habitants) puis,
à partir de 2005, à 40 ans,
directrice générale de la ville.
Améliorer la communication,
créer des synergies en développant des projets transversaux en adéquation avec
le positionnement de la ville,
stimuler le travail d’équipe au
sein de son comité de direction
tout en coachant les jeunes
recrues ; ce sont là quelquesunes de ses priorités.
C’est en juin 2014 que Martine,
mère du jeune Thierry de
20 ans, accède à la présidence
de l’ADGMQ pour un mandat
de 2 ans.
Propos recueillis par Sophie
Périès pour le Syndicat National
des Directeurs Généraux des
Collectivités Territoriales
40
Après ses études de droit,
en 2000, Patricia Van Der
Lijn occupe les fonctions de
juriste à la Municipalité d’Uccle
à Bruxelles avant de devenir
directrice du service juridique
d’Ixelles (85 000 habitants) en
2005. Elle prend la fonction de
secrétaire communale en 2010,
et déploie alors un plan d’action qui met de l’avant la lutte
contre l’absentéisme, la mise en
place d’un service de contrôle
interne ou encore la dématérialisation des ordres du jour des
assemblées des élus. En 2013,
elle est désignée présidente de
la Fédération des Secrétaires
communaux de la Région de
Bruxelles-Capitale pour un
mandat de 3 ans. Âgée de 41
ans, mère de deux enfants de
14 et 6 ans, Patricia voit l’organisation comme un challenge
quotidien. « Le métier que nous
faisons est un marathon et non
un sprint… », sourit-elle.
Comment s’est effectuée votre
accession à la présidence de votre
organisation professionnelle ?
MV : En 80 années d’existence de l’Association, aucune femme n’avait rempli
cette fonction. De plus, seulement 10 %
des membres de l’ADGMQ, pour la plupart dirigeants des 200 plus grosses
villes du Québec, sont des femmes. C’est
une des principales raisons qui m’a fait
accepter le poste : je voulais montrer que,
bien qu’en nombre réduit, les femmes
avaient toute leur place dans l’Association. D’ailleurs depuis mon arrivée, sans
sollicitation particulière, le conseil d’administration a opéré sa transformation
puisque 4 membres sur 10 sont à présent
des femmes. Enfin, la direction de la permanence est également tenue par une
femme, autre première !
PVL : Pour ma part, devenir présidente
de la Fédération n’était pas un projet que
j’avais envisagé aussi rapidement dans ma
carrière, ni envisagé tout court d’ailleurs...
Lorsque mes collègues m’ont proposé
d’être candidate à la fonction, j’ai longuement réfléchi avant d’accepter. La mise en
œuvre de mon plan d’action me prenait
beaucoup de temps en plus des missions
légales liées à ma fonction. J’ai finalement
accepté d’assumer cette fonction et je ne le
regrette pas. Les défis à relever sont aussi
passionnants et j’espère parvenir à les réaliser dans les trois ans de mon mandat.
de travail requis par le poste peuvent
demeurer un frein à la volonté d’accessibilité des femmes. La technologie nous
permet bien heureusement de mieux
concilier le travail et la famille : chaque
matin suivant la tenue d’un conseil en
soirée, je peux effectuer mes suivis à la
maison grâce au télétravail.
PVL : En Belgique, les statistiques
montrent en effet que les femmes
atteignent difficilement des postes à responsabilités. Des indicateurs en contradiction avec les chiffres de réussite
académique qui affichent des résultats
plus favorables à la gent féminine. Dans
mon cas, le fait d’être une femme n’a
jamais constitué un frein à ma carrière. La
commune d’Ixelles présente un pourcentage de femmes plus important que celui
des hommes, y compris dans les cadres
supérieurs. Au niveau des élus locaux,
les femmes sont également plus largement représentées que les hommes. Je
ne souhaite pas ici nier une réalité sociologique qui existe également en Belgique,
mais simplement mettre en évidence une
Commune où les femmes sont bien représentées et occupent des fonctions importantes d’élues ou de hauts fonctionnaires.
Quels sont vos projets pour votre
organisation professionnelle en 2015 ?
Avez-vous le sentiment que le
« plafond de verre » est une réalité
dans votre pays ?
MV : En premier lieu, nous œuvrons à la
consolidation de notre partenariat avec
les ministères auxquels nous sommes
liés, soit les affaires municipales, la sécurité publique, l’environnement ou encore
le transport.
MV : Il est certain qu’au Québec, le poste
de D.G. d’une ville a longtemps été réservé
à la gent masculine, tout comme l’est la
politique. La réalité évolue rapidement
avec le départ à la retraite de nos prédécesseurs. Aujourd’hui, seuls les horaires
Nous sommes par ailleurs décidés à mieux
utiliser l’expertise de nos membres pour
faire entendre notre voix dans les débats
publics. Il nous faut également cette
année communiquer auprès des médias
pour rebâtir la crédibilité entachée par les
NOTRE CABINET
UNE FORCE COLLECTIVE
DROIT MUNICIPAL | DROIT DU TRAVAIL | DROIT DE L’ENVIRONNEMENT | LITIGE
dufresnehebert.ca
scandales politico-financiers qui ont fait la
manchette de nos journaux depuis deux
ans.
Bien naturellement, le soutien de nos collègues dans leurs relations avec les élus
est une priorité. Enfin, nous avons le projet de renforcer le réseautage et la formation de nos membres.
PVL : Le principal projet de notre
Fédération est de parvenir à mettre en
place une véritable plateforme de mutualisation des pratiques et des outils au sein
des 19 communes. La difficulté est de
lutter contre le réflexe de répondre individuellement à des besoins collectifs au
sein d’une Région relativement étriquée.
Nous plébiscitons les groupes de travail intercommunaux qui se mettent en
place sur des problématiques communes (marchés publics, cultes, législation,
RH, archives, population/État civil…).
Les pouvoirs locaux sont des matières
régionalisées en Belgique. Nous souhaitons nous positionner comme un interlocuteur constructif dans les relations avec
le Gouvernement régional bruxellois.
La défense de notre profession et de
notre statut est un enjeu et une préoccupation que nous partageons avec nos
collègues européens et québécois. La
sécurité d’emploi dont bénéficiait notre
profession est sérieusement ébranlée par
les dernières modifications législatives
et nous devons rester vigilants dans les
années à venir.
Nous souhaitons enfin renforcer nos partenariats avec les autres fédérations ou
syndicats représentant notre profession
en Belgique et en Europe. La richesse des
échanges lors de nos rencontres est inestimable, surtout pour une petite fédération comme la nôtre. ◊
LA FORCE DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
DANS LA RELATION AVEC LES CITOYENS
DE CITOYEN À CLIENT
Gérald Perron
Directeur relation des affaires
ACCEO Solutions
L’expérience utilisateur est la préoccupation première d’un grand nombre d’entreprises à succès. Si bien que le citoyen a
développé le goût d’être choyé, écouté, et
servi selon ses attentes. Les exigences du
citoyen se sont alors tout naturellement
étendues aux autres domaines dans lesquels il utilise des services, notamment le
domaine municipal.
FAIRE CONFIANCE AUX
TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
(TI) POUR MAXIMISER SA
PRODUCTIVITÉ
Il est donc crucial pour les municipalités
de prendre conscience de cette transformation, d’autant plus important, qu’elles
s’équipent des ressources nécessaires
pour remplir la mission à laquelle la population les destine.
Répondre aux demandes
d’informations des citoyens
instantanément
Le confort d’une solution logicielle permet
de regrouper en un seul et même endroit
toutes les informations correspondant
à une propriété immobilière donnée.
Accès360 permet de visualiser en un coup
d’œil une multitude d’informations sur
la taxation, les compteurs d’eau, les permis, les factures diverses et les requêtes
citoyens. Elle est ainsi en mesure de donner en un instant l’information souhaitée.
LA SATISFACTION CLIENT :
UN ENJEU MAJEUR
Pendant longtemps, les municipalités n’ont
pas disposé d’outils adaptés afin d’offrir
un service irréprochable à la clientèle.
Aujourd’hui, la population connait les évolutions technologiques à disposition des
institutions et a élevé ses critères de satisfaction, bien consciente de pouvoir effectuer des pressions sur les municipalités
grâce à sa double casquette client/citoyen.
42
Simplicité, rapidité, convivialité, autant
de qualités essentielles à mettre au service de ses citoyens en intégrant les TI. En
exemples :
Transmettre à ces citoyens des
documents électroniquement
Il est possible de transmettre au citoyen
son compte de taxes municipal, de confirmer son exactitude, depuis son domicile
et au moment qu’il le souhaite. En plus,
l’intégration d’une solution de paiement
permettrait de régler le compte de taxes
en ligne. Le citoyen, par ce geste, bénéficie d’une expérience utilisateur simple,
agréable, et rapide pour une satisfaction
client totale. Pour la municipalité, miser
sur la facture électronique permet de
réduire les coûts liés à l’impression, la
mise sous pli, l’envoi, et ce, tout en faisant
un geste pour la planète.
Étendre l’intégration des TI aux
organismes
L’image d’une ville aux yeux de ses
citoyens se forme à travers les différents
acteurs qui la composent, et en première
ligne les organismes. La municipalité rassemble sous une même plateforme tous
les organismes y œuvrant : inscrire les
enfants au cours de natation, visualiser
en temps réel le cours de salsa offert le
plus proche du bureau, découvrir tous les
centres proposant du yoga. Le citoyen n’a
plus besoin de consulter plusieurs sites
Web et brochures pour retrouver ce qu’il
recherche. En un coup d’œil, il voit facilement ce qui lui convient selon les critères
désirés : proximité, tarif, horaire. En centralisant l’offre, la municipalité a les données utiles pour établir des statistiques lui
permettant de réviser son offre sportive
et culturelle au besoin.
En résumé, les TI sont à la disposition des
municipalités pour optimiser l’utilisation
des ressources humaines en maximisant
l’expérience utilisateur.
PENSONS À TOUS LES CITOYENS
Le taux d’utilisation d’Internet dans un
ménage avec enfants de moins de 18 ans
est de 91,3 % au Québec*. Ce taux très
élevé ne doit cependant pas faire oublier
que le service public est un droit auquel
chaque citoyen doit pouvoir avoir accès.
Dès lors, l’allégement du travail des fonctionnaires grâce à l’intégration des TI permettra de maintenir une permanence
humaine efficace et efficiente au sein des
municipalités. ◊
*Statistiques Canada
Ayez à cœur la
santé financière
de votre
municipalité
Programme triennal
d’immobilisations
Les bons
p r o u vé e s
apoutils
Simulation de la dette
Tableaux de bord
Préparation budgétaire
Planification
financière stratégique
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