REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE DEMOCRATIQUE ETET POPULAIRE REPUBLIQUE ALGERIENNE POPULAIRE MINISTERE L’AMENAGEMENT DU DU TERRITOIRE TERRITOIRE ET L’ENVIRONNEMENT MINISTERE DEDE L’AMENAGEMENT ETDEDE L’ENVIRONNEMENT Bulletin des Ressources Biologiques N° 3 Septembre N° 3 Juillet 2011 Dans ce numéro . COP10 : de l’année internationale à la décennie pour le soutien à la biodiversité . La Loi n° 11-02 du 17 février 2011 relative aux aires protégées : . . . . . . . . . . . Renforcement du dispositif national de protection et de conservation de la biodiversité L’écologie moléculaire : Une approche douce pour l’étude de la faune Lancement de la pépinière : Annexe du CNDRB de Laguermi (EL Bayadh) 2011 Année internationale des forêts : Nécessité de standardiser les concepts et recadrer les données en Algérie Journée mondiale de l’enfance : Sous le signe des forêts Journée mondiale de l’environnement Ateliers régionaux sur la Biodiversité dans les écosystèmes terrestres : Bilan des connaissances et plan d’action Maerua crassifolia (Forsk) : Ressource biologique méconnue du désert algérien Dauphins, Cachalots et Baleines d’Algérie Entre mer et terre : Peuplement d’oiseaux d’eau de l’oued Boukhmira Visite des cadres du CNDRB à l’annexe de Laguermi (El-Bayadh) Projet de présentation d’une zone humide au jardin d’essai d’El Hamma 02 03 05 06 08 09 10 10 11 11 12 13 14 CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz COP10 de l’année internationale à la décennie pour le soutien à la biodiversité Sous le thème ‘’Une nouvelle ère de vie en harmonie avec la nature’’ Près de 18 000 participants représentant les 193 parties à la convention sur la diversité biologique (CBD) et leurs partenaires ont pris part à la 10ème conférence sur la biodiversité qui s’est déroulé du 18 au 29 octobre 2010 au centre des congrès de Nagoya (préfecture d’Aïchi, Japon). Des Etats non parties, des observateurs des organes et institutions spécialisées des Nations unies et organisations apparentées ont assisté à la réunion. La délégation algérienne était composée de huit membres de différents secteurs (Ministère de l’Environnement et Aménagement du Territoire, Ministère des Affaires Etrangères, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Ministère des Ressources en Eau et la DGF). Lors de l’ouverture Mr Flasbarth (Allemagne) a rappelé aux participants que l’objectif de 2010 pour la diversité biologique n’a pas été atteint et que l’appauvrissement de la diversité biologique se poursuit. Cependant des aires protégées ont été crées et aujourd’hui la diversité biologique occupe une place plus proéminente dans la politique de certains pays. Ajoutant que tous les éléments du plan stratégique étaient déjà mis en place, il a exhorté les gouvernements à fournir les ressources adéquates à l’appui de sa mise en œuvre. Les participants ont étés appelés à adopter le plan stratégique de la prochaine décennie, qui constituera le cadre mondial déterminant de la diversité biologique et nécessitera le plein engagement de toutes les parties prenantes. Ce plan stratégique devra se traduire en stratégies et plans d’action nationaux, avant la onzième réunion de la conférence des parties en 2012. Sur la question du régime international d’accès aux ressources génétiques et des connaissances traditionnelles et de partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, les parties ont étés appelé à adopter le protocole étant entendu que chaque pays peut être aussi bien un pays producteur qu’un pays utilisateur de ressources génétiques. Trois objectifs importants ont été fixés par les gouvernements afin de garantir la protection des écosystèmes et la diminution de la perte de la biodiversité aggravée par les changements climatiques. Bulletin des Ressources Biologiques 1. l’adoption du nouveau plan stratégique de dix 2 ans en concordance avec les objectifs de la CBD. Le but étant l’identification des causes de la perte de la biodiversité et la réduction des pressions exercées sur les écosystèmes, la sauvegarde de la biodiversité à tous les niveaux et l’amélioration des services rendus par la biodiversité 2. le développement d’une stratégie de mobilisation de ressources pour soutenir les pays en développement dans les programmes liés à la protection de la biodiversité et la mise en œuvre de la convention 3. l’adoption d’un protocole d’accord international sur l’accès et le partage juste et équitable des avantages issus de l’utilisation des ressources génétiques de la planète Lors de l’examen des questions stratégiques, l’évaluation des progrès accomplis et le soutien de la mise en œuvre de la convention, certains points ont fait l’objet d’un examen approfondi. Il s’agit de . La diversité biologique des eaux intérieures. . La diversité biologique marine et côtière. . La diversité biologique des montagnes. . Les aires protégées. . L’utilisation durable de la diversité biologique. . La diversité biologique et les changements climatiques. Les débats ont porté aussi sur des questions de fond. . Diversité biologique agricole . Diversité biologique des terres arides et subhumides. . Diversité biologique des forêts. . Biocarburants et diversité biologique. . Espèces exotiques envahissantes. . Initiative taxonomique mondiale. . Article 8 j concernant les savoirs traditionnels et dispositions connexes. . Mesures d’incitation. . Questions nouvelles et émergentes. La mise en œuvre du nouveau plan stratégique a reçu le soutien de 122 législateurs venu du monde entier pour participer à la réunion de ‘’GLOBE’’ sur les parlementaires et la biodiversité. Un financement de 2 milliards de dollars américains permettra la mise en œuvre de la convention et du plan stratégique. Le gouvernement japonais, la France, l’Union Européenne et la Norvège ont annoncé leur aide à ce financement. Les parties devront définir d’ici 2012 les mécanismes par lesquelles les financements devront êtres identifiés et affectés. 110 millions de dollars ont été affectés au réseau d’échange international sur les aires protégées ‘’Life Web’’ qui vise à mettre en contact les pays souhaitant créer de nouvelles ‘’zones protégées’’ avec ceux qui pourraient leur apporter les fonds nécessaires. Le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation a été adopté par les parties; juridiquement contraignant il devra entrer en vigueur d’ici 2012 avec un soutien du FEM d’un million de dollars américain. L’accès et le partage devra se faire selon un consentement préétabli entre les parties en tenant compte du partage juste et équitable des avantages. Les pays développés parties pourront fournir des ressources financières et autres ressources pour son application, dans le cadre d’arrangements bilatéraux, régionaux et multilatéraux. Un mécanisme multilatéral mondial opérera dans les zones transfrontalières où un consentement préétabli ne pourra être obtenu. La délégation algérienne s’est aligné à la position du groupe Afrique pour le régime ‘’APA’’ Le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation (APA) a été ouvert à signature le 2 février 2011. Le même jour lors d’une cérémonie CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz organisée au siège des nations unies, l’Algérie, le Yémen, la Colombie et le brésil furent les premiers pays à signer le protocole. Depuis deux autres états ont procédé à la signature, la Mexique (24 février) et le Rwanda (28 février). Le protocole demeurera ouvert à signature jusqu’au 1er février 2012 afin de permettre au plus grand nombre d’états d’y adhérer ; afin de faciliter l’entrée en vigueur du protocole 44 signatures doivent être recuises d’ici au 10juillet 2012. Un plan d’action pluriannuel pour la coopération sud-sud sur la biodiversité au service du développement a été adopté par les 131 membres du groupe des 77 et la chine. Les parties ont insisté sur la nécessité d’accroître la coopération entre la CBD et les autres conventions en rapport avec la diversité biologique en précisant que la conservation de la biodiversité est un facteur essentiel de la réussite de l’application des autres accords sur l’environnement et de la prise en charge des problèmes liés aux changements climatiques et à la désertification. L’année internationale de la diversité biologique aura permis de sensibiliser le public, d’encourager la volonté politique et de s’attaquer à la crise mondiale de la diversité biologique. Il n’en demeure pas moins que les pays ne pourront protéger leur patrimoine biologique que grâce à une législation rigoureuse ; d’où l’urgence pour l’Algérie de mettre en place la loi relative à la biodiversité. La onzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique se tiendra dans la ville de New Delhi, en Inde,du 8 au 19 octobre 2012. Mme Y.MEZIANE (Directrice Générale du CNDRB) La Loi n° 11-02 du 17 février 2011 relative aux aires protégées Renforcement du dispositif national de protection et de conservation de la biodiversité La nouvelle loi relative aux aires protégées est un acquis certain pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de préservation et de valorisation de la Biodiversité en général et de ses composantes les plus représentatives et les plus remarquables en particulier. Cette loi permet donc la protection des espèces à travers la préservation de leurs habitats naturels (conservation in situ) ; elle identifie sept catégories d’aires protégées (Art. 4.): Parc national Protéger l’intégrité d’un ou de plusieurs écosystèmes (conservation et la protection de régions naturelles uniques, en raison de leur diversité biologique, tout en les rendant accessibles au public à des fins d’éducation et de récréation) (Art. 5). Parc naturel Assurer la préservation, la protection et la gestion durable de milieux naturels, de la faune, de la flore, d’écosystèmes et de paysages représentatifs et/ou significatifs d’une région (Art. 6). Réserve naturelle intégrale Assurer la protection intégrale d’écosystèmes, ou de spécimens de faune ou de flore rares méritant une protection intégrale (Art. 7). Dans la réserve naturelle intégrale, il est interdit : (i) de résider, de pénétrer, de circuler ou de camper, (ii) toute forme de chasse ou de pêche, (iii) d’abattage ou de capture de la faune, (iv) de destruction ou de collection de la flore, (v) toute exploitation forestière, agricole ou minière, (vi) tout pâturage, (vii) toute fouille ou prospection, tout sondage, (viii) terrassement ou construction, (ix) tous travaux tendant à modifier l’aspect du terrain ou de la végétation, (x) tout acte de nature à nuire à la faune ou à la flore et toute introduction ou évasion d’espèces animales ou végétales (Art. 8). Réserve naturelle Conservation, de protection et/ou de restauration des espèces de faune, de flore, des écosystèmes et des habitats (toutes les activités humaines y sont réglementées (Art. 10). Réserve de gestion des habitats et des espèces Assurer la conservation des espèces et de leurs habitats, le maintient des conditions d’habitat nécessaires à la préservation et à la protection de la diversité biologique (Art. 11). Site naturel Tout espace contenant un ou plusieurs éléments naturels d’importance environnementale et notamment les chutes d’eau, les cratères et les dunes de sable (Art. 12). Corridor biologique Tout espace assurant la liaison entre écosystèmes ou entre différents habitats d’une espèce ou d’un groupe d’espèces interdépendantes permettant sa dispersion et sa migration (Art. 13). Bulletin des Ressources Biologiques Y sont autorisées et réglementées des activités ponctuelles à des fins de recherche scientifique ou ayant un caractère d’urgence et d’importance nationale. Des projets d’intérêt national peuvent être implantés dans la réserve naturelle intégrale après approbation du conseil des ministres. L’extension ou la transformation du type de ces projets ne peut s’effectuer qu’après approbation du conseil des ministres (Art. 9). 3 CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz La nouvelle loi apporte des réponses aux questions suivantes : Qui donne un avis et/ou statue sur l’opportunité des AP ? Il est institué une commission nationale des aires protégées chargée d’émettre un avis sur la proposition et l’opportunité de classement en aire protégée et de valider les études de classement (Art. 17.). Il est créé une commission de wilaya comprenant les secteurs concernés, chargée d’émettre un avis sur la proposition et l’objectif de classification ainsi que l’approbation des études de classification de l’aire protégée créée en vertu d’une décision du wali ou du président de l’assemblée populaire communale. Cet avis est communiqué à la commission nationale des aires protégées (Art. 18.). Que contient la demande de classement ? La demande de classement comporte un rapport explicatif indiquant, notamment, les objectifs du classement projeté, les intérêts attendus de ce classement ainsi que le plan de situation du territoire (Art. 21.). Qui peut réaliser l’étude de classement ? L’étude de classement est confiée, sur la base de conventions ou de contrats, à des bureaux D’études ou à des centres de recherche activant dans le domaine de l’environnement, de la biodiversité et de l’écologie sur la base de termes de référence initiés par la commission et fixés par voie réglementaire (Art. 24.). Qui valide l’étude de classement ? Qui prend l’initiative de classer ? L’initiative du classement d’un territoire en aire protégée doit être prise par les administrations publiques ou les collectivités territoriales, en adressant à la commission une demande de classement (Art. 19.). La personne morale de droit privé peut prendre l’initiative de classement de l’aire protégée dont elle a la charge de gestion (Art. 20.). L’étude de classement finalisée est soumise à la commission pour validation (Art. 25.). Existe il un zoning des AP ? Les aires protégées sont structurées en trois (3) zones (Art. 15.) ZONE DE TRANSACTION Les activités de récréation, de detente, de loisirs et de tourisme y sont autorisées 1. Zone centrale : Recèle des ressources uniques ZONE TAMPON 2. Zone tampon : Utilisée pour des pratiques écologiquement viables, y compris l’éducation environnementale, les loisirs, l’écotourisme et la recherche appliquée et fondamentale Ouverte au public pour des visites Guidées de ZONE CENTRAL Recherche scientifique y sont autorisées découverte de la nature 3. Zone de transition: Elle protège les deux premières zones et sert de lieu à toutes les actions d’éco développement de la zone concernée Aucune modification ou action susceptible de provoquer des altérations aux équilibres en place n’ y est permise Bulletin des Ressources Biologiques Quelle est la consistance de l’étude de classement ? 4 L’étude de classement précise notamment (Art. 26.): (i) la description et l’inventaire du patrimoine floristique, faunistique et paysager; (ii) la description du contexte socio-économique; (iii) l’analyse des interactions relatives à l’utilisation de l’espace par les populations locales ; (iv) l’évaluation du patrimoine et la mise en évidence des principaux enjeux ; (v) l’identification des facteurs présentant une menace pour l’aire concernée; (vi) la proposition du zonage de l’aire; (vii) l’élaboration d’un projet de plan d’action définissant les objectifs généraux et opérationnels. Dès validation de l’étude de classement, des mesures de conservation et de préservation de l’aire protégée sont prises par voie réglementaire (Art. 27.). Le classement est alors initié par l’autorité qui l’a demandé par (Art. 28.): (i) loi pour les réserves naturelles intégrales; (ii) décret pour les autres aires protégées; (iii) arrêté du président de l’assemblée populaire communale pour les aires protégées situées dans le territoire de la commune concernée ; (iv) arrêté du wali pour les aires protégées s’étendant sur deux ou plusieurs communes ; (v) arrêté conjoint des ministres de l’intérieur et des collectivités locales et de l’environnement pour les aires protégées s’étendant sur deux ou plusieurs wilayas. Quelle est la consistance de l’étude de classement ? L’acte de classement fixe (Art. 29.): (i) la délimitation et la superficie de l’aire protégée ; (ii) la catégorie de l’aire protégée ; (iii) le zonage de l’aire protégée ; (iv) les prescriptions de préservation, de protection et de développement de l’aire protégée prises en application CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz de la présente loi ; (v) la liste du patrimoine floristique et faunistique existant dans l’aire protégée objet de classification. Quels sont mes effets du classement des aires protégées ? Le périmètre de l’aire protégée doit être matérialisé par des bornes dont l’implantation constitue une servitude d’utilité publique (Art. 30.). Les limites de l’aire protégée sont reportées au plan d’occupation des sols, aux plans directeurs d’aménagement et d’urbanisme et sur les cartes marines en vigueur (Art. 31.). Afin de ne porter préjudice ni aux milieux naturels ni à la faune et ni à la flore des aires protégées, l’introduction volontaire de toutes espèces animales ou végétales est soumise à autorisation de l’autorité gestionnaire après avis de la commission (Art. 32.). La destruction d’animaux et de végétaux en vue de préserver la durabilité d’un écosystème ne peut être effectuée que sur autorisation de l’autorité gestionnaire après avis de la commission (Art. 33.). Sur quelle base gérer les AP ? La gestion des aires protégées relève d’un établissement créé à l’initiative de l’autorité ayant procédé au classement de l’aire protégée concernée (Art. 34.). Il est institué pour chaque aire protégée un schéma directeur qui fixe les orientations et les objectifs à atteindre à long terme. Les modalités d’élaboration, d’approbation et de révision du schéma directeur de l’aire protégée sont fixées par voie réglementaire (Art. 35.). Il est, également, institué un plan de gestion qui définit les orientations de protection, de mise en valeur et de développement durable de l’aire protégée et qui détermine les moyens requis pour sa mise en œuvre (Art. 36.). Quelle est la consistance du Plan de Gestion ? Le plan de gestion précise notamment les éléments suivants (Art. 37.): (i) les caractéristiques et l’évaluation du patrimoine; (ii) les objectifs stratégiques et opérationnels ; (iii) les moyens de protection et de gestion à mettre en oeuvre; (iv) le programme d’intervention à court et moyen terme; (v) le programme de recherche; (vi) les mesures de protection de l’aire protégée. Que deviennent les aires protégées? Les aires protégées créées avant la date de la promulgation de la présente loi doivent être mises en conformité avec les dispositions de la présente loi (Art. 45.). Dr. Samir GRIMES (Enseignant - Chercheur à l’ENSSMAL) Accompagnés de S. ISHIYAMA (chercheur au RIHN*), A. Benkhalifa (consultant au CNDRB) et Mme T. Medjahed-Moulai (cadre technique au CNDRB), l’équipe s’est déplacée à l’annexe du CNDRB à Laguermi (W. El-Bayadh). Des fèces de rongeurs ont été prélevées pour tester le marquage d’individus caractérisant le site. La visite des lieux nous a permis aussi de discuter le choix de l’emplacement d’un enclos pour le mouflon à manchettes pour le futur élevage à Laguermi. De retour à Alger, l’équipe a visité le Zoo du jardin d’essai du Hamma et le Centre Cynégétique de Zeralda. Cette visite a permis à l’équipe de voir les espèces emblématiques et les spécimens existants au sein de ces établissements. L’occasion de la rencontre avec le personnel et les stagiaires a été saisie pour vulgariser l’application de la méthode d’identification génétique des mammifères sauvages à partir des fèces. Le mouflon à manchettes et la gazelle dorcas ont été pris comme exemple pour effectuer des prélèvements. Dr. Nezha Khouchane, vétérinaire au Zoo du jardin du Hamma nous a informés de la naissance de deux mouflons à manchettes. Avec une femelle en 2010 et un male en 2011, nous considérons que ces naissances constituent d’heureux événements. Ceci encourage le lancement d’un élevage en semi captivité, étant donné Bulletin des Ressources Biologiques Dans le cadre du mémorandum d’accord entre le RIHN et le CNDRB, le professeur K. USHIDA et TSUCHIDA S. (Japon) ont effectué une visite en Algérie du 30 avril au 6 mai 2011, afin d’approfondir l’étude d’animaux sauvages et d’initier les cadres du CNDRB et leurs collaborateurs aux méthodes de prélèvement d’ADN à partir des fèces. Cette méthode, non invasive, qui évite la capture des animaux permet d’étudier qualitativement et quantitativement le régime alimentaire des animaux. L’analyse d’empreinte génétique à partir des traces d’ADN présentes dans les fèces facilite aussi la détermination de l’espèce, le marquage des individus et la reconnaissance du sexe. Photo: CNDRB L’écologie moléculaire Une approche douce pour l’étude de la faune 5 CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz Photo: CNDRB de l’espèce et ne nécessite pas la capture d’animaux. On peut alors estimer la taille des populations étudiées, déterminer l’état de santé ou le degré de parenté des individus. Cette approche non invasive constitue un outil de travail fort intéressant dans la gestion et la conservation de la faune. Photo: CNDRB Taous Medjahed-Moulai (Cadre technique au CNDRB) *RIHN : Research Institut for Humanity and Nature que l’espèce est menacée de disparition. En marge de sa première visite en Algérie, le prof. Ushida s’est rendu également au siège du CNDRB à Alger et a présenté son expérience devant les cadres du CNDRB. Deux vétérinaires du Zoo du Hamma, une enseignante et deux étudiantes de l’ENS de Kouba ont assistés à son exposé sur l’introduction de l’écologie moléculaire dans les études de la faune sauvage. L’approche moléculaire permet d’obtenir des informations utiles sur la biologie Lancement de la pépinière Annexe du CNDRB de Laguermi (EL Bayadh) Photo: CNDRB Photo: CNDRB De son bois et de ses graines, on extrait par distillation l’huile de cade. Son bois peut être utilisé en ébénisterie. Des baies récoltées à un kilomètre de l’annexe du CNDRB à Laguermi ont été testées. Le premier semi du mois de Septembre 2010 affiche un taux de réussite appréciable étant donné que cette espèce est difficile à faire germer même dans les conditions naturelles. Le Pistachier de l’atlas (Pistacia atlantica) est une espèce phare des écosystèmes steppiques. Bulletin des Ressources Biologiques Vue de la pépinière 6 Le programme de la pépinière de l’annexe du CNDRB à Laguermi (El-Bayadh) a démarré en 2009 avec des essais à petite échelle. Le but aujourd’hui est de tester différentes espèces et suivre leur comportement dans une serre de 80 m2. Le choix des espèces s’inscrit dans le cadre de la conservation et valorisation des ressources biologiques. Nous avons donné la priorité aux espèces de la région d’El-Bayadh et aux espèces fragilisées ou celles en voie de disparition. La région d’El-Bayadh (dans sa partie de l’Atlas Saharien) est qualifiée de steppe arborée. Pour les espèces locales destinées au reboisement, notre intérêt s’est porté sur deux espèces forestières. Le Pin d’Alep (Pinus halepensis) et le Chêne vert (Quercus ilex). Une autre espèce arbustive, le Genévrier oxycedre (Juniperus oxycedrus), a été ciblée pour son intérêt. Pied de Juniperus oxycedrus Elle peut être utilisée comme essence de reboisement dans le cadre de la lutte contre la désertification, la fixation des dunes ou comme brise-vents. Le Retama raetam, un arbuste plutôt rare dans la région, peut être utilisé dans la lutte contre la désertification, Les graines, récoltées au niveau de l’annexe ont été testées et ont montré la nécessité d’un traitement au préalable. Les essais pour le Juniperus phoenicea et le Ziziphus lotus ne sont pas concluants. CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz Photo: CNDRB Nous avons aussi testé, en nombre limité, des espèces emblématiques comme l’Arganier, le Balanites et le cyprès du tassili et l’Acacia radianna. Enfin comme espèces exotiques, nous avons introduit le Pinus coulter, l’Acer campestre, le Ginkgo biloba, le Sapindus utilis, le Sterculia acerifolia, le Sterculia platanifolia, le Cupressus arizonica, et pour l’ornementation les espèces Nolina recurvata, Taxodium distichum, Dracaena draco. Germination des graines de P. atlantica et Q. ilex. Photo: CNDRB Pour élargir l’activité de la pépinière, nous nous sommes intéressés aux espèces provenant d’autres régions du pays pour tester leur germination et enrichir les collections au niveau de l’arboretum. A titre comparatif, nous avons testé des glands de chêne vert (Quercus ilex) en provenance de Tissemsilt et de Tikjda (Atlas Tellien). Le taux de réussite est similaire à celui obtenus avec les graines originaires d’El-Bayadh. Des graines du Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) de Tissemsilt ont été semées en février 2010 et ont donné un taux de réussite très satisfaisant. Cette essence est testée dans la région d’El-Bayadh pour la première fois. Le Caroubier (Ceratonia siliqua) est ciblé comme arbre à valoriser. Jeunes pousses de Cedrus atlantica Tableau récapitulatif des essais 2010-2011 Provenance Nombre de semis Pinus halepensis El-Bayadh 209 50 Taux à améliorer Quercus ilex El-Bayadh 268 45 Taux appréciable Juniperus oxycedrus El-Bayadh 72 24 Taux appréciable Ceratonia siliqua El-Bayadh 1050 85 Taux satisfaisant Pistacia atlantica El-Bayadh 425 46 Taux appréciable Retama raetam El-Bayadh 100 12 Germination difficile Quercus ilex Tissemsilt 167 42 Taux appréciable Quercus ilex % de Réussite Observations Tikjda 65 45 Taux appréciable Cedrus atlantica Tissemsilt 1500 80 Taux satisfaisant Juniperus pheonica El-Bayadh 209 0 Non concluant Ziziphus lotus El-Bayadh 143 0 Non concluant Cupressus dupreziana Tamanrasset 32 0 Graines non traitées Acacia raddiana Tamanrasset 48 0 Non concluant Ginkgo biloba Jardin d’essai 22 0 Non concluant Sapindus utilis Jardin d’essai 135 0 Semé en hors saison Tindouf 42 0 Graines non traitées Argania spinosa Rachida MECHERI (Cadre technique, CNDRB, El-Bayadh) Bulletin des Ressources Biologiques Espèce 7 CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz 2011 Année internationale des forêts Nécessité de standardiser les concepts et recadrer les données en Algérie L’évolution ces dernières années du concept « Forêt » interpelle les encadreurs pédagogiques pour reconsidérer les définitions et nous incite tous à de nouvelles formulations afin de mieux décrire les différents types de forêts. En 2006, les Nations Unies ont proclamé 2011 «Année internationale des forêts» et ont invité les acteurs à tous les niveaux à faire des efforts concertés pour sensibiliser le public sur les pressions que subissent les forêts et l’impact sur les populations qui en dépendent. Les préparatifs lancés en 2010 devraient faire profiter un grand nombre d’acteurs pour participer aux activités et manifestations liées aux forêts. Les pays ont manifesté des intérêts différents quant à la promotion des activités liées à cette célébration. 8 L’équipe d’écologie et d’Education Environnementale à l’Ecole normale supérieure (ENS Kouba, Alger) a lancé un débat d’ordre pédagogique relatif aux forêts et à la biodiversité. L’une des idées force de ce débat consiste en la mise à jour de la définition du concept ‘Forêt’ qui, depuis 2006 et 2008, prends en charge toutes les aires boisées naturellement ou reboisées et dont la superficie atteint les 0.05 à 1ha. La notion de hauteur de 2, 5 ou 6 m doit être considérée comme une caractéristique de l’espèce et non comme des lieux au temps T. Sinon certaines zones récemment reboisées ou des zones dégradées ne seront pas prises en charge. En termes de densité et de couverture, il faut être vigilant car le concept ‘Forêt’ est aujourd’hui revu dans sa globalité environnementale comme étant un habitat qui offre d’innombrables services dans le cadre des changements climatiques ou de la préservation de la biodiversité. Ainsi l’exemple de l’Arganeraie ou le cas des forêts de Tamarix sont à englober dans les inventaires de base. Notre initiative a passé aussi en revue les termes de la littérature arabe en parallèle aux deux langues utilisées en Algérie ; Français et Anglais. Cette participation est loin de couvrir le champ disciplinaire des activités de nos confrères du domaine. Nous souhaitons simplement qu’elle renforce l’arsenal des services forestiers et environnementaux afin de faire face aux réalités des données et à l’état de notre patrimoine forestier. Photo: A. Benkhalifa, Février 2011 Bulletin des Ressources Biologiques L’année 2011 a été déclarée Année internationale des forêts et de la biodiversité afin de faire le lien avec l’année 2010 consacrée à la Biodiversité. Ceci permettra de définir les synergies entre les deux thèmes. Le logo créé pour 2011 a été lancé dans les langues des Nations unies pour évoquer le thème ‘‘Forêts pour les populations’’ et vise la promotion du rôle central des populations dans la gestion durable, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts (y compris les arbres hors forêts) et ce dans l’intérêt des générations présentes et futures au niveau planétaire. Les signes iconographiques de ce logo illustrent les multiples valeurs des forêts. Elles représentent 1) un abri pour l’homme 2) un habitat pour la biodiversité, 3) une source de nourriture, de médicaments et d’eau salubre et 4) un élément essentiel dans la préservation de la stabilité climatique et environnementale mondiale. Les forêts sont vitales pour la survie et le bien-être des 7 milliards d’hommes vivant sur notre planète (UN, A/65/229). Deux sites web ont été lancés pour afficher les programmes des pays et activer un forum d’échanges http://www.un.org/en/events/iyof2011/ et http:// www.un.org/esa/forests/ et d’affichage des initiatives nationales et internationales liées à cet évènement. Forêt de Tamarix au sien du plateau de Tademaït CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz Evolution des superficies forestières en Algérie et changement (in State of the World’s Forests FAO, 2011) Ampleur de la forêt 2010 % de la superfSuperficie annoncée 1 492 000 Taux de changement Superficie cie globale relative pour (%) 1000 hab. (ha) 1 43 Pour concrétiser ce débat nous avons proposé l’encadrement d’un projet de fin d’étude ayant pour objectif 1) de standardiser le champ lexical de terminologie relative aux types de forêts et poser les premiers jalons de la Forestologie, 2) de mettre en forme une base de données pour documenter les types de forêts inventoriées dans le pays. Au sein de cette base de données on proposera l’inventaire forestier avec à la base les noms de chaque forêt et ce quelques soit la région ou l’appartenance à un groupe. 1990–2000 (1 000 ha) -9 2000-2010 (%) (1 000 ha) -0.5 -9 (%) -0.6 L’extension couvrira toutes aires ayant une présence arbustive naturelle ou reboisée pour un but forestier à l’exclusion des espaces verts d’ordre ornemental. Pour faciliter au sein du CNDRB la centralisation des inventaires des habitats et des écosystèmes, nous invitons les utilisateurs de la BDD IRB2008 à veiller à la signalisation des habitats au moment de la saisie des espèces. Abderrahmane Benkhalifa (Enseignant Chercheur, ENS, Kouba Alger) Journée mondiale de l’enfance Sous le signe des forêts Photo: CNDRB juin 2011 sur la nécessité d’accompagner les générations futures qui seront porteuses de messages forts et d’espoir. Les stands d’expositions des organismes sous tutelle du ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, ont permis aux enfants et aux visiteurs en général de découvrir les richesses de notre biodiversité et les menaces qui pèsent sur celle-ci. A cette occasion, Photo: CNDRB juin 2011 A l’occasion de la journée mondiale de l’enfance (1er juin), le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement en collaboration avec le Ministère de l’Education Nationale a organisé des portes ouvertes sur « l’enfant et l’environnement dans le cadre du développement durable » du 1er au 05 juin au jardin d’essai du Hamma à Alger. L’ouverture officielle de la manifestation a été présidée par M. Cherif Rahmani Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement qui a mis en exergue la place de l’enfant dans la protection de l’environnement en Echanges entre Monsieur le Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement avec un enfant au Jardin d’Essai du Hamma à Alger à propos de la protection de la nature. L’accent a été mis sur le danger que présentent les espèces envahissantes sur l’équilibre des écosystèmes et l’urgence de protéger les espèces de faune et de flore menacées de disparition. Les documents pédagogiques et les jeux sous forme de quiz mis par le CNDRB à la disposition des enfants ont suscité un grand intérêt en plongeant l’enfant dans le monde de la découverte de la faune et de la flore et des écosystèmes en Algérie. Cette manifestation a été marquée par la présence des scouts musulmans algériens. L’année 2011 déclarée par l’assemblée générale des nations unies année internationale des forêts, la projection du film « des forêts et des hommes » de Yann Arthus Bertrand a été l’occasion de sensibiliser sur les services rendus par les forêts pour la survie de millions de personnes et les conséquences qu’entraîne leur perte. Bulletin des Ressources Biologiques le CNDRB a exposé différentes thématiques sur les ressources biologiques. 9 CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz Journée mondiale de l’environnement La journée mondiale de l’environnement (5 juin) célébrée par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement a été marquée cette année en Algérie par le thème «l’arganier, vecteur intégrateur de développement durable». Célébrée au palais de la culture Moufdi zakaria, cette journée à été inaugurée et présidée par Monsieur Chérif Rahmani, Ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement et Monsieur Rachid Benaissa, Ministre de l’Agriculture et du Développement rural. M. Cherif Rahmani a axé son intervention sur l’importance de l’arganier ainsi que les services écologiques et économiques, il a, en outre, déclaré que l’arganier doit constituer un arbre emblématique, que l’Algérie doit préserver et mieux valoriser en favorisant sa plantation ainsi que celle d’autres arbres aux vertus médicinales reconnues tel que le pistachier et le jujubier. Bulletin des Ressources Biologiques Photo: MATE, Juin 2011 Les universitaires algériens présents à cette célébration n’ont pas manqué de rappeler que L’arganier, est une espèce rare endémique du Maroc et de l’Algérie. Son existence au Sahara occidental a été signalée par Emberger vers les années vingt. Son étude écologique n’est entreprise que des années plus tard. Pour les chercheurs, du laboratoire de physiologie végétale de l’Université de l’USTHB, la valorisation de l’arganier est une source de richesse naturelle pour les populations locales, et il serait également intéressant de développer sa culture dans d’autres régions». 10 Pour les chercheurs de l’INRF présents également à cette célébration de la journée mondiale de l’environnement, l’arganier est l’essence forestière la plus originale du sud-ouest de l’Afrique du Nord, par son intérêt biologique, écologique et ses usages multiples à caractères socio économiques. On observe que l’arganier constitue probablement dans les régions du sud-ouest, le dernier rempart contre la désertification. Les universitaires algériens insistent pour que l’arganeraie de Tindouf fasse l’objet d’un diagnostic systématique pour être classé en aire protégée. L’approche écologique de la conservation de l’arganeraie passe nécessairement par la connaissance de la morphologie des arbres, de la consistance des peuplements et des paramètres physiques dans les quels le développement de cette espèce se réalise. L’approche écologique se base également sur l’étude de l’écosystème dans son enseble structurale. Ateliers régionaux sur la Biodiversité dans les écosystèmes terrestres Bilan des connaissances et plan d’action Le CNDRB a initié en 2010 des ateliers relatifs à la Biodiversité avec pour objectif principal de rassembler des acteurs (gestionnaires, scientifiques, ONG autour d’activités de formation en synergie afin de contribuer à la faisabilité et au fonctionnement des banques de données par le montage de projets et par la compilation d’informations à une échelle multisectorielle. Cet objectif servira à renforcer et à créer de nouveaux liens et perspectives de coopération entre le CNDRB et les autres institutions dans le cadre de programmes communs. Par ailleurs, ce genre d’ateliers permet en tant que cadre pédagogique participatif d’améliorer les capacités des participants à l’assimilation du concept de la Biodiversité, à la maîtrise des instruments de mesure et d’évaluation et à la promotion des méthodes de valorisation en recherchant la standardisation et le partage méthodologiques. Trois ateliers par région écologique ont été programmés : (i) le Tell (zones montagneuses, collinéennes, plaines) ; (ii) les Hauts Plateaux (Steppe et Atlas saharien) ; (iii) et le Sahara (Zones sahariennes, Hoggar et Tassili, Oasis). L’animation de séances sur le modèle participatif constitue la démarche arrêtée pour ces ateliers. Cette animation porte sur des thèmes spécifiques à la région géographique pour répondre à des préoccupations d’ordre méthodologiques (uniformisation des méthodes d’inventaires, de la terminologie, de l’alimentation et de la gestion des banques de données) et d’ordre connaissance (identification de personnes et institutions ressources) pour les objectifs de mise en place de réseaux fonctionnels. Ces ateliers ont regroupé des participants de divers horizons institutionnels (Parcs nationaux, CNDRB, Forêts, INRA, INRF, universitaires et chercheurs, Directions de l’Environnement, (ONG). CNDRB CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES Maerua crassifolia (Forsk) www.cndrb.dz Ressource biologique méconnue du désert algérien Pied de Maerua crassifolia Dans les pays du Sahel il est dans l’ancienne palmeraie appelé l’arbre brosse à dent. de Matriouen Les habitants se curent les dents à l’aide de ses rameaux.Ce qui leur donne une blancheur naturelle. On l’utilise pour lutter contre la désertification, la sécheresse et pour favoriser la fixation des dunes de sable et même comme brise vent. En Algérie, nous avons recensés 6 sites de Maerua crassifolia situés aux alentours des oasis d’In Belbel et de Matriouen où il est appelé Gara. Ceci permettra d’initier avec précision sa localisation à travers le Plateau du Tademaït. Sur les 34 pieds observés, la hauteur des individus varie entre 1.5 et 6 m, avec un diamètre de 5-30 cm. Maerua crassifolia est donc un arbre qui prouve son adaptation aux conditions désertiques. Sa protection s’impose pour garantir la survie d’une faune particulière comme les gazelles et le mouflon. Il participe dans l’alimentation des hommes et celles des dromadaires. Pour améliorer sa multiplication, le bouturage et le drageonnage artificiel sont des techniques fiables pour une espèce dont les graines sont rarement intactes des attaques d’insectes pour permettre une bonne germination. En Arabie saoudite, dans la réserve Mahazed Assaid, Maerua crassifolia est le seul site où peuvent nidifier, les grands oiseaux du désert, comme le grand vautour de Nubie (Torgos tracheliotus nubicus). Dans cette même réserve, cet arbuste constitue l’habitat exclusif des chats du désert (Felis margarita). Dans les peuplements de Maerua crassifolia, habite aussi l’outarde houbara, le faucon crécerelle, la gazelle dama et le lièvre. Il est donc important de le cibler comme espèce clé pour les activités de la future annexe du CNDRB à Tinerkouk. Photo W. Benslimane : Avril 2011 Photo W. Benslimane : Avril 2011 Maerua crassifolia (Fam. Capparidacées) est décrit comme étant un arbuste sempervirent, subtropical, résistant à la sécheresse. Grâce à son feuillage persistant, il constitue une source de fourrage vert disponible au long de l’année en zones sahariennes ou en période sèche dans le Sahel. Sous son ombre, les mammifères du désert se réfugient aux heures les plus chaudes de l’été. Le fruit est une gousse au goût sucré très apprécié par les populations. Floraison de Maerua crassifolia Composition des feuilles de Maerua crassifolia (Journal of Food Composition and Analysis 11(3): 221-230) Protéines Calcium Acide linoleique Acide -linolenique 39 % 17 mg/g du poids sec 1.26 mg/g du poids sec 9.29 mg/g du poids sec Wassila Benslimane Enseignante vacataire à l’ENS Kouba, Alger Dauphins E chouage d’un Rorqual commun de 19 m de long près de Mostaganem. Les eaux algériennes sont l’une des régions de la Méditerranée où la présence des Mammifères marins, en particulier les Cétacés, est des plus fréquentes tant du point de vue de la fréquence des individus que de celui de la diversité spécifique. Cependant, ce peuplement cétologique, comme celui d’autres régions de Méditerranée, subit l’effet négatif de certaines activités humaines (interaction avec la pêche, surpêche, pollution marine, effets du changement climatique,), qui font peser sur lui des menaces, malheureusement de plus en plus accentuées. Au total, 10 espèces de Cétacés sont observées communément dans les eaux littorales algériennes: ce sont le Dauphin commun (Delphinus delphis), le Grand Dauphin (Tursiops truncatus), le Dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba), le Globicéphale noir (Globicephala melas), le Dauphin de Risso ou Grampus (Grampus griseus), le Ziphius (Ziphius cavirostris), le Cachalot (Physeter macrocephalus) et le Balaenoptère commun (Balaenoptera physalus). Les deux derniers Cétacés ont été observés très récemment et répondent aux caractéristiques des espèces suivantes: le Petit Rorqual (Balaenoptera acurostrarata), et le Cachalot pygmée (Kogia breviceps). En Algérie, les Cétacés font l’objet d’une protection officielle (Décret Présidentiel N° 07-95; JO n° 20 du 20 mars 2007). Bulletin des Ressources Biologiques Photo Pr. BOUTIBA Z. Cachalots et Baleines d’Algérie 11 CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz Entre mer et terre Peuplement d’oiseaux d’eau de l’oued Boukhmira Les zones humides du Nord –Est algérien se caractérisent par une grande diversité de milieux (marais inondés, lacs, salines, mares, etc.) et par une biodiversité faunistique et floristique importante (Samraoui & De Belair, 1998 ; Samraoui & Samraoui, 2008). Ces caractéristiques leur procurent le statut de complexe de zones humides le plus important d’Afrique du nord. On rencontre dans le milieu maritime, y compris la zone côtière, plus de deux cents espèces d’oiseaux dont une centaine le fréquente de façon spécifique. Cet environnement est exploité par plusieurs espèces dont le régime alimentaire est assez variable. Oued Boukhmira qui représente une étendue d’eau saumâtre, peu profonde, entouré de végétation, abrite par excellence un nombre considérable d’oiseaux aquatiques. Notre étude est focalisée sur l’inventaire, la dynamique du peuplement de l’avifaune aquatique du site et sa structure spatiotemporelle. Nous assistons à une diminution du nombre au mois de décembre avec 401 individus et une richesse spécifique de 13 espèces. Le minimum a été noté dans le mois de janvier pour un effectif de 176 individus et une richesse spécifique plus basse de 5 espèces. Cela est peut être dû à l’inondation causée par l’eau de mer et aux intempéries qu’a connues la région pendant cette année qui ont fait fuir les oiseaux de l’oued. Durant le mois de février l’effectif des oiseaux augmente progressivement pour atteindre 366 individus et qui correspond à une richesse spécifique de 10 espèces. Enfin, au mois de mars, nous avons enregistré un effectif de 449 individus et une richesse spécifique de 11 espèces. Le site est couvert d’une végétation composée de Phragmites australis, Tamarix gallica et Juncus acutus. Sur le plan avifaunistique, il constitue un lieu d’hivernage pour de nombreux oiseaux d’eau tels que la Foulque macroule, Grèbe huppé, Grèbe castagneux, Goéland brun, Mouette rieuse, Bécassine des marais, Poule d’eau et Talève sultane. Inventaire 12 Photo: Semraoui B. Bulletin des Ressources Biologiques Dés le début des observations au mois de novembre, Oued Boukhmira a hébergé 496 individus qui représente par excellence le plus grand effectif, avec une richesse spécifique de 7 espèces, constituées principalement de la Foulque macroule, Grand Cormoran, Grèbe castagneux, Sterne de Caugek, Poule d’eau, Héron cendré et Fuligule milouin. Photo: Semraoui B. Nous avons consacré notre étude sur la côte de Sidi Salem (golfe d’Annaba) et plus précisément le site Oued Boukhmira pour sa richesse ornithologique et son rôle de refuge. Ce site est situé près des Salines l’une des zones humides d’Annaba, qui débouche sur la mer par l’intermédiaire du Boukhmira, et qui joue un rôle important comme site d’hivernage pour les oiseaux migrateurs (Boucheker, 2003). Nid de Foulque macroule avec œufs et poussins. D’une manière générale les effectifs qui ont fréquenté Oued Boukhmira, fluctuent entre un minimum de 176 individus en janvier et un maximum de 496 individus noté au mois de novembre. Si on compare nos résultats avec ceux de Boucheker (2003) et Nedjah (2003), nous remarquons une abondance maximale de 1056 individus pour les Salines et 276 pour Boussedra, ainsi qu’une valeur de 345 pour Sidi Achour, un marais d’eau douce. L’étude des différentes modalités d’occupation spatiale et temporelle du Oued Boukhmira par ces oiseaux d’eau est généralement liée à leur biologie (régime alimentaire, rythme d’activité, morphologie...). Ces oiseaux d’eau ont recours à un véritable partage/ sélection de l’espace en fonction de leurs exigences écologiques, la qualité et la quantité des ressources alimentaires disponibles conditionnent cette distribution. Close-up d’une Aigrette garzette, espèce nicheuse dans la région. CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz 1/ Laridae . Larus ridibundus . Larus genei . Larus michahellis . Larus fuscus 6/ Phoenicopteridae . Phoenicopterus roseus 2/ Charadriidae . Vanellus vanellus . Charadrius dubius . Charadrius alexandrinus 8/ Ardeidae . Ardea cinerea . Egretta garzetta . Nycticorax nycticorax 3/ Phalacrocoracidae . Phalacrocorax carbo 9/ Scolopacidae . Actitis hypoleucos . Tringa nebularia . Tringa totanus . Gallinago gallinago . Calidris minuta . Calidris alba 4/ Sternidae: . Sterna sandvicensis 5/ Rallidae . Fulica atra . Gallinula chloropus . Porphyrio porphyrio 7/ Recurvirostridae . Himantopus himantopus Durant les cinq mois d’observations, nous avons noté la présence de 33 espèces d’oiseaux d’eau appartenant à 12 familles, composées essentiellement d’échassiers et de laro-limicoles. L’étude de l’Oued Boukhmira, a montré que malgré l’effet anthropique exercé par les avions qui fréquentent l’aéroport d’Annaba et les dérangements continus des riverains et pêcheurs, les oiseaux aquatiques ont su s’adapter à leur milieu. Du point de vue richesse spécifique, nous avons enregistré un maximum durant le mois de décembre pour l’ensemble du peuplement avifaunistique. 10/ Anatidae . Anas platyrhynchos . Anas querquedula . Marmaronetta angustirostris . Aythya ferina . Aythya nyroca . Anas clypeata . Anas strepera 11/ Podicipedidae . Tachybaptus rufficolis . Podiceps cristatus 12/ Accipitridae . Circus aeruginosus Nous avons également noté quelques espèces rares telles que la Sarcelle marbrée et la Sarcelle d’été. Finalement, nos données recueillies sur cinq mois apportent des éléments sur l’évolution des effectifs des oiseaux d’eau dans ce site et sur leur degré de complexité. 1 Laid TOUATI1 & Boudjema SAMRAOUI2 Département de Biologie, Université de Constantine 2 Laboratoire de Recherche des Zones Humides, Département de Biologie, Université de Guelma Visite des cadres du CNDRB à l’annexe de Laguermi (El-Bayadh) L’équipe du CNDRB s’est ensuite déplacée à Brézina pour visiter un écosystème en déclin puis à Bousemghoun pour choisir le site qui pourrait abriter le futur atelier sur les indicateurs de la biodiversité au sein des écosystèmes steppiques et sahariens (au courant de cette année). Cadres administratifs et techniques du CNDRB dans la partie boisée de la station de Laguermi Bulletin des Ressources Biologiques Suite aux fortes intempéries du mois de mai une deuxième mission de 05 jours a eu lieu. D’énormes dégâts au niveau des plantations et des aménagements ont été constatés. Une rencontre de la DG du CNDRB avec Mr le Wali d’El-Bayadh et Mr le secrétaire général de la wilaya, a été l’occasion de discuter des missions du Centre et de l’aide que la wilaya pourrait apporter pour la restauration du cadre bâti de l’annexe. L’accent a été mis sur l’urgence de procéder à des corrections torrentielles au niveau du site. Photo: CNDRB Au courant du mois d’Avril des cadres administratifs du CNDRB ont effectué une visite de l’annexe du CNDRB à Laguermi. Le séjour d’une semaine leur a permis de s’imprégner de la réalité du terrain et de participer à la plantation et à l’embellissement du site. 13 CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz Au niveau de l’annexe, un technicien du CNDRB, s’est engagé pour aménager une digue et un canal de conduite des eaux de pluies vers le futur bassin de récupération. Lors du séjour d’énormes problèmes de branchements du réseau électrique ont été réglé et tous les membres de l’équipe ont participé au programme de plantation. A l’occasion la directrice générale a salué l’ensemble du personnel de l’annexe pour leur réussite dans le démarrage du programme de la pépinière et la diversification des plantations. Une action de volontariat pour les autres cadres administratifs a été programmée pour octobre 2011. Par cette plantation l’équipe pourra commémorer l’Année 2011, année internationale des forêts. . En attendant le recrutement des nouveaux cadres pour cette année, l’équipe technique a été invitée à activer pour le lancement des projets et la réussite des autres activités planifiées. Au cours de cette année, prof. A. Moali, Mr Zoreik et Mr A. Benkhalifa, collaborateurs et consultants au CNDRB se sont rendu également à Laguermi afin d’orienter les activités au sein de l’annexe. Un portfolio en cours d’élaboration exposera l’ensemble des projets et actions en cours. Plantation d’un carré ornemental pour embellissement du site CNDRB Projet de présentation d’une zone humide au jardin d’essai d’El Hamma Bulletin des Ressources Biologiques Au sens de la Convention Ramsar : « Les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eau naturelle ou artificielle, permanentes ou temporaires ou l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marines dont la profondeur ne dépasse pas six mètre ». 14 L’adhésion de l’Algérie à la Convention Ramsar a été effective en novembre 1984. Sa position géographique, sa configuration physique et la diversité de son climat lui confèrent une importante richesse de zones humides ; selon la Direction Générale des Forêts, l’Algérie est passée en 2004 à 42 zones humides d’importances internationales avec une superficie de près de 3 millions d’hectares, soit 50% de la superficie totale estimée des zones humides. Sur ces dernières, pèsent de nombreuses menaces comme le pompage excessif ou certaines constructions de barrages ; dans certains cas aussi, ces zones humides sont complètement drainées au profit de l’agriculture. Dans cette optique et pour mener à bien ses missions de conservation de la biodiversité dans le cadre du développement durable, en particulier celles liées aux ressources génétiques végétales et animales, le Jardin d’Essai du Hamma a initié un projet d’aménagement d’une parcelle de présentation d’une zone humide. Cette parcelle servira à promouvoir et à mettre en relief les actions tendant à la conservation et la sensibilisation du public. Photo: Jardin d’essai Les zones humides couvrent plus de 5 millions de km² des terres immergées dans le monde ; ce sont des écosystèmes très riches et diversifiés où on rencontre des espèces rares. Une diversité expliquée par la prolifération d’invertébrés, à la base de la nourriture de nombreux oiseaux. Elles, représentent les meilleurs exemples d’écosystèmes du point de vu fonctionnement écologique et hydrologique, de leur biodiversité et de leur importance socio-économique (Chauveau, 2005). Parcelle du projet de la Zone humide du Jardin d’essai du Hamma, 2010. CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz Inauguration de la parcelle de présentation de la zone humide au jardin d’essai d’El Hamma en présence des scouts musulmans Localisation de la parcelle du Projet de la Zone humide (Jardin d’Essai d’El Hamma, 2010) BOUKERAH N.S. et LOUNES D. Jardin d’Essai du Hamma (wilaya d’Alger) Bulletin des Ressources Biologiques Photo: Jardin d’essai Le 22 mai 2010 a été inaugurée la parcelle prévue pour ce projet par les scouts, en commémoration de la journée Internationale de la Biodiversité et ce par la plantation de quelques espèces caractéristiques des zones humides, prélevées au Lac de Réghaia en collaboration avec le 15 CENTRE NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES BIOLOGIQUES www.cndrb.dz Recommandations pour la rédaction des articles Les articles et contributions du BRB : 1. Sont des notes d’information (s) sur la diversité biologique en Algérie. 2. Reflètent les activités du CNDRB et du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement ainsi que des autres institutions sous tutelle du MATE en relation avec la diversité biologique, les habitats et les écosystèmes naturels de l’Algérie. 3. Sont ouverts à la communauté scientifique nationale qui traite les problématiques qui intéressent le CNDRB. 4. Remplissent une mission de sensibilisation et/ou de pédagogie sur les thématiques sus mentionnées. 5. Ont un respect total de la propriété intellectuel (texte, photos, graphes, tableaux, illustrations,…). 6. Le nom de l’auteur doit être clairement mentionné pour chaque photographie. 7. Sont validés de manière anonyme par le CNDRB. 8. Sont synthétiques avec une écriture simple et compréhensible et ne dépassent pas 2 pages. Exceptionnellement, le CNDRB pourra accepter des contributions supérieures à 2 pages, quand leur contenu est jugé très pertinent. 9. Contiennent des photos, des graphiques et des illustrations de haute définition. 10. Présentent un texte avec une police de caractère calibri 11, avec un retrait de 2,5 cm des 4 côtés de la page et des interlignes simples. 11. Les auteurs sont tenus de transmettre les photographies et cartes accompagnant leur texte en forma image (JPEG par exemple) Dar Dounia: 11, Rue Med Tazairt Bab El-Oued 16 000 Alger, Algérie Tél./FAx: +213 (0) 21 96 59 78 e-mail: [email protected] Bulletin des Ressources Biologiques www.cndrb.dz 16
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