BIZET © Stofleth CARMEN du 30 avril au 17 mai 2015 Direction musicale Riccardo Minasi Mise en scène olivier Py SAISON 2014/2015 dossier de presse Communication / médias Pierre Collet - [email protected] / Tél. +33 (0) 1 40 26 35 26 / 06 80 84 87 71 Sophie Jarjat - [email protected] / Tél. +33 (0) 4 72 00 45 82 / 06 70 66 98 15 carmen Bizet Opéra en quatre actes, 1875 Livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy En français Direction musicale Riccardo Minasi Carmen Kate Aldrich Mise en scène Olivier Py Don José Arturo Chacon-Cruz Décors et costumes Pierre-André Weitz Micaëla Sophie Marin-Degor Lumières Bertrand Killy Mercedes Valentine Lemercier Chorégraphie Daniel Izzo Chef des Chœurs Nicolas Krüger Escamillo Jean-Sébastien Bou Zuniga René Schirrer Frasquita Laure Barras Le Dancaïre Mathieu Gardon Remendado Floran Cafiero Moralès Pierre Doyen Lilas Pastia Cédric Cazottes Orchestre, Chœurs, Studio et Maîtrise de l’Opéra de Lyon Directeur artistique du Studio : Jean-Paul Fouchécourt Rendez-vous autour du spectacle L’école du spectateur : jeudi 30 avril à 18h Atelier pour enfants : dimanche 17 mai à 16h Préludes littéraires : 5, 7 et 9 mai à 19h Un guide Joël Lancelot Durée : 3h15 environ Tarifs de 10 à 94 e avril 2015 Jeudi 30 20h mai 2015 Samedi 2 Mardi 5 Jeudi 7 Samedi 9 Lundi 11 Mercredi 13 Jeudi 15 Dimanche 17 20h 20h 20h 20h 20h 20h 20h 16h “Carmen n’est pas du tout une œuvre réaliste“, prévient Olivier Py. On voudrait lui répondre : comme l’autre chef-d’œuvre novateur de l’Opéra français, Pelléas et Mélisande. Mais, à l’encontre de Pelléas, Carmen n’est pas non plus une œuvre rêvée. Olivier Py a vu, derrière le récit de sexe et de mort, un plaidoyer pour la révolte dont les visages sont multiples. Bizet écrit Carmen trois ans après la déflagration de la Commune. Cela s’entend au travers de l’énergie qui exsude de toute l’œuvre. Il choisit un personnage transgressif, une gitane. Une gitane qui préférera à l’ordre établi, incarné par Don José, l’ardeur dangereuse du torero Escamillo. Tout se prête dans Carmen à une lecture du côté de la transgression. Reste que l’œuvre fut prisonnière longtemps d’une tradition très opéra-comique et plus encore d’une Espagne envahissante. Quoi faire alors ? Olivier Py n’y est pas allé de main morte, mais Carmen, le sujet comme la personne, ne demande pas d’égards. Il l’a déshabillée, elle est devenue Eve au serpent, une femme, un désir inextinguible, et tant qu’à faire, il a déshabillé l’œuvre. Au diable l’Espagne, elle reste de toute façon dans l’orchestre, mais lorsqu’on ne la voit plus en scène, la musique cesse d’être pittoresque, elle devient andalouse, sexuelle. Donc Carmen aujourd’hui mais ailleurs tout de même. Pierre-André Weitz a offert à Olivier Py une de ses boîtes, cette fois un music-hall de déglingue, où le bestiaire interlope de Miss Knife s’exhibe à volonté : sommet, ce Dancaire travelo assassin et son petit air Copi. Et ce cabaret très probable, où Carmen se joue dedans mais aussi à côté, porte un nom : Le Paradis perdu, celui des femmes fatales malgré elles, victimes meurtrières – outre Carmen prenez en une autre chère à Py : Lulu. Paradoxe : en refusant l’espagnolade, Py ouvre l’oreille au foisonnement de Carmen, celui de l’orchestre, celui des voix aussi. Cette suractivité délirante, compulsive, qu’il prolonge durant l’entracte d’une pantomime érotique relisant le conte du Petit Chaperon rouge. Littéralement cela n’arrête jamais, même au passage d’un cercueil. Mais c’est d’abord la vérité de l’œuvre qui vous saute au visage, sa vitalité enfiévrée qui rappelle que Bizet allait mourir jeune, juste après son flirt de papier avec la gitane. On n’a pas le temps, la musique le dit, Py s’empare de cette urgence, l’utilise dans un spectacle ivre de vie où la mort se fait légère comme la fumée de la cigarette. Et toxique. Car derrière tant d’Allegria, derrière ce bariolage de figures si justement croquées qu’on les suit toutes à la trace, il y a la tristesse de ce Paradis perdu, de cette Commune échouée, de cet idéal dévoré par l’habitude. Au point que Carmen devient métaphore d’elle-même. Le désir comme arme politique, le plaisir comme acquiescement à la mort, la nécessaire fatalité d’Eros et Thanatos. Tout cela est bien dans le discours d’Olivier Py et de Pierre-André Weitz. Mais plus fort que le discours, il y a le style. Et si cette Carmen frappe si fort c’est que le style en est vrai, accordé aux notes quoi qu’on fasse. Chaque geste, chaque esquisse, chaque regard, cette épaule, ce corps, le serpent d’Eve ou la panthère-totem de Carmen, chaque regard tombe exactement dans la musique de Bizet. C’est bien la première fois qu’on voit ça ! Jean-Charles Hoffelé Biographies Riccardo Minasi Direction musicale Violoniste réputé, Riccardo Minasi, né à Rome en 1978, s’est rapidement dévolu à la musique baroque. Collaborant avec différentes personnalités issues de ce monde musical, telles René Jacobs, Chiara Banchini, Christophe Coin, ou Reinhard Goebel, il côtoie aussi des artistes venus de la musique moderne, comme le hautboïste Albrecht Mayer ou la violoniste Viktoria Mullova. En parallèle de son activité soliste, il mène une carrière de chef qui lui a permis de travailler comme assistant musical auprès des ensembles de musique ancienne les plus réputés – le Concert des Nations de Jordi Savall, le Concerto Italiano, Il Giardino Armonico… – et de diriger le Balthasar Neumann Ensemble, l’Orchestre Baroque de la Communauté Européenne, Il Complesso Barocco ou encore l’Orchestre Baroque d’Helsinki, dont il a été directeur musical associé de 2008 à 2011. Son immersion dans le domaine baroque lui permet aussi d’intervenir sur le plan pédagogique en donnant régulièrement des séminaires et classes de maîtres d’interprétation dans les plus grandes institutions (la Juilliard School de New York, la Sibelius Akatemia d’Helsinki, le Conservatoire de Sydney…). Cependant, son activité ne se limite pas au monde de la musique ancienne : il a déjà eu l’occasion de diriger de nombreux orchestres modernes, comme l’Académie de chambre de Potsdam, l’Orchestre de chambre de Zurich ou encore l’Orchestre de l’Opéra de Lyon. Son travail l’a aussi amené à participer à de nombreux enregistrements, tant en tant que violoniste qu’en tant que chef. Se spécialisant actuellement dans le bel canto, il est intervenu, à l’invitation de Kent Nagano, au festival de Bel Canto de Knowlton, puis a travaillé, en 2010, comme chef assistant et directeur de l’édition critique de Norma de Bellini, au côté de Fabio Biondi et Cecilia Bartoli. Il vient d’enregistrer, avec Joyce DiDonato, les Chœurs et l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, un programme belcantiste, sous le titre Stella di Napoli, dans lequel on peut entendre une grande partie des pièces données dans le récital de ce soir ; ce dernier enregistrement a reçu un Diapason d’or et la Mention « évènement du mois » dans la revue Diapason. Olivier Py Mise en scène Auteur, metteur en scène et acteur, Olivier Py est né en 1965. En 1988, sa première pièce, Des oranges et des ongles, est créée par Didier Lafaye au Théâtre Essaïon. La même année, Olivier Py fonde sa compagnie et assure lui-même la mise en scène de ses textes (Gaspacho, un chien mort, Les Aventures de Paco Goliard, La Servante, histoire sans fin, Le Visage d’Orphée...). Nommé en 1998 à la direction du Centre dramatique national d’Orléans, il y crée Requiem pour Srebrenica, L’Eau de la vie, L’Apocalypse joyeuse, Épître aux jeunes acteurs, Au monde comme n’y étant pas… D’autres metteurs en scène montent ses pièces : Michel Raskine, Stéphane Braunschweig, Robert Sandoz… Olivier Py monte en 2003 Le Soulier de satin de Claudel. Il écrit et met en scène en 2005 une trilogie, Les Vainqueurs. La même année, il met en scène A Cry from Heaven de Vincent Woods à Dublin. En 2006, à l’invitation de JeanMichel Ribes, il présente au Théâtre du Rond-Point “la Grande Parade de Py“, six spectacles dont il est l’auteur et le metteur en scène, cinq reprises et une nouvelle création : Illusions comiques, jouée également dans toute la France. En 2006, à l’occasion de la clôture du 60e Festival d’Avignon, Olivier Py met en scène dans la Cour d’honneur du Palais des papes un hommage à Jean Vilar, L’Énigme Vilar. C’est également au Festival d’Avignon, en 1996, qu’il interprète pour la première fois son personnage de Miss Knife, dont le tour de chant a été présenté à Paris, Lyon, New York, Bruxelles, Madrid, Athènes… et qui a fait l’objet de deux disques édités par Actes Sud. En 2012, Miss Knife repart sur les routes de France et du monde avec un nouveau spectacle. Nommé en mars 2007 à la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, il y crée l’Orestie d’Eschyle en 2008, L’Eau de la vie, La Jeune Fille, le Diable et le Moulin ainsi que La Vraie Fiancée. De 2009 à 2012, il traduit, adapte et met en scène une trilogie d’Eschyle (Les Sept contre Thèbes, Les Suppliantes, Les Perses), “théâtre d’intervention” joué hors les murs et destiné au non-public. En 2009, il reprend à l’Odéon Le Soulier de satin de Claudel et crée Les Enfants de Saturne aux Ateliers Berthier. En 2011, il crée Adagio [Mitterrand, le secret et la mort], met en scène Roméo et Juliette à l’Odéon, repris en tournée en France et à l’étranger, et crée, en allemand, Die Sonne, commande de la Volksbühne à Berlin. En 2012, il termine son intégrale des textes d’Eschyle avec Prométhée enchaîné. Olivier Py quitte l’Odéon en mars 2012 et se voit confier la direction du Festival d’Avignon à partir de l’édition 2014. Une fonction qu’il occupe depuis septembre 2013. De mars 2012 à septembre 2013, outre un nouvel album de Miss Knife et une tournée, il met en scène à Athènes, à la demande du Théâtre national de Grèce, Vitrioli de Yannis Mavritsakis, ainsi que plusieurs opéras en Europe. Depuis une douzaine d’années, Olivier Py a en effet régulièrement abordé l’opéra avec, entre autres, Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Tristan und Isolde et Tannhäuser de Wagner, Curlew River de Britten, Pelléas et Mélisande de Debussy, The Rake’s Progress de Stravinsky, Mathis der Maler de Hindemith, Les Huguenots de Meyerbeer, Carmen de Bizet, Claude de Robert Badinter et Thierry Escaich, Alceste de Gluck, Aïda de Verdi ou encore Dialogues des carmélites de Poulenc. En 2014, pour la 68e édition du Festival d’Avignon, Olivier Py crée Orlando ou l’Impatience, une comédie dont il est auteur et metteur en scène. La plupart de son œuvre est éditée chez Actes Sud, dont un Théâtre complet en trois volumes. Il a été traduit en anglais, italien, allemand, slovène, espagnol, roumain et grec. Il a publié en 2012 chez Actes Sud un essai politique, Cultivez votre tempête, et, en 2013, Les Mille et Une Définitions du théâtre et Siegfried, nocturne. Opéra de Lyon - Contact Sophie Jarjat, Service de presse Tél. +33 (0)4 72 00 45 82 / Fax +33 (0)4 72 00 45 39 [email protected]
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