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SPÉCIAL
Voyageurs créateurs
N°37
Le magazine gratuit de NÉGATIF+ / Mars - Avril - Mai 2015
Le gratuit de la photo
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• Objectif Bastille - 11, rue Jules César - 75012 PARIS - Tél : 01.43.43.57.38
• Bibliothèque Château-d’eau - Mairie du Xème - 72, rue du Faubourg-Saint-Martin - 75010 PARIS - Tél : 01.53.72.11.75
• Union des Photographes Professionnels (UPP) - 205, rue Faubourg Saint-Martin - 75010 PARIS - Tél : 01.42.77.24.30
• Et chez NEGATIF + bien sûr !! 100-106-108, rue La Fayette - 75010 PARIS - Tél : 0805 39 0000
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Gueule d’Ange est un trimestriel gratuit consacré à la photographie, créé et distribué par Négatif+ depuis mai 2006.
Free Freaks
Vincent Bruno
Voyageurs
Créateurs
R
encontrer Catherine Gaudin et Seydou Touré est une expérience particulière. Elle remet en
cause tous les constats sur la vie en couple. Ils paraissent 10 ans de moins, le regard pétille
et se charge d’amour dès qu’ils échangent entre eux, chaque question est l’occasion de se
remémorer des expériences communes : les galères administratives pour franchir une frontière,
le bonheur d’une rencontre, les batailles dans l’organisation d’une exposition, la colère face à la
maltraitance et aux préjugés.
Toutes les émotions, chaque événement, sont vécus et relatés à deux. On est happé par la gentillesse et la
spontanéité de ce couple, conquis par les sourires et les regards, on les quitte réjoui par tant de vitalité, de
bienveillance, avec l’envie d’être meilleur.
«Gueule d’Ange» est publié par la société Négatif+ - SARL au capital de 620 000 € - inscrite au registre du commerce et des sociétés de Paris sous le n° B 384 645 446
sise 106 rue La Fayette 75010 Paris et représentée par Mr. Philippe Lopez, gérant. Dépôt légal : à parution / n°ISSN : 1951-2465 / Principal associé : Philippe Lopez
Directeur de la publication : [email protected] / Espaces publicitaires : Patrick Léonard - [email protected] / Imprimeur : Alphaprim - [email protected]
Directeur de la rédaction : Philippe Lopez / Maquette et mise en page : Steve Maly / Rédaction hors photographes : Niels Sidsel / Photographe : Vincent Bruno
Catherine Gaudin et
Seydou Touré
Une œuvre à deux
Voyageurs et créateurs.
I
ls se sont rencontrés en 1989,
ils avaient 17 et 19 ans, Catherine
Gaudin est alors étudiante en
lettres et passionnée de voyage,
Seydou Touré diplômé de l’école
de cinéma « Plateau Phi ». 26 ans
après, et quelques 60 expositions,
dont certaines très médiatisées,
au Lucernaire et au Grand Palais,
des reportages dans le monde
entier, principalement en Inde,
Afrique et Amérique du Sud, les deux
photographes semblent toujours
vivre dans l’émerveillement et l’admiration de l’un pour l’autre comme
aux premières années de la passion
amoureuse que d’aucuns qualifient
d’aveuglement et qui là, à l’inverse,
semble s’être nourrie et régénérée
dans l’acuité du regard.
La photographie en couple n’est
pas si courante. On a de grands
exemples de photographes vivant
ensembles, on pense à Henri
Cartier Bresson et Martine Franck,
John et Claude Batho ou Helmut
Newton et Alice Springs, mais
leurs œuvres restent distinctes et
leur égo de créateur affirmé. Avec
Catherine Gaudin et Seydou Touré,
la fusion est intime et permanente. Ils
choisissent les thèmes, rencontrent,
photographient, sélectionnent et
exposent d’un même cœur à corps.
Ils parcourent le monde d’un regard
unique, d’une même sensibilité,
ouverts à l’autre et tout particulièrement aux déshérités. Ils construisent
une œuvre à deux. Elle dit bien être
attirée par les plans rapprochés, par
les visages, avec des focales un peu
plus longues, alors que lui se dit
plus enclin aux scènes de vie, mais
finalement, à force de voir à deux,
de baigner dans les images de
l’un et de l’autre, les signatures
se confondent.
Sénégal, Lac Rose - 2009
nde
« C’est proche de la misère que nous avons fait nos plus
belles rencontres. Celle-ci nous semble plus supportable à
Bombay et à Calcutta qu’ici. Peut-être parce qu’en Inde nous
ne sommes que de passage, mais la précarité, les rasages
de villages, la privation d’eau, c’est ici, aux portes de Paris. »
Inde, Rajasthan, Lac Sambar, - 2009-2011
hailande
Thailande, Samutsakorn - 2014
« Quand, dernièrement, une communauté rom que nous
avions approchée dans le cadre d’un reportage sur
l’éducation pour une ONG, nous a fait savoir son aversion pour
le noir et blanc qui les montre toujours de manière sombre
et miséreuse, nous n’avons pas hésité à faire de la couleur.
Du coup ce sont eux qui nous ont imposés comme leurs
photographes, refusant tout autre professionnel. »
érou
Pérou, Maras - 2012
thiopie
Tailleurs de sel et caravaniers - Ethiopie, désert du Danakil - 2011
Ethiopie , La recontre de deux caravannes, Désert du Danakil - 2011
Photographes de rue, ici et ailleurs.
C
atherine Gaudin et Seydou Touré se considèrent avant tout comme des photographes de rue,
une photographie entièrement consacrée à l’humain, attirée par les minorités et les contrecultures. « Ce sont les gens qui nous intéressent. Nous pouvons même ne pas faire de
photos si nous n’avons pas l’entière confiance de ceux que nous devons photographier. »
Leurs premiers reportages étaient sur les bidonvilles de banlieues, puis très vite, sous
l’influence de Catherine Gaudin et son désir de voyage, ils se sont orientés vers l’Afrique, le tour
du Maroc en voiture en 1990, le Sénégal… Puis l’Asie avec l’Inde comme destination
privilégiée et l’Amérique du Sud. Ils photographient en argentique, avec un Minolta 24 x 36 puis
des moyens formats Rolleiflex et Mamiya. Ce n’est qu’en 2012 qu’ils passent au numérique avec
des Canon EOS 5D.
« Amoureux de la diapositive depuis mes études de cinéma, j’ai toujours privilégié ce support, allant
jusqu’à l’utiliser en moyen format avec toutes les difficultés que cela suppose. On aimait bien aussi le
noir et blanc en argentique. Ce qui nous a fait basculer vers le numérique en 2012, c’est la possibilité
de faire photos et films avec un même appareil. Nous nous sommes allégés de la caméra vidéo qui
servait à la réalisation du film qui accompagne chacun de nos voyages, soit en making off, soit pour
un film à part entière.»
Passionnés de photos, boulimiques de voyages, ils enchainent depuis un quart de siècle les thèmes
personnels et les commandes, photo et vidéo, pour des ONG et des institutions publiques. Leurs
archives pourraient alimenter à posteriori nombre de thématiques et bien des sujets n’ont pas encore
été montrés, comme « Un monde nomade» ou « Tsiganie » qui sont prêts à être diffusés.
ndonésie
Indonésie, Bali - 2014
olivie
Bolivie, Salar d’Uyuni - 2012
hine
« En Chine nous avons franchement la cote, surtout Seydou,
car il y a très peu de touristes qui soient originaires d’Afrique
noire. Croiser un couple mixte, c’est comme entrer dans
une grande production hollywoodienne. On appelle ça le
syndrome Hollywood, je crois. »
Chine, Hainan, Yangpu - 2012
ietnam
Mines de Sel
« Ce projet est né lors d’un voyage au Sénégal,
il y a 5 ans, aux abords du « lac rose », l’un des rares
voyages que nous faisions sans but photographique.
Nous avons rencontré les sauniers de ce site exceptionnel d’extraction du sel et nous avons pensé à Gandhi,
à sa marche du sel, à la valeur symbolique et émotionnelle de ce produit de première nécessité. Ce projet est
devenu une évidence, avec toutes ses facettes : sociale,
documentaire et surtout humaine. Nous avons repéré
les sites sur la carte, sur les 5 continents, et nous nous
sommes aperçus qu’une vie ne suffirait pas à les couvrir.
Nous avions en tête un projet faramineux, le projet d’une
vie !
Nous sommes retournés sur le lac rose avec nos boîtiers,
puis ce fut l’Inde, le pays de toutes nos préférences,
la Birmanie, le Pérou, la Suisse… 17 expéditions sur
5 années, avant la première exposition à Shangaï en
2010 puis la Saline Royale aujourd’hui. »
La production de sel se fait plutôt à ciel ouvert, les mines
sont rares, mais « mines » désigne aussi les visages,
ceux de ces hommes et femmes qui vivent au contact
du sel. C’est dans ce sens, au plus près de la peau, que
le projet de Catherine et Seydou prend toute sa valeur.
Les décors et techniques de l’extraction sont présents
et peuvent à eux seuls intéresser sur l’ethnologie d’un
métier, mais ils demeurent accessoires.
Pas de dramaturgie ou de misérabilisme, chaque
image se nourrit de l’empathie du photographe pour la
personne qui s’offre à son objectif. Si on perçoit la dureté
du labeur, ce sont les sourires, les moments de bonheur
et l’humanité qui prévalent. Des images d’émotions.
Vietnam, Ninh-Hoa - 2014
Birmanie, Mawlamine - 2014
Une exposition Monumentale
d’humanité
en couleur. » La sélection des 176 images s’est faite
à partir d’une présélection de 3000 clichés et un
architecte a été sollicité.
« Mines de Sel » est leur projet emblématique :
5 années de reportage, 17 expéditions, une exposition
monumentale à la Saline Royale d’Arc et Senans où
sont présentées depuis le début de l’année près de 200
images issues de 12 pays, avec projection des films
réalisés par Seydou Touré sur un écran de 4 mètres,
kakémono géant, panoramique de 7 mètres de large,
banderole de 10 mètres sur 4 sur le conseil régional
de Besançon, photos géantes de 4 mètres 80 sur 3
mètres dans la Berne puis dans le jardin à partir du
mois de juin… et 163 photos réparties dans 3 salles
dédiées respectivement à l’Asie, l’Afrique et l’Amérique
du Sud. Une exposition comme peu de photographes
en ont conçue dans leurs vies. Les photographies, réalisées en argentique et en numérique, sont principalement monochromes, dans la tonalité chaleureuse du
sépia qui semble pour l’occasion conjuguer le noir et
blanc qu’affectionne particulièrement Seydou Touré
et la couleur qui est à la base de la plupart de leurs
reportages.
« On a toujours monté nos expositions nous-mêmes, là
non, trop important, trop d’exigences. On a eu droit à
un architecte et pas n’importe qui, Jean-Pierre Breuillot,
celui qui avait mis en valeur, de si belle manière, l’Origine
du Monde de Courbet au Louvre ! On est très fiers de
cette exposition.»
« On a voulu avant tout montrer les corps et les visages,
l’émotion d’un geste ou d’une attitude. Pour cela le
monochrome est plus efficace, mais à la demande
des organisateurs nous montrons aussi les décors et
les équipements, des photos plus documentaires,
Une exposition qui, aussi monumentale soit-elle n’est
qu’une étape dans leur projet. Bien d’autres sites
attendent le passage de ces photographes du sel.
Le site de Varengeville, en France, qui après avoir refusé,
les réclame à longueur de mails, mais aussi les salines
de Sibérie, Roumanie, Afrique du Sud… Peut-être pour
une grande exposition en Inde en commémoration des
90 ans de la marche de Gandhi.
Négatif Plus, notre laboratoire
« Nous insistons toujours pour que les tirages de nos
expositions soient réalisés par Négatif Plus. Les tirages
argentiques grands formats qu’ils réalisent à partir
de négatifs argentiques ou de fichiers numériques,
correspondent exactement à ce que nous attendons :
des couleurs vraies et du volume, de la profondeur !
Bien loin des tirages numériques souvent trop en
aplat, à la netteté excessive. En plus, au fil des années
un véritable dialogue s’est instauré. »
- Zoom tout temps équivalent à un 27-206mm
- Stabilisation jusqu’à 5 crans
- Mode macro à 45cm à la focale de 206mm
-PREMIUM
*
La bibliothèque Château d’Eau
La Mairie du 10e lancent un
et
appel aux
photographes
du 10e
Inscriptions
24/03/15 – 16/05/15
bibliothèque Château d’Eau
72 rue du Faubourg Saint-Martin
[email protected]
location
104
Galerie
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Rue La Fayette Tél : 06.32.73.18.34
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www.negatifplus.com