´ MT23-P2014 Test 1 : CORRIGE Dur´ee : 45mn. Exercice 1 (bar`eme approximatif : 2, 5 points) Soit E et F deux espaces vectoriels sur K et u une application lin´eaire de L(E, F ). Soit (~vi )i=1,...,p une famille de p > 0 vecteurs de E. 1. Compl´eter et d´emontrer : u injective ⇐⇒ . . . On a : u injective ⇐⇒ ker(u) = {~0}. En effet, si u est injective, alors pour tout ~x ∈ ker(u), u(~x) = ~0 = u(~0) (car u est lin´eaire). Donc par injectivit´e de u, ~x = ~0, et ker(u) ⊂ {~0}. L’inclusion inverse est ´egalement vraie donc ker(u) = {~0}. R´eciproquement, si ⇐⇒ ker(u) = {~0} : soit ~x et ~y tels que u(~x) = u(~y ), alors par lin´earit´e de u, il vient u(~x) − u(~y ) = 0, soit u(~x − ~y ) = 0. Donc ~x − ~y est dans le noyau de u, et comme celui-ci est r´eduit ` a {~0}, ~x = ~y . Donc u est injective. 2. Donner la d´efinition de : la famille (~vi )i=1,...,p est libre dans E. Cf. cours : ∀λ1 , λ2 , . . . , λp ∈ K, si p X λj ~vj = ~0, alors ∀i = 1, 2, . . . , p λi = 0. j=1 3. On suppose que u est injective. Montrer que si (~vi )i=1,...,p est libre dans E, alors (u(~vi ))i=1,...,p est libre dans F . Soit λ1 , λ2 , . . . , λp dans K tels que p X λj u(~vj ) = ~0. j=1 Par lin´earit´e de u, il vient u p X λj ~vj = ~0, j=1 donc Pp vj j=1 λj ~ est dans ker(u). Comme u est injective, ker(u) = {~0} et donc p X λj ~vj = ~0, j=1 ce qui implique, du fait que la famille (~vj )j=1,...,p est libre, que ∀j = 1, 2, . . . , p famille (u(~vj ))j=1,...,p est libre. Exercice 2 n (bar`eme approximatif : 2, 5 points) o Soit F = (x1 , x2 , x3 ) ∈ IR3 /x1 − 2x2 + 3x3 = 0 un sous-espace vectoriel de IR3 . 1. Donner une base {f~1 , . . . , f~k } de F . ~x ∈ F ⇐⇒ ~x = (x1 , x2 , x3 ) ∈ IR3 et x1 − 2x2 + 3x3 = 0 ⇐⇒ ~x = (x1 , x2 , x3 ) ∈ IR3 et x1 = 2x2 − 3x3 ⇐⇒ ~x = x2 (2, 1, 0) + x3 (−3, 0, 1), pour x2 , x3 ∈ IR ⇐⇒ ~x ∈ Vect < f~1 , f~2 >, o` u f~1 = (2, 1, 0) et f~2 = (−3, 0, 1). λj = 0. Donc la Donc {f~1 , f~2 } est g´en´erateur de F . De plus, cette famille est libre car : ∀λ1 , λ2 dans IR, λ1 f~1 + λ2 f~2 = 0 implique clairement que λ1 = λ2 = 0. Conclusion : {f~1 , f~2 } est une base de F et dim(F ) = 2. 2. Soit ~g = (1, 1, 1). On pose G = Vect(~g ). Montrer que IR3 = F ⊕ G. On remarque que dim(F ) + dim(G) = 2 + 1 = 3 = dim(IR3 ). Il suffit donc de montrer que F ∩ G = {~0} pour conclure que IR3 = F ⊕ G. Soit ~x ∈ F ∩ G. ~x est dans F donc il existe α1 et α2 tels que ~x = α1 f~1 + α2 f~2 . De plus ~x est dans G donc il existe β tel que ~x = β~g . Il vient : 2α1 − 3α2 = β α =β 1 α =β 2 ⇐⇒ −β = β α =β 1 α =β 2 , ce qui implique que β = α1 = α2 = 0, donc ~x = ~0 et F ∩ G = {~0}. Exercice 3 : (bar`eme approximatif : 3 points) Soit E un espace vectoriel de dimension finie et soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E. 1. (a) Donner la d´efinition de F + G. Cf. cours : n o F + G = ~x ∈ E | ∃f~ ∈ F et ∃~g ∈ G tels que ~x = f~ + ~g . (b) Montrer que F + G est un sous-espace vectoriel de E. On montre que : – F + G 6= ∅, car ~0 ∈ F et ~0 ∈ G, car ce sont des sous espaces vectoriels. Donc ~0 + ~0 = ~0 ∈ F + G. – Soit ~x et ~y dans F + G, soit λ et µ dans IR. D’apr`es la d´efinition de F + G, il existe f~1 et f~2 dans F , et ~g1 et ~g2 dans G tels que : ~x = f~1 + ~g1 , ~y = f~2 + ~g2 . Il vient λ~x + µ~y = λ(f~1 + ~g1 ) + µ(f~2 + ~g2 ) = (λf~1 + µf~2 ) + (λ~g1 + µ~g2 ) ∈ F + G, car F et G sont des sous espaces vectoriels, donc sont stables par combinaison lin´eaire. 2. On suppose que F ∩ G = {~0}. Soit F = {f~1 , f~2 , . . . , f~p } une base de F et soit G = {~g1 , ~g2 , . . . , ~gq } une base de G. On pose B = F ∪ G = {f~1 , f~2 , . . . , f~p } ∪ {~g1 , ~g2 , . . . , ~gq }. (a) Montrer que B est une famille libre. Montrons que B est libre : soit p scalaires (αi )i=1,...,p et q scalaires (βi )i=1,...,q tels que Pp ~ Pq βj ~gj = 0. Ceci implique que ~y = Pp αi f~i = − Pq βj ~gj est dans F i=1 αi fi + j=1 i=1 j=1 Pp ~ et dans G. Comme F ∩ G = {0}, ceci implique que ~y est nul, donc i=1 αi f~i = 0, ce qui P implique que tous les αi sont nuls car F est libre. De mˆeme, qj=1 βj ~gj = 0, ce qui montre que les βj sont nuls car G est libre. (b) Montrer que B est g´en´eratrice de F ⊕ G. Remarquons d’abord que F et G sont bien en somme directe car F ∩G = {~0} par hypoth`ese. Montrons que B est g´en´eratrice de F ⊕ G : tout d’abord, remarquons que les f~i et les ~gj appartiennent bien ` a F ⊕ G, car f~i = f~i + ~0 ∈ F ⊕ G (de mˆeme pour les ~gj ). Ensuite, soit ~x ∈ F ⊕ G, donc il existe f~ ∈ F et ~g ∈ G tels que ~x = f~ + ~g (ils sont mˆeme uniques, car la somme est directe). Comme F = {f~1 , f~2 , . . . , f~p } est une base de F (donc g´en´eratrice de P F ), il existe p scalaires αi tels que f~ = pi=1 αi f~i . De mˆeme, il existe q scalaires βi tels que Pq Pp P ~g = j=1 βj ~gj Il vient donc : ~x = i=1 αi f~i + qj=1 βj ~gj ∈ Vect hBi, donc B est g´en´eratrice de F ⊕ G. (c) En d´eduire la relation qui relie les dimensions de F ⊕ G, de F et de G. On conclut des deux questions pr´ec´edentes que B = F ∪G = {f~1 , f~2 , . . . , f~p }∪{~g1 , ~g2 , . . . , ~gq } est une base de F ⊕ G. Il vient alors : dim(F ⊕ G) = p + q = dim F + dim G. 3. Si on ne suppose pas que F ∩ G = {~0}, rappeler sans la d´emontrer la relation qui relie les dimensions de F + G, de F , de G... D’apr`es le cours : dim(F + G) = dim F + dim G − dim(F ∩ G). Exercice 4 (bar`eme approximatif : 3 points) Soit Pk l’espace des polynˆ omes de degr´e inf´erieur ou ´egal ` a k ≥ 0. On note {p0 , p1 , . . . , pk } la base canonique de Pk . On d´efinit u l’application d´efinie de P2 dans P3 par : u(p) = q ∈ P3 , telle que : q(x) = Z x ∀x ∈ IR. p(t)dt 0 1. Montrer que u est lin´eaire. Soit p et q dans P2 et λ et µ dans IR. Il vient : 0 0 0 q(t)dt = λu(p) + µu(q), p(t)dt + µ (λp(t) + µq(t)) dt = λ u(λp + µq) = Z x Z x Z x par lin´earit´e de l’int´egrale. ´ 2. Ecrire la matrice A associ´ee a ` u dans les bases canoniques de P2 et P3 . Bien expliquer. A est une matrice de M(4, 3). Les colonnes de A sont constitu´ees des composantes des images par u des ´el´ements de la base canonique de P2 , ´ecrits dans la base canonique de P3 . On a u(p0 ) = p1 , u(p1 ) = p2 p3 , u(p2 ) = . 2 3 Il vient : A= 0 0 0 1 0 0 0 1/2 0 0 0 1/3 . (1) 3. L’application u est-elle injective ? Expliciter son noyau. Soit p =∈ ker(u). On ´ecrit p dans la base canonique de P2 : il existe αi , i = 0, 1, 2, dans IR tels que p = α0 p0 + α1 p1 + α2 p2 . Il vient alors u(p) = α0 p1 + α1 /2p2 + α2 /3p3 = 0. Comme (pi )i=0,...,3 est une base de P3 , la famille {p1 , p2 , p3 } est libre (sous-famille de la base de P3 ), donc cela implique que les αi , i = 0, 1, 2, sont nuls et donc que p est nul. Finalement, ker(u) = {~0}, donc p est injective. 4. L’application u est-elle surjective ? Expliciter son image. L’image de la base (pi )i=0,...,2 , famille g´en´eratrice de P2 , est g´en´eratrice de Im(u). Donc Im(u) = Vect < u(p0 ), u(p1 ), u(p2 ) >= Vect < p1 , p2 , p3 >, et {p1 , p2 , p3 } est libre (soit en tant que sous-famille de la base de P3 , soit en tant qu’image par u injective de la famille libre (pi )i=0,...,2 ). u n’est pas surjective, son rang (= dim(Im(u))) est 3, ce qui est normal, car rang(u) = dim(P2 ) − dim(ker(u)) = 3 − 0 = 3.
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