` ´ TD - Chapitres 19 et 20 - ALGEBRE LINEAIRE ` PROBLEME 1 : Une ´ equation matricielle Extrait sujet « Petites Mines » 2010 Le but de ce probl`eme est d’´etudier diff´erentes matrices qui commutent avec leur transpos´ee, c’est ` a dire qui v´erifient la relation M.t M = t M.M (1). Dans la suite de l’´enonc´e, on se contentera alors de dire que la matrice M v´erifie la relation (1). ´ PRELIMINAIRES 1. Rappeler la dimension de Mn (R) ainsi que sa base canonique. PARTIE I Dans toute cette partie, toutes les matrices envisag´ees seront dans l’espace vectoriel M2 (R), c’est ` a dire ayant 2 lignes, 2 colonnes et des coefficients r´eels. 0 −1 0 1 1 0 . ,C= ,A= En particulier, on notera I = 1 0 1 0 0 1 2. Montrer que les matrices A et C v´erifient la relation (1). 3. Calculer A2 . En d´eduire que pour tout entier naturel non nul, An v´erifie la relation (1). 4. Montrer que A est inversible. Dans toute la suite on notera U = A + I. 5. Montrer que la matrice U v´erifie la relation (1). Montrer : ∀n ∈ N∗ , ∃αn ∈ R, En d´eduire que toutes ses puissance U n , n ∈ N∗ v´erifient la relation (1). U n = αn U . On notera dans la suite E2 l’ensemble des matrices de M2 (R) qui v´erifient la relation (1). 6. Calculer les produits de la matrice A + C et de sa transpos´ee. En d´eduire que E2 n’est pas un sous-espace vectoriel de M2 (R). a b ´ quelconque de M2 (R), d´eterminer les conditions n´ecessaires 7. Etant donn´e une matrice M = c d et suffisantes sur a, b, c et d pour que M appartienne `a E2 . On donnera les deux formes possibles des matrices de E2 . 8. En d´eduire que E2 est la r´eunion de deux sous-espaces vectoriels de M2 (R), dont on pr´ecisera pour chacun une base. ´ 9. Etant donn´e M et N deux matrices de E2 , a-t-on n´ecessairement M.N ∈ E2 ? On pourra utiliser certaines matrices introduites pr´ec´edemment dans l’´enonc´e. PARTIE II 0 1 On se place ici dans l’espace M3 (R), et on consid`ere la matrice S = 0 0 −1 0 L’ensemble des matrices de M3 (R) qui commutent avec leur transpos´ee (donc not´e E3 . 0 1 . 0 qui v´erifient la relation (1)) est 10. D´eterminer S 2 et montrer que S et S 2 sont dans E3 . 11. Montrer que pour tous r´eels a, b et c, la matrice R = aI3 + bS + cS 2 appartient `a E3 . 12. En d´eduire que E3 contient un espace vectoriel de dimension 3 que l’on notera F . 13. Montrer que F est stable par multiplication matricielle. PSI - Lyc´ee de l’Essouriau 1 2014-2015 ` ´ TD - Chapitres 19 et 20 - ALGEBRE LINEAIRE ` PROBLEME 2 : Un endomorphisme de Rn [X] Dans tout ce probl`eme, n d´esigne un entier non nul, a et b sont deux nombres r´eels. La notation Rn [X] d´esigne le R-espace vectoriel des polynˆ omes ` a coefficients dans R et ayant un degr´e inf´erieur ou ´egal ` a n. a+b Pour tout P ∈ Rn [X], on pose ϕn (P ) = (X − a)(X − b)P 0 − n X − P. 2 Questions pr´ eliminaires 1. Rappeler la dimension de Rn [X] puis donner une base de cet espace. 2. V´erifier que deg(ϕn (P )) 6 n. 3. Montrer que ϕn est un endomorphisme de Rn [X]. ´ Partie A - Etude de ϕ1 Dans cette partie on suppose que n = 1. 4. On suppose dans cette question que a = b = 0. Exprimer l’image de ϕ1 d’un polynˆ ome P = αX + β puis d´eterminer Ker ϕ1 et Im ϕ1 . 5. Retour au cas g´en´eral a ∈ R et b ∈ R. (a) D´eterminer ϕ1 (1) et ϕ1 (X). (b) Justifier que ϕ1 est un automorphisme de R1 [X] et et seulement si ϕ1 (1) et ϕ1 (X) ne sont pas colin´eaires. (c) En d´eduire une condition n´ecessaire et suffisante sur a et b pour que ϕ1 soit un automorphisme de R1 [X]. ´ Partie B - Etude du noyau de ϕn D´esormais n ∈ N∗ . L’objet de cette partie est l’´etude du noyau de ϕn ; nous commen¸cons par un peu d’analyse. 6. On pose α = max(a, b) et on consid`ere l’intervalle I =]α, +∞[. 2x − (a + b) est continue sur I. (a) D´emontrer que la fonction f : x 7→ 2 x − (a + b)x + ab (b) D´eterminer une primitive F de la fonction f sur I. nx − n a+b 2 y = 0. (x − a)(x − b) 7. On suppose que n est pair et on ´ecrit n = 2p avec p ∈ N. D´eduire de la question 6.(c) une base de Ker(ϕ2p ). Donner sa dimension. (c) R´esoudre sur I l’´equation diff´erentielle (E) : y 0 − 8. On suppose maintenant que n est impair et on ´ecrit n = 2p + 1 avec p ∈ N. D´eduire de la question 6.(c) une base de Ker(ϕ2p+1 ). (On pourra discuter suivant les valeurs de a et b). PSI - Lyc´ee de l’Essouriau 2 2014-2015 ` ´ TD - Chapitres 19 et 20 - ALGEBRE LINEAIRE ` PROBLEME 1 : Une ´ equation matricielle Extrait sujet « Petites Mines » 2010 ´ PRELIMINAIRES 1. dim(Mn (R)) = n2 et la base canonique est (Eij )16i,j6n o` u les Eij sont les matrices ´el´ementaires. PARTIE I 2. Sans aucun calcul, on remarque que t A = A donc t A.A = A2 = A.t A donc A v´erifie la relation (1). De mˆeme on remarque que t C = −C donc t C.C = −C 2 = C.t C donc C v´erifie la relation (1). 3. Trivialement A2 = I et donc ∀n ∈ N∗ , An = A si n est pair et An = I si n est impair. A et I v´erifiant la relation (1), on en d´eduit que An v´erifie la relation (1). 4. A2 = I prouve que A est inversible et que A−1 = A. 5. U v´erifie la relation (1) car comme pour la matrice A elle est sym´etrique. Montrons : ∀n ∈ N∗ , U n = 2n−1 U par r´ecurrence : Pour n = 1 le r´esultat donne U = 20 .U donc est vrai. Supposons que pour un entier n on a U n = 2n−1 U et montrons la relation au rang n + 1 : U n+1 = U.U n = 2n−1 .U 2 par hypoth`ese de r´ecurrence ; Or U 2 = 2U d’o` u U n+1 = 2n−1 2.U = 2n .U . n Les puissances U , v´erifient (1) puisque ce sont les mˆemes que U `a une constante multiplicative pr`es. 0 0 4 0 0 0 t t . et (A + C). (A + C) = donc (A + C).(A + C) = 6. A + C = 0 4 0 0 2 0 Ceci prouve que A + C ne commute pas avec sa transpos´ee donc n’appartient pas `a E2 alors A et C sont dans E2 . E2 n’est pas un sous-espace vectoriel de M2 (R) car il n’est pas stable par somme. 2 2 a + b2 ac + bd a + c2 ab + dc a b a c t t . De mˆeme on obtient : M M = = . 7. M M = ac + bd c2 + d2 ab + dc b2 + d2 c d b d ac + bd = ab + dc b = −c b=c 2 2 2 2 a +b = a +c ⇔ Donc M ∈ E2 ⇔ ou bien ac − cd = −ac + dc ac + cd = ac + dc 2 b + d2 = c2 + d2 a −c a c . ou bien M = Soit b = c ou bien b = −c et d = −a et donc M = c a c d 0 1 1 0 0 −1 0 0 1 0 , . ou bien M ∈ Vect 8. Donc M ∈ Vect , , 1 0 0 1 1 0 0 1 0 0 E2 est donc bien la r´eunion de deux espaces vectoriels. 1 −1 9. Calculons U.C = . Montrons qu’alors U.C ∈ / E2 car ne commute pas avec sa transpos´ee : 1 −1 1 −1 1 1 2 2 1 1 1 −1 2 −2 . = et . = . −1 −1 1 −1 −2 2 1 −1 −1 −1 2 2 On n’a donc pas la propri´et´e propos´ee puisque U et C en donnent un contre-exemple. PARTIE II 0 0 1 −1 0 0 . On a ´egalement t S.S = I3 et S.t S = I3 donc S ∈ E3 . 10. = 0 −1 0 S commute donc avec sa transpos´ee, donc S 2 ´egalement : t (S 2 ).S 2 = t S.t S.S.S = t S.S.S t S = S.S.t S t S = S 2 .t (S 2 ) soit S 2 ∈ E . 3 S2 PSI - Lyc´ee de l’Essouriau 3 2014-2015 ` ´ TD - Chapitres 19 et 20 - ALGEBRE LINEAIRE 11. t R.R = (aI3 + bt S + ct (S 2 )).(aI3 + bS + cS 2 ) t R.R = (a2 + b2 + c2 )I + a.b(S + t S) + a.c(t (S 2 ) + S 2 ) + b.c(S.t (S 2 ) + S 2 .t S) 3 t R.R = (a2 + b2 + c2 )I + a.b(S + t S) + a.c(t (S 2 ) + S 2 ) + b.c(S + t S) 3 et R.t R = (aI3 + bS + cS 2 ).(aI3 + bt S + ct (S 2 )) R.t R = (a2 + b2 + c2 )I3 + a.b(S + t S) + a.c(t (S 2 ) + S 2 ) + b.c(S.t (S 2 ) + S 2 .t S) = t R.R donc R ∈ E3 . 12. Notons F = Vect(I3 , S, S 2 ) = {aI3 + bS + cS 2 | (a, b, c) ∈ R3 }. D’apr`es la question 11., toute matrice de F commute avec sa transpos´ee, donc F ⊂ E3. a b c De plus : aI3 + bS + cS 2 = 0 ⇔ −c a b = 03 ⇔ a = b = c = 0 donc la famille (I3 , S, S 2 ) est −b −c a libre et F est bien un espace vectoriel de dimension 3 inclus dans E3 . 13. Soient (a, b, c) et (d, e, f ) deux ´el´ements de R3 et soit R = aI3 + bS + cS 2 et T = dI3 + eS + f S 2 . R.T = adI3 + (ae + bd)S + (af + be + cd)S 2 + (bf + ce)S 3 + cf S 4 = adI3 + (ae + bd)S + (af + be + cd)S 2 − (bf + ce)I3 − cf S car on prouve ais´ement que S 3 =?I3 . Donc R.T ∈ Vect(I3 , S, S 2 ) = F et F est bien stable par multiplication. ` PROBLEME 2 : Un endomorphisme de Rn [X] Questions pr´ eliminaires 1. dim(Rn [X]) = n + 1 et la base canonique de cet espace vectoriel est (1, X, X 2 , · · · , X n ) . 2. Raisonnons sur le degr´e : a+b Si deg P 6 n − 1 alors deg ((X − a)(X 6 n et deg X− P 6 n donc deg(ϕn (P )) 6 n. 2 Si deg P = n alors P = an X n + Q avec Q de degr´e inf´erieur ou ´egal `a n − 1. On a donc deg(ϕn (Q)) 6 n d’apr`es ce qui pr´ec` ede. a+b n n−1 De plus ϕn (X ) = n(X − a)(X − b)X −n X − Xn 2 a+b n a+b n ϕn (X n ) = nX n+1 − n(a + b)X n + abnX n−1 − nX n+1 − X = X + abnX n−1 . 2 2 On en d´eduit que deg(ϕn (X n )) = n et donc deg P 6 n par somme avec Q. Soit, pour tout polynˆ ome P ∈ Rn [X], deg(ϕn (P )) 6 n . − b)P 0 ) 3. On montre facilement que ϕn est lin´eaire et `a valeurs dans Rn [X] . D’apr`es le 2. donc ϕn est un endomorphisme de Rn [X] . ´ Partie A - Etude de ϕ1 4. ϕ1 (αX + β) = −βX donc P ∈ Ker ϕ1 ⇔ β = 0 donc Ker ϕ1 = Vect(X) et dim Ker ϕ1 = 1 . On a ´egalement Im ϕ1 = Vect(X) et dim Im ϕ1 = 1 . a+b a+b et ϕ1 (X) = − X + ab 2 2 (b) ϕ1 est un automorphisme de R1 [X] et et seulement si ϕ1 est surjectif (ϕ1 est un endomorphisme). Or ϕ1 est surjectif si et seulement si rg ϕ1 = 2 soit Im ϕ1 = R1 [X] ou Vect(ϕ1 (1), ϕ1 (X)) = R1 [X]. ϕ1 est un automorphisme de R1 [X] et et seulement si la famille (ϕ1 (1), ϕ1 (X)) est libre soit ϕ1 (1) et ϕ1 (X) non colin´eaires . 5. (a) ϕ1 (1) = −X + PSI - Lyc´ee de l’Essouriau 4 2014-2015 ` ´ TD - Chapitres 19 et 20 - ALGEBRE LINEAIRE a+b (c) Dans la base canonique (1, X), ϕ1 (1) a pour coordonn´ees ( a+b 2 , −1) et celles de ϕ1 (X) sont (ab, − 2 ). Donc ϕ1 est un automorphisme de R1 [X] si et seulement si : (a + b)2 (a − b)2 xy 0 − x0 y 6= 0 ⇔ − + ab 6= 0 ⇔ 6= 0. 4 4 ϕ1 est un automorphisme de R1 [X] si et seulement si a 6= b . ´ Partie B - Etude du noyau de ϕn 6. On pose α = max(a, b) et on consid`ere l’intervalle I =]α, +∞[. (a) La fonction g : x 7→ x2 − (a + b)x + ab = (x − a)(x − b) ne s’annule pas sur I car α = max(a, b) et les racines de g sont a et b. Donc en tant que quotient de deux fonctions polynˆomes dont le d´enominateur ne s’annule pas la 2x − (a + b) fonction f : x 7→ 2 est continue sur I. x − (a + b)x + ab u0 (u ´etant strictement positive), une primitive de f est : (b) La fonction f ´etant de la forme u F : x 7→ ln(x2 − (a + b)x + ab) = ln((x − a)(x − b)) La quantit´e dans le logarithme est bien positive sur I. n (c) L’´equation diff´erentielle est de la forme y 0 = f (x)y. L’ensemble des solutions sur I de (E) est : 2 S = {I → R , x 7→ C((x − a)(x − b))n/2 } 7. On suppose que n est pair et n = 2p avec p ∈ N. a+b P ∈Ker ϕ2p ⇔ (X − a)(X − b)P 0 = 2p X − P 2 ⇔ la fonction polynˆ omiale associ´ee `a P est solution de (E) sur I. L’´equivalence r´esulte du fait que solution polynˆomiale de (E) et polynˆome P co¨ıncident sur I qui contient une infinit´e de points. La fonction polynˆ ome est de la forme x 7→ C((x − a)(x − b))n/2 et par suite P = C((x − a)(x − b))p . On a donc Ker(ϕ2p ) = Vect[((x − a)(x − b))p ] une droite vectorielle de dimension 1 . 8. On suppose maintenant que n est impair et n = 2p + 1 avec p ∈ N. De mˆeme qu’` a la question pr´ec´edente : P ∈Ker ϕ2p+1 ⇔ la fonction polynˆ omiale associ´ee `a P est solution de (E) sur I. p La fonction solution de (E) est de la forme C((x − a)(x − b))n/2 = C((x − a)(x − b))p (x − a)(x − b). • si a 6= b , cette solution n’est pas polynˆomiale et donc Ker ϕ2p+1 = {0E } soit dim Ker ϕ2p+1 = 0Rn [X] . • si a = b , P = λ(x − a)2p+1 donc Ker(ϕ2p+1 ) = Vect((x − a)2p+1 ) une droite vectorielle (dimension 1) . PSI - Lyc´ee de l’Essouriau 5 2014-2015
© Copyright 2024