Pierre et le loup Document pédagogique analyse musicale et commentaire par Jean-Paul BERLIER, professeur d’Education musicale Conte musical op. 67 Composé par Serge PROKOFIEV Version interprétée par L’Orchestre de Paris, dirigé par Igor MARKEVITCH Récitant : Peter USTINOV EMI Classics - « Pour les enfants » minutage et fragments situation - citation instruments autres éléments musicaux et commentaires Cette présentation des deux « héros » s’articule en deux parties : Pierre et l’oiseau Présentation du personnage 01 principal et de son complice Cordes + flûte qui lui permettra d’attraper le loup dans la première, les deux personnages sont présentés musicalement séparément : d’abord Pierre dont le thème est joué deux fois puis l’oiseau dont le thème est également joué deux fois. Le thème de Pierre est joué dans un tempo moyen, dans le registre médium et dans une nuance moyennement fort : un petit garçon, pour l’instant bien ordinaire et insouciant dont la gaieté et l’entrain vont être accentuées à la reprise du thème par les contretemps des notes brèves, dans l’aigu de quelques violons. Cette exposition du thème se termine par une sorte de coda en mouvement mélodique ascendant – comme si Pierre levait la tête vers l’oiseau - reprise avec un effet d’écho (fort, la 1ère fois ≠ doux, la 2nde) à 0’46. Le thème de l’oiseau joué par la flûte est formé de deux motifs : a (1’08), dans l’aigu avec des notes rapides agrémentées d’appogiatures (petites notes très rapides ajoutées à la mélodie principale) imite le pépiement de l’oiseau alors que b (à 1’14), fait d’entrelacs de mouvements contraires (ascendants et descendants) très rapides imite les battements des ailes de l’oiseau. Comme le thème de Pierre celui de l’oiseau est repris, enrichi lui aussi la seconde fois, par de brèves interventions de clarinette et de hautbois. - dans la seconde partie, les deux thèmes sont superposés, celui de l’oiseau venant en léger contrepoint de celui de Pierre joué deux fois comme dans la première partie, la fin étant identique avec la reprise de la coda et son effet d’écho. 05’40 Hautbois + flûte 02 Le canard et l’oiseau Cordes en accompagnement Cette rencontre entre les deux volatiles est construite comme la précédente : le thème du canard joué deux fois dans un tempo plutôt lent par le hautbois dont le timbre nasillard d’anche double correspond bien au cancanement (on dit aussi nasillement !) de l’animal. Pour montrer la parenté de volatile avec l’oiseau, la flûte fait une courte coda… puis le motif b de l’oiseau vient dialoguer avec le thème du canard avant de s’y superposer (7’12) 08’00 03 Le chat et l’oiseau La clarinette Les cymbales La flûte Le hautbois Le chat arrive et c’est la clarinette avec son timbre feutré et rond qui représente son avance de félin, discrète sur les coussinets. Le thème est joué deux fois avant qu’un grand coup de cymbales ne retentisse de façon inattendue, soulignant bruyamment l’alerte de Pierre à l’oiseau. Le rythme s’accélère avec l’envol de l’oiseau suivi du thème du canard dans un tempo plus rapide que celui utilisé jusqu’ici. Le thème du chat reprend alors à peine plus rapide que lors de son exposition… comme si rien ne s’était passé ! Le basson Les trombones et la caisse claire Les cordes Comme d’habitude, le thème assez débonnaire du Grand-père est exposé deux fois avec une conclusion forte (10’55) dans laquelle cuivres et percussions montrent toute sa colère contre Pierre. Le thème de Pierre est alors repris pour montrer le dialogue entre les deux personnages mais chacun reste sur ses positions et il n’y a pas de superposition. C’est finalement Grand-père qui a le dernier mot dans une fin si conclusive (deux grands accords de cordes fortissimo…) que l’histoire aurait pu s’arrêter là ! Les cors La clarinette Le hautbois L’arrivée du loup, représenté par les cors, est très progressive (long crescendo) et soutenue par l’effet de tension dramatique des roulements de percussions (timbales et caisse claire). La fuite du chat permet à la clarinette de faire entendre une autre facette de ses possibilités, son agilité et sa virtuosité ainsi que son registre aigu puisque dans un figuralisme habituel, la montée du chat dans l’arbre est représentée par un grand mouvement mélodique ascendant très rapide. Le canard malgré une course éperdue (le tempo est de plus en plus rapide) est avalé par le loup qui n’en fait qu’une bouchée (un seul accord fortissimo des cors à 14’16). La conclusion de ce passage sur une version très aérienne du thème du canard sonne comme une épitaphe. 09’ 56 04 Le grand-père et Pierre 12’ 07 05 Le loup, le chat et le canard 16’34 06 Pierre, l’oiseau et le loup Les cordes La flûte Le hautbois + le triangle Les cors La trompette La caisse claire Le thème tranquille joué par les cordes montre bien l’absence de frayeur de Pierre. Mais un passage (0’37) plus tendu musicalement (mode mineur) montre malgré tout le danger de ce qu’est en train de faire Pierre. Puis le piège en place, on passe à l’action : d’abord l’oiseau qui volette pour attirer le loup vers le nœud coulant (la flûte puis le hautbois « empruntent » ici le thème de Pierre dans un tempo très rapide). Le thème du loup est alors brièvement interrompu par la trompette et la caisse claire qui représentent les coups de gueule donnés en vain. 19’10 07 La capture du loup Les cordes La grosse caisse Les cuivres C’est alors au tour de Pierre de faire glisser la corde et là encore, le figuralisme de la descente est représenté par une longue descente mélodique des violons (de 19’14 à 19’26). La capture et l’énergie du loup pour y échapper sont jouées par la grosse caisse, les trombones et les trompettes fortissimo ! Les chasseurs Les cordes Le hautbois Les percussions (membranophones) Les cuivres Comme pour le loup, l’arrivée des chasseurs est très progressive. D’abord des pizzicati des cordes graves qui semblent bien hésitants sur la direction à suivre comme les chasseurs sur la piste du loup avant qu’un thème de marche n’apparaisse à 21’16 joué par le hautbois et entrecoupé des coups des percussions : grosse caisse et timbales. Ironiquement ce thème est repris par le cor (le timbre du loup) puis la trompette (21’45). Le cortège Les cors La trompette (+ tambour de basque et castagnette) La clarinette La contrebasse Pierre devenu le héros voit son thème joué maintenant par les cors (c’est un chasseur de loup) fortissimo et dans un tempo moyen qui sied à une marche triomphale. Suivent les chasseurs (24’05 et 24’40) qui encadrent le loup (24’25) et le chat (25’20) interrompu par les bougonnements graves du Grand-père… Le final La flûte Le hautbois Les cordes puis tout l’orchestre L’oiseau survole cette marche des chasseurs puis le thème du canard est à nouveau entendu dans sa version « funèbre ». L’œuvre est conclue par un formidable effet dynamique qui conjugue un crescendo et un accelerando de tout l’orchestre furieusement souligné par le triangle ! 20’50 08 23’00 09 26’09 10
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