ETAT DES LIEUX DE LA FILIERE VIANDE BOVINE BIOLOGIQUE EN AUVERGNE Synthèse des résultats de l’enquête CRAA, 2014 (Chiffres 2013) En 2014, la Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne a réalisé, au travers d’enquêtes auprès d’éleveurs bio et avec l’appui des opérateurs économiques, un état des lieux de la filière viande bio auvergnate. Dans un contexte de sous approvisionnement des metteurs en marché auvergnats en gros bovins et veaux de boucherie bio, les objectifs de l’étude sont : • caractériser l’ensemble de la filière au niveau de la production et de l’organisation de l’aval ; • quantifier le potentiel de production des élevages bovins AB auvergnats ; • identifier les freins et les leviers à l’engraissement. 1. Caractérisation de l’échantillon Sur 372 éleveurs répertoriés par l’Agence Bio, 224 éleveurs ont été enquêtés: 125 exploitations allaitantes, 78 exploitations laitières et 21 exploitations mixtes sur toute l’Auvergne. Au total, 85% des vaches allaitantes et 92% des vaches laitières bio présentes sur le territoire font partie de l’analyse. Seules les exploitations certifiées et ayant plus de 20 vêlages par an ont été prises en compte ! 17 opérateurs de la filière viande bio (organisations de producteurs, négociants, abattoirs, transformateurs, metteurs en marché) ont également été interrogés. 3% 8% 2% Pourcentage d’éleveurs enquêtés par département 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Raisons financières Environnement 15% Par conviction 29% 43% Valoriser système proche du bio Valorisation des produits Autres Choix de conversion à l'AB des éleveurs enquêtés Elevages allaitants • Cheptel allaitant moyen : 53 vaches • Races allaitantes les plus représentées : la Charolaise (Allier et Puy-de-Dôme), la Salers (Puy-de-Dôme et Cantal), l’Aubrac (Cantal) • SAU moyenne : 105 ha • 1,5 UTH en moyenne • 26% des éleveurs de vaches allaitantes valorisent au moins une partie de leur production en vente directe • • • • • Elevages laitiers Cheptel laitier moyen : 41 vaches Race la plus représentée : la Montbéliarde SAU moyenne : 88 ha 1,8 UTH en moyenne 12% des éleveurs de vaches laitières valorisent au moins une partie de leur production de viande en vente directe 2. Principaux metteurs en marché auvergnats BIOVIE 34% SICABA 42% UNEBIO 24% A eux trois, la Sicaba, Biovie et Unebio, mettent en marché 95% des animaux certifiés AB produits en Auvergne. Les 5% restants sont mis en marché par Sicarev. En 2013, 2 115 tonnes de bovins bio sont abattus en Auvergne dont 260 tonnes de veaux bio (Interbev, 2014). % des animaux bio abattus par metteur en marché LAIT 3. Animaux laitiers : circuit de valorisation 31% des animaux laitiers sont valorisés en bio. En effet, si les vaches de réformes laitières sont bien valorisées dans le circuit bio, la majorité des veaux jeunes laitiers sont achetés par des négociants et valorisés en conventionnel ! 2696 animaux vendus dans la filière viande 652 vaches de réforme 1900 veaux jeunes laitiers Les bovins lait à destination de la filière viande sont à 79% achetés par des négociants qui les valorisent à 68% dans le circuit conventionnel. 15% des animaux sont achetés par des organisations de producteurs et d’autres metteurs en marché, dans ces cas-là, ils sont plutôt valorisés en bio. 144 veaux de boucherie 86 % en conv 73 % en AB 71 % en AB Soit 1634 animaux VIANDE 4. Animaux allaitants : circuit de valorisation 4943 animaux 1634 femelles 901 vaches de réforme 1398 mâles engraissés 733 génisses grasses 1174 veaux de boucherie 1911 broutards 219 bœufs 15 barons (veaux de lait et rosés) 95 % en AB 98 % en AB 99,5 % en AB 100 % en AB 82 % en conv Soit 1660 animaux 65% des animaux sont valorisés en bio ! Les vaches de réformes, génisses grasses, veaux de boucherie, barons et bœufs bio produits en Auvergne sont valorisés quasiment à 100% dans le circuit bio. Par contre, 82% des broutards partent dans le circuit conventionnel soit près de 1660 animaux en 2013. bœuf Négociant 6% 17% OP et metteurs en marché 46% 18% génisses grasses 9 170 80 51 526 50 184 60 817 108 Artisan boucher 4% Vente directe 0% AB veaux de boucherie 9% 20% 40% 60% 80% Conventionnel Acheteurs des animaux allaitants en Auvergne 0% VD artisans-boucher 20% 40% 60% 80% OP et metteurs en marché 100% negociant Débouchés bio par type d’animaux 64% des animaux allaitants sont achetés par des organisations de producteurs (OP) et des metteurs en marché qui les valorisent à 46% en AB. Plus de 3/4 des veaux de boucherie et des génisses grasses sont commercialisés en bio par des organisations de producteurs et autres metteurs en marché. 23% des animaux sont achetés par des négociants. 16% des veaux de boucherie sont valorisés en bio en vente directe. Tous les animaux vendus en vente directe (VD) ou à des artisans bouchers sont valorisés en AB ! 5. Principaux collecteurs auvergnats 0% 0% 1% SICABA Sicagieb 12% 18% 3% Covido VD 32% 37% AB-BOUCHER Celvia Unicor Cemac OP et metteurs en marché Feder NEGOCIANT 67% EPV BIOVIE 2% CEBM 7% 2% 6% 10% Cobevi Cialyn 2% 1% Acheteurs des animaux bio produits et % d’animaux bio collectés par les différentes organisations de producteurs (OP) et les metteurs en marché en Auvergne 6. Focus sur l’engraissement (dans cette partie, seuls les élevages de vaches allaitantes ont été pris en compte) urs à Les ¾ des élevages de bovins allaitants engraissent au moins une partie de leurs animaux et 37% des éleveurs ont l’intention 37% non dans de développer cette activité. éleveurs) 63% Part des éleveurs de bovins allaitant ayant ou non une activité d’engraissement 40 35 OUI Nombre d'éleveurs NON OUI NON 37% OUI 30 25 20 15 5 0 Intention des éleveurs à engraisser davantage ou non dans la situation actuelle (64 éleveurs) 80% 64% NON10 63% non 83% 17% Allier 36% 44%56% Cantal Haute-Loire oui 20% Puy de Dôme Eleveurs ayant une activité d’engraissement ou non par département Environ 90% des éleveurs sont autonomes en fourrage et 54% sont également autonomes en concentrés. 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 55 50 L’autonomie alimentaire est atteinte pour 45% des élevages de l’Allier, 58% des élevages du Puy de Dôme et 29% des élevages du Cantal ayant une activité d’engraissement. En Haute-Loire, l’échantillon n’est pas assez représentatif. 42 71 oui 45 Allier 50 58 29 Cantal Haute-Loire Puy de Dôme Autonomie alimentaire des éleveurs bio qui ont une activité d’engraissement non Les caractéristiques des élevages allaitants Les élevages de vaches allaitantes ont été regroupés dans quatre classes différentes en fonction de leur taux d’engraissement. Puy-de-Dôme 34% Soit 42 éleveurs Classe 1 (taux d'engraissement de 0 à 25%) 36% Soit 44 éleveurs Haute-Loire Classe 2 (taux de 25 à 50%) 21% Soit 25 éleveurs 1 17 5 classe 2 ]0,25;50] 2 2 classe 3 ]0,50-0,75] classe 4 ]0,75-1] Cantal Classe 4 (taux de 75 à 100%) 14 Allier 8 13 0 Répartition des éleveurs bio de bovins allaitants en fonction de leur activité d’engraissement 5 3 11 10 10 15 7 20 25 Classe 1 [00,25] Classe 2 ]0,25-0,50] Classe 3 ]0,50-0,75] Classe 4 ]0,75-1] % de broutards produits 59% 1139 31% 593 5% 104 2% 47 % de vaches de réforme produites 34% 301 23% 203 10% 87 33% 294 % de génisses grasses produites 10% 67 40% 285 12% 84 38% 266 % de veaux de boucherie produits 1% 4 8% 83 5% 52 86% 1010 % de barons produits 0% 0 0% 0 0% 0 100% 15 % de bœufs produits 1% 2 12% 21 23% 42 64% 114 Réglementation Pb réglementation 4% 38% 40 45 Bâtiments Pb bâtiments Aides à l'engraissement 6% 18% 52% alimentaire Manque Manqued’information d'infos Freins à l'engraissement en Auvergne pour les éleveurs de vaches allaitantes Baisse coûts aliments Appui technique Autonomie Autonomiealimentaire 24% 35 Débouchés 12% 24% 30 • 90% des broutards produits en Auvergne sont issus des élevages de classes 1 et 2 • 86% des veaux de boucherie sont issus des élevages de classe 4 • 87% des bœufs produits sont issus des élevages de classe 3 et 4 Mauvaise valorisation Pas de valorisation 5% 12 Répartition géographique des éleveurs selon leur classe Types d’animaux 5% 5 classe 1 [0;0,25] Classe 3 (taux de 50 à 75% ) 9% Soit 11 éleveurs 12 12% Pas de levier identifié Leviers à l'engraissement en Auvergne pour les éleveurs de vaches allaitantes 7. Conclusion Les metteurs en marché continuent de rechercher des animaux bio engraissés. Le marché est porteur et la plus-value est intéressante pour les animaux dont la finition est maîtrisée. La technicité de l’engraissement est primordiale pour améliorer les qualités des carcasses (dont le prix de vente dépend largement). Mais les éleveurs ont besoin d’être rassurés sur les débouchés des animaux engraissés et ceci sur le long terme ! En 2015, la Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne approfondira les freins, leviers et itinéraires d’engraissement au travers d’une enquête plus poussée. Pour plus de renseignements, contacter : Célia Dupetit, Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne Chargée de mission filières bio : 04 73 28 78 43 Brochure réalisée avec le soutien financier de :
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