Courrier N° 357.p65 - Nigeriens de Belgique

LE COURRIER
«Le plus difficile au monde est de dire en y pensant ce que tout le monde dit sans y penser»
HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015 - PRIX : 300 FRANCS CFA
Finances publiques :
Un sévère assèchement
du Trésor national
Situation de la dette
La dette a atteint 42,6% du PIB en 2014, en hausse forte
et régulière depuis 2010. Cette augmentation repose
avant tout sur une croissance de la dette externe qui est
passée de 29,6% du PIB en 2013 à 39,7% du PIB en
2014. Il s’agit de dette multilatérale (78,4%), de dette
bilatérale hors club de Paris (19,1%) et des montants
correspondants à la part des crédits commerciaux
souscrits par la raffinerie SORAZ et garantis par l’Etat.
S’agissant del’endettement intérieur, des efforts doivent
être faits pour réduire le montant des arriérés de
paiements vis-à-vis dusecteur privé et des entreprises
publiques, notamment dans les secteurs de l’eau et de
l’électricité. Enfin, on retiendra qu’en février 2014 le
Conseil des Ministres nigérien a adopté le projet de loi
autorisant la ratification de la Convention Cadre de Crédit
entre la République du Niger et la Banque Export-Import
de Chine (EXIM-BANK) pour la mise en place d’un
financement lié d’un montant d’1 Md USD. Globalement,
la soutenabilité à moyen terme de l’endettement nigérien
pose question.
Menaces sur les élections générales 2016 au Niger
La communauté internationale met
la pression sur le pouvoir de Niamey
Elections générales 2015-2016
La condition «nonCrise au sein de la MRN
négociable» de l’ARDR
Politique
36e édition du Sabre national d’Agadez
La participation remarquable
du Conseil de l’Entente
NATION
36e édition du Sabre national - Agadez 2015
La participation remarquable du Conseil de l’Entente
Les compétitions entrant dans le
cadre de la 36e édition du championnat de lutte traditionnelle
(Agadez - 2015) ont pris fin, dimanche 22 mars dernier, avec le
sacre du lutteur de Dosso, Issaka
Issaka, sur son adversaire de
Niamey, Sabo Abdou, à l’issue
d’un combat flash de moins de
deux minutes chrono. Issaka
Issaka est désormais le nouveau
roi des arènes jusqu’à la prochaine édition prévue pour décembre à Dosso. Contrairement
à certaines éditions au cours desquelles mésententes sont apparues durant les compétitions, le
rendez-vous d’Agadez a été un
succès éclatant sur toute la ligne.
Mieux, il a vu la participation active de certaines organisations
sous-régionales comme le Conseil de l’Entente qui a rehaussé
l’éclat du tournoi à travers une
forte implication de son Secrétariat Exécutif dans la gestion de
l’évènement. Une implication qui
s’est traduite par des appuis financiers à la Fédération nigérienne de lutte (Fénilutte) et à plusieurs autres acteurs concourant
à la bonne organisation du championnat de lutte. Outre ces soutiens, le Secrétariat Exécutif a
aussi décerné quatre prix dont un
grand prix du président en exercice du Conseil de l’Entente,
Issoufou Mahamadou, d’un montant de 2 millions de francs CFA
et trois prix d’encouragement
dudit président.
La promotion de la culture et des
sports tient à cœur le Secrétariat
Exécutif du Conseil de l’Entente.
A ce propos, il convient de souligner la décision de l’institution
sous-régionale «de soutenir,
dans chacun de nos pays, un événement culturel et sportif majeur.
Au Burkina Faso, c’est le
FESPACO qui a bénéficié de cet
appui. Le Conseil de l’Entente a
décerné le « Prix Félix HouphoïtBoigny du Conseil de l’Entente »,
à un jeune réalisateur, lequel prix
est composé d’un trophée accompagné d’une somme de 10
millions de FCFA». «Au Niger,
c’est le Championnat national de
lutte traditionnelle que le Conseil
de l’Entente a décidé de soutenir. C’est pourquoi, après le
FESPACO tenue du 28 février au
07 mars 2015, le Conseil de l’Entente a décidé d’envoyer une délégation conduite par le Secrétaire exécutif adjoint, Monsieur
Issoufou Issa, pour prendre part,
du 18 au 22 mars, dans la belle
cité de l’Aïr aux festivités de la
36ème édition du Sabre national,
événement sportif majeur du
pays, auquel le Conseil de l’En-
tente a décidé d’apporter un soutien. En outre, le Conseil de l’Entente s’est engagé «à intervenir
pour un montant de 15 millions
CFA pour soutenir le Championnat national de lutte traditionnelle
du Niger, en offrant des coupes
et des prix du Président en exercice du Conseil de l’Entente,
SEM Issoufou Mahamadou, aux
meilleurs lutteurs, aux délégations des huit régions du pays, et
en appuyant la Fédération Nigérienne de Lutte Traditionnelle et
le Ministère en charge des
Sports». Des prix d’encouragement sont décernés au champion
et au finaliste malheureux de la
compétition par le président en
exercice du Conseil de l’Entente.
Les prix sont respectivement de
deux millions de francs et une
coupe et un million de francs et
une coupe. Un troisième prix
d’encouragement de 500.000
francs CFA a été décerné au plus
ancien des lutteurs tandis que le
plus jeune d’entre eux recevait la
somme de 250.000 francs. Concernant les appuis, on note celui
apporté à la Fénilutte (un million
de francs), celui apporté aux 8
délégations (7.200.000 francs) et
celui donné à la presse publique
et privée (un million de francs).
Les griots, « les Thali-Tchali », les
arbitres et le corps médical n’ont
pas été non plus oubliés par le
Secrétariat Exécutif du Conseil
de l’Entente. Chacune de ces
corporations a eu sa part.
Quelques réalisations
de l’organisation
Une délégation du Conseil de
l’Entente conduite par son Secrétaire Exécutif Patrice Kouamé a
séjourné au Niger du 7 au 16
mars pour exprimer le soutien de
l’institution au président de la
République, président en exercice du Conseil de l’Entente,
Mahamadou Issoufou, au gouvernement et au peuple nigériens
pour la lutte héroïque qu’ils mènent contre la secte Boko Haram.
Lequel séjour a été mis à profit
par le Secrétariat Exécutif pour
apporter sa contribution à l’effort
de guerre par l’octroi d’une
somme de 50 millions de francs
CFA visant à soutenir les forces
de défense et de sécurité (FDS)
nigériennes dans leur combat
contre la secte. «Le Secrétariat
Exécutif a également mis à profit
son séjour pour participer le 12
mars 2015, à la cérémonie de
mise en service des installations
d’électrification par le système
photovoltaïque du village de
Sabon Gari Fogha, dans la Commune rurale de Yélou, département de Gaya, région de Dosso».
Ce programme d’électrification
se poursuivra et se renforcera par
d’autres types d’investissements
notamment dans le domaine de
l’hydraulique villageoise, avec la
réalisation «de forages dans cinq
villages du département de Birni
N’Gaouré où les populations n’ont
pas encore accès à l’eau potable».
Le Conseil de l’Entente en bref
Le Conseil de l’Entente est une
organisation régionale d’Afrique
de l’Ouest, créée le 29 mai 1959,
soit un an avant l’accession à l’indépendance du Niger et des
autres Etats membres. C’est
donc l’une des plus anciennes or-
ganisations de ce genre sur le
continent Africain et première
dans la sous région Ouest Africaine. Elle regroupe 5 Etats
membres, à savoir : le Bénin, le
Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le
Niger et le Togo. Fondée sur la
solidarité et la fraternité, le Conseil de l’Entente vise à promouvoir la paix, la sécurité et le développement dans ses Etats membres. L’institution a à son actif de
nombreuses réalisations dans
plusieurs secteurs comme celui
de l’accès à l’eau potable avec
le forage de plus de 6000 puits ;
elle a aussi construit une cité de
l’Entente et un hôtel pour la promotion du tourisme dans chacun
de ses Etats membres dont l’hôtel Aménokal d’Ayérou, dans la
région de Tillabéri. Mais le temps
aidant, le Conseil de l’Entente va
sombrer dans une profonde léthargie avant d’être réhabilité en
2009 par les chefs d’Etat de ses
pays membres, qui ont décidé de
relancer les activités de l’institution lors d’un sommet extraordinaire convoqué à Yamoussoukro
(Côte d’Ivoire). Le contenu de cet
engagement commencera à se
matérialiser lors de la première
conférence ordinaire des chefs
d’Etat et de gouvernement tenu
à Niamey le 17 décembre 2012.
C’est lors de cette rencontre que
sera adopté, selon le représentant du Secrétaire Exécutif du
Conseil de l’Entente, « le plan
stratégique 2013-2016» de la
pionnière des organisations d’intégration de la sous-région ouest
africaine. «Un plan stratégique
qui met l’accent sur la mission
principale de l’organisation en
matière de coopération politique,
de promotion de la paix et de la
sécurité, de projets intégrateurs,
notamment dans le domaine des
infrastructures. Dans cette perspective, les chefs d’Etat ont retenu, comme premier projet intégrateur à réaliser dans l’espace
communautaire, le projet de
construction de la boucle ferroviaire Entente (Parakou-DossoNiamey-Téra-Kaya-Abidjan)». ID
HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015
-2
NATION
Elections générales 2015-2016
La condition «non-négociable» de l’ARDR
«Les élections prochaines auront
lieu Incha’Allah dans la transparence
et l’équité ou n’auront pas lieu» ; « elles se tiendront sous la supervision
d’institutions démocratiques neutres
et impartiales ou ne se tiendront
pas » ; «elles se tiendront Inch’Allah
avec une Cour constitutionnelle indépendante et impartiale et
consensuellement acceptée par tous
ou ne tiendront pas». Le communiqué rendu public le week-end dernier par l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République
(ARDR), la coalition des partis d’opposition, est sans équivoque. Il y aura
les élections générales, mais pas
selon le planning de hold-up préparé
par le Guri système pour assurer un
deuxième mandat au président
Issoufou Mahamadou. Il y aura les
élections générales dans la transparence et l’équité, avec une Cour
constitutionnelle indépendante et
impartiale acceptée par tous les acteurs politiques. Au cas échéant, elles n’auront pas lieu. Tout simplement, a averti l’opposition.
En clair, l’ARDR reste ferme sur sa
récusation de la Cour constitutionnelle dans sa configuration actuelle,
et entend apparemment se donner
les moyens pour obtenir une institution impartiale et consensuelle. Comment compte-t-elle s’y prendre face
à un régime qui ne l’entend apparemment pas de cette oreille ? Parce que
pour la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), la majorité présidentielle, il n’est pas question de
revoir la configuration de la Cour
constitutionnelle au risque, défendelle, de violer la Constitution.
A l’évidence, nous nous acheminons
vers un bras de fer autour de la juridiction constitutionnelle qui joue un
rôle majeur en amont comme en aval
dans l’organisation des élections,
contrairement à l’argument avancé
par des ténors de la MRN comme le
président du PNDS Tarayya,
Mohamed Bazoum, consistant notamment à soutenir que ce n’est pas
la Cour constitutionnelle qui les organise pour éventuellement brouiller
les cartes de la sincérité et de la
transparence de celles-ci. A partir du
moment où c’est la juridiction qui valide les candidatures et les résultats
provisoires des scrutins transmis par
la Commission électorale nationale
indépendante (CENI), c’est une insulte à l’encontre des Nigériens que
de présenter la Cour constitutionnelle comme un maillon faible de la
chaîne électorale. L’organisation en
grande pompe, hier mercredi 26
mars sous le patronage du président
Issoufou Mahamadou, de la cérémonie de prestation de serment des
deux nouveaux membres de la Cour
récemment désignés pour remplacer
les représentants de la société civile
et du Barreau sonne comme un signal que le Guri système n’abdiquera
pas facilement. Il faudra une forte
pression pour le contraindre à reculer. Puisqu’on voit mal comment
l’ARDR peut revenir sur sa récusation de la Cour qu’elle a formulée sur
la base d’un certain nombre de faits
documentés.
A ces constats sur la configuration
de la juridiction constitutionnelle qui
ne lui inspire pas confiance viennent
s’ajouter les manœuvres du Guri système visant à fragiliser l’ARDR et à
démobiliser ses militants, lesquelles
manœuvres se traduisent par les interpellations répétées de leaders de
l’opposition à chaque fois que celleci sort pour dénoncer des actes de
mauvaise gouvernance des princes
au pouvoir. Lesquelles interpellations sont aujourd’hui élargies aux
hommes des médias qui affichent
une attitude critique vis-à-vis du régime ou qui essaient de relayer les
activités de l’ARDR.
Ces pratiques autocratiques, qui
cachent mal les velléités du Guri de
mettre au pas tous ceux qui militent
en faveur d’un ancrage fort de la
démocratie dans notre pays, sont
aussi dénoncées par l’ARDR dans
son communiqué de presse.
N’ayant pas pu apporter de réponses appropriées aux aspirations légitimes du peuple, n’ayant pas pu
satisfaire ses promesses électorales phares à savoir la lutte contre la
corruption et l’impunité, le Guri système du président Issoufou s’est inscrit dans une logique de négation
systématique des principes sacrosaints de la démocratie, à travers
des pratiques comme le concassage
planifié des partis d’opposition susceptibles compromettre l’obtention
de son deuxième mandat, une obsession de contrôle de toutes les institutions indépendantes et des velléités de bâillonnement des libertés
collectives et individuelles. L’entreprise a fonctionné à coup de billets
de banque, de corruption et de
chantage, mais elle semble battre de
l’aile aujourd’hui avec les élections
générales qui pointent à l’horizon.
Et pour cause, la crédibilité des élections futures nécessite l’onction de
la communauté internationale qui
suit de près les convulsions de la
démocratie nigérienne depuis le départ du parti Lumana de la majorité
présidentielle. Et le Guri système a
pris conscience sur le tard qu’aucun
partenaire extérieur ne cautionnera
une forfaiture électorale. C’est pourquoi certainement elle s’est résignée
à concéder une ouverture consistant
à réadmettre les représentants de
l’aile MNSD Nassara dirigée par
Seïni Oumarou au sein du Comité du
fichier électoral pour permettre au
Conseil national de dialogue politique (CNDP) de retrouver son âme
initiale
.I.D
Menaces sur les élections générales 2016 au Niger
La communauté internationale met la pression sur le pouvoir de Niamey
Comme dans beaucoup d’autres
pays africains, le Niger va renouer
avec les élections législatives et présidentielles en 2016. L’Assemblée
nationale et le Président de la République seront renouvelés, avec
sûrement l’accompagnement et sous
la surveillance de la communauté
internationale qui a son mot à dire.
Car, aucun pays au monde n’échappera à son contrôle, fussent-ils les
Etats-Unis et la Chine, les deux
géants économiques mondiaux.
Cette période électorale est le lieu
de tous les tripotages des résultats,
préparés en masse par le folklore de
défections en faveur du pouvoir en
place, avec aussi son lot d’invalidations injustes des candidatures
d’hommes et de femmes politiques
gênants et plus populaires, pour
uniquement des motivations politiciennes, parce que concourir avec
eux hypothèque les chances des
hommes au pouvoir, impopulaires
comme ce n’est pas permis, de remporter la moindre victoire.
Nous en avons vécu l’amère expérience en 2011, où plusieurs partis
ont vu leurs listes de candidatures
invalidées pour des raisons fallacieuses. Les invalidations les plus suspectes ont eu lieu à Zinder, fief du
CDS qui n’a pu concourir, il en est
de même pour le MNSD à Tillabéry,
lors des législatives. Cette fois-ci, la
communauté internationale a redoublé la garde, car des opposants risquent, pour des raisons tout aussi
fallacieuses, sur la base de dossiers
purement politiques, d’être éliminés
de la course présidentielle par le
pouvoir du Guri, vomi par le peuple,
et qui n’a d’issue que le trucage des
résultats. Et c’est pourquoi, certaines
chancelleries ont déjà commencé à
mettre la pression sur le pouvoir en
attirant l’attention du Guri sur le respect scrupuleux des textes en matière électorale, les lois et règlements
de la République de manière générale.
La démocratie est le système politique dans lequel les citoyens dési-
gnent à travers des élections démocratiques leurs représentants à qui
ils confient la gestion du pays, sous
le contrôle du peuple. Et tous les
candidats doivent avoir les mêmes
droits et les mêmes chances. Le seul
arbitre est donc le peuple. La communauté internationale ne veut plus
gérer que des crises pré et postélectorales. Elle veut prévenir au lieu
de guérir. Et ce n’est pas pour rien
que certains acteurs du Guri ont déjà
commencé à mettre de l’eau dans
leur jus. On ne peut aller aux élections sans l’opposition. Aller aux élections sans challenger parce qu’on
aura utilisé les moyens de l’Etat pour
les disqualifier ou les embastiller,
c’est vaincre sans péril. Et c’est lâche. La dictature ou le pouvoir autocratique n’est pas autre chose que
ça pour ceux qui ont oublié. Dans
l’hypothétique cas où le peuple laisserait faire d’ailleurs. A vaincre sans
péril donc, on triomphe sans gloire.
Et pour aller aux élections, il faut un
fichier électoral consensuel et une
HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION
CENI où toutes les parties sont également représentées, donc des institutions crédibles, pas entachées de
collusions ou de partialité manifeste.
A bon entendeur, salut !
BISSO
Le Courrier
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Tirage
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N° 357 DU 26 MARS 2015
-3
NATION
Finances publiques :
Un sévère assèchement du Trésor national
L’argent se fait rare dans les caisses de l’Etat. Les économistes appellent
sobrement cela une tension de trésorerie. Mais dans le cas du Niger, on tend
plutôt vers un assèchement des finances publiques. Pas moins que ça. Et les
gymnastiques du Guri ne peuvent que différer le moment fatidique de la
débâcle financière.
Une montagne de prêts et autres
scandales
En quatre années de gestion, s’il y a un
domaine où le Guri a excellé, c’est sans
doute dans l’endettement massif du
pays. Et les Nigériens doivent cet ‘’exploit’’ en partie au ministre Cissé qui
s’est spécialisé dans la recherche de
prêts douteux. En effet, ces prêts sont
tellement suspects au point où même
Cissé nie leurs contours. C’est le cas
du prêt EXIMBANK, de deux (2) milliards de dollars US, que Cissé s’échine
à ramener à juste un (1) milliard US.
Pire, sous l’ère des guristes, les Nigériens doivent quelques 50 milliards aux
Congolais, et là, c’est également un
endettement des plus mystérieux. Nous
passons sous silence toutes ces conventions de financements opaques, qui
en réalité ne sont que des dettes.
Issoufou et ses thuriféraires adorent les
milliards, c’est une évidence. Dans ce
registre, nous avons le micmac entourant l’achat de l’avion présidentiel. Là on
parle d’une montagne de milliards du
haut de laquelle les guristes narguent
le peuple. Quel Nigérien connaît le prix
d’acquisition exact de ce jet d’occasion ? A moins d’être dans le secret de
la renaissance, cette transaction reste
pour l’instant un mystère. Et même la
provenance des fonds utilisés à cet effet demeure ambiguë.
Areva ou pas ? Pourtant, malgré ces
milliards louchement acquis sur le dos
du contribuable, le Guri est à deux doigts
d’une panne sèche de liquidité. Tous les
indicateurs sont au rouge, n’en déplaise
au ministre des Finances. Pour tenter
de juguler cette inéluctable hémorragie
financière, les guristes passent par
l’émission d’obligations du Trésor. Les
milliards ainsi récoltés servent juste à
distendre quelque peu la tension de trésorerie, ce n’est nullement une solution
pérenne. Les nigériens se questionnent
sur la destination réelle de tous ces
milliards. Car on a du mal à comprendre la flambée de la dette publique, qui
a atteint 33,8% du PIB en 2013. Et cette
asphyxie a continué en 2014 atteignant
40% du PIB. Le Niger tend inexorablement vers un étouffement financier. Et
malgré l’apparente décontraction du président Issoufou, la réalité des finances
publiques est loin, très loin d’être rose.
D’ailleurs certains analystes très au fait
de la situation, annoncent des lendemains catastrophiques. Et si d’aventure
ce désastre se confirmait, le seul responsable reste et demeure Issoufou
Mahamadou. En effet, n’a-t-il pas ordonné l’endettement massif du pays ?
N’a-t-il pas conclu des pactes obscurs
avec des firmes étrangères ? Ne s’est-il
pas invité dans des guerres coûteuses
au Mali et contre Boko Haram ? Les difficultés financières que nous vivons donnent entière raison à ceux qui disent que
le Niger est entre les mains d’une bande
d’amateurs, ou pire d’aventuriers politiques. En tout cas, tout sauf des hommes d’Etat !
Ali Soumana
Situation économique et financière
Éléments structurels sur l’économie
Avec un PIB par habitant d’environ 408 USD et 62% de la population vivant en dessous du seuil
de pauvreté, le pays est, depuis
des décennies, en situation de
crise alimentaire chronique. Le
Niger est le pays le plus pauvre
du monde selon le PNUD : l’indice de développement humain le
range au 187ème rang sur 187
nations. La population, estimée à
16 millions d’habitants, croît à un
rythme de 3,8% par an. Le désert
couvre les trois quarts de la surface du pays (moins de 12% de
terres arables) et 85% de la population est concentrée dans un
couloir de 100-150 km de large
entre le Nord de la frontière nigériane et Niamey. 83% de la population active opère dans l’agriculture. La situation sécuritaire du
pays s’est dégradée en début
d’année 2015 avec l’offensive du
mouvement Boko Haram sur la
ville de Diffa.
L’uranium et le pétrole constituent
les deux principales ressources
naturelles du pays. S’agissant de
l’uranium, l’intervenant majeur est
Areva qui exploite avec l’Etat nigérien et des partenaires étrangers, les deux sites de la Somair
(2700 tonnes en 2013) et de la
Cominak (1500 tonnes en 2013)
et mène le projet d’Imourarem
(sur lequel les investissements
ont été gelés en 2014 pour une
période de quelques années). Le
groupe français a renégocié, en
2014, les conventions d’exploita-
tion de la Somair et de la
Cominak. Depuis décembre
2011, le Niger est devenu producteur de pétrole. Le champ
d’Agadem exploité par la CNPC
(Chine) a produit 17 000 barils/
jour en 2013 ce qui qui correspond quasiment à la capacité
maximale d’absorption de la raffinerie locale (partenariat CNPC
et Niger). CNPC et le gouvernement nigérien ont obtenu les
droits d’évacuation du brut via
l’oléoduc Tchad-Cameroun, ce
qui pourrait permettre à horizon
2017 de monter la production à
environ 80 000 barils/jour.
Conjoncture économique
La croissance a rebondi à 6,5%
en 2014 (après 3,6% en 2013),
tirées par l’agriculture, le développement pétrolier et les projets
publics. L’inflation s’est stabilisée
à un peu plus de 2%. L’évolution
de la dette publique est préoccupante : elle a excédé 40% du PÏB
en 2014 alors qu’elle n’était que
de 38,8% du PIB en 2013. Le
déficit budgétaire a fortement
augmenté en 2014. En outre, le
stock public d’arriérés de paiement reste important. Le solde
courant de la balance des paiements se dégrade, passant de 17,2% du PIB en 2013 à -21,8%
du PIB 2014. Pour 2015, l’évolution de la situation sécuritaire
pèsera lourdement sur la performance économique du pays.
Finances publiques
Les finances publiques font état,
de manière chronique, d’une
sous exécution des dépenses
d’investissement et de sous performances en matière de recettes fiscales. La situation budgétaire s’est par ailleurs détériorée
en 2014, en raison de pressions
sur les dépenses de sécurité et
du besoin de renforcement du
programme de sécurité alimentaire. Pour 2015, le projet de loi
de finances propose des efforts
pour mobiliser les recettes fiscales et une nouvelle accélération
des investissements (infrastructures, santé et éducation).
Relations avec la communauté financière internationale
Fin 2012, le Niger a organisé à
Paris une table ronde de bailleurs
pour assurer (partiellement) le financement de son plan de développement économique et social
2012-2015 (PDES), où il a pu
mobiliser environ 3 Mds EUR de
promesses. La capacité d’absorption, le maintien de ses bonnes relations avec les institutions
financières internationales et la
vigilance vis-à-vis de la
soutenabilité de sa dette restent
des enjeux majeurs, au-delà de
l’évolution défavorable de la situation sécuritaire.
Fonds Monétaire International
Le Niger a bénéficié en mai 2008
d’un accord triennal avec le FMI
au titre de la Facilité élargie de
crédit (FEC). Un nouveau programme triennal 2012-2015 de
120 MUSD environ a été ap-
prouvé par le conseil d’administration du Fonds le 16 mars 2012
au titre de la facilité élargie de
crédit. Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé le 17 décembre 2014, les quatrième et cinquième revues sous FEC du Niger ainsi que l’examen de l’article IV pour ce même pays. On
rappellera utilement que l’approbation des revues sous FEC était
pendante depuis plus d’un an du
fait de peu d’appropriation du
programme par les autorités nigériennes. Cette approbation
ouvre la voie au décaissement du
Fonds au profit du pays de 11,28
millions de DTS (environ 16,52
millions de dollars, 17 % de la
quote-part), ce qui portera le total des décaissements au titre de
l’accord FEC à 56,40 millions de
DTS (environ 82,62 millions de
dollars, 86 % de la quote-part).
Banque Mondiale
Le portefeuille actif de la Banque
Mondiale, hors programmes régionaux, porte sur 20 projets représentant un montant d’engagements de 782,6 MUSD. Les approbations de prêts ont connu une
baisse significative entre 2011 et
2013 (2011 : 247 MUSD / 2012 :
178 MUSD / 2013 : 144 MUSD).
Toutefois, en 2014, le portefeuille
a enregistré une augmentation
de 217 MUSD due principalement à la mise en place de montants additionnels pour la réalisation du barrage de Kandadji.
HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015
-4
NATION
S’agissant de 2015, le chiffre
d’engagement annuel évoqué
par les experts de la Banque est
de 98 MUSD.
Union Européenne
Le 10ème FED prévoyait 483
MEUR d’appui financier dont
150 MEUR d’aide budgétaire. Le
11ème FED se caractérise par
une forte augmentation et s’élève
à 596 MEUR (Sécurité alimentaire : 180 MEUR / Politiques sociales : 200 MEUR / Sécurité et
gouvernance : 100 MEUR / Appui aux régions en risque de conflit : 90 MEUR / Appui à la société
civile : 16 MEUR / Facilité technique : 10 MEUR).
Situation de la dette
La dette a atteint 42,6% du PIB
en 2014, en hausse forte et régulière depuis 2010. Cette aug-
mentation repose avant tout sur
une croissance de la dette externe qui est passée de 29,6% du
PIB en 2013 à 39,7% du PIB en
2014. Il s’agit de dette multilatérale (78,4%), de dette bilatérale
hors club de Paris (19,1%) et des
montants correspondants à la part
des crédits commerciaux souscrits par la raffinerie SORAZ et
garantis par l’Etat. S’agissant de
l’endettement intérieur, des efforts
doivent être faits pour réduire le
montant des arriérés de paiements vis-à-vis du secteur privé
et des entreprises publiques, notamment dans les secteurs de
l’eau et de l’électricité. Enfin, on
retiendra qu’en février 2014 le
Conseil des Ministres nigérien a
adopté le projet de loi autorisant
la ratification de la Convention
Cadre de Crédit entre la République du Niger et la Banque
Export-Import de Chine (EXIMBANK) pour la mise en place d’un
financement lié d’un montant d’1
Md USD. Globalement, la
soutenabilité à moyen terme de
l’endettement nigérien pose
question.
Aide publique au
développement
En 2013, l’aide publique au développement a atteint 773 MUSD
dont 443 MUSD en provenance
de bailleurs multilatéraux. L’aide
française transite très largement
au travers de l’AFD. Depuis
2008, le volume total des autorisations de l’AFD au Niger, hors
aide budgétaire, s’est élevé à
258,6 millions d’euros, dont 132,8
M• sous forme de subventions
(51%), 82,4 M• de prêts souverains concessionnels (32%) et 2,7
M• de garanties (1%). De plus,
sur les six dernières années, le
Niger a bénéficié de subventions
à hauteur de 48 M• au titre de
l’aide budgétaire et d’un prêt budgétaire de 40 M•. Le portefeuille
d’activités géré par l’AFD à Niamey est aujourd’hui de 168 M•.
Depuis 2000, le Niger bénéficie
chaque année d’appuis budgétaires français. En 2012 une nouvelle
subvention de 10 MEUR et un
prêt de 40 MEUR ont été octroyés
(en 2010, don de 5 MEUR et en
2011 de 10 MEUR). En 2013 et
2014, 10 MEUR annuels supplémentaires ont été accordés. Les
secteurs d’imputation sont l’apurement des arriérés, les dépenses sociales et la sécurité alimentaire.
Le fameux prêt congolais
25 milliards FCFA empochés avant son inscription au budget
A la tête du peloton des scandales financiers, faits de prédation accélérée
des ressources nationales, accumulés
par le régime des camarades marxistes-léninistes, reconvertis aujourd’hui au
contact du pouvoir d’Etat en bourgeois
compradores, se trouve assurément le
prêt congolais. Celui-ci se dispute la
vedette au faramineux et opaque prêt
chinois, et bien entendu les échangeurs,
les « minutes de meeting » signées par
Massoudou, et le vieux coucou « seconde main » du président de la République dont nul ne connaît le prix, entre
autres.
Cet avion présidentiel qui, à l’image du
vin français, devient plus cher quand il
vieillit, et qui évidemment fera encore
parler de lui. Le miraculé prêt congolais, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est
un prêt de 50 milliards accordé par un
pays frère, le Congo Brazza de Dénis
Sassou N’guesso, à notre pays courant
2011. Les raisons pour lesquelles cette
« facilité » a été accordée à un pays
du sud qu’est le nôtre par un autre pays
du sud, restent encore mystérieuses,
bien qu’on puisse les deviner aisément.
Aussitôt contractés, les 50 milliards
congolais ont été inscrits au budget
2012. Mais les institutions internationales, ont vite fait de rappeler le gouvernement nigérien à l’ordre pour non respect
de certaines conditionnalités auxquelles le Niger a pourtant souscrit.
Un collectif budgétaire éliminera le prêt
congolais des projets de loi portant ratification de crédit au titre de la loi de finance 2012. Le FMI reprochera d’ailleurs
au Niger, en 2014, de n’avoir pas été
informé de ce crédit ni de ses conditions ni de son taux d’intérêt. Les reproches porteront également sur le crédit
Eximbank et l’avion présidentiel qui, à
terme, constituent des menaces graves pour « la soutenabilité de la dette
du Niger ». De manière générale, les
institutions de Bretton Woods accusent
le gouvernement nigérien de lui fournir
des informations qui ne reflètent pas la
réalité. Annulé du budget 2012, le prêt
congolais ne sera pas inscrit au budget
2013. Immersion totale, pour ce prêt d’un
« ami » à un « ami ». Mais c’est précisément cette année 2013, que le gouvernement des camarades a empoché
la moitié du crédit, soit 25 milliards
FCFA. Et c’est le ministre des finances,
Gilles Baillet qui l’a dit, en direct du pupitre de l’Assemblée nationale. C’était
exactement le 27 novembre 2013, lors
des discussions générales suivies de
l’adoption du budget 2014. Au cours de
ces discussions, le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, a
posé la question au ministre des finances, de savoir si le gouvernement a « pris
quelque chose » en 2013 dans le prêt
congolais, réapparu miraculeusement
dans la loi de finance 2014 en discussion. Après avoir répondu « non », deux
fois à la question du président de l’Assemblée nationale, le ministre des finances finit par répondre « Oui, Monsieur le
président, la moitié », quand la même
question lui a été posée la troisième fois.
Voilà un bien curieux prêt, qui manifestement n’a pas atterri là où il se doit.
HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION
Car empoché par les camarades avant
même que l’Assemblée nationale, qui
est la représentation du peuple et ratifie
les conventions de prêt entre notre pays
et les autres pays ou institutions, donne
son accord.
Qu’a-t-on fait des 25 milliards pris hors
budget ? Chacun a une idée claire d’un
ministre de la République qui ment en
direct de la tribune de l’Assemblée.
Sous d’autres cieux, c’est la démission
automatique. Qui plus est en matière
de finances publiques. Et que dire d’un
gouvernement qui ponctionne 25 milliards FCFA sur un crédit qui n’est même
pas budgétisé encore moins ratifié par
la représentation nationale ? De tous
ces dossiers, les guristes vont nécessairement, un jour, rendre compte. Et
c’est cette reddition des comptes qui
les traumatise au point de les amener à
vouloir tout casser. Mais ce n’est pas
avec de la poussière qu’on peut chasser un éléphant, a-t-on coutume de dire.
BISSO
N° 357 DU 26 MARS 2015
-5
NATION
LES
LESBRÈVES
BRÈVESDE
DELA
LASEMAINE…
SEMAINE…
La Halcia, du ridicule au théâtre
Incapable de mener à bien la mission qui est sa raison d’être, en l’occurrence la lutte contre la corruption et les infractions assimilées et
pour cause, les gros clients se recrutent à la pelle dans le camp de
ceux qui l’ont créée, la HALCIA s’est
dit que, tant qu’à faire, autant s’occuper d’autre chose, même si ça
n’a rien à voir avec son histoire. Mais
là, franchement, personne n’aurait
parié que ce juge de profession qui
préside aux destinées de la Halcia
pousserait le ridicule dans lequel il
patauge jusqu’à jouer aux bons
offices…en lieu et place de l’admi-
nistration des Finances qui permet
et facilite depuis des années, les
coupures à la source des cotisations syndicales. Vivement que
…s’occupe également de l’assainissement urbain dans la ville de
Niamey pour voir dans quelle mesure elle pourrait négocier et obtenir l’enlèvement à temps des ordures ménagères qui jonchent les
alentours de Habou béné, le grand
marché de Niamey. Sacré Issoufou,
c’est vrai qu’avec la rémunération
pratiquée à la Halcia, il faut être fou
pour démissionner, même si on se
sent inutile.
Le Président Issoufou, annoncé à la Harvard
university, l’université de son fils
Sacré Issoufou ! Il n’arrêtera pas de
nous surprendre. Imperturbable, au
mépris du qu’en dira-t-on, il poursuit
dans la voie qu’il s’est choisie : se
faire au maximum plaisir en donnant
corps à ses fantasmes de pouvoir.
Alors qu’il est critiqué, blâmé et réprouvé pour des actes qui ont énormément choqué les Nigériens, notamment en se réclamant Charlie
dans un Niger à dominance musulmane, le Président Issoufou n’en a
cure. Annoncé aux Etats Unis, en
début d’avril 2015, à l’occasion de
la Conférence…, il saisira cette belle
opportunité – si encore elle n’a pas
été provoquée – pour faire un break
dans l’université de son fils, la célèbre Harvard university où il fera vraisemblablement une intervention lors
de la conférence organisée par l’association des étudiants de ladite
université. …Issoufou Mahamadou
a de quoi se bomber le torse auprès
de ses coreligionnaires américains.
Maman Sani Malam Maman sur la rupture PNDS-LUMANA
Dans une interview accordée récemment à Niger voice, le Secrétaire général du Moden Fa Lumana
Africa, Maman Sani Malam Sani est
revenu sur les circonstances ayant
prévalu au départ de son parti de la
MRN [Mouvance pour la renaissance du Niger]. Il a ainsi expliqué
qu’il y a en cela, deux raisons fondamentales : la première, a-t-il dit,
est que, principalement, « nos amis
du PNDS n’étaient pas venus dans
une perspective de procéder avec
nous à une alliance stratégique qui
se voulait durable. La seconde raison, « c’est qu’à l’épreuve des faits,
nous avons constaté que les velléités de dislocation de notre parti
étaient beaucoup plus la motivation
principale que les considérations
de vivre et de réussir ensemble ».
Maman Sani toujours …sur la scabreuse affaire Areva
« Notre problème de fond, c’est qu’il
y a eu de l’argent qui a été versé par
AREVA quelque part et à quelqu’un
au nom de l’Etat du Niger. Si ce
montant existe, il n’a pas été budgétisé. S’il a été budgétisé, qu’on
nous en donne les preuves ! Voilà
ce que nous disons ! Si ce n’est pas
fait, que les responsables de ces
opérations puissent être punis !
Qu’il s’agisse d’AREVA ou d’une
autre institution, nous aurions agi de
la même manière. C’est sans équivoque ! C’est de l’argent destiné au
Peuple nigérien, cet argent, il est
où ? »
Maman Sani encore....sur l’affaire
de l’avion présidentiel
Au départ, Areva avait prévu de donner une partie de cet argent pour
l’acquisition d’un jet présidentiel.
Mais, c’est que au total, le jet présidentiel aurait été acheté sur des
ressources propres à hauteur de 21
milliards de francs CFA ; Deuxièmement, mais, où sont passés les 17
milliards alors prévus par AREVA ?
Est-ce que c’est toujours destiné au
même avion ? Et si ce n’est pas
destiné au même avion, mais com-
bien, finalement, cet avion-là a
coûté ? Nous avons entendu beaucoup de choses avec des descriptions techniques très compliquées.
Nous, nous posons des questions
très simples : y a-t-il eu, oui ou non,
versement d’argent d’Areva au Niger ou à quelqu’un au nom du Niger ? Si oui, où se trouve cet argentlà ? Et qu’en a-t-on fait ? Voilà les
questions que nous posons.
Tel est pris qui croyait prendre
Pour porter Amadou Salifou à la tête
de l’Assemblée nationale en remplacement de Hama Amadou, victime
d’un putsch du pouvoir en place, Ben
Omar, Daouda Mamadou Marthe,
Albadé Abouba se sont dépensés
comme de beaux diables, chacun
dans le registre qu’il excelle. Une fois
le coup réussi, ils se sont frottés les
mains, espérant tirer les marrons du
feu avec un bonhomme patibulaire
qui, pensaient-ils, serait trop content
d’être au perchoir pour oser refuser
ce qu’on lui imposerait. Forts de
cette croyance, Daouda Mamadou
Marthe Albadé Abouba ont récemment introduit des requêtes qu’ils ont
été surpris de voir le cowboy rejeter
avec fermeté. Quelles requêtes ?
Des listes de personnes à faire nommer : 11 pour Albadé et 7 pour Marthe qui peuvent toujours attendre.
Comme quoi, on peut nourrir, par
méprise, le serpent qui vous mordra.
Amadou Salifou et ses faiseurs
Les relations entre le vieil homme qui
a bénéficié du putsch contre Hama
Amadou, président légitime de l’Assemblée nationale, et ses principaux
« faiseurs », ne seraient plus au
beau fixe. Une sale histoire d’argent
qui, si elle n’est pas encore authentifiée, fait néanmoins couler beaucoup de salive dans la capitale.
Albadé Abouba et Daouda Mamadou
Marthe ont rapidement appris à leurs
dépens que le cowboy n’est pas le
garçon de chœur qu’ils ont cru avoir
fabriqué pour leurs intérêts personnels. Face à l’intransigeance du
cowboy de se laisser dicter une conduite, paraît-il, à propos de ses fonds
politiques, les deux compères
auraient agité des menaces de poursuites judiciaires contre l’indomptable vieillard. Une sombre histoire de
100 millions qui auraient été soutirés des fonds de l’Assemblée nationale et dont on ignore encore la destination précise.
La palme du faiseur du roi
Connaissez-vous le nouveau Secrétaire général de l’Assemblée nationale ? Pas sûr. Eh bien, il s’appelle
Tiemogo Boubakar, administrateur
parlementaire principal et est militant
du PNDS Tarayya, le parti du président Issoufou Mahamadou. Jusqu’alors en poste à Dakar dans le
cadre d’un projet d’assistance technique du PNUD, il a été appelé au
pays pour occuper ce poste qui était
auparavant tenu par un militant du
Moden Fa Lumana Africa. Ainsi, à
défaut d’avoir pu imposer Daouda
Mamadou Marthe à la présidence du
parlement nigérien, le Pnds Tarayya
a néanmoins réussi à s’accaparer
du Secrétariat général et du secrétariat général adjoint, les poumons
de l’administration parlementaire.
Désormais, ce parti aux instincts
hégémoniques contrôle le Secrétariat général et le Secrétariat général adjoint, Boubacar Sabo qui a officié pendant quelques mois en qualité de secrétaire général après la
liquidation de Kanga Issa, ayant
cédé sa place à un autre militant du
parti rose, Moussa Salé qui était jusqu’alors administrateur parlementaire.
Cheffou Amadou, hors sujet
À l’instar du président de la Halcia,
le médiateur de la République du Niger, Cheffou Amadou, s’invente des
missions de service public certainement dignes d’intérêt mais probablement loin de ses cordes. Publiant le
rapport d’activités 2011-2013 de son
institution, l’homme de la Transition
post-conférence nationale a recommandé un audit général de l’administration publique qui, à son avis,
‘’ne fonctionne pas bien’’. Cheffou
Amadou, qui a estimé qu’elle est ‘’minée par la corruption, l’absentéisme
et surtout la politisation à outrance
des maux qui ne sont pas à la mesu-
re et à la hauteur des ambitions du
Niger’’, a profité pour dire ses petites vérités. Il a notamment indiqué
que le Médiateur est indépendant et
ne reçoit d’ordre d’aucune autorité ;
qu’il est nommé pour un mandat de
six ans et qu’il est inamovible. Ses
propos sont-ils révélateurs de ce qui
se chuchote à Niamey ? En effet,
depuis le congrès statutaire du parti
Labizé de Ousseini Salatou où son
représentant personnel a livré un
message sibyllin, beaucoup de choses se racontent sur le RSD Gaskiya qui prendrait ainsi ses distances d’avec le pouvoir en place.
Les rails de Bolloré seront totalement refaits
Ça y est ! Il n’y a plus de doute, les
rails de Bolloré ne répondent pas aux
normes consacrées en matière de
réalisation de chemin de fer. C’est
Michel Roussin, ancien ministre français, conseiller du groupe Bolloré,
partenaire stratégique du projet, qui
l’a dit : «Je suis ici pour rassurer nos
amis du Bénin, du Niger et des
autres pays que notre groupe continuera son œuvre. Le calendrier sera
respecté. Un certain nombre d’impératifs techniques ont été demandés,
nous les respecterons». Michel
Roussin précise ainsi que les pays
partenaires ont exigé l’écartement
des voies pour répondre aux standards internationaux. Ils demandent
également que Bolloré prenne ses
responsabilités dans l’équipement du
réseau sans interrompre les travaux
des rails. Avis, donc, à ceux qui parlaient de détracteurs en entendant
certains dénoncer l’écartement actuel des rails jusqu’ici posés par Bolloré. Conséquence : tout ce qui a été
posé en vue de permettre au Président Issoufou d’aller en train, à Dosso, le 18 décembre 2014, sera refait
sur toute la ligne pour le conformer
aux normes internationalement admises.
HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015
-6
NATION
Méga meeting de Lumana à Abidjan
Gouvernance
Le Niger dans des difficultés financières ? La diaspora nigérienne en Côte d’Ivoire
Depuis quelques temps, dans notre
pays les caisses et les « marmites »
de l’Etat semblent tourner au ralenti.
Des signes annonciateurs d’incertitude et de désolation consécutifs à
l’échec de la politique économique
mise en œuvre et de l’amateurisme
des princes de la renaissance. De
l’avènement de cette césarienne de
renaissance à ce jour, toutes les initiatives ont abouti à l’échec. Rien de
sérieux, c’est-à-dire, profitable à
court, moyen et long terme pour le
peuple n’a été initié. On s’obstine
seulement dans des projets bancals
et mensongers, genre construction
de rails.
Pour ce faire, des milliards et milliards sont pompeusement annoncés pendant que le peuple continue
et davantage s’appauvrir. En tout
cas, les usagers de la route Niamey
–Say en savent quelque chose avec
la non reprise du pont qui a cédé
l’année dernière. L’Etat reste toujours peu soucieux de la reconstruction de ce pont, alors que, la saison
des pluies s’annonce
Le peu de
ressources financières qui entrent
dans les caisses sont en partie utilisées pour le luxe et les voyages intempestifs du chef. L’économie
roule au ralenti, les billets de banque circulent peu. Pendant que des
immeubles poussent comme des
champignons dans les quartiers pé-
riphériques de la capitale et des femmes circulent dans des grosses cylindrées .Apparemment, l’argent est
détenu par quelques privilégiés du
régime. Dans ce contexte, de difficultés financières, le plus difficile risque d’être l’organisation des élections générales. Car à cette allure,
l’Etat ne pourra financer ces élections. Surtout quand on sait que,
selon des sources diplomatiques, la
Communauté Internationale conditionne sa participation au financement de l’organisation des élections
au Niger au respect des jeux démocratiques c’est-à-dire sans exclusif
avec tous les leaders qui veulent se
présenter. Cette condition des
bailleurs de fonds obligera sans
doute le pouvoir à mettre fin au concassage des partis politiques et aux
cabales contre les leaders de l’opposition. C’est cette situation de tension de trésorerie et financière que
les tenants du pouvoir semblent vouloir cacher au peuple. Les Nigériens
sont désormais avertis de cette rareté financière dont le pays est victime du simple fait de la gestion
chaotique et grégaire des ressources du sous sol et le pillage systématique des maigres ressources financières. Cette sombre situation
jamais connue est la conséquence
de l’inconséquence politique des dirigeants actuels.
Norbert
Politique
Crise au sein de la MRN
La mouvance pour la renaissance
du Niger (MRN) semble être depuis
quelques temps dans une situation de déconfiture et de déchirement. En tout cas, à en croire certaines sources politiques, le principal parti de la mouvance s’est résolument lancé à dévorer ses alliés. Dans cette logique, des mercenaires politiques ont été financés
pour « acheter », débaucher et recruter des militants des partis alliés et de l’opposition pour le
compte du PNDS de Bazoum
Mohamed. C’est cette situation qui
fâche des partis alliés qui voient
en cette pratique la déloyauté du
PNDS. Du reste, selon nos sources, pour dénoncer cette trahison
politique et le coup bas du PNDS,
le « CDS » de Abdou Labo aurait
envoyé une correspondance à
Bazoum Mohamed avec ampliation
à la MRN. A cette lettre du sieur
Labo s’ajoutent les différentes contestations au sein du RDP et de
l’ANDP. Deux partis qui continuent
toujours de saigner et connaître de
départ massif et de division interne
au profit de la sangsue politique, le
PNDS.
Ce comportement inamical du
PNDS est en train de créer une
véritable friction au sein de la MRN.
En tout cas, des partis n’entendent
pas se laisser engloutir par le PNDS
dont le candidat aux prochaines
échéances n’aura aucune chance
d’être réélu. Cela à cause de la
mauvaise gouvernance, l’impunité,
l’injustice sociale , la corruption , le
clientélisme , le favoritisme et le
népotisme érigés en mode de gestion pendant quatre ( 4) ans au
Niger . Des pratiques négatives et
honteuses qui ont détruit le tissu
économique et annihilé toute perspective de développement. Des
pratiques dont le seul mérite est
d’ouvrir l’opportunité pour l’incertitude dans notre pays. Ce palmarès
d’échec est couronné par le fait que
le chef s’est déclaré « Charlie ».
Quelle myopie politique ?
Avec cette déclaration, il s’est rendu
impopulaire et a facilité la tache à
l’opposition réunie au sein de
l’ARDR. En tout cas, nul besoin
pour un candidat de battre campagne en 2016, pour vaincre Issoufou
Mahamadou. Aujourd’hui, ce sont
toutes ces raisons qui participent à
la déchirure de la mouvance présidentielle. D’ailleurs, des partis
membres de la MRN (selon nos
sources) semblent opter pour quitter la baraque et aller se préparer
dans la perspective des élections
générales de 2016. Car, le déclin
politique du Guri, In cha’Allah , est
pour bientôt , c’est-à-dire dans
moins de 12 mois . Les roses vont
se faner dans les urnes, la renaissance va mourir et un nouveau soleil se lèvera le soir du 7 avril 2016.
Ca sera le jour porteur d’espoir et
de certitude pour le Niger et son
Norbert
peuple.
totalement acquise au parti de Hama Amadou
Ce dimanche 22 mars 2015, ils étaient
des milliers, des dizaines de milliers de
nigériens résidant en cote d’Ivoire, nul
ne peut le savoir exactement, à prendre
d’assaut à Adjamé, ce quartier de la
capitale ivoirienne, la place publique où
était prévu le méga meeting organisé par
une délégation au sommet du parti de
Hama Amadou, le Mouvement démocratique nigérien pour une Fédération africaine (Moden/FA Lumana-Africa). La
délégation était conduite par Oumarou
Noma, président par intérim du parti, et
comprend MM. Issoufou Issaka, viceprésident national du bureau politique et
tout nouveau président de la coordination régionale de Tillabéry,
Abdoulrahamane Saidou, secrétaire général adjoint du bureau politique, et de
l’incontournable et époustouflant
Mahaman Laouali Salissou dit Léger
(mais en vérité il est un poids lourd), porte
parole en second du parti auprès des
médias.
Autant dire une délégation corsée au
sommet . Il y avait également l’incomparable cantatrice, Hadjia Hamsou
Garba, accompagnée de sa troupe pour
la circonstance et qui n’a pas manqué
de galvaniser les milliers de militants
venus écouter le message de la délégation et échanger avec elle. Des militants
qui ont répondu de leur présence, audelà des espérances des organisateurs
et des hôtes, dont le président du bureau Lumana de Côte d’Ivoire, M
Soumana Yacouba. Plusieurs allocutions ont scandé, au rythme des chants
épiques de Hamsou Garba et sa troupe,
ce giga meeting, dont celle du président
Oumarou Noma, traduite après en langues sonrai-zarma et haoussa, respectivement par Issoufou Issaka et
Mahaman Laouali Salissou dit léger.
Dans leurs interventions, les membres
de la délégation ont fait une présentation objective, sans complaisance, de
la situation sociopolitique électrique et
chaotique dans laquelle est plongée le
Niger du fait de l’incompétence et l’amateurisme qui caractérisent la
gouvernance des camarades du Guri
system.
Une gouvernance jalonnée de prédation
des deniers publics, de caporalisation
de toutes les institutions de l’Etat par le
parti présidentiel, l’intimidation, l’achat
de conscience, la délation et la calomnie contre les opposants, les journalistes, les membres de la société civile,
l’emprisonnement des opposants. La violation constante des lois et règlements
de la République, le parjure sont l’exercice favori du régime. Les intervenants
ont rassuré que leur parti qui est mem-
HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION
bre de l’opposition réunie au sein de
l’ARDR, mène le combat aux côtés des
partis de l’opposition dans le strict respect des lois de la République, pour la
restauration de l’Etat de droit et la démocratie, et en vue de se poser en alternative crédible, capable de réaliser le
décollage économique de notre pays
dont les multiples richesses ne bénéficient qu’aux seuls gouvernants, les camarades et leurs courtisans aux habits
politiques bigarrés, tels des arlequins.
La vie du parti a constitué le second
point essentiel de l’allocution du président Noma. Là-dessus, on ne peut que
se féliciter selon lui, d’un parti dont la
montée reste toujours fulgurante. Les
rangs du parti se gonflent tous les jours,
sans tambours ni fracas, des nouvelles
adhésions. Toutes les structures du
parti sont mises en place, renouvelées
conformément à ses statuts et règlement intérieur.
Et Lumana est l’un des rares partis à
avoir tenu en l’espace de quelques mois
un congrès extraordinaire, un congrès
ordinaire, un conseil national, et aussi
des congrès pour le renouvellement des
organisations de masses. Lumana se
porte bien, confiant et serein, prêt pour
toutes les échéances futures, à l’image
de son président Hama Amadou. Telle
est la substance du message délivré à
la diaspora nigérienne de Côte d’Ivoire,
totalement acquise à la cause de
Lumana et ses dirigeants, en raison des
idéaux de paix, de justice, d’unité nationale et de prospérité économique
qu’ils portent. En retour, les Nigériens
en Côte d’Ivoire, à travers leur président,
Soumana Yacouba, ont rassuré la délégation de leur adhésion sincère au parti
et de leur indéfectible soutien aux leaders du parti, en premier chef, Hama
Amadou. Il faut noter qu’à ce meeting,
le parti de Hama Amadou a enregistré
de nouvelles adhésions, dont des poids
lourds, auparavant militants du PNDSTarayya. Ils sont révoltés contre la politique de mensonge et de duperie du
peuple dont ce parti, une fois au pouvoir
a fait montre. Ces défections des rangs
du PNDS, le Guri l’a senti au cœur. La
panique est totale.
C’est pourquoi, il a du souci à se faire
pour les futures élections qu’il ne donne
pas l’air de vouloir organiser. C’est sur
une note d’entière satisfaction que la
délégation du président Noma a regagné Niamey, laissant derrière elle un terrain conquis dans les mains d’un président de Lumana, M Soumana ayant
réussi son pari d’aligner la diaspora nigérienne en Côte d’Ivoire derrière le
MODEN/FA-Lumana Africa. BISSO
N° 357 DU 26 MARS 2015
-7
NATION
Les étudiants nigériens au Maroc :
Une vie de misère qui fait honte au Niger
L’association des Nigériens étudiants
et stagiaires au Maroc (ANEM) a
rendu publique, récemment, une
déclaration pathétique sur ses conditions de vie et d’étude au royaume
chérifien. Bénéficiaires d’une bourse
marocaine dite d’entretien d’un montant équivalent à 45 000 FCFA, les
étudiants et stagiaires nigériens au
Maroc tirent le diable par la queue.
Livrés à eux-mêmes dans un pays
où le niveau de vie est élevé, ils ne
reçoivent de la part du gouvernement nigérien que la modique somme
de 15 000 FCFA appelée aide so-
ciale. Un complément misérable au
regard de la cherté de la vie au Maroc. Faites le rapport : avec 60 000
FCFA au total (bourse d’entretien
marocaine et aide sociale nigérienne), il faut être plus qu’un sorcier pour s’en sortir alors que le loyer
mensuel seul atteint 90 000 FCFA.
Autant garder les enfants au pays
que de les envoyer au purgatoire.
Quelle honte pour notre pays ! Ou
encore, de quelle renaissance parle
le président de la République ! Se
sont-ils exclamés.
La commune de N’gourti, victime de la boulimie
hégémonique du PNDS Tareyya
Le tempo est désormais connu. Pour
avoir le contrôle des communes du
Niger qui s’inscrivent dans ses calculs électoraux, le pouvoir de
Mahamadou Issoufou va jusqu’à
chercher des poux sur un crâne
rasé. Alors, sans état d’âme et sans
scrupules, il fabrique un dossier à
coller à l’homme à abattre. Qu’importe que cela soit vrai ou faux, l’essentiel pour Hassoumi Massoudou et
ses copains d’avancer sans obsta-
cle vers la réalisation d’une hégémonie dont ils ont besoin pour façonner le Niger tel qu’ils l’ont toujours
rêvé : tout en rose. C’est, donc, sans
gêne que le Conseil des ministres a
affirmé que le conseil municipal ne
fonctionnait plus et qu’il manquait
jusqu’à un receveur. Ce qui est évidemment faux, les preuves ayant été
données par le receveur en personne, Laouali Salifou.
Laissez-nous manœuvrer à notre guise…
Bizarres, ces gens du PNDS Tarayya !
Alors qu’ils font exactement tout pour
conduire le Niger dans une impasse intolérable, Bazoum Mohamed a récemment
affirmé
reconnaître
que « l’atmosphère politique de notre
pays semble quelque peu tendue, mais
que, logiquement, personne n’a intérêt
à faire le lit d’une crise postélectorale
majeure ». Des propos dignes d’un schizophrène ! Heureusement que le sieur
Bazoum nous dispense de nous perdre
en conjectures, ayant lui-même précisé
le mot « logiquement ». C’est dire que
l’intéressé reconnaît que si cela procède
d’une raison indiscutable, il sait également que cette raison les a quittés depuis bien longtemps. Message à l’ARDR
[Opposition politique] : « Si vous ne voulez pas d’une crise postélectorale majeure, comme dans le cas de la Côte
d’Ivoire, alors cassez-vous et laisseznous manœuvrer à notre guise ». La
preuve ? Lorsqu’on lui demande, d’une
part, ce qu’ils peuvent faire (Pnds et alliés) pour réduire la tension ; d’autre part,
ce qu’ils espèrent de l’Opposition pour
que des convergences minimales apparaissent, Bazoum répond ainsi : « Ce
que j’espère de l’Opposition, c’est
qu’elle fasse comme elle a fait hier (mercredi) à la réunion du CNDP. […]. S’agissant de l’atmosphère politique, il faut
travailler à la détendre considérablement
en faisant, chacun d’entre nous, ce que
nous avons à faire. Pour ce qui concerne
la majorité, nous nous y efforcerons
parce que c’est notre intérêt. Et c’est
l’intérêt de notre pays à faire en sorte
que tout ce qui peut être aplani comme
divergences entre nous le soit par le dialogue, par la concertation. Ce sera ça
notre ligne de conduite, et ça l’a toujours été ». Bravo ! En attendant, à neuf
mois des élections générales, on ne voit
rien se faire dans ce sens. C’est ça qu’on
appelle du baratin, Monsieur Bazoum.
Depuis le Mercredi 18 Mars 2015, des interpellations ont cours
dans les milieux des médias et des partis de l’opposition politique
Le mercredi 18 mars 2015, l’ARDR
a rendu public un communiqué de
presse dans lequel elle a dénoncé
le chaud et le froid que semble souffler le pouvoir en place. Elle a, notamment, dénoncé la série d’interpellations de membres de l’ARDR,
moins de 24 heures seulement,
après une réunion du CNDP convoquée à l’initiative du Chef de File
de l’Opposition ; réunion qui ne
s’est pas tenue depuis plus de six
mois. « Ce qui, de l’avis de l’ARDR,
illustre l’attitude manifeste du régime en place de s’inscrire dans
une logique de rupture du dialogue
politique et de la mise à l’écart du
CNDP, instrument qui a pourtant fait
ses preuves en matière de préven-
tion et de gestion de crise politique ». L’ARDR, qui dit avoir bien
compris les visées hégémoniques
du régime en place, a décrété que
« les élections prochaines auront
lieu incha Allah dans la transparence et l’équité, ou n’auront pas
lieu. Elles se tiendront sous la supervision d’institutions démocratiques neutres et impartiales ou ne
se tiendront pas. Elles se tiendront
Incha Allah avec une Cour constitutionnelle indépendante et impartiale et consensuellement acceptée
par tous ou ne se tiendront pas.
Voilà qui est dit. Reste à savoir si
Bazoum Mohamed et ses copains
l’entendent de cette oreille.
Point de presse
Le Président par intérim du Conseil d’Administration de la Maison
de la Presse Baba Alpha a animé un point de presse le lundi 23 mars
dernier relativement à la série d’interpellations dont font l’objet
depuis quelque temps les responsables des rédactions des médias
privés de la place. Nous vous proposons l’intégralité de ce point de
presse.
Depuis le Mercredi 18 Mars dernier nous assistons à une série d’interpellations à
la Police Judiciaire des responsables de rédaction de certains médias privés de la
place. Nous pouvons noter la convocation des rédacteurs en Chef et Directeurs de
l’information des groupes de radios et télévisions privées : Labari, Ténéré, Tambara
et Bonferey. Ainsi que l’interpellation et la garde-à-vue depuis le vendredi 20 mars
2015 dans les locaux de la Police judiciaire du Directeur de la rédaction de
l’hebdomadaire L’Actualité.
Nul besoin de préciser que ces convocations et interpellations sont faites au mépris
de l’Ordonnance n° 2010-35 du 04 juin 2010, portant régime de la liberté de Presse
dont l’Article 67 stipule je cite : « En matière de délit de presse, la détention
préventive est interdite. Le juge ne peut décerner ni un mandat de dépôt ni un
mandat d’arrêt » fin de citation
En toute logique, peut-on raisonnablement détenir une personne dans le but d’établir
une infraction qui n’est pas punie d’une peine d’emprisonnement ? Cette question
mérite d’être posée dans la mesure où l’ordonnance susvisée ne prévoit que de
peines d’amende pour les délits de presse.
Pire, au cours de ces auditions des journalistes, des questions maladroites leurs
sont posées. On leur demande par exemple, « Avez-vous diffusé la déclaration de
l’ARDR du 4 Mars 2015 ? », « Pourquoi l’avez-vous diffusé ? », « Avez-vous cherché
la version du gouvernement ? » Etc.…
Alors, depuis quand et en vertu de quelle disposition juridique la Police judiciaire
est-elle chargée de contrôler, vérifier, juger et condamner le traitement de l’information
dans les médias privés, en somme d’apprécier la pratique professionnelle des
médias ? Si c’est une nouvelle loi dont nous n’avons pas connaissance qui le leur
autorise, eh bien, qu’on nous fasse connaitre cette fameuse loi. Mais en vérité,
chers confrères et consœurs, on ne le fera jamais car cette loi n’existe pas. Et
malheureusement, celles qui existent en l’occurrence l’ordonnance 2010-35 cihaut évoqué qui est en vigueur est dangereusement violée, piétinée et vidée de sa
substance dans une impunité révoltante.
Et comme si ces interpellations et gardes-à-vue illégales des professionnels des
médias ne suffisaient pas, la Police judiciaire envoie régulièrement des réquisitions
aux entreprises de presse pour exiger la mise à sa disposition de reportages et
autres émissions diffusées par les médias. Or, la seule et unique institution prévue
par la Constitution de la 7ème République habilité à contrôler le contenu des médias
et au besoin réguler, reste et demeure le Conseil supérieur de la communication
(
C
S
C
)
.
Tout ce que diffusent les médias est en principe systématiquement enregistré par
cet organe de régulation. Nous invitons donc la police à s’adresser désormais et
exclusivement au CSC pour avoir tout élément qu’elle désire. En conséquence, la
Maison de la presse demande à tous les organes de presse de ne plus donner
suite aux réquisitions qu’ils reçoivent tant que celles-ci ne proviennent pas de
l’organe constitutionnel de régulation, j’ai nommé, le CSC.
Nous tenons à préciser que la presse est régie par un droit spécial et que celui-ci
prime sur le droit général, en l’occurrence l’article 55 du Code de Procédure Pénale
sur lequel semblent se baser toutes les procédures engagées contre les médias.
Nous attirons l’attention du CSC quand au risque d’usurpation de certaines de ses
prérogatives constitutionnelles par des services sous tutelle du gouvernement.
En outre, que les choses soient claires : la Maison de la presse n’acceptera
jamais que les professionnels des médias soient maltraités au mépris des lois et
règlements de la République. Nous rappelons par la même occasion aux prédateurs,
que la liberté de la presse a été arrachée de haute lutte et aucun sacrifice ne sera
de trop pour sa préservation.
Alors, que le gouvernement se rassure, si sa velléité est de mettre sous coupe
réglée toute la presse privée à travers les intimidations et les harcèlements
psychologiques, il lui faudra bien plus que des interpellations car nous ne sommes
pas disposés à négocier notre indépendance chèrement acquise.
Je profite de cette même occasion pour rappeler à nos confrères et consœurs, que
la presse est au service de l’intérêt général et seulement l’intérêt général. Dès
lors, le respect des règles d’éthique et de déontologie est une condition
incontournable de l’exercice du métier. C’est pourquoi, la Maison de la presse
attire leur attention sur ces valeurs cardinales de notre noble métier.
Enfin, nous appelons tous les professionnels du secteur des médias et tous les
citoyens jaloux de l’indépendance de la presse à se mobiliser pour défendre le
droit à l’information du public consacré par la loi fondamentale de notre pays.
L’assemblée nationale n’est plus qu’un
lieu de villégiature
Ce n’est pas le Courrier qui le dit,
c’est un député bien en vue,
Assoumana Mallam Issa et le ministre Yahouza Sadissou qui ont tenu à
le dire à qui veut les entendre. Plus
personne n’accorde de l’intérêt aux
travaux de l’Assemblée nationale, à
commencer par les parlementaires
qui s’absentent régulièrement lors
des discussions sur les projets de
lois. Ne demandez pas alors s’ils songent à initier des propositions de lois.
Ils ont leurs esprits ailleurs, notamment pour ceux de la majorité, à battre campagne pour la réélection du
gourou suprême ou à profiter pleinement des subsides dont ils ont pu
bénéficier lors de la longue période
de putsch contre Hama Amadou. Le
Niger est visiblement en chute libre,
comme on dit. Où sont passés Marthe, Ben ou tous ces troubadours qui
font aujourd’hui honte à l’écharpe
tricolore ?
HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015
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