LE COURRIER «Le plus difficile au monde est de dire en y pensant ce que tout le monde dit sans y penser» HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015 - PRIX : 300 FRANCS CFA Finances publiques : Un sévère assèchement du Trésor national Situation de la dette La dette a atteint 42,6% du PIB en 2014, en hausse forte et régulière depuis 2010. Cette augmentation repose avant tout sur une croissance de la dette externe qui est passée de 29,6% du PIB en 2013 à 39,7% du PIB en 2014. Il s’agit de dette multilatérale (78,4%), de dette bilatérale hors club de Paris (19,1%) et des montants correspondants à la part des crédits commerciaux souscrits par la raffinerie SORAZ et garantis par l’Etat. S’agissant del’endettement intérieur, des efforts doivent être faits pour réduire le montant des arriérés de paiements vis-à-vis dusecteur privé et des entreprises publiques, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Enfin, on retiendra qu’en février 2014 le Conseil des Ministres nigérien a adopté le projet de loi autorisant la ratification de la Convention Cadre de Crédit entre la République du Niger et la Banque Export-Import de Chine (EXIM-BANK) pour la mise en place d’un financement lié d’un montant d’1 Md USD. Globalement, la soutenabilité à moyen terme de l’endettement nigérien pose question. Menaces sur les élections générales 2016 au Niger La communauté internationale met la pression sur le pouvoir de Niamey Elections générales 2015-2016 La condition «nonCrise au sein de la MRN négociable» de l’ARDR Politique 36e édition du Sabre national d’Agadez La participation remarquable du Conseil de l’Entente NATION 36e édition du Sabre national - Agadez 2015 La participation remarquable du Conseil de l’Entente Les compétitions entrant dans le cadre de la 36e édition du championnat de lutte traditionnelle (Agadez - 2015) ont pris fin, dimanche 22 mars dernier, avec le sacre du lutteur de Dosso, Issaka Issaka, sur son adversaire de Niamey, Sabo Abdou, à l’issue d’un combat flash de moins de deux minutes chrono. Issaka Issaka est désormais le nouveau roi des arènes jusqu’à la prochaine édition prévue pour décembre à Dosso. Contrairement à certaines éditions au cours desquelles mésententes sont apparues durant les compétitions, le rendez-vous d’Agadez a été un succès éclatant sur toute la ligne. Mieux, il a vu la participation active de certaines organisations sous-régionales comme le Conseil de l’Entente qui a rehaussé l’éclat du tournoi à travers une forte implication de son Secrétariat Exécutif dans la gestion de l’évènement. Une implication qui s’est traduite par des appuis financiers à la Fédération nigérienne de lutte (Fénilutte) et à plusieurs autres acteurs concourant à la bonne organisation du championnat de lutte. Outre ces soutiens, le Secrétariat Exécutif a aussi décerné quatre prix dont un grand prix du président en exercice du Conseil de l’Entente, Issoufou Mahamadou, d’un montant de 2 millions de francs CFA et trois prix d’encouragement dudit président. La promotion de la culture et des sports tient à cœur le Secrétariat Exécutif du Conseil de l’Entente. A ce propos, il convient de souligner la décision de l’institution sous-régionale «de soutenir, dans chacun de nos pays, un événement culturel et sportif majeur. Au Burkina Faso, c’est le FESPACO qui a bénéficié de cet appui. Le Conseil de l’Entente a décerné le « Prix Félix HouphoïtBoigny du Conseil de l’Entente », à un jeune réalisateur, lequel prix est composé d’un trophée accompagné d’une somme de 10 millions de FCFA». «Au Niger, c’est le Championnat national de lutte traditionnelle que le Conseil de l’Entente a décidé de soutenir. C’est pourquoi, après le FESPACO tenue du 28 février au 07 mars 2015, le Conseil de l’Entente a décidé d’envoyer une délégation conduite par le Secrétaire exécutif adjoint, Monsieur Issoufou Issa, pour prendre part, du 18 au 22 mars, dans la belle cité de l’Aïr aux festivités de la 36ème édition du Sabre national, événement sportif majeur du pays, auquel le Conseil de l’En- tente a décidé d’apporter un soutien. En outre, le Conseil de l’Entente s’est engagé «à intervenir pour un montant de 15 millions CFA pour soutenir le Championnat national de lutte traditionnelle du Niger, en offrant des coupes et des prix du Président en exercice du Conseil de l’Entente, SEM Issoufou Mahamadou, aux meilleurs lutteurs, aux délégations des huit régions du pays, et en appuyant la Fédération Nigérienne de Lutte Traditionnelle et le Ministère en charge des Sports». Des prix d’encouragement sont décernés au champion et au finaliste malheureux de la compétition par le président en exercice du Conseil de l’Entente. Les prix sont respectivement de deux millions de francs et une coupe et un million de francs et une coupe. Un troisième prix d’encouragement de 500.000 francs CFA a été décerné au plus ancien des lutteurs tandis que le plus jeune d’entre eux recevait la somme de 250.000 francs. Concernant les appuis, on note celui apporté à la Fénilutte (un million de francs), celui apporté aux 8 délégations (7.200.000 francs) et celui donné à la presse publique et privée (un million de francs). Les griots, « les Thali-Tchali », les arbitres et le corps médical n’ont pas été non plus oubliés par le Secrétariat Exécutif du Conseil de l’Entente. Chacune de ces corporations a eu sa part. Quelques réalisations de l’organisation Une délégation du Conseil de l’Entente conduite par son Secrétaire Exécutif Patrice Kouamé a séjourné au Niger du 7 au 16 mars pour exprimer le soutien de l’institution au président de la République, président en exercice du Conseil de l’Entente, Mahamadou Issoufou, au gouvernement et au peuple nigériens pour la lutte héroïque qu’ils mènent contre la secte Boko Haram. Lequel séjour a été mis à profit par le Secrétariat Exécutif pour apporter sa contribution à l’effort de guerre par l’octroi d’une somme de 50 millions de francs CFA visant à soutenir les forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes dans leur combat contre la secte. «Le Secrétariat Exécutif a également mis à profit son séjour pour participer le 12 mars 2015, à la cérémonie de mise en service des installations d’électrification par le système photovoltaïque du village de Sabon Gari Fogha, dans la Commune rurale de Yélou, département de Gaya, région de Dosso». Ce programme d’électrification se poursuivra et se renforcera par d’autres types d’investissements notamment dans le domaine de l’hydraulique villageoise, avec la réalisation «de forages dans cinq villages du département de Birni N’Gaouré où les populations n’ont pas encore accès à l’eau potable». Le Conseil de l’Entente en bref Le Conseil de l’Entente est une organisation régionale d’Afrique de l’Ouest, créée le 29 mai 1959, soit un an avant l’accession à l’indépendance du Niger et des autres Etats membres. C’est donc l’une des plus anciennes or- ganisations de ce genre sur le continent Africain et première dans la sous région Ouest Africaine. Elle regroupe 5 Etats membres, à savoir : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo. Fondée sur la solidarité et la fraternité, le Conseil de l’Entente vise à promouvoir la paix, la sécurité et le développement dans ses Etats membres. L’institution a à son actif de nombreuses réalisations dans plusieurs secteurs comme celui de l’accès à l’eau potable avec le forage de plus de 6000 puits ; elle a aussi construit une cité de l’Entente et un hôtel pour la promotion du tourisme dans chacun de ses Etats membres dont l’hôtel Aménokal d’Ayérou, dans la région de Tillabéri. Mais le temps aidant, le Conseil de l’Entente va sombrer dans une profonde léthargie avant d’être réhabilité en 2009 par les chefs d’Etat de ses pays membres, qui ont décidé de relancer les activités de l’institution lors d’un sommet extraordinaire convoqué à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire). Le contenu de cet engagement commencera à se matérialiser lors de la première conférence ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement tenu à Niamey le 17 décembre 2012. C’est lors de cette rencontre que sera adopté, selon le représentant du Secrétaire Exécutif du Conseil de l’Entente, « le plan stratégique 2013-2016» de la pionnière des organisations d’intégration de la sous-région ouest africaine. «Un plan stratégique qui met l’accent sur la mission principale de l’organisation en matière de coopération politique, de promotion de la paix et de la sécurité, de projets intégrateurs, notamment dans le domaine des infrastructures. Dans cette perspective, les chefs d’Etat ont retenu, comme premier projet intégrateur à réaliser dans l’espace communautaire, le projet de construction de la boucle ferroviaire Entente (Parakou-DossoNiamey-Téra-Kaya-Abidjan)». ID HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015 -2 NATION Elections générales 2015-2016 La condition «non-négociable» de l’ARDR «Les élections prochaines auront lieu Incha’Allah dans la transparence et l’équité ou n’auront pas lieu» ; « elles se tiendront sous la supervision d’institutions démocratiques neutres et impartiales ou ne se tiendront pas » ; «elles se tiendront Inch’Allah avec une Cour constitutionnelle indépendante et impartiale et consensuellement acceptée par tous ou ne tiendront pas». Le communiqué rendu public le week-end dernier par l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République (ARDR), la coalition des partis d’opposition, est sans équivoque. Il y aura les élections générales, mais pas selon le planning de hold-up préparé par le Guri système pour assurer un deuxième mandat au président Issoufou Mahamadou. Il y aura les élections générales dans la transparence et l’équité, avec une Cour constitutionnelle indépendante et impartiale acceptée par tous les acteurs politiques. Au cas échéant, elles n’auront pas lieu. Tout simplement, a averti l’opposition. En clair, l’ARDR reste ferme sur sa récusation de la Cour constitutionnelle dans sa configuration actuelle, et entend apparemment se donner les moyens pour obtenir une institution impartiale et consensuelle. Comment compte-t-elle s’y prendre face à un régime qui ne l’entend apparemment pas de cette oreille ? Parce que pour la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), la majorité présidentielle, il n’est pas question de revoir la configuration de la Cour constitutionnelle au risque, défendelle, de violer la Constitution. A l’évidence, nous nous acheminons vers un bras de fer autour de la juridiction constitutionnelle qui joue un rôle majeur en amont comme en aval dans l’organisation des élections, contrairement à l’argument avancé par des ténors de la MRN comme le président du PNDS Tarayya, Mohamed Bazoum, consistant notamment à soutenir que ce n’est pas la Cour constitutionnelle qui les organise pour éventuellement brouiller les cartes de la sincérité et de la transparence de celles-ci. A partir du moment où c’est la juridiction qui valide les candidatures et les résultats provisoires des scrutins transmis par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), c’est une insulte à l’encontre des Nigériens que de présenter la Cour constitutionnelle comme un maillon faible de la chaîne électorale. L’organisation en grande pompe, hier mercredi 26 mars sous le patronage du président Issoufou Mahamadou, de la cérémonie de prestation de serment des deux nouveaux membres de la Cour récemment désignés pour remplacer les représentants de la société civile et du Barreau sonne comme un signal que le Guri système n’abdiquera pas facilement. Il faudra une forte pression pour le contraindre à reculer. Puisqu’on voit mal comment l’ARDR peut revenir sur sa récusation de la Cour qu’elle a formulée sur la base d’un certain nombre de faits documentés. A ces constats sur la configuration de la juridiction constitutionnelle qui ne lui inspire pas confiance viennent s’ajouter les manœuvres du Guri système visant à fragiliser l’ARDR et à démobiliser ses militants, lesquelles manœuvres se traduisent par les interpellations répétées de leaders de l’opposition à chaque fois que celleci sort pour dénoncer des actes de mauvaise gouvernance des princes au pouvoir. Lesquelles interpellations sont aujourd’hui élargies aux hommes des médias qui affichent une attitude critique vis-à-vis du régime ou qui essaient de relayer les activités de l’ARDR. Ces pratiques autocratiques, qui cachent mal les velléités du Guri de mettre au pas tous ceux qui militent en faveur d’un ancrage fort de la démocratie dans notre pays, sont aussi dénoncées par l’ARDR dans son communiqué de presse. N’ayant pas pu apporter de réponses appropriées aux aspirations légitimes du peuple, n’ayant pas pu satisfaire ses promesses électorales phares à savoir la lutte contre la corruption et l’impunité, le Guri système du président Issoufou s’est inscrit dans une logique de négation systématique des principes sacrosaints de la démocratie, à travers des pratiques comme le concassage planifié des partis d’opposition susceptibles compromettre l’obtention de son deuxième mandat, une obsession de contrôle de toutes les institutions indépendantes et des velléités de bâillonnement des libertés collectives et individuelles. L’entreprise a fonctionné à coup de billets de banque, de corruption et de chantage, mais elle semble battre de l’aile aujourd’hui avec les élections générales qui pointent à l’horizon. Et pour cause, la crédibilité des élections futures nécessite l’onction de la communauté internationale qui suit de près les convulsions de la démocratie nigérienne depuis le départ du parti Lumana de la majorité présidentielle. Et le Guri système a pris conscience sur le tard qu’aucun partenaire extérieur ne cautionnera une forfaiture électorale. C’est pourquoi certainement elle s’est résignée à concéder une ouverture consistant à réadmettre les représentants de l’aile MNSD Nassara dirigée par Seïni Oumarou au sein du Comité du fichier électoral pour permettre au Conseil national de dialogue politique (CNDP) de retrouver son âme initiale .I.D Menaces sur les élections générales 2016 au Niger La communauté internationale met la pression sur le pouvoir de Niamey Comme dans beaucoup d’autres pays africains, le Niger va renouer avec les élections législatives et présidentielles en 2016. L’Assemblée nationale et le Président de la République seront renouvelés, avec sûrement l’accompagnement et sous la surveillance de la communauté internationale qui a son mot à dire. Car, aucun pays au monde n’échappera à son contrôle, fussent-ils les Etats-Unis et la Chine, les deux géants économiques mondiaux. Cette période électorale est le lieu de tous les tripotages des résultats, préparés en masse par le folklore de défections en faveur du pouvoir en place, avec aussi son lot d’invalidations injustes des candidatures d’hommes et de femmes politiques gênants et plus populaires, pour uniquement des motivations politiciennes, parce que concourir avec eux hypothèque les chances des hommes au pouvoir, impopulaires comme ce n’est pas permis, de remporter la moindre victoire. Nous en avons vécu l’amère expérience en 2011, où plusieurs partis ont vu leurs listes de candidatures invalidées pour des raisons fallacieuses. Les invalidations les plus suspectes ont eu lieu à Zinder, fief du CDS qui n’a pu concourir, il en est de même pour le MNSD à Tillabéry, lors des législatives. Cette fois-ci, la communauté internationale a redoublé la garde, car des opposants risquent, pour des raisons tout aussi fallacieuses, sur la base de dossiers purement politiques, d’être éliminés de la course présidentielle par le pouvoir du Guri, vomi par le peuple, et qui n’a d’issue que le trucage des résultats. Et c’est pourquoi, certaines chancelleries ont déjà commencé à mettre la pression sur le pouvoir en attirant l’attention du Guri sur le respect scrupuleux des textes en matière électorale, les lois et règlements de la République de manière générale. La démocratie est le système politique dans lequel les citoyens dési- gnent à travers des élections démocratiques leurs représentants à qui ils confient la gestion du pays, sous le contrôle du peuple. Et tous les candidats doivent avoir les mêmes droits et les mêmes chances. Le seul arbitre est donc le peuple. La communauté internationale ne veut plus gérer que des crises pré et postélectorales. Elle veut prévenir au lieu de guérir. Et ce n’est pas pour rien que certains acteurs du Guri ont déjà commencé à mettre de l’eau dans leur jus. On ne peut aller aux élections sans l’opposition. Aller aux élections sans challenger parce qu’on aura utilisé les moyens de l’Etat pour les disqualifier ou les embastiller, c’est vaincre sans péril. Et c’est lâche. La dictature ou le pouvoir autocratique n’est pas autre chose que ça pour ceux qui ont oublié. Dans l’hypothétique cas où le peuple laisserait faire d’ailleurs. A vaincre sans péril donc, on triomphe sans gloire. Et pour aller aux élections, il faut un fichier électoral consensuel et une HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION CENI où toutes les parties sont également représentées, donc des institutions crédibles, pas entachées de collusions ou de partialité manifeste. A bon entendeur, salut ! BISSO Le Courrier Hedomadaire d’informations générales et de réflexion NIF : 17763 / S Tél : 96 88 74 09 96 57 47 10 Siège : Quartier Terminus E- MAIL : [email protected] Fondateur Ali Soumana Directeur de Publication Salha Souleymane Impression : DARCYS Tirage 1500 Exemplaires N° 357 DU 26 MARS 2015 -3 NATION Finances publiques : Un sévère assèchement du Trésor national L’argent se fait rare dans les caisses de l’Etat. Les économistes appellent sobrement cela une tension de trésorerie. Mais dans le cas du Niger, on tend plutôt vers un assèchement des finances publiques. Pas moins que ça. Et les gymnastiques du Guri ne peuvent que différer le moment fatidique de la débâcle financière. Une montagne de prêts et autres scandales En quatre années de gestion, s’il y a un domaine où le Guri a excellé, c’est sans doute dans l’endettement massif du pays. Et les Nigériens doivent cet ‘’exploit’’ en partie au ministre Cissé qui s’est spécialisé dans la recherche de prêts douteux. En effet, ces prêts sont tellement suspects au point où même Cissé nie leurs contours. C’est le cas du prêt EXIMBANK, de deux (2) milliards de dollars US, que Cissé s’échine à ramener à juste un (1) milliard US. Pire, sous l’ère des guristes, les Nigériens doivent quelques 50 milliards aux Congolais, et là, c’est également un endettement des plus mystérieux. Nous passons sous silence toutes ces conventions de financements opaques, qui en réalité ne sont que des dettes. Issoufou et ses thuriféraires adorent les milliards, c’est une évidence. Dans ce registre, nous avons le micmac entourant l’achat de l’avion présidentiel. Là on parle d’une montagne de milliards du haut de laquelle les guristes narguent le peuple. Quel Nigérien connaît le prix d’acquisition exact de ce jet d’occasion ? A moins d’être dans le secret de la renaissance, cette transaction reste pour l’instant un mystère. Et même la provenance des fonds utilisés à cet effet demeure ambiguë. Areva ou pas ? Pourtant, malgré ces milliards louchement acquis sur le dos du contribuable, le Guri est à deux doigts d’une panne sèche de liquidité. Tous les indicateurs sont au rouge, n’en déplaise au ministre des Finances. Pour tenter de juguler cette inéluctable hémorragie financière, les guristes passent par l’émission d’obligations du Trésor. Les milliards ainsi récoltés servent juste à distendre quelque peu la tension de trésorerie, ce n’est nullement une solution pérenne. Les nigériens se questionnent sur la destination réelle de tous ces milliards. Car on a du mal à comprendre la flambée de la dette publique, qui a atteint 33,8% du PIB en 2013. Et cette asphyxie a continué en 2014 atteignant 40% du PIB. Le Niger tend inexorablement vers un étouffement financier. Et malgré l’apparente décontraction du président Issoufou, la réalité des finances publiques est loin, très loin d’être rose. D’ailleurs certains analystes très au fait de la situation, annoncent des lendemains catastrophiques. Et si d’aventure ce désastre se confirmait, le seul responsable reste et demeure Issoufou Mahamadou. En effet, n’a-t-il pas ordonné l’endettement massif du pays ? N’a-t-il pas conclu des pactes obscurs avec des firmes étrangères ? Ne s’est-il pas invité dans des guerres coûteuses au Mali et contre Boko Haram ? Les difficultés financières que nous vivons donnent entière raison à ceux qui disent que le Niger est entre les mains d’une bande d’amateurs, ou pire d’aventuriers politiques. En tout cas, tout sauf des hommes d’Etat ! Ali Soumana Situation économique et financière Éléments structurels sur l’économie Avec un PIB par habitant d’environ 408 USD et 62% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, le pays est, depuis des décennies, en situation de crise alimentaire chronique. Le Niger est le pays le plus pauvre du monde selon le PNUD : l’indice de développement humain le range au 187ème rang sur 187 nations. La population, estimée à 16 millions d’habitants, croît à un rythme de 3,8% par an. Le désert couvre les trois quarts de la surface du pays (moins de 12% de terres arables) et 85% de la population est concentrée dans un couloir de 100-150 km de large entre le Nord de la frontière nigériane et Niamey. 83% de la population active opère dans l’agriculture. La situation sécuritaire du pays s’est dégradée en début d’année 2015 avec l’offensive du mouvement Boko Haram sur la ville de Diffa. L’uranium et le pétrole constituent les deux principales ressources naturelles du pays. S’agissant de l’uranium, l’intervenant majeur est Areva qui exploite avec l’Etat nigérien et des partenaires étrangers, les deux sites de la Somair (2700 tonnes en 2013) et de la Cominak (1500 tonnes en 2013) et mène le projet d’Imourarem (sur lequel les investissements ont été gelés en 2014 pour une période de quelques années). Le groupe français a renégocié, en 2014, les conventions d’exploita- tion de la Somair et de la Cominak. Depuis décembre 2011, le Niger est devenu producteur de pétrole. Le champ d’Agadem exploité par la CNPC (Chine) a produit 17 000 barils/ jour en 2013 ce qui qui correspond quasiment à la capacité maximale d’absorption de la raffinerie locale (partenariat CNPC et Niger). CNPC et le gouvernement nigérien ont obtenu les droits d’évacuation du brut via l’oléoduc Tchad-Cameroun, ce qui pourrait permettre à horizon 2017 de monter la production à environ 80 000 barils/jour. Conjoncture économique La croissance a rebondi à 6,5% en 2014 (après 3,6% en 2013), tirées par l’agriculture, le développement pétrolier et les projets publics. L’inflation s’est stabilisée à un peu plus de 2%. L’évolution de la dette publique est préoccupante : elle a excédé 40% du PÏB en 2014 alors qu’elle n’était que de 38,8% du PIB en 2013. Le déficit budgétaire a fortement augmenté en 2014. En outre, le stock public d’arriérés de paiement reste important. Le solde courant de la balance des paiements se dégrade, passant de 17,2% du PIB en 2013 à -21,8% du PIB 2014. Pour 2015, l’évolution de la situation sécuritaire pèsera lourdement sur la performance économique du pays. Finances publiques Les finances publiques font état, de manière chronique, d’une sous exécution des dépenses d’investissement et de sous performances en matière de recettes fiscales. La situation budgétaire s’est par ailleurs détériorée en 2014, en raison de pressions sur les dépenses de sécurité et du besoin de renforcement du programme de sécurité alimentaire. Pour 2015, le projet de loi de finances propose des efforts pour mobiliser les recettes fiscales et une nouvelle accélération des investissements (infrastructures, santé et éducation). Relations avec la communauté financière internationale Fin 2012, le Niger a organisé à Paris une table ronde de bailleurs pour assurer (partiellement) le financement de son plan de développement économique et social 2012-2015 (PDES), où il a pu mobiliser environ 3 Mds EUR de promesses. La capacité d’absorption, le maintien de ses bonnes relations avec les institutions financières internationales et la vigilance vis-à-vis de la soutenabilité de sa dette restent des enjeux majeurs, au-delà de l’évolution défavorable de la situation sécuritaire. Fonds Monétaire International Le Niger a bénéficié en mai 2008 d’un accord triennal avec le FMI au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Un nouveau programme triennal 2012-2015 de 120 MUSD environ a été ap- prouvé par le conseil d’administration du Fonds le 16 mars 2012 au titre de la facilité élargie de crédit. Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé le 17 décembre 2014, les quatrième et cinquième revues sous FEC du Niger ainsi que l’examen de l’article IV pour ce même pays. On rappellera utilement que l’approbation des revues sous FEC était pendante depuis plus d’un an du fait de peu d’appropriation du programme par les autorités nigériennes. Cette approbation ouvre la voie au décaissement du Fonds au profit du pays de 11,28 millions de DTS (environ 16,52 millions de dollars, 17 % de la quote-part), ce qui portera le total des décaissements au titre de l’accord FEC à 56,40 millions de DTS (environ 82,62 millions de dollars, 86 % de la quote-part). Banque Mondiale Le portefeuille actif de la Banque Mondiale, hors programmes régionaux, porte sur 20 projets représentant un montant d’engagements de 782,6 MUSD. Les approbations de prêts ont connu une baisse significative entre 2011 et 2013 (2011 : 247 MUSD / 2012 : 178 MUSD / 2013 : 144 MUSD). Toutefois, en 2014, le portefeuille a enregistré une augmentation de 217 MUSD due principalement à la mise en place de montants additionnels pour la réalisation du barrage de Kandadji. HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015 -4 NATION S’agissant de 2015, le chiffre d’engagement annuel évoqué par les experts de la Banque est de 98 MUSD. Union Européenne Le 10ème FED prévoyait 483 MEUR d’appui financier dont 150 MEUR d’aide budgétaire. Le 11ème FED se caractérise par une forte augmentation et s’élève à 596 MEUR (Sécurité alimentaire : 180 MEUR / Politiques sociales : 200 MEUR / Sécurité et gouvernance : 100 MEUR / Appui aux régions en risque de conflit : 90 MEUR / Appui à la société civile : 16 MEUR / Facilité technique : 10 MEUR). Situation de la dette La dette a atteint 42,6% du PIB en 2014, en hausse forte et régulière depuis 2010. Cette aug- mentation repose avant tout sur une croissance de la dette externe qui est passée de 29,6% du PIB en 2013 à 39,7% du PIB en 2014. Il s’agit de dette multilatérale (78,4%), de dette bilatérale hors club de Paris (19,1%) et des montants correspondants à la part des crédits commerciaux souscrits par la raffinerie SORAZ et garantis par l’Etat. S’agissant de l’endettement intérieur, des efforts doivent être faits pour réduire le montant des arriérés de paiements vis-à-vis du secteur privé et des entreprises publiques, notamment dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Enfin, on retiendra qu’en février 2014 le Conseil des Ministres nigérien a adopté le projet de loi autorisant la ratification de la Convention Cadre de Crédit entre la République du Niger et la Banque Export-Import de Chine (EXIMBANK) pour la mise en place d’un financement lié d’un montant d’1 Md USD. Globalement, la soutenabilité à moyen terme de l’endettement nigérien pose question. Aide publique au développement En 2013, l’aide publique au développement a atteint 773 MUSD dont 443 MUSD en provenance de bailleurs multilatéraux. L’aide française transite très largement au travers de l’AFD. Depuis 2008, le volume total des autorisations de l’AFD au Niger, hors aide budgétaire, s’est élevé à 258,6 millions d’euros, dont 132,8 M• sous forme de subventions (51%), 82,4 M• de prêts souverains concessionnels (32%) et 2,7 M• de garanties (1%). De plus, sur les six dernières années, le Niger a bénéficié de subventions à hauteur de 48 M• au titre de l’aide budgétaire et d’un prêt budgétaire de 40 M•. Le portefeuille d’activités géré par l’AFD à Niamey est aujourd’hui de 168 M•. Depuis 2000, le Niger bénéficie chaque année d’appuis budgétaires français. En 2012 une nouvelle subvention de 10 MEUR et un prêt de 40 MEUR ont été octroyés (en 2010, don de 5 MEUR et en 2011 de 10 MEUR). En 2013 et 2014, 10 MEUR annuels supplémentaires ont été accordés. Les secteurs d’imputation sont l’apurement des arriérés, les dépenses sociales et la sécurité alimentaire. Le fameux prêt congolais 25 milliards FCFA empochés avant son inscription au budget A la tête du peloton des scandales financiers, faits de prédation accélérée des ressources nationales, accumulés par le régime des camarades marxistes-léninistes, reconvertis aujourd’hui au contact du pouvoir d’Etat en bourgeois compradores, se trouve assurément le prêt congolais. Celui-ci se dispute la vedette au faramineux et opaque prêt chinois, et bien entendu les échangeurs, les « minutes de meeting » signées par Massoudou, et le vieux coucou « seconde main » du président de la République dont nul ne connaît le prix, entre autres. Cet avion présidentiel qui, à l’image du vin français, devient plus cher quand il vieillit, et qui évidemment fera encore parler de lui. Le miraculé prêt congolais, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un prêt de 50 milliards accordé par un pays frère, le Congo Brazza de Dénis Sassou N’guesso, à notre pays courant 2011. Les raisons pour lesquelles cette « facilité » a été accordée à un pays du sud qu’est le nôtre par un autre pays du sud, restent encore mystérieuses, bien qu’on puisse les deviner aisément. Aussitôt contractés, les 50 milliards congolais ont été inscrits au budget 2012. Mais les institutions internationales, ont vite fait de rappeler le gouvernement nigérien à l’ordre pour non respect de certaines conditionnalités auxquelles le Niger a pourtant souscrit. Un collectif budgétaire éliminera le prêt congolais des projets de loi portant ratification de crédit au titre de la loi de finance 2012. Le FMI reprochera d’ailleurs au Niger, en 2014, de n’avoir pas été informé de ce crédit ni de ses conditions ni de son taux d’intérêt. Les reproches porteront également sur le crédit Eximbank et l’avion présidentiel qui, à terme, constituent des menaces graves pour « la soutenabilité de la dette du Niger ». De manière générale, les institutions de Bretton Woods accusent le gouvernement nigérien de lui fournir des informations qui ne reflètent pas la réalité. Annulé du budget 2012, le prêt congolais ne sera pas inscrit au budget 2013. Immersion totale, pour ce prêt d’un « ami » à un « ami ». Mais c’est précisément cette année 2013, que le gouvernement des camarades a empoché la moitié du crédit, soit 25 milliards FCFA. Et c’est le ministre des finances, Gilles Baillet qui l’a dit, en direct du pupitre de l’Assemblée nationale. C’était exactement le 27 novembre 2013, lors des discussions générales suivies de l’adoption du budget 2014. Au cours de ces discussions, le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, a posé la question au ministre des finances, de savoir si le gouvernement a « pris quelque chose » en 2013 dans le prêt congolais, réapparu miraculeusement dans la loi de finance 2014 en discussion. Après avoir répondu « non », deux fois à la question du président de l’Assemblée nationale, le ministre des finances finit par répondre « Oui, Monsieur le président, la moitié », quand la même question lui a été posée la troisième fois. Voilà un bien curieux prêt, qui manifestement n’a pas atterri là où il se doit. HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION Car empoché par les camarades avant même que l’Assemblée nationale, qui est la représentation du peuple et ratifie les conventions de prêt entre notre pays et les autres pays ou institutions, donne son accord. Qu’a-t-on fait des 25 milliards pris hors budget ? Chacun a une idée claire d’un ministre de la République qui ment en direct de la tribune de l’Assemblée. Sous d’autres cieux, c’est la démission automatique. Qui plus est en matière de finances publiques. Et que dire d’un gouvernement qui ponctionne 25 milliards FCFA sur un crédit qui n’est même pas budgétisé encore moins ratifié par la représentation nationale ? De tous ces dossiers, les guristes vont nécessairement, un jour, rendre compte. Et c’est cette reddition des comptes qui les traumatise au point de les amener à vouloir tout casser. Mais ce n’est pas avec de la poussière qu’on peut chasser un éléphant, a-t-on coutume de dire. BISSO N° 357 DU 26 MARS 2015 -5 NATION LES LESBRÈVES BRÈVESDE DELA LASEMAINE… SEMAINE… La Halcia, du ridicule au théâtre Incapable de mener à bien la mission qui est sa raison d’être, en l’occurrence la lutte contre la corruption et les infractions assimilées et pour cause, les gros clients se recrutent à la pelle dans le camp de ceux qui l’ont créée, la HALCIA s’est dit que, tant qu’à faire, autant s’occuper d’autre chose, même si ça n’a rien à voir avec son histoire. Mais là, franchement, personne n’aurait parié que ce juge de profession qui préside aux destinées de la Halcia pousserait le ridicule dans lequel il patauge jusqu’à jouer aux bons offices…en lieu et place de l’admi- nistration des Finances qui permet et facilite depuis des années, les coupures à la source des cotisations syndicales. Vivement que …s’occupe également de l’assainissement urbain dans la ville de Niamey pour voir dans quelle mesure elle pourrait négocier et obtenir l’enlèvement à temps des ordures ménagères qui jonchent les alentours de Habou béné, le grand marché de Niamey. Sacré Issoufou, c’est vrai qu’avec la rémunération pratiquée à la Halcia, il faut être fou pour démissionner, même si on se sent inutile. Le Président Issoufou, annoncé à la Harvard university, l’université de son fils Sacré Issoufou ! Il n’arrêtera pas de nous surprendre. Imperturbable, au mépris du qu’en dira-t-on, il poursuit dans la voie qu’il s’est choisie : se faire au maximum plaisir en donnant corps à ses fantasmes de pouvoir. Alors qu’il est critiqué, blâmé et réprouvé pour des actes qui ont énormément choqué les Nigériens, notamment en se réclamant Charlie dans un Niger à dominance musulmane, le Président Issoufou n’en a cure. Annoncé aux Etats Unis, en début d’avril 2015, à l’occasion de la Conférence…, il saisira cette belle opportunité – si encore elle n’a pas été provoquée – pour faire un break dans l’université de son fils, la célèbre Harvard university où il fera vraisemblablement une intervention lors de la conférence organisée par l’association des étudiants de ladite université. …Issoufou Mahamadou a de quoi se bomber le torse auprès de ses coreligionnaires américains. Maman Sani Malam Maman sur la rupture PNDS-LUMANA Dans une interview accordée récemment à Niger voice, le Secrétaire général du Moden Fa Lumana Africa, Maman Sani Malam Sani est revenu sur les circonstances ayant prévalu au départ de son parti de la MRN [Mouvance pour la renaissance du Niger]. Il a ainsi expliqué qu’il y a en cela, deux raisons fondamentales : la première, a-t-il dit, est que, principalement, « nos amis du PNDS n’étaient pas venus dans une perspective de procéder avec nous à une alliance stratégique qui se voulait durable. La seconde raison, « c’est qu’à l’épreuve des faits, nous avons constaté que les velléités de dislocation de notre parti étaient beaucoup plus la motivation principale que les considérations de vivre et de réussir ensemble ». Maman Sani toujours …sur la scabreuse affaire Areva « Notre problème de fond, c’est qu’il y a eu de l’argent qui a été versé par AREVA quelque part et à quelqu’un au nom de l’Etat du Niger. Si ce montant existe, il n’a pas été budgétisé. S’il a été budgétisé, qu’on nous en donne les preuves ! Voilà ce que nous disons ! Si ce n’est pas fait, que les responsables de ces opérations puissent être punis ! Qu’il s’agisse d’AREVA ou d’une autre institution, nous aurions agi de la même manière. C’est sans équivoque ! C’est de l’argent destiné au Peuple nigérien, cet argent, il est où ? » Maman Sani encore....sur l’affaire de l’avion présidentiel Au départ, Areva avait prévu de donner une partie de cet argent pour l’acquisition d’un jet présidentiel. Mais, c’est que au total, le jet présidentiel aurait été acheté sur des ressources propres à hauteur de 21 milliards de francs CFA ; Deuxièmement, mais, où sont passés les 17 milliards alors prévus par AREVA ? Est-ce que c’est toujours destiné au même avion ? Et si ce n’est pas destiné au même avion, mais com- bien, finalement, cet avion-là a coûté ? Nous avons entendu beaucoup de choses avec des descriptions techniques très compliquées. Nous, nous posons des questions très simples : y a-t-il eu, oui ou non, versement d’argent d’Areva au Niger ou à quelqu’un au nom du Niger ? Si oui, où se trouve cet argentlà ? Et qu’en a-t-on fait ? Voilà les questions que nous posons. Tel est pris qui croyait prendre Pour porter Amadou Salifou à la tête de l’Assemblée nationale en remplacement de Hama Amadou, victime d’un putsch du pouvoir en place, Ben Omar, Daouda Mamadou Marthe, Albadé Abouba se sont dépensés comme de beaux diables, chacun dans le registre qu’il excelle. Une fois le coup réussi, ils se sont frottés les mains, espérant tirer les marrons du feu avec un bonhomme patibulaire qui, pensaient-ils, serait trop content d’être au perchoir pour oser refuser ce qu’on lui imposerait. Forts de cette croyance, Daouda Mamadou Marthe Albadé Abouba ont récemment introduit des requêtes qu’ils ont été surpris de voir le cowboy rejeter avec fermeté. Quelles requêtes ? Des listes de personnes à faire nommer : 11 pour Albadé et 7 pour Marthe qui peuvent toujours attendre. Comme quoi, on peut nourrir, par méprise, le serpent qui vous mordra. Amadou Salifou et ses faiseurs Les relations entre le vieil homme qui a bénéficié du putsch contre Hama Amadou, président légitime de l’Assemblée nationale, et ses principaux « faiseurs », ne seraient plus au beau fixe. Une sale histoire d’argent qui, si elle n’est pas encore authentifiée, fait néanmoins couler beaucoup de salive dans la capitale. Albadé Abouba et Daouda Mamadou Marthe ont rapidement appris à leurs dépens que le cowboy n’est pas le garçon de chœur qu’ils ont cru avoir fabriqué pour leurs intérêts personnels. Face à l’intransigeance du cowboy de se laisser dicter une conduite, paraît-il, à propos de ses fonds politiques, les deux compères auraient agité des menaces de poursuites judiciaires contre l’indomptable vieillard. Une sombre histoire de 100 millions qui auraient été soutirés des fonds de l’Assemblée nationale et dont on ignore encore la destination précise. La palme du faiseur du roi Connaissez-vous le nouveau Secrétaire général de l’Assemblée nationale ? Pas sûr. Eh bien, il s’appelle Tiemogo Boubakar, administrateur parlementaire principal et est militant du PNDS Tarayya, le parti du président Issoufou Mahamadou. Jusqu’alors en poste à Dakar dans le cadre d’un projet d’assistance technique du PNUD, il a été appelé au pays pour occuper ce poste qui était auparavant tenu par un militant du Moden Fa Lumana Africa. Ainsi, à défaut d’avoir pu imposer Daouda Mamadou Marthe à la présidence du parlement nigérien, le Pnds Tarayya a néanmoins réussi à s’accaparer du Secrétariat général et du secrétariat général adjoint, les poumons de l’administration parlementaire. Désormais, ce parti aux instincts hégémoniques contrôle le Secrétariat général et le Secrétariat général adjoint, Boubacar Sabo qui a officié pendant quelques mois en qualité de secrétaire général après la liquidation de Kanga Issa, ayant cédé sa place à un autre militant du parti rose, Moussa Salé qui était jusqu’alors administrateur parlementaire. Cheffou Amadou, hors sujet À l’instar du président de la Halcia, le médiateur de la République du Niger, Cheffou Amadou, s’invente des missions de service public certainement dignes d’intérêt mais probablement loin de ses cordes. Publiant le rapport d’activités 2011-2013 de son institution, l’homme de la Transition post-conférence nationale a recommandé un audit général de l’administration publique qui, à son avis, ‘’ne fonctionne pas bien’’. Cheffou Amadou, qui a estimé qu’elle est ‘’minée par la corruption, l’absentéisme et surtout la politisation à outrance des maux qui ne sont pas à la mesu- re et à la hauteur des ambitions du Niger’’, a profité pour dire ses petites vérités. Il a notamment indiqué que le Médiateur est indépendant et ne reçoit d’ordre d’aucune autorité ; qu’il est nommé pour un mandat de six ans et qu’il est inamovible. Ses propos sont-ils révélateurs de ce qui se chuchote à Niamey ? En effet, depuis le congrès statutaire du parti Labizé de Ousseini Salatou où son représentant personnel a livré un message sibyllin, beaucoup de choses se racontent sur le RSD Gaskiya qui prendrait ainsi ses distances d’avec le pouvoir en place. Les rails de Bolloré seront totalement refaits Ça y est ! Il n’y a plus de doute, les rails de Bolloré ne répondent pas aux normes consacrées en matière de réalisation de chemin de fer. C’est Michel Roussin, ancien ministre français, conseiller du groupe Bolloré, partenaire stratégique du projet, qui l’a dit : «Je suis ici pour rassurer nos amis du Bénin, du Niger et des autres pays que notre groupe continuera son œuvre. Le calendrier sera respecté. Un certain nombre d’impératifs techniques ont été demandés, nous les respecterons». Michel Roussin précise ainsi que les pays partenaires ont exigé l’écartement des voies pour répondre aux standards internationaux. Ils demandent également que Bolloré prenne ses responsabilités dans l’équipement du réseau sans interrompre les travaux des rails. Avis, donc, à ceux qui parlaient de détracteurs en entendant certains dénoncer l’écartement actuel des rails jusqu’ici posés par Bolloré. Conséquence : tout ce qui a été posé en vue de permettre au Président Issoufou d’aller en train, à Dosso, le 18 décembre 2014, sera refait sur toute la ligne pour le conformer aux normes internationalement admises. HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015 -6 NATION Méga meeting de Lumana à Abidjan Gouvernance Le Niger dans des difficultés financières ? La diaspora nigérienne en Côte d’Ivoire Depuis quelques temps, dans notre pays les caisses et les « marmites » de l’Etat semblent tourner au ralenti. Des signes annonciateurs d’incertitude et de désolation consécutifs à l’échec de la politique économique mise en œuvre et de l’amateurisme des princes de la renaissance. De l’avènement de cette césarienne de renaissance à ce jour, toutes les initiatives ont abouti à l’échec. Rien de sérieux, c’est-à-dire, profitable à court, moyen et long terme pour le peuple n’a été initié. On s’obstine seulement dans des projets bancals et mensongers, genre construction de rails. Pour ce faire, des milliards et milliards sont pompeusement annoncés pendant que le peuple continue et davantage s’appauvrir. En tout cas, les usagers de la route Niamey –Say en savent quelque chose avec la non reprise du pont qui a cédé l’année dernière. L’Etat reste toujours peu soucieux de la reconstruction de ce pont, alors que, la saison des pluies s’annonce Le peu de ressources financières qui entrent dans les caisses sont en partie utilisées pour le luxe et les voyages intempestifs du chef. L’économie roule au ralenti, les billets de banque circulent peu. Pendant que des immeubles poussent comme des champignons dans les quartiers pé- riphériques de la capitale et des femmes circulent dans des grosses cylindrées .Apparemment, l’argent est détenu par quelques privilégiés du régime. Dans ce contexte, de difficultés financières, le plus difficile risque d’être l’organisation des élections générales. Car à cette allure, l’Etat ne pourra financer ces élections. Surtout quand on sait que, selon des sources diplomatiques, la Communauté Internationale conditionne sa participation au financement de l’organisation des élections au Niger au respect des jeux démocratiques c’est-à-dire sans exclusif avec tous les leaders qui veulent se présenter. Cette condition des bailleurs de fonds obligera sans doute le pouvoir à mettre fin au concassage des partis politiques et aux cabales contre les leaders de l’opposition. C’est cette situation de tension de trésorerie et financière que les tenants du pouvoir semblent vouloir cacher au peuple. Les Nigériens sont désormais avertis de cette rareté financière dont le pays est victime du simple fait de la gestion chaotique et grégaire des ressources du sous sol et le pillage systématique des maigres ressources financières. Cette sombre situation jamais connue est la conséquence de l’inconséquence politique des dirigeants actuels. Norbert Politique Crise au sein de la MRN La mouvance pour la renaissance du Niger (MRN) semble être depuis quelques temps dans une situation de déconfiture et de déchirement. En tout cas, à en croire certaines sources politiques, le principal parti de la mouvance s’est résolument lancé à dévorer ses alliés. Dans cette logique, des mercenaires politiques ont été financés pour « acheter », débaucher et recruter des militants des partis alliés et de l’opposition pour le compte du PNDS de Bazoum Mohamed. C’est cette situation qui fâche des partis alliés qui voient en cette pratique la déloyauté du PNDS. Du reste, selon nos sources, pour dénoncer cette trahison politique et le coup bas du PNDS, le « CDS » de Abdou Labo aurait envoyé une correspondance à Bazoum Mohamed avec ampliation à la MRN. A cette lettre du sieur Labo s’ajoutent les différentes contestations au sein du RDP et de l’ANDP. Deux partis qui continuent toujours de saigner et connaître de départ massif et de division interne au profit de la sangsue politique, le PNDS. Ce comportement inamical du PNDS est en train de créer une véritable friction au sein de la MRN. En tout cas, des partis n’entendent pas se laisser engloutir par le PNDS dont le candidat aux prochaines échéances n’aura aucune chance d’être réélu. Cela à cause de la mauvaise gouvernance, l’impunité, l’injustice sociale , la corruption , le clientélisme , le favoritisme et le népotisme érigés en mode de gestion pendant quatre ( 4) ans au Niger . Des pratiques négatives et honteuses qui ont détruit le tissu économique et annihilé toute perspective de développement. Des pratiques dont le seul mérite est d’ouvrir l’opportunité pour l’incertitude dans notre pays. Ce palmarès d’échec est couronné par le fait que le chef s’est déclaré « Charlie ». Quelle myopie politique ? Avec cette déclaration, il s’est rendu impopulaire et a facilité la tache à l’opposition réunie au sein de l’ARDR. En tout cas, nul besoin pour un candidat de battre campagne en 2016, pour vaincre Issoufou Mahamadou. Aujourd’hui, ce sont toutes ces raisons qui participent à la déchirure de la mouvance présidentielle. D’ailleurs, des partis membres de la MRN (selon nos sources) semblent opter pour quitter la baraque et aller se préparer dans la perspective des élections générales de 2016. Car, le déclin politique du Guri, In cha’Allah , est pour bientôt , c’est-à-dire dans moins de 12 mois . Les roses vont se faner dans les urnes, la renaissance va mourir et un nouveau soleil se lèvera le soir du 7 avril 2016. Ca sera le jour porteur d’espoir et de certitude pour le Niger et son Norbert peuple. totalement acquise au parti de Hama Amadou Ce dimanche 22 mars 2015, ils étaient des milliers, des dizaines de milliers de nigériens résidant en cote d’Ivoire, nul ne peut le savoir exactement, à prendre d’assaut à Adjamé, ce quartier de la capitale ivoirienne, la place publique où était prévu le méga meeting organisé par une délégation au sommet du parti de Hama Amadou, le Mouvement démocratique nigérien pour une Fédération africaine (Moden/FA Lumana-Africa). La délégation était conduite par Oumarou Noma, président par intérim du parti, et comprend MM. Issoufou Issaka, viceprésident national du bureau politique et tout nouveau président de la coordination régionale de Tillabéry, Abdoulrahamane Saidou, secrétaire général adjoint du bureau politique, et de l’incontournable et époustouflant Mahaman Laouali Salissou dit Léger (mais en vérité il est un poids lourd), porte parole en second du parti auprès des médias. Autant dire une délégation corsée au sommet . Il y avait également l’incomparable cantatrice, Hadjia Hamsou Garba, accompagnée de sa troupe pour la circonstance et qui n’a pas manqué de galvaniser les milliers de militants venus écouter le message de la délégation et échanger avec elle. Des militants qui ont répondu de leur présence, audelà des espérances des organisateurs et des hôtes, dont le président du bureau Lumana de Côte d’Ivoire, M Soumana Yacouba. Plusieurs allocutions ont scandé, au rythme des chants épiques de Hamsou Garba et sa troupe, ce giga meeting, dont celle du président Oumarou Noma, traduite après en langues sonrai-zarma et haoussa, respectivement par Issoufou Issaka et Mahaman Laouali Salissou dit léger. Dans leurs interventions, les membres de la délégation ont fait une présentation objective, sans complaisance, de la situation sociopolitique électrique et chaotique dans laquelle est plongée le Niger du fait de l’incompétence et l’amateurisme qui caractérisent la gouvernance des camarades du Guri system. Une gouvernance jalonnée de prédation des deniers publics, de caporalisation de toutes les institutions de l’Etat par le parti présidentiel, l’intimidation, l’achat de conscience, la délation et la calomnie contre les opposants, les journalistes, les membres de la société civile, l’emprisonnement des opposants. La violation constante des lois et règlements de la République, le parjure sont l’exercice favori du régime. Les intervenants ont rassuré que leur parti qui est mem- HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION bre de l’opposition réunie au sein de l’ARDR, mène le combat aux côtés des partis de l’opposition dans le strict respect des lois de la République, pour la restauration de l’Etat de droit et la démocratie, et en vue de se poser en alternative crédible, capable de réaliser le décollage économique de notre pays dont les multiples richesses ne bénéficient qu’aux seuls gouvernants, les camarades et leurs courtisans aux habits politiques bigarrés, tels des arlequins. La vie du parti a constitué le second point essentiel de l’allocution du président Noma. Là-dessus, on ne peut que se féliciter selon lui, d’un parti dont la montée reste toujours fulgurante. Les rangs du parti se gonflent tous les jours, sans tambours ni fracas, des nouvelles adhésions. Toutes les structures du parti sont mises en place, renouvelées conformément à ses statuts et règlement intérieur. Et Lumana est l’un des rares partis à avoir tenu en l’espace de quelques mois un congrès extraordinaire, un congrès ordinaire, un conseil national, et aussi des congrès pour le renouvellement des organisations de masses. Lumana se porte bien, confiant et serein, prêt pour toutes les échéances futures, à l’image de son président Hama Amadou. Telle est la substance du message délivré à la diaspora nigérienne de Côte d’Ivoire, totalement acquise à la cause de Lumana et ses dirigeants, en raison des idéaux de paix, de justice, d’unité nationale et de prospérité économique qu’ils portent. En retour, les Nigériens en Côte d’Ivoire, à travers leur président, Soumana Yacouba, ont rassuré la délégation de leur adhésion sincère au parti et de leur indéfectible soutien aux leaders du parti, en premier chef, Hama Amadou. Il faut noter qu’à ce meeting, le parti de Hama Amadou a enregistré de nouvelles adhésions, dont des poids lourds, auparavant militants du PNDSTarayya. Ils sont révoltés contre la politique de mensonge et de duperie du peuple dont ce parti, une fois au pouvoir a fait montre. Ces défections des rangs du PNDS, le Guri l’a senti au cœur. La panique est totale. C’est pourquoi, il a du souci à se faire pour les futures élections qu’il ne donne pas l’air de vouloir organiser. C’est sur une note d’entière satisfaction que la délégation du président Noma a regagné Niamey, laissant derrière elle un terrain conquis dans les mains d’un président de Lumana, M Soumana ayant réussi son pari d’aligner la diaspora nigérienne en Côte d’Ivoire derrière le MODEN/FA-Lumana Africa. BISSO N° 357 DU 26 MARS 2015 -7 NATION Les étudiants nigériens au Maroc : Une vie de misère qui fait honte au Niger L’association des Nigériens étudiants et stagiaires au Maroc (ANEM) a rendu publique, récemment, une déclaration pathétique sur ses conditions de vie et d’étude au royaume chérifien. Bénéficiaires d’une bourse marocaine dite d’entretien d’un montant équivalent à 45 000 FCFA, les étudiants et stagiaires nigériens au Maroc tirent le diable par la queue. Livrés à eux-mêmes dans un pays où le niveau de vie est élevé, ils ne reçoivent de la part du gouvernement nigérien que la modique somme de 15 000 FCFA appelée aide so- ciale. Un complément misérable au regard de la cherté de la vie au Maroc. Faites le rapport : avec 60 000 FCFA au total (bourse d’entretien marocaine et aide sociale nigérienne), il faut être plus qu’un sorcier pour s’en sortir alors que le loyer mensuel seul atteint 90 000 FCFA. Autant garder les enfants au pays que de les envoyer au purgatoire. Quelle honte pour notre pays ! Ou encore, de quelle renaissance parle le président de la République ! Se sont-ils exclamés. La commune de N’gourti, victime de la boulimie hégémonique du PNDS Tareyya Le tempo est désormais connu. Pour avoir le contrôle des communes du Niger qui s’inscrivent dans ses calculs électoraux, le pouvoir de Mahamadou Issoufou va jusqu’à chercher des poux sur un crâne rasé. Alors, sans état d’âme et sans scrupules, il fabrique un dossier à coller à l’homme à abattre. Qu’importe que cela soit vrai ou faux, l’essentiel pour Hassoumi Massoudou et ses copains d’avancer sans obsta- cle vers la réalisation d’une hégémonie dont ils ont besoin pour façonner le Niger tel qu’ils l’ont toujours rêvé : tout en rose. C’est, donc, sans gêne que le Conseil des ministres a affirmé que le conseil municipal ne fonctionnait plus et qu’il manquait jusqu’à un receveur. Ce qui est évidemment faux, les preuves ayant été données par le receveur en personne, Laouali Salifou. Laissez-nous manœuvrer à notre guise… Bizarres, ces gens du PNDS Tarayya ! Alors qu’ils font exactement tout pour conduire le Niger dans une impasse intolérable, Bazoum Mohamed a récemment affirmé reconnaître que « l’atmosphère politique de notre pays semble quelque peu tendue, mais que, logiquement, personne n’a intérêt à faire le lit d’une crise postélectorale majeure ». Des propos dignes d’un schizophrène ! Heureusement que le sieur Bazoum nous dispense de nous perdre en conjectures, ayant lui-même précisé le mot « logiquement ». C’est dire que l’intéressé reconnaît que si cela procède d’une raison indiscutable, il sait également que cette raison les a quittés depuis bien longtemps. Message à l’ARDR [Opposition politique] : « Si vous ne voulez pas d’une crise postélectorale majeure, comme dans le cas de la Côte d’Ivoire, alors cassez-vous et laisseznous manœuvrer à notre guise ». La preuve ? Lorsqu’on lui demande, d’une part, ce qu’ils peuvent faire (Pnds et alliés) pour réduire la tension ; d’autre part, ce qu’ils espèrent de l’Opposition pour que des convergences minimales apparaissent, Bazoum répond ainsi : « Ce que j’espère de l’Opposition, c’est qu’elle fasse comme elle a fait hier (mercredi) à la réunion du CNDP. […]. S’agissant de l’atmosphère politique, il faut travailler à la détendre considérablement en faisant, chacun d’entre nous, ce que nous avons à faire. Pour ce qui concerne la majorité, nous nous y efforcerons parce que c’est notre intérêt. Et c’est l’intérêt de notre pays à faire en sorte que tout ce qui peut être aplani comme divergences entre nous le soit par le dialogue, par la concertation. Ce sera ça notre ligne de conduite, et ça l’a toujours été ». Bravo ! En attendant, à neuf mois des élections générales, on ne voit rien se faire dans ce sens. C’est ça qu’on appelle du baratin, Monsieur Bazoum. Depuis le Mercredi 18 Mars 2015, des interpellations ont cours dans les milieux des médias et des partis de l’opposition politique Le mercredi 18 mars 2015, l’ARDR a rendu public un communiqué de presse dans lequel elle a dénoncé le chaud et le froid que semble souffler le pouvoir en place. Elle a, notamment, dénoncé la série d’interpellations de membres de l’ARDR, moins de 24 heures seulement, après une réunion du CNDP convoquée à l’initiative du Chef de File de l’Opposition ; réunion qui ne s’est pas tenue depuis plus de six mois. « Ce qui, de l’avis de l’ARDR, illustre l’attitude manifeste du régime en place de s’inscrire dans une logique de rupture du dialogue politique et de la mise à l’écart du CNDP, instrument qui a pourtant fait ses preuves en matière de préven- tion et de gestion de crise politique ». L’ARDR, qui dit avoir bien compris les visées hégémoniques du régime en place, a décrété que « les élections prochaines auront lieu incha Allah dans la transparence et l’équité, ou n’auront pas lieu. Elles se tiendront sous la supervision d’institutions démocratiques neutres et impartiales ou ne se tiendront pas. Elles se tiendront Incha Allah avec une Cour constitutionnelle indépendante et impartiale et consensuellement acceptée par tous ou ne se tiendront pas. Voilà qui est dit. Reste à savoir si Bazoum Mohamed et ses copains l’entendent de cette oreille. Point de presse Le Président par intérim du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse Baba Alpha a animé un point de presse le lundi 23 mars dernier relativement à la série d’interpellations dont font l’objet depuis quelque temps les responsables des rédactions des médias privés de la place. Nous vous proposons l’intégralité de ce point de presse. Depuis le Mercredi 18 Mars dernier nous assistons à une série d’interpellations à la Police Judiciaire des responsables de rédaction de certains médias privés de la place. Nous pouvons noter la convocation des rédacteurs en Chef et Directeurs de l’information des groupes de radios et télévisions privées : Labari, Ténéré, Tambara et Bonferey. Ainsi que l’interpellation et la garde-à-vue depuis le vendredi 20 mars 2015 dans les locaux de la Police judiciaire du Directeur de la rédaction de l’hebdomadaire L’Actualité. Nul besoin de préciser que ces convocations et interpellations sont faites au mépris de l’Ordonnance n° 2010-35 du 04 juin 2010, portant régime de la liberté de Presse dont l’Article 67 stipule je cite : « En matière de délit de presse, la détention préventive est interdite. Le juge ne peut décerner ni un mandat de dépôt ni un mandat d’arrêt » fin de citation En toute logique, peut-on raisonnablement détenir une personne dans le but d’établir une infraction qui n’est pas punie d’une peine d’emprisonnement ? Cette question mérite d’être posée dans la mesure où l’ordonnance susvisée ne prévoit que de peines d’amende pour les délits de presse. Pire, au cours de ces auditions des journalistes, des questions maladroites leurs sont posées. On leur demande par exemple, « Avez-vous diffusé la déclaration de l’ARDR du 4 Mars 2015 ? », « Pourquoi l’avez-vous diffusé ? », « Avez-vous cherché la version du gouvernement ? » Etc.… Alors, depuis quand et en vertu de quelle disposition juridique la Police judiciaire est-elle chargée de contrôler, vérifier, juger et condamner le traitement de l’information dans les médias privés, en somme d’apprécier la pratique professionnelle des médias ? Si c’est une nouvelle loi dont nous n’avons pas connaissance qui le leur autorise, eh bien, qu’on nous fasse connaitre cette fameuse loi. Mais en vérité, chers confrères et consœurs, on ne le fera jamais car cette loi n’existe pas. Et malheureusement, celles qui existent en l’occurrence l’ordonnance 2010-35 cihaut évoqué qui est en vigueur est dangereusement violée, piétinée et vidée de sa substance dans une impunité révoltante. Et comme si ces interpellations et gardes-à-vue illégales des professionnels des médias ne suffisaient pas, la Police judiciaire envoie régulièrement des réquisitions aux entreprises de presse pour exiger la mise à sa disposition de reportages et autres émissions diffusées par les médias. Or, la seule et unique institution prévue par la Constitution de la 7ème République habilité à contrôler le contenu des médias et au besoin réguler, reste et demeure le Conseil supérieur de la communication ( C S C ) . Tout ce que diffusent les médias est en principe systématiquement enregistré par cet organe de régulation. Nous invitons donc la police à s’adresser désormais et exclusivement au CSC pour avoir tout élément qu’elle désire. En conséquence, la Maison de la presse demande à tous les organes de presse de ne plus donner suite aux réquisitions qu’ils reçoivent tant que celles-ci ne proviennent pas de l’organe constitutionnel de régulation, j’ai nommé, le CSC. Nous tenons à préciser que la presse est régie par un droit spécial et que celui-ci prime sur le droit général, en l’occurrence l’article 55 du Code de Procédure Pénale sur lequel semblent se baser toutes les procédures engagées contre les médias. Nous attirons l’attention du CSC quand au risque d’usurpation de certaines de ses prérogatives constitutionnelles par des services sous tutelle du gouvernement. En outre, que les choses soient claires : la Maison de la presse n’acceptera jamais que les professionnels des médias soient maltraités au mépris des lois et règlements de la République. Nous rappelons par la même occasion aux prédateurs, que la liberté de la presse a été arrachée de haute lutte et aucun sacrifice ne sera de trop pour sa préservation. Alors, que le gouvernement se rassure, si sa velléité est de mettre sous coupe réglée toute la presse privée à travers les intimidations et les harcèlements psychologiques, il lui faudra bien plus que des interpellations car nous ne sommes pas disposés à négocier notre indépendance chèrement acquise. Je profite de cette même occasion pour rappeler à nos confrères et consœurs, que la presse est au service de l’intérêt général et seulement l’intérêt général. Dès lors, le respect des règles d’éthique et de déontologie est une condition incontournable de l’exercice du métier. C’est pourquoi, la Maison de la presse attire leur attention sur ces valeurs cardinales de notre noble métier. Enfin, nous appelons tous les professionnels du secteur des médias et tous les citoyens jaloux de l’indépendance de la presse à se mobiliser pour défendre le droit à l’information du public consacré par la loi fondamentale de notre pays. L’assemblée nationale n’est plus qu’un lieu de villégiature Ce n’est pas le Courrier qui le dit, c’est un député bien en vue, Assoumana Mallam Issa et le ministre Yahouza Sadissou qui ont tenu à le dire à qui veut les entendre. Plus personne n’accorde de l’intérêt aux travaux de l’Assemblée nationale, à commencer par les parlementaires qui s’absentent régulièrement lors des discussions sur les projets de lois. Ne demandez pas alors s’ils songent à initier des propositions de lois. Ils ont leurs esprits ailleurs, notamment pour ceux de la majorité, à battre campagne pour la réélection du gourou suprême ou à profiter pleinement des subsides dont ils ont pu bénéficier lors de la longue période de putsch contre Hama Amadou. Le Niger est visiblement en chute libre, comme on dit. Où sont passés Marthe, Ben ou tous ces troubadours qui font aujourd’hui honte à l’écharpe tricolore ? HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES ET DE RÉFLEXION N° 357 DU 26 MARS 2015 -8
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